Peur du changement : le piège de l’illusion de fin de l’histoire

Nous avons tous l’impression d’avoir “beaucoup changé”… jusqu’à ce que nous pensions avoir atteint notre forme finale. Cette sensation rassurante et une autre expression de la peur du changement. Elle est profondément limitante et elle porte un nom : l’illusion de fin de l’histoire.

L’illusion de fin de l’histoire : un piège cognitif discret qui renforce notre peur du changement

Ce biais cognitif, mis en évidence par l’universitaire américain Jordy Quoidbach, désigne notre tendance à croire que, même si nous avons beaucoup évolué dans le passé, nous allons peu changer à l’avenir. Nous regardons derrière nous et constatons des évolutions majeures. Mais en nous projetant, nous nous voyons comme “arrivés”.

Cette peur du changement n’est pas simplement une résistance psychologique : c’est une construction mentale. Elle nous pousse à geler notre identité, à défendre nos habitudes, nos convictions, nos façons de travailler, même quand elles ne nous conviennent plus vraiment.

Pourquoi ce biais est si puissant ?

Parce qu’il nous sécurise. Le changement implique de l’inconnu, de l’effort, parfois du risque. Et notre cerveau adore l’économie d’énergie. Nous muons notre peur du changement en sentiment du devoir accompli. Nous avons déjà changé donc pourquoi le faire plus.

Cette illusion nous empêche de nous remettre en question :

• “Je suis comme ça.”
• “À mon âge, on ne change plus.”
• “Ce n’est pas pour moi.”
  

Autant de phrases qui signalent non pas une lucidité, mais une résignation.

Dans les environnements professionnels, ce biais est particulièrement pernicieux. Il fige les postures, freine l’innovation, limite la remise en question stratégique. Il pousse à défendre des pratiques obsolètes sous couvert d’expérience.

Mon expérience personnelle : un contrepied à cette illusion

Il y a deux ans, j’ai quitté le confort apparent d’un CDI. J’ai créé ma structure, lancé mon site, ce podcast. Je suis devenue indépendante — pas seule, mais responsable. Et j’ai redécouvert le plaisir d’apprendre : lire, écrire, choisir mes combats, créer du sens.

Ce que j’ai compris ? Que le changement est un muscle. Plus on l’active, plus il devient fluide. Et surtout, que ne pas savoir où l’on va est parfois le meilleur signe qu’on est en train de se réinventer.

Comment rouvrir la porte du mouvement et éliminer notre peur du changement ?

Voici quelques leviers pour éviter de tomber dans le piège de la stagnation :

1. Prenez conscience de vos zones d’automatisme. Quelles croyances avez-vous sur vous-même que vous n’avez jamais remises en question ?
2. Relisez vos écrits d’il y a 5 ou 10 ans. Vous verrez comme vous avez déjà changé.
3. Exposez-vous à la diversité. De points de vue, de générations, de pratiques. Ce frottement nourrit l’évolution.
4. Acceptez que vous ne savez pas encore tout de vous-même. Vous n’avez pas fini de vous surprendre.
   

Et si le vrai confort, c’était le mouvement ?

Comprendre que la peur du changement a de nombreuses formes et rester ouvert au changement, c’est refuser de se laisser enfermer dans une version figée de soi. C’est reconnaître qu’il y a encore des facettes de nous que nous n’avons pas explorées. Des compétences à développer, des projets à oser, des chemins à inventer.

Alors si vous aussi, vous ressentez cette tension entre ce que vous êtes et ce que vous pourriez devenir, sachez que c’est normal. Et que c’est peut-être le signal le plus sain qui soit.

Parce que la vie n’est pas un état à atteindre. C’est un élan à entretenir.

Dans l’épisode 34 du podcast Les Bais Dans Le Plat, je vous explique comment Découvrez comment le biais de l’illusion de fin de l’histoire freine votre évolution et comment réactiver votre capacité à changer.

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En savoir plus :

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