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La peur du changement : comprendre le biais de statu quo et pourquoi on reste coincé malgré nous

Vous avez déjà eu cette impression ? Celle d’être lucide sur ce qui ne vous convient plus… mais de continuer quand même ? Vous savez que certaines choses devraient changer, mais vous hésitez, différez, temporisez. Vous avez peur du changement…Vous vous dites : « Ce n’est pas si mal ». Et surtout : « On a toujours fait comme ça« .

Ce n’est pas de la paresse, ni un manque de volonté. C’est un biais cognitif. Et il a un nom : le biais de statu quo.

La peur du changement et le biais de statu quo : une alliance paralysante

Le biais de statu quo est notre tendance naturelle à préférer ce qui est déjà en place, simplement parce que c’est ce que l’on connaît. Même quand une meilleure alternative est disponible, nous avons tendance à rester dans la situation actuelle. Pourquoi ? Parce que notre cerveau perçoit la nouveauté comme un risque, et surestime les bénéfices à rester dans la continuité.

Ce comportement automatique est souvent renforcé par ce qu’on appelle l’effet Einstellung : une tendance à continuer à utiliser une méthode familière, même quand elle n’est plus adaptée. On agit par habitude, pas par pertinence. On persiste dans des solutions anciennes, simplement parce qu’elles ont déjà fonctionné. Et cela nous empêche souvent de voir des alternatives plus adaptées, plus légères, plus justes.

Pourquoi ce biais alimente notre peur du changement ?

Parce qu’il est silencieux, insidieux, validé socialement. Il ne provoque pas de crise, il produit de la stagnation. On continue comme avant. On reste dans des environnements qui nous fatiguent, mais qu’on sait gérer. Et plus on attend, plus le changement semble lointain, incertain, potentiellement dangereux.

Le biais de statu quo agit souvent comme une logique de pilotage automatique. Et il rend difficile ce moment si important : celui où l’on devrait à nouveau choisir en conscience. Il nourrit une forme de paralysie douce, un décalage entre la clarté de ce qu’on ressent et l’impossibilité d’agir en cohérence.

Autrement dit, on ressent la nécessité du changement… mais on reste figé.

Comment réduire l’emprise du biais de statu quo ?

Voici quelques pistes pour desserrer l’étau et amorcer un véritable mouvement :

  • Identifier les routines mentales : Qu’est-ce que je fais aujourd’hui simplement parce que je l’ai toujours fait ? Est-ce encore pertinent ou juste rassurant ?
  • Se poser la question du choix vierge : Est-ce que je referais ce choix aujourd’hui, avec tout ce que je sais maintenant ?
  • Expérimenter à très petite échelle : Et si je testais une autre manière de faire, une seule fois, sans engagement ?
  • Confronter les pertes invisibles : Qu’est-ce que je crois risquer en changeant ? Et qu’est-ce que je suis en train de perdre en restant ? Temps, énergie, élan, estime ?
  • Sortir de l’immobilisme en créant du mouvement : Le but n’est pas de tout bouleverser mais de sortir de la logique du « je laisse comme c’est », en prenant une position même infime.

Ces simples décalages permettent de sortir du réflexe et de recontacter sa marge de choix, là où la peur du changement avait installé un automatisme invisible.

Une situation vécue en entreprise

J’ai observé ce biais à l’œuvre très concrètement dans une ancienne équipe que j’accompagnais. Un processus interne nous faisait perdre un temps fou chaque mois : des validations en cascade, des outils mal synchronisés, et une absence totale de visibilité collective. Tout le monde le savait. Tout le monde le reconnaissait. Mais à chaque fois qu’on évoquait l’idée de changer les choses, la même phrase revenait : « On a toujours fait comme ça. »

Ce qui m’a marquée, c’est que l’inconfort n’était pas nié mais il semblait plus acceptable que l’incertitude liée à un changement de méthode. On préférait continuer à perdre du temps plutôt que de prendre le risque de faire autrement.

C’est là que j’ai vu, en direct, à quel point le biais de statu quo peut neutraliser une intelligence collective pourtant lucide. Ce n’est pas l’ignorance qui bloque : c’est l’inertie mentale face à ce qui est nouveau, même quand ce nouveau est objectivement meilleur. Cela faisait des mois que je sentais que mon rythme de travail ne me convenait plus, que mes journées s’enchaînaient dans une forme d’automatisme épuisant. Pourtant je résistais à l’idée de changer ma manière d’organiser mes semaines.

Je me disais : « C’est comme ça que je fonctionne depuis des années, pourquoi remettre ça en question maintenant ? » Et puis un jour, j’ai pris conscience que je n’étais pas en train de choisir ce rythme : j’étais simplement en train de le reconduire par défaut. J’ai alors décidé d’expérimenter autre chose, juste pour voir. Et ce petit ajustement m’a redonné un sentiment de maîtrise et de liberté. C’est là que j’ai compris à quel point le biais de statu quo pouvait m’empêcher d’évoluer, même sur des choses que je croyais “fonctionnelles”.

En conclusion

Le biais de statu quo ne se combat pas par la force. Il se contourne par la conscience et par le mouvement, même minime. Ce n’est pas l’audace qui manque. C’est l’espace pour envisager autre chose. Le plus souvent, ce qui nous bloque n’est pas l’obstacle… mais l’habitude de ne plus regarder autour.

Et parfois, ce qui débloque tout, c’est juste de remettre en question une phrase : « On a toujours fait comme ça ».

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En savoir plus sur ce thème : 

Sortir de sa zone de confort : pourquoi est-ce si difficile (et comment notre cerveau nous piège) ?

On le sait. Sortir de sa zone de confort, ce n’est pas un concept théorique ou un mantra de développement personnel. C’est une vraie tension intérieure. Celle que l’on ressent quand on sait que quelque chose ne nous convient plus… mais que l’on reste quand même.

Rester dans une relation vide, dans un poste sans saveur, dans une routine usante. Par peur, loyauté ou inertie.

Ce comportement n’est pas un manque de courage. C’est souvent le résultat d’un biais cognitif puissant : le biais d’aversion à la perte.

Le biais d’aversion à la perte : le véritable piège qui empêche de sortir de sa zone de confort

Formalisé par les psychologues Daniel Kahneman et Amos Tversky, le biais d’aversion à la perte désigne notre tendance naturelle à accorder plus de poids aux pertes qu’aux gains équivalents. Autrement dit, nous préférons ne rien gagner que de risquer de perdre ce que nous avons.

C’est ce mécanisme invisible qui nous pousse à rester dans un environnement qui ne nous épanouit plus. À résister à un changement qui nous attire, simplement parce qu’il implique de lâcher quelque chose — même si ce quelque chose n’a plus de valeur réelle.

C’est le “oui mais…” qui surgit à chaque fois qu’on pense à sortir de sa zone de confort :  à démissionner, partir, oser dire non ou tout recommencer. Oui mais… et si je le regrettais ? Et si je perdais ce que j’ai mis des années à construire ? Et si je me trompais ?

Ce biais agit comme une alarme interne mal réglée. Il nous avertit d’un danger… même quand il n’y en a pas.

Ce que tu protèges peut te coûter plus cher que ce que tu redoutes de perdre

La grande difficulté avec le biais d’aversion à la perte, c’est qu’il est socialement validé. Il ressemble au bon sens. Il s’appuie sur des phrases bien ancrées : “on sait ce qu’on perd, pas ce qu’on gagne”, “mieux vaut un tien que deux tu l’auras”, “ce n’est pas le moment”.

Mais en restant là où l’on n’est plus à sa place, on paye un prix silencieux. Celui du temps perdu. De l’énergie gaspillée. De l’élan bridé.

Sortir de sa zone de confort, ou sortir de sa zone de confiance, ce n’est pas se jeter dans le vide. C’est, dans un premier temps, prendre conscience de ce que l’on sacrifie en restant immobile. Et ensuite, accepter de faire un pas, même minime, vers autre chose.

Le biais d’aversion à la perte ne disparaît pas. Mais on peut apprendre à le reconnaître, à le questionner et à le contourner. Pour faire de la place, respirer et avancer.

Quelques pistes concrètes pour sortir en douceur de sa zone de confort

Sortir de sa zone de confort n’est pas un sprint. C’est souvent une succession de micro-libérations. Voici quelques pistes, directement inspirées de l’épisode 27 du podcast, pour commencer à avancer :

  1. Retourner la peur : Et si perdre du confort permettait de gagner en liberté ? Pose-toi la question : Qu’est-ce que je rends possible en lâchant ce qui me pèse ?
  2. Le test du choix présent : Si tu devais faire ce choix aujourd’hui, sans tenir compte du passé, est-ce que tu le referais ? Et si c’était un ami dans ta situation, que lui conseillerais-tu ?
  3. L’exercice des 3 scénarios : Écris noir sur blanc le pire scénario, le scénario réaliste et le meilleur. Tu verras que dans 90 % des cas, même le pire n’est pas insurmontable.
  4. Avancer par petits pas : Pas besoin de tout changer. Un “non” posé. Une conversation ouverte. Un jour de recul. Un dossier de candidature lancé. Ce sont ces petits gestes qui amorcent les grands changements.

Pour aller plus loin

Dans l’épisode 27 du podcast Les Biais Dans Le Plat, je te parle de cette peur du changement et de cette résistance inconsciente qui peuvent littéralement nous coûter notre vie. Pas au sens dramatique du terme. Mais au sens de tout ce qu’elle pourrait contenir, et qu’on met de côté pour préserver un équilibre factice.

Écoutez cet épisode si vous vous posez la question : « Est-ce que je reste ici parce que c’est juste… ou parce que j’ai peur de partir ? »

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En savoir plus sur ce thème : 

Les biais cognitifs qui déforment notre rapport au futur

Retrouvez l’épisode 26 du podcast Les Biais Dans Le Plat sur Spotify, Apple Podcast, Amazon Music et Deezer !

Bienvenue dans Les Biais Dans Le Plat, le podcast qui vous aide à décoder les biais cachés qui influencent notre perception, nos choix et nos interactions.

Aujourd’hui, je vous emmène explorer un territoire fascinant (et parfois piégé) : notre rapport au futur.

Pourquoi anticipons-nous si mal ? Pourquoi nos projections sont-elles souvent dramatisées ou idéalisées ? Quels biais cognitifs sabotent notre capacité à envisager l’avenir de façon sereine ?

Les trois biais cognitifs qui minent notre vision du futur

1. Le biais d’impact
Nous surestimons l’intensité et la durée des émotions que nous ressentirons après un événement futur.
En vérité, nos émotions reviennent généralement à leur niveau de base beaucoup plus vite que prévu.

2. Le biais de planification
Nous croyons pouvoir accomplir beaucoup plus que ce qui est réaliste…
Notre cerveau sous-estime systématiquement les obstacles et surestime notre futur soi.

3. L’aversion au risque et la prophétie auto-réalisatrice
Par peur d’échouer ou d’être déçu, nous imaginons les pires scénarios.
Et parfois… à force de s’y préparer mentalement, nous finissons par les provoquer.

Pourquoi notre cerveau fabrique-t-il ces projections biaisées ?

D’un point de vue évolutif, il était plus sûr d’imaginer un tigre derrière chaque buisson que d’être pris au dépourvu. Aujourd’hui, il n’y a plus de tigres… mais notre cerveau continue à anticiper catastrophes et déceptions pour nous « protéger ».

Comment apprivoiser notre rapport au futur ?

Voici quelques leviers concrets pour mieux naviguer :

  • Fractionner les scénarios

Quand votre cerveau vous propose un scénario catastrophe, forcez-vous à en imaginer deux autres : un scénario neutre, et un scénario positif.
Cela rééquilibre votre vision.

  • Adopter la flexibilité plutôt que la prévision

Au lieu de chercher à tout prévoir, travaillez votre capacité à vous adapter.

  • Relativiser l’impact émotionnel

Posez-vous cette question toute simple :
« Dans un an, est-ce que cet événement sera encore aussi important ? »
Très souvent, la réponse apaise immédiatement l’angoisse.

Conclusion : Le futur est un brouillon, pas un destin écrit

Le futur n’est pas une pièce de théâtre dont nous aurions le scénario caché quelque part. C’est un brouillon. Un terrain mouvant, fait pour être écrit au fil des pas.

Et si au lieu d’essayer de prédire ce qui va mal tourner, on s’entraînait à cultiver notre agilité intérieure ?

Et vous, dites-moi :
Quel futur votre cerveau adore inventer ? Catastrophes, contes de fées… ou un peu des deux ?


Envie d’aller plus loin ? Voici quelques ressources utiles :

À très vite pour de nouveaux épisodes 🎙 !

Les biais cognitifs qui occultent le présent

Retrouvez l’épisode 25 du podcast Les Biais Dans Le Plat sur Spotify, Apple Podcast, Amazon Music et Deezer.

Bienvenue dans Les Biais Dans Le Plat, le podcast qui vous aide à décoder les biais cachés qui influencent notre perception, nos choix et nos interactions.

Aujourd’hui, je vous parle de ces biais cognitifs qui brouillent notre rapport au présent. Ceux qui nous empêchent d’habiter pleinement l’instant. Ceux qui nous poussent à voir ce qu’on veut voir… au lieu de ce qui est.

Quels sont les biais cognitifs qui nous éloignent du présent ?

Voici les trois principaux pièges cognitifs qui déforment notre rapport à l’instant :

1. Le biais de récence
Notre mémoire donne plus d’importance à ce qui vient de se passer. 

2. L’attention sélective
On croit voir tout ce qui se passe… alors qu’en fait, on ne capte que ce que notre cerveau a décidé de prioriser.

3. L’illusion de transparence
Ce biais nous fait croire que les autres voient ce que l’on ressent. Qu’ils perçoivent notre stress, notre inconfort, notre agacement.

Tous ces biais ont un point commun : ils colorent le présent, mais en lui ajoutant des filtres qui ne viennent pas de l’instant lui-même, mais de nos émotions, de nos attentes, ou de nos peurs.

Pourquoi notre cerveau réagit-il ainsi ?

Parce qu’il n’a pas été conçu pour contempler, mais pour anticiper. Notre cerveau est une machine à prédire, pas à savourer.

Le problème, c’est que cette stratégie crée des effets secondaires :

  • On interprète des signaux faibles comme des dangers.
  • On devient hyper-réactif.
  • On se déconnecte de ce qui est vraiment en train de se passer.

Comment retrouver un rapport plus juste à l’instant ?

Voici quelques leviers simples et puissants :

1. Nommer ce qui est là, maintenant.

Pas ce que je pense. Ce que je ressens.

2. Fractionner l’info pour contrer le biais de récence.

Cela permet de dézoomer et de rétablir une vision plus juste.

3. S’offrir de vraies pauses d’attention.

Pas des pauses écran. Des vraies pauses. Regarder par la fenêtre. Boire son café sans téléphone.

4. Se rappeler que les autres ne lisent pas dans nos pensées.

Ça aide à lâcher cette pression invisible… et à rester plus détendu dans l’instant.

Conclusion : Le présent est peut-être la chose la plus difficile à vivre pleinement.

Parce que tout, dans notre environnement et dans notre cerveau, nous pousse à le fuir : vers le passé, vers le futur, ou vers nos projections.

Mais c’est justement en comprenant ces mécanismes qu’on peut commencer à reprendre la main.
Pas pour être parfaitement “mindful” en permanence. Mais pour apprendre à être là… un peu plus souvent.

Dans le prochain épisode, nous irons encore plus loin dans notre rapport au temps en explorant les biais liés au futur :
Pourquoi anticipons-nous si mal et imaginons-nous des scénarios catastrophes ou idéalisés ? Pourquoi croyons-nous que “quand j’aurai ça, tout ira mieux” ?

En savoir plus : 

Les biais cognitifs et le passé : on enjolive

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Dans cet épisode, je vous explique les biais cognitifs qui parasitent notre rapport au passé. Ces filtres mentaux qui font qu’on idéalise certaines périodes, qu’on exagère des échecs, ou qu’on croit “avoir toujours su”, après coup.

Les quatre biais cognitifs qui déforment le passé

1. Le biais rétrospectif
Cette tendance à croire, après coup, que les événements étaient plus prévisibles qu’ils ne l’étaient réellement.

2. Le faux souvenir
La mémoire humaine est malléable. Elle ne photographie pas les faits. Elle les reconstruit.

3. La règle de l’apogée-fin (ou règle PIC/FIN)
Quand on repense à une expérience passée, ce n’est pas l’ensemble qu’on évalue. C’est le moment le plus intense émotionnellement… et la fin.

4. Le biais régressif
Ce biais nous pousse à croire que les choses reviennent toujours à une sorte de moyenne rassurante.

Pourquoi notre cerveau agit-il ainsi ? Et quelles conséquences ?

Notre cerveau n’aime pas le flou. Il veut des histoires simples. Des débuts, des milieux, des fins. De la causalité. De la logique.

Et comme notre passé est un vaste terrain mouvant, il préfère le remodeler que de s’y perdre. Il arrange, il gomme, il complète.

Mais à force de réécrire, il déforme. 

Bref, un passé biaisé devient une boussole déréglée pour le présent.

Comment reprendre la main sur notre mémoire ?

Heureusement, il existe des leviers concrets pour neutraliser l’effet de ces biais.

1. Écrire
Pas un journal intime, mais des faits : noter ce qu’on pense, ce qu’on ressent, ce qu’on fait. Il pourra être relu quelques mois plus tard pour agir comme un miroir fidèle

2. Croiser les versions
Quand un souvenir revient, en parler à quelqu’un qui l’a vécu avec nous.

3. Interroger nos récits intérieurs avec objectivité

c’est le meilleur moyen de combattre le biais rétrospectif !

4. Évaluer globalement
Ne pas se fier uniquement à la fin ou au pic émotionnel. 

Ces pratiques simples permettent de réduire l’impact émotionnel de nos souvenirs, de les remettre en contexte… et de faire de notre passé un appui plutôt qu’un poids.

Conclusion : Le passé ne ment pas toujours mais il improvise 

Il sélectionne, enjolive, dramatise, simplifie.

Et c’est à nous de remettre de la nuance. De l’analyse. De la présence.

Dans le prochain épisode, justement, nous parlerons de ce présent qu’on croit vivre pleinement, mais que nos biais cognitifs filtrent, distordent et détournent — souvent sans qu’on s’en aperçoive.

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Biais cognitifs : Le cerveau gère mal le temps

Retrouvez l’épisode 23 du podcast Les Biais Dans Le Plat sur SpotifyApple PodcastAmazon Music et Deezer.

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J’ouvre aujourd’hui une mini-série sur notre relation – pour ne pas dire notre désaccord profond – avec le temps.

⏳ Le passé.
🟠 Le présent.
🔮 Le futur.

Tous les trois sont passés à la moulinette de notre cerveau… et ressortent souvent déformés. Parfois enjolivés. Parfois dramatisés. Souvent, mal interprétés.

Et ça, c’est pas un défaut de fabrication. C’est le cerveau qui fait son job.

Pourquoi notre cerveau n’est pas fait pour “le vrai temps” ?

Notre cerveau n’est pas linéaire. Il est paresseux, émotionnel, et très attaché à notre survie. Alors il simplifie, il filtre, il arrange.

🎯 Résultat : notre perception du temps est biaisée dans toutes les directions.

Mais le plus pernicieux, c’est qu’on croit que notre perception EST la réalité.

On dit souvent “le temps guérit tout”. Peut-être. Mais il peut aussi entretenir des blessures imaginaires si on laisse notre cerveau aux commandes automatiques.

Dans notre quotidien, à quoi ça ressemble ? Quels biais cognitifs font que notre cerveau gère mal le temps ?

💔 Exemple #1 : Les disputes de couple ou d’équipe.

Le biais rétrospectif : combien de fois peut-on se rejouer la même scène et l’améliorant ou à la transformant ?

📆 Exemple #2 : Le planning irréaliste.

Le biais de planification : “j’aurai le temps …” Tu sais déjà comment ça finit.

😬 Exemple #3 : La peur paralysante du changement.

Le biais d’impact : Tu n’oses pas postuler à ce nouveau job. Tu penses que si ça se passe mal, ta vie est fichue.

💬 Exemple #4 : Le syndrome du “c’était mieux avant”.

Tu idéalisais ce job d’avant, ou cette époque où “tout allait mieux”… Et c’est dangereux quand ça t’empêche d’avancer.

Pourquoi cette série maintenant ?

Parce que je rencontre trop de personnes – en entreprise, sur LinkedIn – qui se sentent fatiguées, perdues, bloquées
Et qu’en creusant, on se rend compte que ce sont souvent leurs propres scénarios mentaux autour du temps qui les empêchent de respirer.

Alors dans cette mini-série, je vous propose un voyage en 3 étapes :

  1. Le passé : comment nos souvenirs nous piègent (et pourquoi on les réécrit sans s’en rendre compte).
  2. Le présent : comment nos biais court-circuitent notre attention et notre lucidité.
  3. Le futur : comment nos prédictions sont fausses… mais très convaincantes.

Et bien sûr, je vous partagerai des outils concrets, des anecdotes pas toujours glorieuses (mais formatrices 😅) et des clés pour reprendre un peu de pouvoir là-dedans.

Conclusion : Reprendre la main sur notre boussole intérieure

👉 Le temps passe.
Mais notre façon de le vivre… ça, on peut la transformer.

🧠 Et si on apprenait à voir notre cerveau non pas comme un traître, mais comme un interprète un peu trop zélé ?
Un peu comme ce pote qui raconte toujours les mêmes histoires… mais jamais de la même façon.

🎧 Et vous, dites-moi :
Quelle relation avez-vous au temps ?
Est-ce que vous êtes du genre à ressasser, à zapper, à anticiper ?
Ou un peu tout ça en même temps ? (Spoiler : c’est mon cas aussi.)

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Biais des coûts irrécupérables, source de notre acharnement

Retrouvez l’épisode 22 du podcast Les Biais Dans Le Plat sur Spotify, Amazon Prime, Deezer.

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Et si notre acharnement n’était pas toujours notre souhait ?

Nous avons tous, un jour, persisté dans une voie malgré des signaux indiquant que cela n’était plus judicieux. Que ce soit dans une relation, un projet professionnel ou même en regardant un film ennuyeux jusqu’à la fin, cette tendance est influencée par ce que l’on appelle le biais des coûts irrécupérables.​

Qu’est-ce que le biais des coûts irrécupérables ?

Le biais des coûts irrécupérables est également connu sous le nom de Sunk Cost Fallacy. C’est notre inclination à continuer un engagement en raison des ressources déjà investies (temps, argent, énergie). Et ce, même si on ne peut récupérer ces ressources et que la poursuite de cet engagement n’est pas rationnelle. Ce biais est étroitement lié à l’escalade d’engagement, où l’on continue à investir dans une décision initiale malgré des échecs évidents.​

Pourquoi persistons-nous malgré tout ?

Plusieurs facteurs expliquent cette tendance :

  1. Aversion à la perte : Nous ressentons plus intensément la douleur de perdre quelque chose que le plaisir de gagner son équivalent. Ainsi, on perçoit l’idée d’abandonner un investissement déjà réalisé comme une perte significative.​
  2. Peur de reconnaître une erreur : Admettre que nous nous sommes trompés active des zones de douleur sociale dans notre cerveau. Pour éviter cette souffrance, nous préférons souvent rationaliser notre persistance.​
  3. Recherche de cohérence : Nous aimons que notre histoire personnelle soit cohérente. Si nous avons investi dans quelque chose, nous voulons croire que c’était une bonne décision, même si les preuves actuelles suggèrent le contraire.​

Exemples concrets

  • Projet professionnel : Continuer à investir malgré des résultats décevants. Simplement parce que beaucoup de ressources y ont déjà été consacrées.​
  • Relations personnelles : Rester dans une relation insatisfaisante parce que beaucoup de temps et d’émotions y ont été investis.​
  • Divertissement : Regarder un film ennuyeux jusqu’à la fin parce que l’on a déjà payé la place.​

Comment surmonter ce biais ?

  1. Reformuler la question : Au lieu de se demander ce qui a déjà été investi, il est plus utile de se demander si, en repartant de zéro, nous ferions le même choix aujourd’hui.​
  2. Établir des points d’arrêt préalables : Avant de commencer un projet ou une relation, définir des moments clés pour évaluer objectivement la situation et décider si cela vaut la peine de continuer.​
  3. Valoriser la capacité à dire stop : Reconnaître et apprécier la lucidité de ceux qui savent arrêter un projet ou une relation qui ne fonctionne plus, plutôt que de percevoir cela comme un échec.​
  4. Accepter le changement : Comprendre que changer d’avis ou de direction est une preuve d’intelligence et d’adaptabilité, et non une faiblesse.​

En prenant conscience du biais des coûts irrécupérables et en adoptant des stratégies pour le contrer, nous pouvons faire des choix plus éclairés. Il devient possible d’éviter de nous enliser dans des engagements non productifs.

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L’effet Pygmalion, quand croire en soi change tout

Retrouvez l’épisode 21 du podcast Les Biais Dans Le Plat sur Spotify, Amazon Prime, Deezer.

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Et si le succès dépendait simplement… de ce que l’on croit possible ?

« Oui enfin… croire en soi, ça ne suffit pas, sinon tout le monde réussirait. » Ou encore : « Moi, j’ai toujours entendu qu’on réussit à force de travail, pas grâce à ce que pensent les autres. »

Aujourd’hui, on va parler d’un biais qui peut être un super pouvoir… ou un poison : l’effet Pygmalion ou que se passe-t-il quand on te voit plus grand que tu ne te crois ? Et inversement… que se passe-t-il quand on ne croit pas en toi ?

Le problème : Le poids des attentes – moteurs ou boulets ?

Notre cerveau fonctionne comme un miroir. Si quelqu’un croit en nous, on adopte (inconsciemment) des comportements qui confirment cette attente. Et si quelqu’un doute de nous, on finit souvent par douter aussi.

Et tout commence dès l’école.

Alors, la vraie question, c’est : comment cultive-t-on l’estime de soi ? C’est tout l’enjeu de l’effet Pygmalion.

La prise de conscience : Explication scientifique et risques cachés

En 1968, les psychologues Rosenthal et Jacobson ont mené une expérience fascinante. Ils ont annoncé à des enseignants que certains élèves avaient un potentiel exceptionnel. En réalité, ces élèves avaient été choisis au hasard.

Résultat ? À la fin de l’année, ces élèves avaient réellement progressé bien plus que les autres. Pourquoi ? Parce que les enseignants, convaincus de leur potentiel, leur avaient inconsciemment donné plus d’encouragements, de patience, d’attention.

La solution : Active ton propre effet Pygmalion !

Bonne nouvelle : cet effet fonctionne aussi si on le déclenche intentionnellement.

💡 Étape 1 : Identifier ses croyances limitantes

💡 Étape 2 : Changer son regard sur soi (et sur les autres)

💡 Étape 3 : Jouer le jeu du Pygmalion

Parce qu’au fond, notre cerveau est un peu comme un acteur : il joue le rôle qu’on lui donne.

Et maintenant ?

Vous voulez progresser ? Commencez par y croire

L’effet Pygmalion est une arme redoutable. Autant l’utiliser pour soi, plutôt que contre soi.

Alors quelle croyance allez-vous choisir de déconstruire aujourd’hui ? Dites-le moi en commentaire !

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Biais égocentrique : sommes-nous si extraordinaires que ça ?

Retrouvez l’épisode 20 du podcast Les Biais Dans Le Plat sur Spotify, Amazon Prime, Deezer.

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Quand notre ego brouille les cartes !

Vous avez déjà pensé :

  • « Ils ne sont pas reconnaissants, c’est quand même moi qui ai tout fait dans ce projet ! »

ou

  • « Honnêtement, je ne vois pas pourquoi ce candidat a été choisi à ma place, je suis bien plus qualifié. »

Si ces pensées vous sont familières, ne vous inquiétez pas, vous êtes juste humain. Mais elles sont aussi le signe que notre cerveau nous joue des tours. Regardons de plus près pourquoi et comment !

Aujourd’hui, dans Les Biais dans Le Plat, on plonge dans un biais redoutable : le biais égocentrique. Vous savez, cette tendance naturelle à voir le monde à travers le prisme de notre propre expérience… et à croire qu’on est plus rationnel que les autres. Pourquoi est-ce un problème ? C’est ce que nous allons découvrir ! 

Qu’est-ce que le biais égocentrique et ses cousins ?

Le biais égocentrique, c’est la tendance à surestimer son propre rôle dans une situation. Dans un projet d’équipe, on pense souvent avoir fourni plus d’efforts que les autres. Dans un conflit, on est persuadé d’avoir été plus objectif que l’autre partie.

Ses corollaires :

  • Effet de faux consensus 
  • Biais de complaisance 
  • Biais de fausse unicité
  • Ignorance pluraliste 
  • Biais de projection 

Pourquoi ces biais nous rendent aveugles dans notre vie pro ?

Les neurosciences ont montré que notre cerveau fonctionne sur un mode économe. Il cherche à simplifier les informations et à réduire la charge cognitive. Pour cela, il utilise des raccourcis mentaux, appelés heuristiques. Le biais égocentrique en fait partie :

  • Mémoire biaisée 
  • Besoins d’auto-préservation 
  • Construction sociale 

Mais ces raccourcis ne sont pas toujours en notre faveur, surtout quand ils nous empêchent de voir la réalité en face !

Quels sont leurs impacts directs dans nos vies professionnelles ? 

  • On surestime notre impact et nos compétences 
  • On minimise nos erreurs 
  • On juge mal les autres 
  • On ne demande pas d’aide 

Comment contrer ces biais ?

Il existe des stratégies pour remettre un peu de lucidité dans tout ça !

  1. Solliciter du feedback honnête
  2. Se comparer à soi-même et non aux autres 
  3. Se méfier des interprétations rapides 
  4. Prendre conscience de ses propres biais 

Conclusion : Une invitation à plus d’humilité (et d’opportunités)

Le biais égocentrique et ses corollaires nous donnent une illusion de clarté, alors qu’ils nous aveuglent. En prenant du recul, on devient meilleur dans nos jugements professionnels, on évite des erreurs stratégiques et on s’ouvre à plus d’opportunités.

Et vous, avez-vous déjà sous-estimé l’impact de vos biais ?

En savoir plus :

Managers, comment lâcher prise sans perdre en efficacité

Retrouvez l’épisode 19 du podcast Les Biais Dans Le Plat sur Spotify, Amazon Prime, Deezer.

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Trop de charge, trop de contrôle : l’impasse du manager sur-sollicité

« Si je ne prends pas les choses en main, rien n’avancera. »
« Un bon manager doit garder la maîtrise de tout. »
« Lâcher prise ? Je n’ai pas le luxe de le faire. »

Ces croyances, profondément ancrées, poussent de nombreux managers à s’épuiser sous le poids des responsabilités. Entre surcharge mentale, difficulté à déléguer et quête de perfection, la gestion quotidienne devient une source de tension permanente.

Pourquoi avons-nous tant de mal à relâcher la pression en management ? Quelles erreurs de perception nous enferment dans ce rôle de « leader omniscient » ? Et surtout, comment alléger sa charge mentale sans compromettre l’efficacité de son équipe ?

Le piège du contrôle total

Nos réflexes de sur-responsabilité ne sont pas anodins : ils sont renforcés par des biais cognitifs bien connus.

  • Le syndrome de l’imposteur : déléguer donnerait l’impression de ne pas être légitime.
  • Le biais d’autorité : un bon leader doit toujours avoir le dernier mot.
  • Le biais de confirmation : chaque erreur des autres renforce l’idée qu’on doit tout superviser.

Résultat ? Un management sous tension qui freine autant le bien-être du manager que la montée en autonomie des équipes.

Sortir du mode survie : vers un management plus équilibré

Reprendre la main sur son rôle sans tout porter sur ses épaules, c’est possible. Cela passe par :

  • Une clarification des priorités (se concentrer sur ce qui dépend réellement de soi).
  • Une délégation efficace (transmettre des responsabilités, pas juste des tâches).
  • Un rapport plus sain à la performance (valoriser la progression et non la perfection).
  • L’instauration de rituels pour prendre du recul (et ne pas sombrer dans le micro-contrôle).

💡 Dans cet épisode, nous déconstruisons les croyances limitantes autour du lâcher-prise en management et explorons des leviers concrets pour concilier engagement et sérénité.

📖 Envie d’aller plus loin ? Retrouvez l’article détaillé « Managers débordés : Les clés du lâcher-prise en management« .

🎙 Écoutez l’épisode et partagez votre expérience : Avez-vous déjà ressenti cette pression d’être un « manager infaillible » ?

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Et souvenez-vous : le meilleur antidote aux biais, c’est la curiosité. À très bientôt !