Catégorie : Biais au travail

Démasquer, comprendre, identifier les biais, le meilleur moyen de les déjouer

Tout savoir sur les biais cognitifs aux noms insolites

Tout savoir sur les biais cognitifs aux noms insolites

Introduction : Découvrez les biais cognitifs aux noms insolites qui défient la logique

Biais cognitifs aux noms insolites

Les biais cognitifs aux noms insolites sont aussi fascinants qu’amusants : ils dévoilent les subtilités de notre cerveau, parfois à nos dépens. 

Nous aimerions croire que nos choix et jugements sont toujours le fruit d’une logique impeccable. Et pourtant, nos cerveaux se révèlent parfois être de véritables illusionnistes, influencés par des biais cognitifs plus étranges les uns que les autres. Aujourd’hui, attardons-nous sur ces biais aux noms intrigants qui, en plus de nous manipuler discrètement, méritent qu’on s’y intéresse… avec un sourire en coin.

1. L’effet pom-pom girl : Quand l’union fait la séduction

Biais insolites - Effet Pom-Pom Girl

Qu’est-ce que c’est ?

Ce biais cognitif au nom insolite nous pousse à trouver des individus plus attrayants lorsqu’ils se présentent en groupe. Pourquoi ? Notre cerveau tend à « lisser » les différences en créant une moyenne visuelle des visages, ce qui leur donne une allure globalement plus plaisante.

Illustration du quotidien :

Lors d’une soirée, vous repérez un groupe qui semble particulièrement rayonnant. Quelques jours plus tard, vous croisez l’un des membres seul et constatez, à votre grande surprise, qu’il ne correspond pas tout à fait à vos souvenirs. Non, il n’a pas changé ; votre perception, elle, l’a fait.

Moralité :

L’effet pom-pom girl, ou l’art de prouver que l’habit ne fait pas le moine… mais qu’une bande d’amis bien entourée peut séduire plus facilement qu’un solitaire.

Question pour vous :

Vous est-il déjà arrivé de surestimer l’aura d’un groupe, pour être ensuite légèrement déçu ? Si oui, comment l’avez-vous vécu ?

Ma réponse : 

Je me suis re-penchée récemment sur des photos de classe. J’ai retrouvé la trace d’une petite bande de “belles gueules branchées”. Si je vous dis que les années passées n’ont pas laissé grand-chose ni du branché, ni du “belles gueules” ! Vous me croyez ? 😉

2. L’effet Woozle : Répéter, c’est convaincre (à tort)

Biais insolites Effet Woozle

Qu’est-ce que c’est ?

L’effet Woozle est un parfait exemple de ces biais cognitifs aux noms insolites qui intriguent autant qu’ils amusent. Ce biais montre que lorsqu’une information est répétée plusieurs fois, elle finit par sembler vraie, même si elle est fausse. Le nom provient de Winnie l’Ourson, où les personnages, en suivant leurs propres traces, se persuadent qu’un personnage imaginaire nommé Woozle les pourchasse. À force de tourner en rond en laissant de traces, ils sont convaincus que de nombreuses personnes sont aussi pourchassées par Woozle ! 

Illustration du quotidien :

Prenons un exemple simple : « Les carottes rendent aimable. » Tout le monde a entendu cette phrase au moins une fois dans sa vie. Pourtant, rien de scientifique ne le prouve. Mais à force d’entendre cette maxime, vous l’avez peut-être répétée vous-même… comme si elle était vraie.

Moralité :

L’effet Woozle nous rappelle que tout ce qui est souvent dit n’est pas forcément vrai. Alors, avant de devenir le relai d’une idée douteuse, posez-vous cette question : est-ce moi, ou le Woozle qui parle ?

Question pour vous :

Quelle « vérité » répétée mille fois avez-vous découverte être fausse ? Partagez votre anecdote, on a tous croisé un Woozle.

Ma réponse : 

J’ai récemment remarqué dans mon environnement professionnel la répétition par de multiples personnes d’un terme que je ne comprenais pas et surtout qui n’avait aucun sens. J’ai remonté la piste et trouvé la source 😉 Cela m’a aussi permis de résoudre le mystère de cette théorie qui m’agaçait ! Mais, oui, j’ai aussi trouvé mon Woozle !

3. L’effet Bouba-kiki : Des formes et des sons

Biais cognitifs aux noms insolites Effet Bouba-Kiki

Qu’est-ce que c’est ?

Cet autre biais cognitif au nom insolite nous montre notre tendance naturelle à associer certains sons à des formes spécifiques. Dans une expérience, des participants associent spontanément « Bouba » à une forme arrondie et « Kiki » à une forme anguleuse. Une association universelle, semble-t-il.

Illustration du quotidien :

Pourquoi certaines marques de produits de soin choisissent-elles des noms doux et arrondis, comme « Dove » ou « Oasis » ? Parce que votre cerveau relie instinctivement ces sons à des sensations agréables et fluides. En revanche, un produit nommé « Krash » ou « Zork » serait plus adapté à un concept technologique.

Moralité :

Avec l’effet Bouba-kiki, on comprend pourquoi « Calinéa » vend mieux des oreillers qu’un produit nommé « Tranchinox ». Le cerveau décide avant vous.

Question pour vous :

Essayez : si vous deviez nommer une marque de chocolat ou de perceuses, quel son choisiriez-vous ? Faites-nous rêver… ou trembler.

Ma réponse : 

Si vous pensez meuble vous pensez IKEA mais si vous pensez bibliothèque, à part la Billy (j’avoue c’est mon contre-exemple 😉) , vous pouvez citer la Skruvby, la Oxberg ou la Kallax ?! Pas sûre qu’aucun client au monde de la marque – en dehors peut-être des suèdois… – puisse citer plus de 2 à 3 marques de meubles chez eux 😉

4. L’effet Zeigarnik : Les tâches inachevées qui nous obsèdent

Biais cognitifs aux noms insolites Effet Zeigarnik

Qu’est-ce que c’est ?

Ce biais, découvert par la psychologue Bluma Zeigarnik, explique pourquoi une tâche non terminée reste ancrée dans notre esprit, nous hantant jusqu’à son achèvement. Les actions achevées, elles, disparaissent beaucoup plus facilement de notre mémoire.

Illustration du quotidien :

Vous commencez une liste de tâches, mais une seule reste incomplète. Résultat : malgré tout ce que vous avez accompli, cette omission vous trotte dans la tête jusqu’à ce que vous la résolviez. Ou bien cet email que vous n’avez pas encore envoyé et auquel vous pensez même en pleine nuit.

Moralité :

L’effet Zeigarnik, ou pourquoi nos cerveaux préfèrent ruminer plutôt que de lâcher prise. Solution ? Mieux vaut finir vite, ou apprendre à oublier.

Question pour vous :

Quel projet non terminé vous hante en ce moment ? Promis, on ne vous jugera pas (même si votre cerveau le fait déjà).

Ma réponse (ou plutôt mon astuce !) : 

Je suis sûre que des biais cognitifs c’est celui-là qui me fait le plus de mal au fond. Et, même si je n’arrive pas à me l’appliquer tous les jours, je vous suggère de supprimer de votre todo liste tout ce qui ne peut pas être VRAIMENT fait dans des temps raisonnable mais de les noter quelque part pour tranquilliser votre cerveau. Vous aurez ainsi une liste à court-terme propre et une liste à moyen terme explicite. Cela tranquillisera votre inconscient et vous permettra d’être plus efficace au quotidien !

Conclusion : Le biais cognitif au nom insolite, cet intrus familier

Ces biais cognitifs aux noms insolites prouvent que comprendre notre cerveau peut être aussi instructif qu’amusant. Les biais cognitifs, bien que parfois agaçants, nous offrent un fascinant miroir de nos mécanismes mentaux. Ils influencent notre façon de voir le monde, mais aussi nos choix, souvent sans que nous nous en rendions compte. La prochaine fois que vous vous surprenez à être victime de l’un de ces biais, prenez un instant pour en rire… ou pour en parler ici.

Question finale :

Parmi ces biais cognitifs aux noms insolites, lequel vous a le plus surpris ? Partagez votre expérience en commentaire


Dans notre prochaine exploration, nous verrons comment certains biais nous piègent dans des raisonnements absurdes, malgré notre volonté de bien faire. Préparez-vous à rencontrer l’effet Semmelweis et d’autres surprises…

En savoir plus :

7 clés pour maîtriser votre communication contre biais et marées

7 clés pour maîtriser votre communication contre biais et marées

Identifier et gérer les biais cognitifs dans la communication

Introduction : Comment vos biais cognitifs influencent votre communication ?

Cet article vous propose 7 clés pour identifier et gérer les biais cognitifs dans votre communication, afin de surmonter les malentendus et améliorer vos échanges.

Je l’avais abordé dans cet article, chaque jour, dans vos échanges professionnels ou personnels, vos intentions semblent claires, vos messages précis. Vous vous attendez donc à ce qu’ils soient compris comme tels. Pourtant, la réalité est souvent bien différente. Les biais cognitifs, ces mécanismes inconscients du cerveau, influencent subtilement vos propos et la façon dont vous percevez ceux des autres. Ils peuvent transformer une communication en un terrain fertile pour les malentendus et les frustrations.

Ces biais, s’ils ne peuvent être éliminés, peuvent néanmoins être identifiés et atténués. Les 7 clés que je vous propose dans cet article vous aideront à les repérer, dans vos messages comme dans ceux de vos interlocuteurs. De la déconstruction des attentes implicites à l’évaluation des émotions dans un échange, en passant par l’analyse des premières impressions, ces méthodes vous permettront d’apporter clarté et justesse à vos interactions.

identifier et gérer ses biais cognitifs, c’est retrouver une communication plus authentique et efficace, tout en respectant les perspectives des autres. Alors, prêt à affiner votre regard et vos échanges ? Découvrons ensemble ces outils pour reprendre le contrôle de votre communication.

1. Clarifiez les formulations implicites, la clé pour éviter l’illusion de transparence et ses biais cognitifs.

Identifier et gérer les biais cognitifs dans la communication L'illusion de transparence

Dans une communication, il est tentant de supposer que nos pensées et intentions sont évidentes pour nos interlocuteurs. Pourtant, ce n’est souvent pas le cas. Une phrase aussi simple que « Comme vous le savez », fréquemment utilisée dans les emails ou réunions, illustre bien ce problème. Elle repose sur l’illusion de transparence. Ce biais cognitif nous pousse à croire que nos idées ou connaissances sont partagées et comprises de manière évidente par les autres.

En réalité, nos interlocuteurs ne disposent pas des mêmes informations ou contextes que nous. Cette supposée transparence crée des attentes implicites : 

  • Un collaborateur peut se sentir jugé pour ne pas savoir ce qu’il était censé « déjà savoir »
  • Un manager risque de penser à tort que ses instructions ont été parfaitement comprises

Comment identifier ce biais cognitif dans sa communication ? Portez attention à vos formulations. Les phrases qui supposent un savoir partagé, comme « Évidemment », « Comme nous l’avons vu » ou « C’est logique », sont des indices. Elles traduisent une projection de votre propre compréhension sur celle des autres.

Comment le gérer ? Prenez le temps de clarifier vos propos. Reformulez pour expliciter les points importants, même si cela vous semble redondant. Par exemple, remplacez « Comme vous le savez » par « Pour rappel, voici les éléments clés ». Posez des questions ouvertes pour vérifier la compréhension : « Cela fait-il sens pour vous ? » ou « Y a-t-il des précisions nécessaires ? »

Ce travail de clarification réduit les malentendus et crée un cadre d’échange où chacun peut s’exprimer sans crainte de jugement. En dépassant l’illusion de transparence, vous encouragez des échanges plus fluides et une meilleure compréhension mutuelle.

2. Maîtriser ses émotions, la clé pour déjouer le biais de négativité

Lors d’un échange, les émotions jouent un rôle crucial, souvent bien plus que les mots eux-mêmes. Une critique constructive, par exemple, peut être perçue comme une attaque personnelle, déclenchant une réponse défensive ou une fermeture au dialogue. Ce phénomène est amplifié par le biais de négativité, qui nous pousse à accorder plus de poids aux éléments perçus comme négatifs qu’aux aspects positifs d’une situation ou d’un message.

Ce biais agit comme une loupe déformante : une formulation maladroite ou une intonation involontaire peut prendre des proportions démesurées, occultant le reste de l’échange. Résultat ? Les émotions dominent la communication, et le contenu essentiel passe au second plan.

Identifier et gérer les biais cognitifs dans la communication Le biais de négativité

Comment identifier ce biais cognitif dans sa communication ? Soyez attentif à vos réactions émotionnelles et à celles de vos interlocuteurs. Vous sentez-vous agacé, blessé ou sur la défensive face à un message ? Remarquez si votre attention se focalise uniquement sur un détail négatif, comme un mot précis ou un ton particulier, au détriment du reste du propos.

Comment le gérer ?

  1. Prenez du recul. En cas de réaction émotionnelle, respirez et reformulez mentalement ce que vous avez entendu : est-ce réellement une attaque, ou est-ce votre interprétation ?
  2. Posez des questions. Clarifiez les intentions derrière le message : « Pouvez-vous préciser ce que vous voulez dire par là ? » ou « Comment puis-je améliorer cet aspect ? »
  3. Reconnaissez vos émotions. Plutôt que de les ignorer, identifiez-les : « Je ressens de la frustration, est-ce lié à ce que j’ai compris, ou à la manière dont cela a été dit ? »

En prenant conscience du biais de négativité, vous pourrez dépasser les premières réactions émotionnelles pour vous concentrer sur le message réel. Cette démarche favorise une communication plus apaisée et centrée sur les faits, où les émotions ne viennent plus parasiter les échanges.

3. Prendre en compte les perspectives des autres, la clé pour contrer le biais égocentrique

Identifier et gérer les biais cognitifs dans la communication Le biais égocentrique

Quand nous communiquons, il est naturel de partir de notre propre point de vue. Cependant, cette tendance peut devenir un piège si elle nous empêche de considérer les besoins, les attentes ou les connaissances de nos interlocuteurs. Ce phénomène est connu sous le nom de biais égocentrique, qui nous pousse à projeter nos priorités ou notre compréhension sur les autres, en supposant qu’ils partagent notre cadre de référence.

Par exemple, lors d’une présentation, un intervenant peut insister sur des détails techniques qui lui paraissent essentiels, sans vérifier si son audience dispose des mêmes bases ou s’intéresse réellement à ces éléments. Résultat : une perte d’attention ou une incompréhension qui freine l’impact de la communication.

Comment identifier ce biais cognitif dans sa communication ? Observez si vos messages partent systématiquement de ce qui vous paraît évident ou important, sans vous demander ce que votre interlocuteur attend ou connaît. Posez-vous des questions : « Est-ce que j’explique suffisamment ? » ou « Est-ce que cela répond à leurs besoins, et pas seulement aux miens ? »

Comment le gérer ?

  1. Adoptez une posture d’écoute active. Avant de formuler vos idées, prenez le temps de comprendre le point de vue de votre interlocuteur. Posez des questions comme : « Quels sont vos objectifs ? » ou « Que savez-vous déjà sur ce sujet ? »
  2. Clarifiez votre message. Évitez le jargon ou les raccourcis qui pourraient ne pas être compris. Reformulez si nécessaire pour vous assurer que votre propos est adapté à leur niveau de compréhension.
  3. Cherchez des retours. Sollicitez des réactions pendant l’échange : « Est-ce que cela vous semble clair ? » ou « Souhaitez-vous que je développe un point précis ? »

En dépassant le biais égocentrique, vous adaptez votre communication à vos interlocuteurs, ce qui renforce la compréhension et l’impact de vos messages. Vous construisez ainsi des échanges réellement interactifs et équilibrés, où chaque point de vue est pris en compte.

4. Maîtriser chaque mot, la clé pour éviter le biais de cadrage

La manière dont une information est présentée influence directement la perception qu’en ont vos interlocuteurs. Ce phénomène, connu sous le nom de biais de cadrage, joue un rôle majeur dans la communication : il oriente les décisions et interprétations en fonction des mots ou des contextes utilisés, plutôt que du contenu lui-même. Ce biais est particulièrement fréquent dans les discussions stratégiques ou commerciales.

Par exemple, un manager pourrait dire : « Ce projet a 70 % de chances de réussir », ce qui donne une impression optimiste. Mais reformulé comme « Ce projet a 30 % de chances d’échouer », le message, bien que factuellement identique, paraît soudain plus risqué. Ce biais agit comme un prisme, influençant la perception et la prise de décision.

Identifier et gérer les biais cognitifs dans la communication Le biais de cadrage

Comment identifier ce biais cognitif dans sa communication ?

  • Repérez les formulations qui mettent en avant certains aspects tout en en minimisant d’autres.
  • Soyez attentif aux réactions disproportionnées des interlocuteurs face à des données identiques présentées différemment.

Comment le gérer ?

  1. Présentez une vision équilibrée. Lorsque vous exposez une idée ou des chiffres, montrez les deux faces de la médaille. Par exemple : « Ce projet a 70 % de chances de réussir, mais cela signifie aussi 30 % de risques d’échec. »
  2. Posez des questions ouvertes. Interrogez vos interlocuteurs sur leur perception pour identifier si le cadrage influence leurs réactions : « Comment interprétez-vous ces résultats ? »
  3. Recadrez si nécessaire. Si vous sentez que l’attention se concentre sur un aspect biaisé, reformulez pour recentrer : « Cela peut paraître risqué, mais voici pourquoi cela reste une opportunité. »

En prenant conscience de l’effet de cadrage, vous permettez des échanges plus objectifs et évitez les décisions prises sous l’influence d’une présentation biaisée. Vous favorisez ainsi une communication transparente et une meilleure évaluation des informations échangées.

5. Identifier les jugements hâtifs, la clé pour limiter le biais d’attribution fondamentale

Identifier et gérer les biais cognitifs dans la communication Le biais d'attribution fondamentale

Dans une conversation, il est facile de tirer des conclusions rapides sur les intentions ou les comportements des autres. Le biais d’attribution fondamentale nous pousse à attribuer les actions des autres à leur personnalité ou à leurs traits intrinsèques, tout en ignorant les facteurs contextuels qui pourraient expliquer leur comportement. Ce biais peut nuire à la communication en créant des jugements erronés et des malentendus.

Par exemple, si un collègue arrive en retard à une réunion, on peut immédiatement penser : « Il est négligent », plutôt que de considérer des circonstances extérieures comme un imprévu ou un problème de transport. Ce type de jugement hâtif peut générer des tensions inutiles et biaiser la suite des échanges.

Comment identifier ce biais cognitif dans sa communication ?

  • Faites attention à vos réflexions immédiates face au comportement de quelqu’un. Si vous vous surprenez à émettre un jugement global (ex. : « Elle est toujours comme ça »), il pourrait s’agir d’un biais d’attribution.
  • Observez si vous appliquez un traitement différent pour vous-même : êtes-vous plus indulgent avec vos propres erreurs, en les justifiant par des circonstances extérieures ?

Comment le gérer ?

  1. Prenez le temps d’explorer le contexte. Avant de conclure, demandez-vous : « Quelles raisons extérieures pourraient expliquer ce comportement ? »
  2. Posez des questions plutôt que d’assumer. Par exemple : « Est-ce que tout va bien ? Y avait-il un empêchement ? »
  3. Développez l’empathie. Imaginez-vous à la place de l’autre pour mieux comprendre ses contraintes ou priorités.

En limitant le biais d’attribution fondamentale, vous développez une communication plus bienveillante et nuancée. Vous évitez de projeter des jugements négatifs qui pourraient compromettre la qualité de vos échanges et favorisez un climat de compréhension mutuelle.

6. Identifier les influences sociales, la clé pour contrer le biais de conformisme

Dans un groupe, il est souvent plus facile de suivre l’avis dominant que de défendre un point de vue différent. Ce phénomène, appelé biais de conformisme, pousse les individus à aligner leurs opinions sur celles de la majorité, même lorsqu’ils ne sont pas totalement convaincus. Ce biais peut limiter la diversité des idées et freiner les discussions constructives.

Par exemple, lors d’un brainstorming, si une idée est rapidement validée par plusieurs personnes influentes, d’autres participants peuvent hésiter à exprimer des opinions contraires, de peur d’être perçus comme conflictuels. Cela donne l’illusion d’un consensus, mais masque en réalité une diversité d’opinions non exprimées.

Identifier et gérer les biais cognitifs dans la communication Le biais de conformisme

Comment identifier ce biais cognitif dans sa communication ?

  • Soyez attentif aux silences ou aux non-dits dans un groupe. Les participants qui évitent de s’exprimer ou qui acquiescent systématiquement pourraient être influencés par ce biais.
  • Repérez les situations où une décision semble acceptée trop rapidement, sans débat ou analyse approfondie.

Comment le gérer ?

  1. Encouragez l’expression individuelle. Demandez à chaque participant de partager son point de vue avant qu’un consensus ne soit formé. Par exemple : « Que pensez-vous de cette proposition avant de décider ? »
  2. Donnez de la légitimité aux avis divergents. Insistez sur l’importance des opinions minoritaires pour enrichir le débat : « Des perspectives différentes pourraient nous aider à identifier des risques ou des opportunités. »
  3. Créez un environnement de confiance. Rassurez le groupe en précisant que remettre en question une idée n’est pas un conflit, mais une contribution précieuse.

En prenant conscience du biais de conformisme, vous favorisez une communication plus ouverte et équilibrée. Vous encouragez ainsi la diversité des points de vue, ce qui enrichit les échanges et améliore la qualité des décisions collectives.

7. Approfondir l’analyse des faits, la clé pour contrer le biais rétrospectif

Identifier et gérer les biais cognitifs dans la communication Le biais rétrospectif

Une fois une situation passée, il est tentant de penser qu’elle était prévisible ou inévitable. Ce biais rétrospectif nous pousse à croire, après coup, que les événements étaient évidents ou que les décisions prises allaient de soi. Ce biais peut limiter notre capacité à apprendre des expériences et à ajuster nos comportements pour l’avenir.

Par exemple, après une réunion où un désaccord a éclaté, vous pourriez conclure : « C’était évident que cela allait arriver », sans avoir identifié les signaux avant qu’ils ne se manifestent. Cette tendance empêche une véritable réflexion sur ce qui aurait pu être anticipé ou géré différemment.

Comment identifier ce biais cognitif dans sa communication ?

  • Faites attention aux phrases comme : « Je le savais » ou « Ça ne pouvait pas se passer autrement », qui minimisent la complexité des événements ou des décisions.
  • Notez si vous avez tendance à simplifier les résultats en ignorant les incertitudes ou informations manquantes avant que l’événement ne se produise.

Comment le gérer ?

  1. Documentez vos hypothèses. Avant une réunion, une présentation ou une décision importante, notez vos attentes ou prédictions. Cela vous permettra de comparer vos anticipations avec ce qui s’est réellement passé.
  2. Faites une analyse objective. Après un événement, identifiez les éléments concrets qui ont influencé l’issue : « Quelles informations manquaient au moment de la décision ? » ou « Qu’est-ce qui aurait pu être fait différemment ? »
  3. Partagez les retours avec les autres. Une discussion ouverte sur ce qui a bien fonctionné et ce qui pourrait être amélioré aide à limiter l’impact du biais rétrospectif.

En pratiquant l’analyse rétrospective de manière consciente, vous transformez chaque situation en une opportunité d’apprentissage. Vous développez ainsi une communication et une prise de décision plus éclairées, tout en encourageant un regard lucide et constructif sur vos expériences passées. Avec ces outils, vous pourrez non seulement identifier vos biais cognitifs, mais aussi apprendre à les gérer pour transformer vos interactions.

Conclusion : De la prise de conscience à l’action, une communication plus lucide

Nos biais cognitifs sont des compagnons invisibles de chaque interaction. Ils influencent ce que nous disons, ce que nous entendons, et même ce que nous pensons comprendre. Loin d’être des failles, ils sont une conséquence naturelle du fonctionnement de notre cerveau. Pour autant, leurs effets peuvent altérer nos échanges de manière subtile et parfois délétère.

Les clés présentées ici ne sont pas des solutions magiques. Elles demandent un effort conscient, un entraînement régulier pour passer du réflexe au choix. Cependant, chaque petite prise de conscience est une victoire. En identifiant une illusion de transparence dans vos formulations, en repérant un biais émotionnel ou en questionnant un consensus trop rapide, vous ouvrez la porte à des échanges plus authentiques, plus nuancés, et surtout plus efficaces.

Alors, la prochaine fois que vous rédigez un email, prenez la parole en réunion, ou écoutez une critique, posez-vous cette question : « Quels biais peuvent influencer cet échange ? » Car mieux identifier vos biais, c’est déjà commencer à les maîtriser. En apprenant à identifier et gérer vos biais cognitifs, vous poserez les bases d’une communication plus fluide, respectueuse et efficace.

Et si ce travail vous semble ambitieux, souvenez-vous : comme pour un muscle, chaque réflexion consciente renforce votre capacité à mieux communiquer. Avec du temps et de la pratique, ces outils deviendront des alliés naturels dans vos échanges. Et si cela ne change pas le monde, cela peut transformer vos conversations. Ce qui, à bien y réfléchir, est déjà un excellent début !

J’attends vos commentaires avec impatience ! 

Et toujours, à lire absolument : 

Tout pour déjouer l’effet et la pensée de groupe

Tout pour déjouer l’effet et la pensée de groupe

Illustration Déjouer l'effet de groupe et la pensée de groupe

Introduction : Le collectif, cet allié parfois trompeur

« Penser contre son temps, c’est de l’héroïsme. Mais le dire, c’est de la folie. » – Eugène Ionesco

Dans un groupe, nous avons souvent l’impression que les décisions seront meilleures, plus rationnelles et équilibrées. Pourtant, certaines dynamiques collectives, comme l’effet de groupe et la pensée de groupe, peuvent biaiser nos choix. Ces mécanismes inhibent l’action ou favorisent une conformité irrationnelle. Savoir reconnaître et déjouer ces pièges est essentiel pour préserver notre lucidité. Cet article vous propose des outils concrets pour dépasser ces biais et reprendre le contrôle.


1. Effet de groupe : comprendre pourquoi la responsabilité se dilue en groupe

Cas d’école : Kitty Genovese et l’effet du témoin

En 1964, Kitty Genovese est agressée à New York. Plus de 30 témoins auraient assisté à la scène sans intervenir, un comportement qui choque l’opinion publique. Cet événement inspire les psychologues John Darley et Bibb Latané, qui mènent une série d’expériences marquantes en 1968. Ils démontrent que plus une situation critique est observée par un grand nombre de personnes, moins chaque individu se sent responsable. Ce phénomène, connu sous le nom d’effet du témoin, est une manifestation typique de l’effet de groupe.

Dans leurs expériences, les chercheurs observent que lorsqu’une urgence est simulée (par exemple, un individu qui s’écroule), une personne seule intervient rapidement. En revanche, lorsque plusieurs témoins sont présents, l’inaction prédomine. 

Statistiquement, c’est imparable, lorsqu’un individu est seul, il intervient dans 85 % des cas. Mais en présence de trois témoins ou plus, ce chiffre chute à 31 %.

Les mécanismes de l’effet de groupe

  1. Dilution de la responsabilité :
    La responsabilité d’agir semble partagée entre tous. En réalité, chacun pense que quelqu’un d’autre agira, ce qui aboutit à une paralysie collective.
  2. Désindividualisation :
    Dans une foule, les individus adoptent souvent des comportements conformes à ceux des autres, même lorsqu’ils vont à l’encontre de leurs propres valeurs ou instincts.

Exemples quotidiens des effets de groupe

  • Dans la vie publique : Lorsqu’une personne est témoin d’un acte d’intimidation dans un espace public, elle peut hésiter à intervenir, croyant que d’autres prendront les devants.
  • Au travail : Lors d’une réunion, un problème technique majeur est ignoré. Chacun pense que les autres, mieux qualifiés, vont le résoudre. Cette passivité peut entraîner des erreurs coûteuses.

>> Vous êtes-vous déjà retrouvé dans une situation où vous avez l’impression de ne pas avoir eu le courage de faire ce qui aurait été juste ou bien de faire  ? Que s’est-il passé ?

Exercices pratiques pour déjouer l’effet de groupe et agir efficacement

Illustration pratique pour déjouer l'effet de groupe

  1. Attribuez des responsabilités claires
    Pour briser l’inertie collective, attribuez des rôles précis : “Marie, appelle les secours”, “Ahmed, surveille les alentours.” Cette technique, enseignée dans les formations de premiers secours, est simple et efficace. Elle peut aussi s’appliquer en entreprise lors de réunions d’équipe ou projet. L’attribution de responsabilités rassure les participants. Elle leur donne la vision mais aussi le cadre de légitimité nécessaire pour agir. 
  2. Posez-vous la question : « Et si j’étais seul(e) ? »
    Imaginez que vous êtes le seul témoin de la situation. Cet exercice mental vous oblige à agir selon vos valeurs, sans vous reposer sur les autres.
  3. Simulez des situations d’urgence
    Participez à des ateliers collaboratifs ou des formations en gestion de crise. Ces exercices renforcent votre capacité à réagir efficacement dans des contextes où l’effet de groupe est présent. Dans certains métiers de l’entreprise, la gestion de crise est désormais encadrée et organisée. Encore une fois, dans la grande majorité des cas, elle rassure plus qu’elle n’inhibe les comportements des collaborateurs. 

2. Pensée de groupe : éviter la pression sociale et stimuler la pensée critique

« Dès que les bêtes sont en nombre, l’homme d’esprit n’est plus qu’un sot » – Antoine-Pierre Dutramblay, Apologues, V, XX1 (1810)

Cas d’école : L’expérience des lignes de Solomon Asch

En 1951, Solomon Asch montre à quel point la pression sociale peut influencer nos choix. Dans son expérience, des participants doivent comparer des lignes de longueurs différentes. La tâche est simple… mais lorsque des complices de l’expérimentateur donnent intentionnellement une réponse incorrecte, 75 % des sujets finissent par se conformer, même s’ils savent que cette réponse est fausse. Ce phénomène, caractéristique de la pensée de groupe, illustre comment la peur d’être isolé ou jugé peut altérer nos décisions.

Les symptômes de la pensée de groupe

  1. Illusion d’unanimité :
    Le silence est interprété comme un accord, même si certains membres du groupe ont des objections.
  2. Rationalisation collective :
    Les signaux d’alerte sont minimisés ou ignorés pour préserver la cohésion.

C’est le “Paradoxe d’Abilène” :
Par peur de se distinguer, les membres d’un groupe peuvent consentir à des décisions qu’ils désapprouvent personnellement, tout en croyant que les autres sont d’accord.

  1. Autocensure :
    Les individus hésitent à exprimer leurs désaccords, de peur de briser l’harmonie ou d’être marginalisés.
  2. Pression sur les dissidents :
    Ceux qui osent critiquer la décision collective sont souvent perçus comme des perturbateurs.

Exemples quotidiens des effets de la pensée de groupe

  • Dans un groupe d’amis : Une activité collective est organisée (un voyage, un restaurant), mais personne n’en est réellement satisfait. Par crainte de déranger, tous se taisent.
  • En entreprise : Une équipe persiste dans un projet défaillant, malgré des retours négatifs, parce que personne n’ose contredire une décision initiale.

>> Vous êtes-vous déjà retrouvé dans une situation où vous avez suivi une décision collective que vous désapprouviez  ? Que s’est-il passé  ?

Exercices pratiques pour déjouer la pensée de groupe et agir mieux 

Illustration pratique pour déjouer la pensée de groupe

  1. Nommer un « avocat du diable »
    Désignez une personne pour contester systématiquement les décisions du groupe. Ce rôle institutionnalisé favorise un débat critique et aide à détecter les failles dans les idées proposées.
  2. Encouragez les votes anonymes
    Lors des prises de décision, proposez un vote à bulletin secret. Cela permet à chacun d’exprimer son avis sans subir la pression sociale.
  3. Travaillez en sous-groupes
    Divisez le groupe principal en petites équipes qui réfléchissent indépendamment au même problème. Les conclusions divergentes permettent d’identifier des biais ou des angles morts.
  4. Prenez des pauses avant de conclure
    Laissez du temps entre les discussions et les décisions finales. Cela donne à chacun la possibilité de réfléchir individuellement et d’apporter des arguments supplémentaires.

3. Stratégies concrètes pour éviter ces biais au quotidien

3 stratégies pour contrer l’effet de groupe

  1. Responsabilisez vos équipes :
    Lors de projets collaboratifs, attribuez des rôles précis et définissez clairement les attentes. Cela réduit la dilution de la responsabilité et favorise l’action.
  2. Valorisez l’initiative individuelle :
    En milieu professionnel, encouragez les employés à proposer des solutions ou à prendre des initiatives, même si elles ne sont pas toujours parfaites.
  3. Favorisez les retours d’expérience :
    Intégrez des débriefings réguliers après des projets ou des situations critiques pour discuter de ce qui a fonctionné ou non. Ces retours permettent de prévenir l’inertie future.

3 stratégies pour contrer la pensée de groupe

« Les bonnes idées viennent du choc des opinions. » – Steve Jobs

Faites-en une règle d’or.

  1. Installez une culture de la critique constructive :
    Mettez en place des processus où les idées et les décisions sont systématiquement remises en question, sans crainte de jugement.
  2. Faites appel à des experts extérieurs :
    Sollicitez des points de vue externes pour évaluer des décisions importantes. Ces avis impartiaux peuvent mettre en lumière des biais que le groupe ne perçoit pas.
  3. Élaborez une checklist pour vos réunions :
    Avant toute prise de décision, posez ces questions :
    • « Avons-nous considéré les objections ? »
    • « Quels risques ignorons-nous ? »
    • « Que penserait une personne extérieure ? »

Exemple inspirant : Pixar et la diversité des idées

Chez Pixar, chaque idée est soumise à une critique collective rigoureuse avant d’être validée. Ce processus permet d’affiner les concepts tout en valorisant la diversité des perspectives. Les employés sont encouragés à remettre en question les propositions, même celles de leurs supérieurs.


Conclusion : Pourquoi est-il essentiel de déjouer ces biais ?

Ces biais ne se limitent pas aux salles de réunion ou aux urgences. Ils façonnent nos décisions au quotidien, dans nos relations personnelles, nos engagements citoyens et nos choix professionnels. En apprenant à déjouer l’effet de groupe et la pensée de groupe, nous devenons plus autonomes, plus réfléchis et mieux armés pour agir en accord avec nos valeurs.

Comme le disait Émile-Auguste Chartier, dit Alain : « Penser, c’est dire non. »

Déjouer ces biais demande du courage, mais les résultats en valent la peine : des décisions plus éclairées et une capacité accrue à rester fidèle à soi-même, même au sein d’un groupe.

Avez-vous déjà été témoin d’un effet de groupe ou d’une pensée de groupe  ? Partagez votre histoire dans les commentaires.

« Le plus grand des maux et le pire des crimes est la pauvreté de l’esprit. » – Albert Einstein

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Biais cognitifs : Êtes-vous le maître ou l’apprenti de votre cerveau ?

Biais cognitifs : Êtes-vous le maître ou l’apprenti de votre cerveau ?

Biais cognitifs cerveau apprenti ou maître

« Suis-je maître ou apprenti de mon cerveau ? »

C’est une question que nous ne nous posons finalement peu ou pas ! Et pourtant… Je vous propose ce quiz pour vous permettre de reconnaître les biais cognitifs qui ponctuent nos réactions quotidiennement.

Votre cerveau est un outil puissant, mais il aime les raccourcis. Chaque jour, sans même que vous le réalisiez, il simplifie, interprète et prend des décisions à votre place pour vous faire gagner du temps. Parfois, ces raccourcis nous aident… mais régulièrement, ils nous piègent.

Les biais cognitifs sont tellement nombreux qu’ils peuvent nous surprendre dans de nombreuses situations. Ce quiz n’est pas là pour vous indiquer la « bonne réponse » – je n’ai pas cette prétention. 😉 Il est là pour vous aider à observer vos réflexes et à découvrir comment, dans la plupart des situations, vous réagissez instinctivement.

L’objectif n’est pas de juger mais d’apprendre : apprenez à reconnaître ces moments où, sans même vous en rendre compte, vous appliquez un schéma de pensée biaisé. Que ce soit en situation de stress, de fatigue, ou même lorsque tout va bien, prendre conscience de ces automatismes vous permettra de retrouver le contrôle et d’affiner votre capacité à prendre du recul.

Quiz : Êtes-vous le maître ou l'apprenti de votre cerveau ?

Prêt(e) à explorer votre esprit ?

Recherchez l'option qui ressemble le plus à votre réaction instinctive, celle que vous auriez probablement eue dans la vraie vie 😉

Ce quiz est un exercice d’observation de vous-même, pour que vous puissiez, petit à petit, affiner votre maîtrise de votre propre cerveau. 

 

1 / 10

1. Vous avez une tâche complexe à réaliser, et votre cerveau cherche instinctivement à prendre un raccourci. Que faites-vous ?

Indice : Ici, le biais de simplification cognitive est à l'œuvre, et simplifier trop peut compromettre la qualité. Suivre les étapes peut vous éviter bien des erreurs !

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2. En réunion, un collègue vous présente des données impressionnantes sur un sujet que vous connaissez peu. Comment réagissez-vous ?

indice : Le biais d’ancrage rend facile d’accepter la première information reçue. Examiner la source vous aide à vous faire un jugement plus éclairé.

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3. Vous avez deux options de présentation de données, l’une étant bien plus détaillée. Que faites-vous ?

Indice : Le biais de cadrage peut faire paraître une option plus fiable grâce à la quantité d’informations. Ne confondez pas quantité et qualité !

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4. Une publicité promet des résultats rapides sans effort. Quelle est votre réaction ?

Indice : Le biais d’optimisme nous pousse à croire aux solutions simples, mais sans preuves solides, ces promesses peuvent être trompeuses.

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5. Une idée géniale vous vient dès le début d'une réunion. Que faites-vous ?

Indice : Le biais de confirmation rend difficile de questionner nos intuitions premières. Être ouvert aux critiques vous permet d’améliorer vos idées !

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6. Vous recevez des retours élogieux pour un projet. Quelle est votre réaction ?

Indice : Le biais d’auto-complaisance pousse à voir les succès comme personnels sans analyser le contexte. Comprendre toutes les contributions permet une meilleure évaluation.

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7. On vous demande une décision rapide, et votre première idée vous paraît la bonne. Que faites-vous ?

Indice : Le biais de disponibilité nous pousse à utiliser les informations récentes sans vérifier leur pertinence. En explorant plusieurs options, vous pouvez éviter ce piège.

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8. Un collègue exprime un avis très pessimiste sur un projet. Que pensez-vous ?

Indice : Le biais de négativité donne plus de poids aux avis défavorables. Chercher des faits concrets permet de maintenir une perspective équilibrée.

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9. Lors d’une discussion en groupe, quelqu’un vous fait remarquer que vous êtes peut-être influencé par un biais dans votre jugement. Comment réagissez-vous ?

Indice : Cette question explore le biais de l’angle mort, où l'on pense être moins vulnérable aux biais que les autres. Reconnaître ses propres biais est un premier pas vers un jugement plus objectif.

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10. Vous évaluez un projet, mais vous êtes influencé par le succès d’une initiative similaire dans un contexte complètement différent. Que faites-vous ?

Indice : Cette question porte sur le biais de transfert illicite : on croit que les stratégies qui ont réussi ailleurs peuvent s’appliquer sans adaptation. Pour éviter ce biais, il est important de toujours évaluer les spécificités du contexte avant d’appliquer une solution.

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En savoir plus :

Cerveau, biais cognitifs et manipulation : effets explosifs garantis

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Notre cerveau : un allié...imparfait

Introduction : les biais cognitifs de notre cerveau en font un proie facile des manipulations

Comme je l’ai déjà partagé dans mon article sur l’effet Barnum, notre cerveau aime être flatté et conforté. Une vraie aubaine pour ceux qui savent comment s’y prendre ! Plus qu’un simple “préféré”, être influencé peut même sembler naturel à notre cerveau, tant il est structuré pour rechercher des indices, des validations  et des raccourcis. Voilà pourquoi la manipulation des perceptions et décisions est souvent facilitée par nos biais cognitifs qui exploitent ces failles subtiles de notre esprit.

À partir d’aujourd’hui, il vous faudra toujours vous poser cette question : “Puis-je faire confiance à mon cerveau ?”  Pour la question : “Puis-je faire confiance aux autres ?” Je vous laisse juge 😂 Personnellement, j’ai ma petite idée mais je me soigne 😉

La manipulation, qu’elle soit douce ou insidieuse, tire parti de failles naturelles de notre cerveau et de nos biais cognitifs. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certaines informations paraissent plus vraies, juste parce qu’elles sont répétées ? Ou pourquoi nous prêtons facilement attention à certains discours ? La réponse réside souvent dans nos biais et le conditionnement subtil auquel notre cerveau est sensible.

Avec une question bonus : Et si votre cerveau, au-delà d’être influençable, aimait ça ?

Partie 1 : La toute puissance des mots

Les mots que nous recevons au quotidien façonnent notre perception du monde, influençant nos croyances et nos comportements. La manière dont ils sont formulés, répétés et présentés par des figures d’autorité peut orienter nos jugements sans que nous en soyons conscients. Explorons comment ces biais peuvent devenir des outils de manipulation et comment les surmonter.

1.1. Comment ils sont employés ?

Rappelons-nous que l’humain, par nature, préfère réfléchir le moins possible pour économiser son énergie. Cette économie mentale rend notre cerveau particulièrement vulnérable aux biais cognitifs qui facilitent la manipulation des informations. 

Biais de cadrage

  • Définition : Le biais de cadrage signifie que la manière dont une information est présentée change notre perception, même si le contenu reste identique. Le cadrage offre un moyen simple et rapide de traiter de l’information.
  • Exemple : Présenter un risque médical en disant “10 % des patients décèdent” suscite plus de crainte que “90 % des patients survivent”.
  • Astuce : Questionnez les formulations, reformulez l’information différemment pour voir si la perception change, et recherchez des données complètes pour avoir une vue plus globale.

Effet Boomerang

“Certains humains feraient n’importe quoi juste pour voir s’il est possible de le faire. Si vous placiez un gros bouton dans une grotte quelque part avec un panneau “FIN DU MONDE – VEUILLEZ NE PAS TOUCHER”, la peinture n’aurait pas le temps de sécher.” Terry Pratchet

  • Définition : L’effet Boomerang nous pousse à renforcer nos convictions quand une information contraire est perçue comme menaçante ou rigide. Utiliser la technique de la psychologie inversée pour faire agir selon votre souhait les personnes qui présentent un fort esprit de contraction ! 
  • Exemple : Face à des arguments radicaux sur la réduction de viande, certains consommateurs augmentent même leur consommation.
  • Astuce : Adoptez une approche d’ouverture en vous demandant : “Quelles preuves me feraient changer d’avis ?” Cela aide à tempérer le renforcement de vos convictions.

Effet de choix par défaut

  • Définition : Nous avons tendance à accepter les options présélectionnées sans les remettre en question, car elles sont perçues comme les plus pratiques.
  • Exemple : Lors de l’inscription en ligne, laisser la case cochée pour une newsletter par défaut incite de nombreuses personnes à s’abonner sans vraiment le vouloir. C’est d’ailleurs pour ça que des lois sont parfois mises en place pour que la case soit décochée par défaut et non l’inverse.
  • Astuce : Avant de suivre une option par défaut, demandez-vous si vous feriez ce choix s’il n’était pas présélectionné. Cela vous encourage à prendre des décisions plus réfléchies.
BONUS MACHINE À CAFÉ 😂
La théorie Nudge (ceci n’est pas un jeu !)

Nous avons vu fleurir dans les lieux publics ces dernières années des initiatives ludiques – empreintes de pas au sol, marches musicales dans les escaliers ou mouche dans les urinoirs. Et bien, c’est l’application de la théorie du NUDGE.
Incroyable mais vrai ! La mouche dans les urinoirs c’est 80% d’économie sur le ménage des sanitaires de l’aéroport d’Amsterdam ! 

1.2. Combien de fois ils vous sont répétés ?

La mémoire est une machinerie complexe. Il y a un stock de surface et un stock en profondeur 😉 Les techniques de répétition s’appuient directement sur les biais cognitifs de notre cerveau, créant une illusion de vérité et renforçant ainsi le potentiel de manipulation

La vérité illusoire

  • Définition : Ce biais consiste à croire qu’une information est vraie simplement parce qu’elle est souvent répétée. La familiarité peut l’emporter sur la rationalité. 
  • Exemple : Un slogan publicitaire, répété fréquemment, peut finir par être perçu comme vrai, même sans fondement solide. 

“Renforce les défenses immunitaires grâce à notre formule enrichie en vitamines et minéraux.”

C’est aussi le cas de nombreuses idées reçues, comme

  • “On utilise que 10% de notre cerveau” 

Faux ! On utilise toutes les zones de notre cerveau mais chaque zone pour des fonctions différentes ! 

  • “Le rouge énerve les taureaux.”

Faux ! Ils voient en noir et blanc. C’est le mouvement de la cape qui les excite. Si la cape du torero est rouge, c’est pour cacher le sang.

  • Astuce : Diversifiez vos sources d’information et vérifiez les faits. Si une affirmation vous paraît “trop belle pour être vraie”, creusez davantage avant d’y adhérer.

L’effet d’influence continue

  • Définition : L’effet d’influence continue, c’est la tendance à croire une information même si elle a été démontrée comme fausse. 
  • Exemple : Olivier Besancenot, plusieurs fois candidat à la présidence de la république française, se faisait passer pour un facteur. Il était certes facteur mais occupé à 100% sur des activités syndicales et pas sur un vélo. Il a pourtant été filmé, à plusieurs reprises et de campagne en campagne, faisant des tournées. À chaque campagne son marketing, à chaque campagne son mea-culpa et ça recommençait….
  • Astuce : Cherchez la source initiale d’une information. Si elle est difficile à retracer ou provient d’une source douteuse, la crédibilité de l’information est probablement surévaluée.

1.3. Et surtout, … par qui ?

Je l’ai déjà abordé dans l’article “Comprendre les biais inconscients dans le monde du travail”, Stanley Milgram a mis au jour l’importance du donneur d’ordre sur la puissance de la demande à laquelle nous obtempérons. L’influence d’une figure d’autorité utilise à plein les failles de notre cerveau et ses biais cognitifs, facilitant une manipulation parfois inconsciente.

Biais d’autorité

  • Définition : Nous faisons davantage confiance aux informations provenant de figures perçues comme des autorités, même si leur expertise dans le domaine est limitée.
  • Exemple : Une personnalité médiatique sans formation scientifique qui parle de nutrition peut convaincre des foules, car elle est perçue comme fiable. Et votre chef bien sûr ! 😉
  • Astuce : Évaluez l’expertise spécifique de la source en vous demandant : “Cette autorité a-t-elle la légitimité nécessaire pour parler de ce sujet particulier ?”

Mais le biais d’autorité s’étend à la façon dont est habillé votre interlocuteur. Il a été démontré à de nombreuses reprises que vous obéirez plus spontanément à une personne qui porte un uniforme.  Nous en arrivons même à nous soumettre à l’autorité des machines ! J’en vois déjà certains qui s’offusquent 😁 N’avez-vous jamais suivi votre GPS alors qu’il vous semblait évident qu’il vous proposait une option “idiote” ?!

Dans son livre “Intelligence relationnelle et inclusion” que je vous ai résumé dans cet article, Laurent Depond confirmait que la majorité des gens est d’accord avec l’idée que pour maintenir une société fonctionnelle et éviter l’anarchie, un certain degré de choix individuel doit être abandonné à des figures d’autorités. Nous l’avons tous expérimenté pendant la pandémie de 2020. 

1.4. Les effets de groupe et l’influence sociale

Nos décisions et comportements sont également influencés par la présence des autres et la dynamique de groupe. La présence d’un groupe exerce une forte influence sur notre cerveau, car ses biais cognitifs tendent à accepter la majorité. Cette manipulation collective guide souvent nos décisions sans véritable analyse personnelle. Souvent, nous adoptons des comportements sans même en être conscients, que ce soit pour éviter les responsabilités ou pour maintenir l’harmonie. Ces effets de groupe montrent comment notre cerveau, loin d’être indépendant, est réceptif à la pression sociale.

Biais de groupe

  • Définition : Le biais de groupe, ou effet de dilution de responsabilité, se manifeste lorsqu’on se repose sur les autres pour agir, pensant que quelqu’un d’autre prendra la responsabilité.
  • Exemple : Lors d’une urgence, chacun peut attendre qu’un autre passe à l’action, ce qui ralentit la prise de décision.
  • Astuce : Engagez-vous activement en situation de groupe pour éviter cette dilution de responsabilité et encourager les autres à faire de même.

Pensée de groupe

  • Définition : La pensée de groupe pousse les membres à éviter les désaccords pour préserver la cohésion du groupe, ce qui peut nuire à la qualité des décisions.
  • Exemple : Lorsqu’une idée est proposée, les membres peuvent l’accepter sans discuter pour éviter des tensions, même s’ils ont des objections.
  • Astuce : Créez un environnement propice à l’expression des avis divers, en incitant chaque membre à partager des opinions opposées.

Biais de conformité

  • Définition : Ce biais nous pousse à aligner nos opinions ou comportements sur ceux du groupe, souvent pour éviter de se démarquer.
  • Exemple : Lorsqu’une idée est largement approuvée dans une réunion, les autres peuvent acquiescer sans partager leur point de vue réel.
  • Astuce : Exercez votre esprit critique et évaluez les idées indépendamment de la majorité.
BONUS MACHINE À CAFÉ 😂
Le biais de futilité de Parkinson

Si dans une réunion budgétaire vous passez plus de temps à parler de la ligne café mais très peu sur votre projet le plus complexe et qui nécessitera le plus gros investissement c’est normal ! Votre organisation est, comme beaucoup d’autres, victime du biais de futilité de Parkinson, ou « loi de la trivialité ». Il est tellement plus simple d’accorder plus d’attention aux détails simples ou moins importants qu’à des sujets complexes ou essentiels. Pourquoi ? parce qu’une majorité de personnes aura un avis sur les sujets simples et qu’une minorité pourra s’exprimer sur les sujets techniques ! 

Effet de faux consensus

  • Définition : Ce biais nous fait croire que nos opinions sont partagées par la majorité, ce qui nous pousse à les renforcer.
  • Exemple : Une personne convaincue que “tout le monde pense pareil” est souvent surprise par des avis différents dans un groupe plus large.
  • Astuce : Variez vos interactions et soyez ouvert aux perspectives différentes pour éviter cet effet de consensus erroné.

Ces biais de groupe influencent nos choix en nous poussant vers des décisions collectives sans réelle évaluation individuelle. En prenant conscience de ces mécanismes, vous pouvez renforcer votre capacité de jugement en restant vigilant face à l’influence sociale.

Partie 2 : Le conditionnement par les biais

Nos biais cognitifs ne façonnent pas seulement notre perception de la réalité, ils conditionnent également nos réactions et interprétations de manière quasi-automatique. Cette activation peut être exploitée, pour le meilleur comme pour le pire. D’un côté, nos biais peuvent fausser notre jugement et nous pousser vers des erreurs d’interprétation. De l’autre, certains biais peuvent être des leviers puissants qui, bien utilisés, nous aident à nous dépasser et à tirer le meilleur de nous-mêmes. Explorons ensemble ce double potentiel.

2.1. Pour le pire

Biais de croyance

  • Définition : Ce biais consiste à privilégier les informations qui confirment nos croyances et à ignorer celles qui les contredisent.
  • Exemple : Une personne croyant fermement en une théorie va filtrer les données pour ne retenir que celles qui la renforcent.
  • Astuce : Exercez votre esprit critique en recherchant des informations contradictoires et posez-vous la question : “Qu’est-ce qui pourrait prouver que j’ai tort ?”

Biais de l’expérimentateur

  • Définition : Le biais de l’expérimentateur survient lorsqu’un chercheur ou expérimentateur influence involontairement les résultats d’une étude ou interprète les données en fonction de ses attentes. Cela peut fausser les conclusions en orientant subtilement l’expérience ou la collecte de données.
  • Exemple : Dans une étude sur l’efficacité d’un médicament, un expérimentateur qui croit fortement en son efficacité pourrait inconsciemment encourager certains comportements chez les participants, modifiant ainsi les résultats.
  • Astuce : Adopter des méthodes d’objectivation rigoureuses, comme le double aveugle, pour réduire l’influence des attentes de l’expérimentateur.

Biais de disponibilité et Fake News

  • Définition : Ce biais nous pousse à juger la fréquence ou la probabilité d’un événement en fonction de la facilité avec laquelle nous nous en souvenons. Les biais cognitifs influencent notre cerveau en le rendant plus réceptif à la désinformation. Cette manipulation subtile par les fake news et les informations alarmantes affecte nos croyances et décisions
  • Exemple : Puisque les attaques de requins sont plus médiatisées que les attaques de chiens, les requins sont devenus dans l’imaginaire collectif nos plus redoutables prédateurs.  

Les fake news sur des sujets alarmants semblent crédibles et marquent davantage notre mémoire, influençant notre jugement.

  • Astuce : (Je sais je l’ai déjà écrite plus haut mais celle-là est importante 😀) Rappelez-vous que la visibilité d’une information ne prouve pas sa véracité. Diversifiez vos sources d’information pour éviter les pièges de la désinformation.

2.2. Pour le meilleur

Utilisés de façon positive, les biais cognitifs de notre cerveau peuvent devenir des outils pour renforcer notre confiance et développer notre potentiel, prouvant que la manipulation mentale n’est pas toujours négative.

Effet Pygmalion

  • Définition : Les attentes que l’on a vis-à-vis de quelqu’un influencent ses performances, de manière positive ou négative.
  • Exemple : Un enseignant qui croit en les capacités d’un élève peut encourager celui-ci à exceller.
  • Astuce : Adoptez des attentes positives vis-à-vis de vous-même et des autres ; cela peut influencer favorablement les résultats.

Biais d’attention

  • Définition : Ce biais nous amène à porter attention aux éléments qui correspondent à nos intérêts, souvent au détriment des autres informations.
  • Exemple : si notre esprit est concentré sur une consigne, il peut passer à côté d’un fait pourtant majeur. Des cobayes devant compter le nombre de passe entre basketteurs n’ont pas vu un clown passé dans le champ de la caméra.
  • Astuce : Nous pouvons donc utiliser ce biais à notre avantage : pensez positif et vous ne verrez plus que le positif !
BONUS MACHINE À CAFÉ 😂 
L’effet Benjamin Franklin

Imaginez un collègue avec qui les relations sont froides. Et si vous lui demandiez un petit service ? L’effet Benjamin Franklin montre que cela pourrait renforcer votre lien ! Étonnamment, nous avons tendance à mieux apprécier une personne après lui avoir rendu un service. Pourquoi ? Parce que notre cerveau cherche à justifier nos actes : « si j’ai aidé cette personne, elle doit finalement me plaire ». En demandant un petit coup de main, vous pourriez voir des relations s’améliorer subtilement.

Pour conclure, nos biais cognitifs peuvent être des moteurs ou des freins selon la manière dont ils sont activés. D’un côté, ils renforcent certaines croyances et nous poussent parfois à mal interpréter la réalité. De l’autre, ils peuvent nous aider à développer notre potentiel. Prendre conscience de ce double rôle est essentiel pour les gérer avec discernement et maximiser leur impact positif au quotidien.

Conclusion : De la manipulation à la maîtrise de soi

Notre cerveau, loin d’être une forteresse de rationalité, est en réalité friand d’influences et de manipulations. Il peut être influencé subtilement à chaque instant, pour le meilleur comme pour le pire. 

Tout au long de cet article, nous avons exploré comment les mots, les influences et nos biais peuvent subtilement orienter nos choix et perceptions. Nos biais cognitifs, parfois des freins, peuvent devenir des moteurs d’amélioration si nous apprenons à les repérer. En appliquant les astuces partagées ici, vous disposez d’outils pour détecter ces influences dans votre quotidien.

Challenge final : Essayez de repérer un biais aujourd’hui, que ce soit au travail, dans vos lectures ou interactions. Qui sait ? Vous pourriez découvrir combien votre cerveau aime être manipulé ! 😉 J’attends vos résultats en commentaire ! 

Pourquoi votre cerveau ne sait pas compter ?

Pourquoi votre cerveau ne sait pas compter ?

Introduction : notre cerveau « buggé » par ses biais cognitifs ne sait pas gérer les probabilités

Notre cerveau nous trompe par manque de capacité

Nous pensons souvent que notre cerveau est une machine bien huilée. Il peut analyser des données complexes et de prendre des décisions éclairées. Pourtant, lorsque nous nous retrouvons confrontés à des situations qui impliquent des chiffres notre cerveau montre rapidement ses limites. Nos biais cognitifs embarqués rendent les probabilités peu lisibles pour notre cerveau. Que ce soit pour évaluer les chances de gagner à la loterie ou prendre une décision d’investissement, nous sommes sujets à des erreurs récurrentes.

Ces erreurs ne sont pas seulement le fruit d’une mauvaise compréhension des chiffres. Elles sont profondément ancrées dans la manière dont notre cerveau est câblé. Conçu pour survivre dans des environnements simples, il est mal adapté à la complexité des probabilités. C’est ainsi que des biais cognitifs s’immiscent dans nos jugements et nous poussent à faire des erreurs de calcul.

Il est important de comprendre que c’est un phénomène en deux temps auquel nous devons faire face :

  1. Notre cerveau ne sait pas “vraiment” compter
  2. mais, en plus, il cherche constamment des axes de rationalisation quitte à nous tromper malgré nous. 

Dans cet article, je vous propose d’explorer plusieurs de ces biais. Ils illustrent à quel point notre cerveau « ne sait pas compter ». Comprenez ces mécanismes. Vous serez mieux armés pour identifier les pièges que ces biais tendent dans vos prises de décisions, personnelles ou professionnelles.

Partie 1. Les biais d’analyse des probabilités

1. Le biais d’évaluation des probabilités

Biais d'évaluation des probabilités

Notre cerveau, contrôlé par ses biais cognitifs, ne sait pas bien évaluer les probabilités des événements. C’est encore plus vrai pour ceux qui déclenchent des émotions fortes comme les accidents ou les événements rares. Ce biais est renforcé par les médias et notre perception intuitive des risques.

1.1. Le meilleur exemple : la probabilité d’un accident d’avion

La probabilité d’être impliqué dans un accident mortel en avion est d’environ 1 sur 12 millions de vols. Cependant, de nombreuses personnes surestiment ce risque. Cela s’explique en partie par la couverture médiatique disproportionnée des accidents d’avion. Celle-ci renforce l’impression que ces événements sont plus fréquents qu’ils ne le sont réellement.

Cette distorsion est un exemple classique de biais d’évaluation des probabilités, où l’émotion prend le pas sur la rationalité.

1.2. La loi de Weber-Fechner et la perception des risques

Notre difficulté à estimer correctement les risques est aussi due à la loi de Weber-Fechner. Celle-ci décrit comment la perception humaine des variations d’intensité n’est pas linéaire. Nous ne percevons pas une augmentation de probabilité de manière proportionnelle.

Par exemple, si vous augmentez le risque de 1 sur 10 à 1 sur 5, cela semble énorme pour notre cerveau. Mais si on passe de 1 sur 10 millions à 1 sur 5 millions, bien que la différence soit proportionnellement identique, notre cerveau ne perçoit pas une telle augmentation comme étant aussi significative. Cette loi psychophysique explique pourquoi nous avons tendance à sous-estimer des événements très improbables (comme une panne d’avion) tout en surestimant des risques émotionnellement marquants (comme les accidents d’avion après un crash médiatisé).

1.3. Biais connexes : Effet d’ancrage et probabilité conditionnelle

L’effet d’ancrage influence également nos jugements probabilistes. Si nous sommes exposés à un premier chiffre erroné, cela influence nos futures estimations. Par exemple, si on vous dit d’abord que le risque d’un crash aérien est de 1 sur 1 000 (ce qui est incorrect), votre évaluation future sera biaisée même après avoir reçu les vraies statistiques.

Nous avons aussi des difficultés à comprendre les probabilités conditionnelles. Par exemple, imaginons un test pour une maladie qui touche 1 % de la population, avec une précision de 90 %. Si le test est positif, la plupart des gens pensent qu’ils ont 90 % de chances d’être malades. La probabilité réelle est bien plus faible car il faut combiner la rareté de la maladie avec la fiabilité du test.

2. La négligence de la taille de l’échantillon

Nous avons tendance à tirer des conclusions hâtives à partir de petits échantillons. Il faudrait pourtant tenir compte de l’importance de la taille « nécessaire » pour obtenir des résultats statistiquement fiables. Ce biais se produit lorsque nous extrapolons des résultats d’un petit groupe à une population plus large. Il conduit à des erreurs de jugement significatives.

Biais de la taille de l'échantillon

2.1. Un exemple significatif : Interpréter les résultats de petites études

Prenons un exemple dans le domaine de la santé publique. Imaginons qu’une petite étude de 30 patients montre qu’un nouveau médicament semble avoir un effet positif. Les médias et le public pourraient sauter à la conclusion que le médicament est efficace. En réalité, un échantillon aussi réduit ne permet pas de tirer des conclusions solides. 

La fiabilité des résultats dépend de la taille de l’échantillon. Une petite taille accroît le risque que les résultats soient dus à la chance plutôt qu’à une véritable corrélation.

De manière similaire, les performances d’une équipe de football sur trois matchs ne suffisent pas à prédire leur performance sur une saison complète. Ce biais est particulièrement dangereux lorsqu’il est appliqué dans des contextes professionnels où des décisions importantes sont prises sur la base de peu de données.

2.2. Les principaux biais connexes à la négligence de la taille de l’échantillon :

  • Le biais de conjonction est l’idée fausse selon laquelle la combinaison de deux événements est plus probable que l’un des deux événements pris séparément. Un exemple classique est de penser qu’une personne est plus susceptible d’être une « banquière féministe » qu’une « banquière ». Or, statistiquement, la probabilité d’un seul événement est toujours plus élevée que celle de la combinaison des deux.
  • L’erreur de la main chaude, souvent observée dans le sport, est la croyance que si une personne réussit plusieurs fois de suite, elle a plus de chances de continuer à réussir. Par exemple, si un joueur de basket marque plusieurs paniers d’affilée, on croit souvent qu’il a plus de chances de réussir son prochain tir, alors que statistiquement, chaque tir est un événement indépendant. Des études ont montré que cette perception est fausse et que les séries sont souvent dues au hasard.
  • L’erreur du parieur (ou illusion des séries) est une autre manifestation du biais de négligence de la taille de l’échantillon. Ce biais se produit lorsque nous croyons que des événements indépendants influencent les résultats futurs. Par exemple, après plusieurs pertes successives au casino, un joueur pourrait croire qu’il est « dû pour gagner », alors qu’en réalité, chaque tour de roulette est indépendant et la probabilité de gagner reste la même à chaque tour.

2.3. Impact du biais de négligence de l’échantillon sur la prise de décision

Dans un cadre professionnel, ce biais peut se manifester de plusieurs façons. Par exemple, une entreprise pourrait décider d’investir dans une stratégie basée sur quelques succès anecdotiques, sans prendre en compte un échantillon plus large et représentatif. Cela peut conduire à des décisions fondées sur des données insuffisantes et à des investissements mal orientés.

Il est essentiel de comprendre que les petits échantillons sont intrinsèquement plus sujets aux variations dues au hasard. En d’autres termes, les petites séries peuvent donner l’impression de tendances significatives alors qu’il ne s’agit que de bruit statistique.

Ces biais montrent combien il est difficile pour notre cerveau de traiter des échantillons de petite taille de manière correcte. D’autant plus lorsque des événements aléatoires ou indépendants entrent en jeu. Une meilleure compréhension de ces phénomènes peut nous aider à éviter les erreurs de jugement dans nos décisions.

Partie 2 : L’impact des biais dans la construction de fausses probabilité 

Pousser par un besoin irrépressible d’aller vite et d’économiser de l’énergie, notre cerveau ne sert souvent que ces intérêts. Pour cela il peut nous imposer des conclusions simplistes et trompeuses. 

1. Illustration de biais “probabilistes”

On recense un certain nombre de biais qui visent à donner à notre cerveau un sentiment de sécurité. Il lui propose des raccourcis mentaux qui lui permettent de ne pas “trop” se poser de question. Dans ces cas, le cerveau cherche à établir une probabilité sans prendre en considération l’ensemble. Je me permets d’appeler ces biais cognitifs « probabilistes » par extension de leur conséquence.

1.1. Le biais du survivant

survivant

Le biais du survivant est un biais cognitif qui consiste à se concentrer uniquement sur les exemples qui ont « survécu » à un processus quelconque. On néglige les autres cas : disparus ou échoués. Cela entraîne une distorsion dans la compréhension des probabilités de succès. Seules les réussites sont prises en compte, alors que les échecs, souvent plus nombreux, sont ignorés.

Exemple : Les startups et le mythe du succès

Prenons l’exemple des startups technologiques. Il est facile de penser que les entreprises qui réussissent, comme Google ou Facebook, sont des modèles que tout le monde peut suivre. Ce que nous oublions souvent, c’est que pour chaque startup qui atteint un succès phénoménal, des milliers d’autres échouent. Se concentrer uniquement sur les startups qui ont « survécu » fausse notre vision de la réalité. Cela nous conduit à surestimer les chances de succès. Ce biais se manifeste souvent lorsque les histoires de réussite sont sur-représentées dans les médias, tandis que les échecs passent sous silence.

Impact du biais du survivant

Le biais du survivant est particulièrement dangereux dans les décisions d’investissement, en stratégie d’entreprise ou en évaluation de performance. Par exemple, se concentrer uniquement sur les employés « survivants » peut conduire à des erreurs dans la gestion des talents. Si les entreprises sous-estiment les facteurs qui mènent à l’échec ou à la démission de certains employés, elles ne progresseront pas.

1.2. L’effet Baader-Meinhof (ou biais de fréquence)

L’effet Baader-Meinhof, également appelé illusion de fréquence, est un biais cognitif qui se manifeste lorsqu’un nouvel élément (idée, mot, concept) que vous venez de découvrir semble soudain apparaître partout autour de vous. Cette illusion résulte d’un mécanisme de sélection cognitive. Votre cerveau accorde plus d’attention à cet élément simplement parce que vous venez de le rencontrer.

Exemple : L’achat d’une nouvelle voiture

Un exemple classique de cet effet est lorsque vous achetez une nouvelle voiture. Immédiatement après l’achat, vous remarquez soudainement le même modèle de voiture partout sur la route. Bien sûr, ces voitures étaient déjà présentes avant. Mais, maintenant que vous y prêtez attention, elles semblent avoir « surgi » de nulle part. Cet effet repose sur la tendance de notre cerveau à repérer des schémas ou des répétitions, même lorsqu’ils ne sont que des coïncidences.

Impact de l’effet Baader-Meinhof

Cet effet peut influencer la prise de décision dans de nombreux domaines, notamment en marketing, en politique ou dans la vie professionnelle. Par exemple, lorsqu’une entreprise introduit une nouvelle marque ou un nouveau produit, les consommateurs qui en entendent parler pour la première fois peuvent avoir l’impression que ce produit est soudainement omniprésent, influençant ainsi leur perception de son succès ou de sa popularité. En politique, un candidat ou un sujet peut sembler dominer les médias après avoir attiré votre attention une première fois, créant une impression biaisée de son importance.

1.3. Le biais régressif (ou biais de régression vers la moyenne)

Le biais régressif ou biais de régression vers la moyenne est un phénomène statistique qui se produit lorsque des événements extrêmes (très positifs ou très négatifs) sont naturellement suivis par des événements plus proches de la moyenne, même si aucune autre variable n’a changé. Cependant, notre cerveau tend à attribuer ces variations naturelles à des facteurs extérieurs ou à nos propres actions, plutôt qu’à la simple fluctuation statistique.

Exemple : Performances sportives et fluctuations naturelles

Un exemple classique du biais régressif se produit dans le domaine du sport. Imaginons un joueur de football qui a marqué de façon exceptionnelle durant plusieurs matchs d’affilée, dépassant largement sa performance habituelle. Les supporters, les analystes ou même le joueur peuvent attribuer cette série de succès à des changements dans son entraînement ou dans sa stratégie. Toutefois, il est fort probable que ces performances exceptionnelles soient suivies par une série de matchs plus proches de sa moyenne habituelle. Cette régression vers la moyenne est un phénomène naturel dans tout système soumis à des variations aléatoires.

Le biais régressif pousse les observateurs à expliquer cette « chute » de performance par des facteurs comme la fatigue, le stress ou une baisse de motivation, alors qu’il s’agit simplement d’un retour vers la normale.

Impact du biais régressif

Ce biais est particulièrement dangereux dans les évaluations de performance, en gestion de crise ou en investissement. Par exemple, dans le monde des affaires, une entreprise qui connaît un succès exceptionnel peut s’attendre à une baisse de régime dans les périodes suivantes. Toutefois, les dirigeants peuvent attribuer ce ralentissement à des erreurs stratégiques, plutôt qu’à la simple régression vers la moyenne.

De même, dans le domaine médical, un traitement qui semble avoir des résultats spectaculaires pour un patient très malade peut être perçu comme un remède miracle, alors qu’il est simplement suivi d’une amélioration naturelle due à la régression vers la moyenne.

2. Les biais servis par les biais “probabilistes” :

Chacun des phénomènes ci-dessus peut être expliqués pour tout ou pour partie par notre besoin de traiter le plus vite et le mieux possible un maximum d’informations. Nos principaux biais sont les gardiens du temps. 

2.1. Le biais de confirmation

Ce biais pousse les individus à rechercher, interpréter et se souvenir des informations qui confirment leurs croyances préexistantes. Par exemple, une entreprise pourrait interpréter des événements récents comme un signe de réussite imminente simplement parce que cela correspond à ses attentes, en ignorant les signaux d’échec potentiels.

2.2. L’effet de récence 

Notre cerveau accorde plus de poids aux informations récentes, ce qui fait que nous remarquons plus facilement un concept que nous venons de rencontrer. C’est plus simple pour lui. C’est pourquoi, par exemple, un fait appris récemment semble réapparaître souvent, alors qu’il s’agit simplement de notre capacité à mieux nous souvenir des événements récents.

2.3. L’heuristique de disponibilité 

Il se réfère à notre tendance à estimer la probabilité d’un événement en fonction de la facilité avec laquelle des exemples nous viennent à l’esprit. Dans le contexte de l’effet Baader-Meinhof, le fait que nous venions de rencontrer un mot ou un concept rend cet exemple facilement disponible en mémoire, nous donnant l’illusion qu’il est plus commun qu’il ne l’est réellement.

2.4. L’illusion de contrôle 

Ce biais est nécessaire à notre besoin de sécurité. Il se produit lorsque les individus surestiment leur capacité à influencer des événements aléatoires ou des fluctuations naturelles. Par exemple, dans un contexte professionnel, un manager pourrait penser que ses décisions ont directement causé l’amélioration ou la baisse des performances d’une équipe, alors que celles-ci résultent en réalité de variations normales autour de la moyenne.

Conclusion : Reprendre le contrôle de vos décisions

Comprendre et maitriser son cerveau

Nous venons de voir comment notre cerveau, bien qu’extraordinaire, n’est pas toujours le meilleur allié lorsqu’il s’agit de comprendre et manipuler les chiffres. Entre la difficulté d’évaluer les probabilités, l’oubli de la taille de l’échantillon, ou encore la tendance à ne voir que les succès, nous tombons dans de nombreux pièges cognitifs qui influencent nos décisions au quotidien.

Mais comprendre ces biais, c’est déjà commencer à les maîtriser. En étant conscient de la manière dont notre cerveau fonctionne, nous pouvons prendre du recul et réagir de façon plus rationnelle dans nos choix personnels et professionnels.

Je vous invite maintenant à appliquer ce que vous venez de découvrir ! La prochaine fois que vous prenez une décision importante – que ce soit au travail, dans vos finances ou même dans votre vie quotidienne – posez-vous ces questions :

  • Est-ce que je suis influencé par un biais de probabilité ?
  • Ai-je pris en compte suffisamment de données ?
  • Suis-je seulement concentré sur les « survivants » ?

Apprenez à maîtriser les mécanismes de votre cerveau pour ne plus subir ses erreurs, et devenez maître de vos décisions dès aujourd’hui !

J’attends vos commentaires avec impatience pour savoir si cet article vous a aidé. 

En savoir plus :

  • Daniel Kahneman, Thinking, Fast and Slow (2011)
  • Amos Tversky – Daniel Kahneman, Judgment under Uncertainty: Heuristics and Biases, 1974
  • The Statistical Research Group Report, 1943
  • The Discovery of the Baader-Meinhof Phenomenon, 1994
  • Langer, E. J. (1975). The Illusion of Control
La résilience : super pouvoir ou malédiction ? Quel lien avec les biais cognitifs ?

La résilience : super pouvoir ou malédiction ? Quel lien avec les biais cognitifs ?

Image principale pour illustrer le lien entre biais cognitifs et résilience

Introduction : Quels sont les liens entre nos biais de pensée et l’émergence des concepts de développement personnel ? 

Je souhaite ici vous faire part d’une réflexion plus personnelle. 

Dans le cadre d’un exercice de collecte des retours de mes collègues et amis sur moi, j’ai été qualifiée de “résiliente”. Je cherche depuis à savoir ce qui peut se cacher derrière ce qualificatif et en quoi il peut me formater ? 😉

Interpellée par ce concept de résilience qui, me semble-t-il, a particulièrement émergé avec la crise COVID, je m’interroge donc. Résilience : atout ou piège ? Quels sont les impact des biais cognitifs sur le développement personnel ? Quels sont les liens entre nos biais de pensée et l’émergence de ces concepts de développement personnel ? 

J’ai d’ailleurs déjà ouvert la question dans ma sélection des vidéos les plus instructives : Épisode #1 : De résilience” et renoncement, il n’y a qu’un pas !

Ah, la résilience ! Cette capacité miraculeuse qu’on vous vend comme la clé pour naviguer à travers les tempêtes de la vie. Imaginez un peu : vous êtes comme un roseau, vous pliez mais ne rompez jamais. Plutôt pratique, non ? Mais attendez, regardons ensemble les dessous de cette vertu soi-disant salvatrice.

La résilience est la capacité d’une personne ou d’un système à s’adapter et à se remettre rapidement des difficultés, des traumatismes ou des changements. Elle permet de faire face aux défis et de revenir à un état de fonctionnement normal, voire d’atteindre un état de fonctionnement amélioré après avoir surmonté des obstacles.

Partie 1: Effets bénéfiques et néfastes de la résilience – ChatGPT m’a diagnostiquée “résiliente” !

Je vais vous faire une confidence : j’utilise ChatGPT pour accélérer ma productivité sur ce site 🙂 

[Nota : Et je vous révélerai bientôt comment bien le faire car nous devons tous nous adapter à ce puissant pouvoir pour le maîtriser progressivement et le rendre plus intelligent 😇]

Bref, en cherchant de l’inspiration il y a quelques semaines, j’ai posé la question à ChatGPT des effets bénéfiques et néfastes de la résilience. Le retour qu’il me fait spontanément m’a terrifié tant il me ressemble et je vous le livre ici en substance. 

1. Effets bénéfiques de la résilience

Vue schématiques des effets bénéfiques de la résilience

Adaptation au changement :

  • Les individus résilients peuvent mieux s’adapter aux changements dans leur environnement personnel ou professionnel, ce qui les aide à naviguer dans des situations imprévues sans trop de stress.

    Vous et moi, individus résilients, sommes comme des caméléons. Nous nous adaptons si bien que, quand notre patron nous annonce que l’entreprise déménage en Antarctique, nous enfilons immédiatement une doudoune. Pas de stress pour nous, juste de la réadaptation !

    Réduction du stress :

    • La résilience aide à gérer le stress de manière plus efficace, ce qui peut mener à une meilleure santé mentale et physique.

      La résilience est notre Xanax naturel. Nous pourrions perdre notre maison, notre emploi et même notre chien, mais grâce à cette vertu magique, nous continuons à sourire comme si nous venions de gagner à la loterie.

      Amélioration de la santé mentale :

      • Les personnes résilientes ont tendance à avoir des niveaux plus élevés de bien-être émotionnel, réduisant les risques de dépression et d’anxiété.

        En tant que personne résiliente, nous nageons dans un océan de bien-être émotionnel. Dépression, anxiété ? nous ne connaissons pas ! nous avons une armure invisible qui repousse les mauvaises vibes.

        Renforcement des relations sociales :

        • La résilience peut améliorer les relations interpersonnelles en aidant les individus à communiquer de manière plus efficace et à résoudre les conflits de manière constructive.

          Avec la résilience, même une dispute se transforme en un échange constructif. Nous communiquons efficacement, résolvons les conflits et sortons de là bras dessus bras dessous, prêts à conquérir le monde.

          Capacité à rebondir après un échec :

          • Les individus résilients sont plus capables de tirer des leçons de leurs échecs et de continuer à avancer avec une perspective positive.

            Amis résilients, échouer n’est qu’une simple formalité. Nous trébuchons, mais hop ! Nous nous relevons avec un sourire éclatant, prêt à transformer chaque pierre d’achoppement en marchepied vers le succès.

            2. Effets néfastes potentiels de la résilience

            Vue schématique des effets néfastes de la résilience

            Détachement émotionnel :

            • Parfois, une forte résilience peut mener à un détachement émotionnel où une personne peut sembler insensible ou indifférente aux difficultés des autres.

              Mais attention, trop de résilience peut vous transformer en robot sans cœur. Les autres pleurent, se lamentent, et vous, vous restez de marbre, un véritable roc indifférent aux vagues d’émotion humaine.

              Sous-estimation des risques :

              • Une confiance excessive en sa capacité à surmonter les difficultés peut entraîner une sous-estimation des risques et des comportements imprudents.

                La résilience donne des ailes, mais aussi des illusions. Vous vous croyez invincible, prêt à sauter du haut de la falaise parce que, pourquoi pas ? Rien ne peut vous atteindre !

                Épuisement :

                • Être constamment résilient et toujours essayer de surmonter les obstacles sans prendre le temps de se reposer peut mener à l’épuisement ou au burn-out.

                  Être constamment résilient, c’est comme être sous perfusion de caféine. Pas de pause, pas de répit. Vous finissez par vous effondrer comme une marionnette dont on a coupé les fils, à bout de forces et de nerfs.

                  Isolement social :

                  • Une résilience excessive peut parfois amener les individus à penser qu’ils doivent tout affronter seuls, ce qui peut mener à l’isolement social et à un manque de soutien.

                    Les super-héros résilients finissent souvent seuls. Pourquoi demander de l’aide quand on peut tout gérer soi-même ? Résultat : vous êtes seul sur votre île de bravoure, sans personne pour partager la vue.

                    Négation des problèmes :

                    • Certaines personnes très résilientes peuvent éviter de traiter les problèmes profondément enracinés, en se concentrant plutôt sur les solutions à court terme sans aborder les causes sous-jacentes des difficultés.

                      Et puis, il y a ceux qui sont tellement résilients qu’ils préfèrent ignorer les problèmes. Plutôt que d’affronter les vrais enjeux, ils se contentent de mettre des pansements sur des plaies béantes, en espérant que tout finira par passer.

                      Une fois ces bases posées, je pense que, comme moi, un certain nombre d’entre vous se sentent “résilients”. Alors, comment tenir la ligne entre les effets positifs et les effets néfastes de vôtre côté résilient ? Est-ce que le concept même de résilience n’a pas été imaginé pour nous aider à faire passer certaines difficultés comme des opportunités ? 

                      Mon scepticisme naturel m’a conduit à la question suivante 😁 : 

                      Partie 2 : La résilience n’est-elle pas un moyen de faire accepter le renoncement aux individus ? 

                      Ah, le grand débat de la résilience ! Faut-il accepter son sort avec un sourire stoïque ou lever les poings en signe de révolte ? Voici une petite exploration toute personnelle de cette question épineuse 😉

                      1. La résilience : L’art de s’adapter sans faire trop de vagues

                      Qu’il est intéressant de pousser les femmes à adopter la résilience dans le monde professionnel :

                      Illustration résilience sage pour ne pas faire de vague
                      • “Salaire inégal ?” : “Pas de problème”

                      Une femme résiliente sait comment gérer son budget serré, même si elle doit renoncer à quelques luxes comme les vacances ou les soins de santé de qualité.

                      •  Être perçue comme faible ?” : “Bien sûr, pourquoi pas ?” 

                      Être sous-estimée peut être une stratégie brillante pour mieux surprendre ses collègues quand elle finit par sauver le projet de l’année en silence.

                      2. Résilience, acceptation ou renoncement ? 

                      Renoncer et accepter l’injustice 

                        Si la résilience, c’est acceptation. Le risque est important 

                        • Accepter un salaire inégal, c’est accepter de jouer le rôle de la victime et renoncer à se battre pour ses droits
                        • Accepter de se conformer aux stéréotypes de faiblesse, c’est confirmer sa faiblesse intrinsèque, et valider les perceptions sociétales sans faire de vague. 

                        Si l’on n’y prend pas garde, la société peut nous récompenser pour cette acceptation, la rendant de fait positive. Il est tellement plus facile de chercher du positif et de la tranquillité d’esprit. 

                        Et d’acceptation à renoncement, il n’y a qu’un pas !

                          Si la résilience, c’est une forme d’adaptation permanente pour réduire le stress et renforcer les relations sociales, il peut être plus facile de renoncer à s’imposer pour ne pas faire de vague. 

                          Le renoncement consisterait à accepter docilement l’inacceptable. Ne pas élever la voix. Ne pas prendre d’actions concrètes et encore moins chercher à inspirer les autres à faire de même. Comme c’est pratique 🙂

                          Attention donc à ne pas laisser les autres vous convaincre des bienfaits de la résilience silencieuse. Parfois la rébellion bruyante est bien fondée et heureusement que, dans le passé ou aujourd’hui, certains osent prendre la parole. La résilience efficiente s’est peut être aussi influencer pacifiquement mais efficacement sur les situations et pas uniquement s’y adapter !

                          Illustration résilience active et déterminée

                          Et d’ailleurs, si j’en reviens au cœur de mon propos habituel, en quoi la résilience se nourrit-elle de nos biais cognitifs ? Ou les nourrirait-elle ? N’y a-t-il pas un risque ou un remède pour comprendre leurs interactions ? 

                          Partie 3 : Interaction entre résilience et biais cognitifs – attention danger ?

                          Je vous rappelle les postulats 🙂

                          • La résilience est la capacité d’un individu à surmonter les difficultés, à s’adapter positivement face à l’adversité, au stress ou aux traumatismes.
                          • Les biais cognitifs, quant à eux, sont des distorsions de la pensée qui affectent les jugements et les décisions.

                          1. Pour comprendre : exemple de 4 biais cognitifs boostés par la résilience

                          La résilience peut interagir avec les biais cognitifs de plusieurs manières, influençant à la fois la perception des défis et les stratégies adoptées pour les surmonter. Voici comment certains biais cognitifs peuvent interférer ou moduler la résilience :

                          Biais de positivité :

                          C’est la tendance à se concentrer sur les aspects positifs tout en minimisant les négatifs.

                          Ce biais peut renforcer la résilience en aidant les individus à maintenir une attitude optimiste face aux difficultés. Cependant, s’il est excessif, il peut conduire à une sous-estimation des risques ou des problèmes réels, empêchant une préparation adéquate.

                          Biais de confirmation :

                          Cette tendance à rechercher, interpréter et se souvenir des informations qui confirment ses croyances préexistantes.

                          Ce biais peut soit soutenir, soit entraver la résilience. Par exemple, si une personne croit fermement en sa capacité à surmonter les obstacles, elle peut ignorer les signes de détresse, ce qui peut retarder la recherche d’aide nécessaire.

                          Biais d’ancrage :

                          Tendance à s’appuyer trop fortement sur la première information rencontrée (l’ancre) lors de la prise de décision.

                          Si l’ancre est une expérience passée de succès, cela peut renforcer la confiance en sa résilience. À l’inverse, une première expérience négative peut affaiblir cette confiance, même si les circonstances actuelles sont différentes.

                          Effet Dunning-Kruger :

                          Tendance des individus moins compétents à surestimer leurs capacités.

                          Une personne peut croire à tort qu’elle est plus résiliente qu’elle ne l’est réellement, ce qui peut l’empêcher de chercher le soutien nécessaire lors de situations difficiles.

                          2. Pour agir et bien vivre sa résilience

                          Vous l’aurez compris, il est important de maîtriser  les interactions possibles entre la résilience et les biais cognitifs. C’est même la clé pour : 

                          • Développer une résilience équilibrée : Encourager une attitude positive tout en restant conscient des défis réels.
                          • Améliorer la prise de décision : En reconnaissant et en atténuant les biais cognitifs, les individus peuvent mieux évaluer leurs capacités et les ressources nécessaires pour faire face aux adversités.
                          • Promouvoir la santé mentale : Une résilience soutenue par une perception réaliste réduit le risque de surmenage et de burn-out.

                           

                          Conclusion : les différentes pistes pour une bonne “résilience”

                          Illustration de liberté et de puissance de la femme

                          Piste 1 : la résilience éclairée

                          La résilience n’est pas isolée des biais cognitifs ; au contraire, elle est constamment influencée par la manière dont nous percevons et interprétons les événements. En reconnaissant et en comprenant ces biais, il est possible de renforcer la résilience de manière plus efficace et adaptée aux réalités individuelles.

                          Piste 2 : la résilience efficiente 

                          La résilience efficiente, c’est aussi accepter les réalités du monde tout en travaillant dur pour les changer de l’intérieur. Donc, même si le plafond de verre est bien en place, une femme résiliente y apposera des autocollants motivants tout en grignotant lentement ce verre (en espérant que ce soit du sucre).

                          Pourquoi ne pas faire en sorte que votre résilience ne soit pas synonyme d’acceptation passive, mais une stratégie sophistiquée de long terme. On joue le jeu, on encaisse les coups, mais on prépare son ascension en coulisse.

                          Dire non aux injustices et ne pas se contenter du statu quo est une forme de résilience. C’est reconnaître ses limites, mais aussi ses potentiels. C’est se battre pour l’équité, non seulement pour soi mais pour toutes les générations futures.

                          La résilience en puissant stratagème

                          Accepter d’être moins bien payée et perçue comme faible n’est ni une preuve de résilience ni de renoncement. C’est plutôt un reflet ironique d’une société qui a encore du chemin à parcourir. La vraie résilience féminine pourrait bien être cette force tranquille qui, sous couvert d’acceptation, prépare une révolution douce mais implacable. 

                          Quant au renoncement, il pourrait être la voie royale vers une véritable égalité, refusant d’accepter quoi que ce soit de moins qu’un traitement juste et équitable. Alors continuons à défier les attentes avec panache et détermination. Nous sommes bien plus que les stéréotypes ne pourront jamais définir ! 😃

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                          Si vous voulez creuser ce sujet, je vous propose de suivre ces liens

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                          À bientôt sur Les Biais dans le Plat. 

                          J’ai hâte de lire vos commentaires à cet article et surtout n’oubliez pas de vous enregistrer pour recevoir automatiquement toutes les nouvelles publications !

                          Les biais cognitifs, ou comment notre cerveau joue pour lui d’abord.

                          Les biais cognitifs, ou comment notre cerveau joue pour lui d’abord.

                          Sur le chemin du savoir que je souhaite partager avec vous sur ce site, j’ai dévoré le livre : « Intelligence relationnelle et inclusion », de Laurent Depond.

                          Couverture Intelligence relationnelle et inclusion - Laurent Depond

                          Si vous deviez ne retenir que ça : les biais cognitifs sont l’artefact ultime de notre cerveau pour servir ses objectifs.

                          Cet ouvrage vise à repenser la culture organisationnelle pour rendre l’inclusion plus concrète. Il se fonde sur des outils scientifiques pour comprendre les obstacles à un environnement de travail inclusif. 

                          Ancien consultant, ancien VP Diversity & Inclusion chez Orange, Laurent Depond y explore comment les neurosciences et les sciences cognitives peuvent contribuer à développer la diversité et l’inclusion dans les organisations. 

                          Il propose des pistes pour dépasser ces obstacles en s’appuyant sur une meilleure compréhension des mécanismes relationnels humains et de la sécurité psychologique, clés pour une inclusion efficace et durable.

                          En s’appuyant sur les récents apports des neurosciences et des sciences cognitives, ce livre propose une réflexion non stigmatisante. Il nous éclaire sur les fonctionnements humains – souvent mal compris ou simplement ignorés – qui freinent la mise en place d’un environnement de travail inclusif et égalitaire. Il propose de revoir la formation et la place du manager dans les organisations pour faire passer le thème d’inclusion dans une vision de performance durable. 

                          Ouvrage de 208 pages – Collection “Les carnets Soft Skills” chez Dunod.

                          Résumé détaillé de l’ouvrage 

                          Introduction : 

                          En prenant acte que le monde du travail rencontre une crise sans précédent d’engagement depuis la crise sanitaire de 2021, l’auteur est convaincu que l’intelligence relationnelle est une piste sérieuse pour l’optimisation des relations entre individus. 

                          Selon lui, les “soft skills” constituent les compétences comportementales qui favorisent ces relations à l’origine d’un meilleur engagement et d’une meilleure adaptation au stress des collaborateurs. Pour autant, l’injonction faite aux organisations de développer l’inclusion pour des raisons économiques et morales ne peut aboutir qu’en posant les bases d’un management inclusif intégrant les logiques de l’analyse neuro cognitive comportementale. 

                          Partie 1 : Le paradoxe de la diversité

                          Chapitre 1 : Les vrais enjeux de la diversité en entreprise

                          Laurent Depond explique pourquoi et comment, ni l’impulsion uniquement donnée par un dirigeant convaincu, ni celle donnée par un corpus législatif contraignant, ne pourront aboutir à un succès en matière de diversité. La diversité promue comme en priorité, en globalement un échec en entreprise puisqu’elle finit par déformer les véritables opportunités en matière de performance. 

                          À ce stade, ces politiques d’inclusion n’ont généré, selon lui, que frustrations par et contre les personnes promues via ces dispositifs. La source de la performance n’est pas liée à la typologie des profils mais bien à leur variété. “La diversité visible des “décideurs” étudiée en sexe, âge ou origine géographique est moins contributrice de la qualité décisionnelle que leur diversité “fonctionnelle”, celle de leurs modes de raisonnement.” Peu importe le packaging si l’entreprise n’arrive pas à tirer profit de ce qu’il y a à l’intérieur de la boîte crânienne des collaborateurs. C’est la capacité de l’entreprise et de ses managers à bien gérer les diversités qui compte plus que la présence de la diversité elle-même ! 

                          Vers la performance durable :

                          Il invite l’entreprise à viser la performance durable en combinant succès économique et approche éthique, écologique. C’est la qualité de vie au travail (QVT) qui permet aux collaborateurs de livrer cette performance. 

                          À l’heure où l’intelligence artificielle et les conséquences des changements démographiques frappent aux portes des entreprises, faire aboutir leurs politiques de diversité et d’inclusion n’est plus une option. 

                          Les différences générationnelles sont un faux sujet : 

                          • la science a démontré que la plasticité cérébrale n’est pas une question d’âge, 
                          • la construction marketing des fossés générationnelles n’est plus à démontrée

                          Les différences culturelles sont une réalité que l’entreprise doit / peut apprendre à gérer. Mais le monde change vite et le cerveau humain a naturellement peur du changement ! L’entreprise doit se réinventer vite et donc dans la douleur. Éliminer les biais d’analyse pour faire émerger les profils auxquels personne n’aurait penser devient essentiel. 

                          Accepter de recruter différemment, accepter de travailler différemment, seront les grands challenges des prochaines années et même les grandes start-up s’y confrontent. C’est l’exemple d’Elon Musk qui interdit le télétravail pour ses équipes. 

                          Chapitre 2 : Un écosystème peu favorable.

                          Les injonctions pour la diversité ont rendu la cause inaudible 
                          • pour les jeunes, 
                          • pour les femmes, 
                          • pour les seniors, 
                          • pour les personnes issues de milieux défavorisés
                          • etc.

                          “Nous sommes chacun une combinatoire de ces éléments, sans parler de la diversité la plus structurante, celle des profils cognitifs qui fait de nous des individus uniques.”

                          Plus l’approche est fragmentée et plus elle s’affaiblit. 

                          Alors que la dictature de l’image, ouvre chaque jour la voie à des nouveaux lynchages médiatiques, les entreprises doivent apprendre à tout contrôler. 

                          Si la discrimination fait l’objet de contraintes réglementaire forte, il ne faut pas pour autant occulter que l’origine des différences s’ancre dans des cultures et pratiques traditionnelles qui se révèlent sexistes sans conscientisation du sujet. Elles sont le fruit de stéréotypes puissants tel que “le salaire des femmes ne peut pas être au niveau de celui des hommes car (…) ce n’est qu’un salaire d’appoint dans le couple”. 

                          Il est difficile de mettre au jour des pratiques discriminatoires alors que ce sont plus des biais humains et organisationnels qui expliquent ces résultats. Attaquer ces sujets sous un prisme uniquement légal peut se révéler contre-productif. Il faut s’attaquer non pas aux discriminations mais aux biais discriminatoires sinon dès qu’il y aura plusieurs femmes dans un comité de direction, l’illusion de fréquence permettra à notre cerveau, de bonne foi, d’être persuadé que le sujet est clos ! 

                          Il ne faut pas aborder le sujet par le prisme diversité donc mais bien par le prisme “performance durable”. La diversité viendra naturellement si elle prouve qu’elle contribue à la performance et la révision des politiques de recrutement et de formation des managers en sont les clés. 

                          Partie 2 : Prendre conscience de nos “fonctionnements humains”

                          Chapitre 3 : Notre cerveau nous raconte des histoires

                          C’est dans la nature même de notre cerveau que de bloquer l’inclusion et c’est à ce problème que l’entreprise de demain doit s’attaquer. 

                          Le cerveau a pour objectifs

                          • notre sécurité
                          • notre bien-être

                          Le tout en économisant de l’énergie. L’éthique et l’objectivité n’ont pas été sélectionnées comme des finalités à atteindre au cours des milliers d’années qui l’ont façonnées. 

                          Notre cerveau censure, sélectionne, fait des paris statistiques en utilisant biais et préjugés. 

                          Pour lutter contre l’inconfort, le cerveau se comporte comme une machine d’anticipation. Créer l’avenir est probablement la chose la plus importante qu’il fasse. 

                          Puisque l’inquiétude et la peur sont consommatrices d’énergie et potentiellement dangereuses car cela réduit nos capacités d’action en cas de danger avéré, nous avons besoin d’explications. Cela nous donne le sentiment d’avoir le contrôle sur notre environnement. Les rumeurs et complots naissent naturellement de ce besoin impérieux d’explications quitte à générer quantité de biais d’analyse dont la plus impactante est la croyance rassurante d’un “monde juste”. Ce monde juste permet à tout un chacun de se rassurer : toute victime porte une part de responsabilité dans ce qui lui arrive. Le danger est alors lointain pour soi…

                          “En 2015, une étude IPSOS a mis en évidence que 37% des françaises pensaient qu’une femme victime de viol avait une part de responsabilité dans ce qui lui était arrivé du fait de sa tenue, de son comportement ou encore des lieux qu’elle fréquentait.” Notre cerveau, dans sa recherche désespérée d’homéostasie, éloigne de nous le risque de cette façon terrible… Facile donc de tomber dans le biais d’autocomplaisance qui attribue nos succès à nos actions et nos échecs à des facteurs extérieurs. Notre cerveau nous raconte les histoires qui lui permettent de servir ses objectifs primaires. 

                          Pour notre sécurité émerge le biais d’affinité ou tribal. 

                          Nous ne sommes en sécurité qu’entre nous puisque l’étranger représente le danger et le pair est un allié naturel de notre survie. Mais si la recherche de l’entre soi est un conditionnement naturel qu’on peut expliquer et qu’il convient de dédramatiser, l’important c’est de le conscientiser et d’agir. Il n’est pas difficile de créer des groupes affinitaires. C’est un puissant levier d’inclusion. 

                          Il en va de même pour l’effet de halo et l’impact fort du paraître. Si pour la femme, la beauté est un désavantage puisque le préjugé l’associe à la bêtise, pour les hommes, elle est elle associée à la compétence. Encore une fois, la conscientisation de ce biais est le prérequis. Il n’est pas question de juger, juste de l’identifier mais cela touche aussi les “légumes moches” 🙂

                          Chapitre 4 : L’approche neurocognitive et comportementale 

                          La compréhension de nos comportements au travers de la construction de notre cerveau permet de mieux comprendre nos comportements naturels. 

                          Notre cerveau fonctionnent selon deux modalités : 

                          • un système rapide qui utilise des routines de pensée préétablie : le mode mental automatique,
                          • un système lent, analytique : le mode mental adaptatif.

                          Le mode par défaut, adapté à la gestion des situations simples, apparaît fiable, rapide. Il est économe en énergie. Ce sont des processus inconscients (la conduite) ou conscients ( le calcul mental). 

                          Le mode adaptatif c’est comme conduire à l’étranger et devoir être prêt à s’adapter en permanence à l’inconnu. C’est épuisant s’il est mobilisé trop longtemps. 

                          Le mode mental automatique est l’ennemi naturel de la diversité. 

                          Il fonctionne de manière optimale s’il ne gère que ce qu’il connaît. Il est défini par six caractéristiques : 

                          • la routine : un attrait pour les habitudes qui génère la peur de la nouveauté
                          • la persévérance : la capacité à poursuivre sans se laisser déstabiliser par l’imprévu quitte à basculer dans la résistance obstinée au changement,
                          • la simplification : gestion raccourcie des situations courantes qui empêche la gestion nuancée des situations complexes
                          • la certitude : sentiment que notre vision est “toute la vérité” qui peut confiner à l’intolérance ou à des erreurs d’interprétation
                          • l’empirisme : reproduction systématique de ses expériences passées 
                          • l’image sociale : importance exagérée donnée à son image dans le groupe, pourvoyeuse de manque d’initiative par peur du risque. 

                          Le mode mental automatique a largement fait ses preuves. Il nous économise énormément d’énergie et a contribué à la survie de l’humanité avec une faible probabilité d’erreur mais mis bout à bout ses 6 caractéristiques peuvent avoir des conséquences importantes sur l’inclusion en entreprise. 

                          Chapitre 5 : Les barrières anti-diversité du mode mental automatique 

                          Intelligence relationnelle et inclusion - Les quatre pilotes à l'origine de nos comportements

                          Trois des quatre pilotes à l’origine de nos comportements gouvernent notre mode mental automatique : 

                          • deux qui servent l’objectif de sécurité
                            • la gouvernance instinctive, 
                            • la gouvernance grégaire, 
                          • une qui sert l’objectif de bien-être 
                            • la gouvernance émotionnelle. 

                          Ces trois blocs correspondent à des stades d’évolutions successifs. 

                          La gouvernance instinctive relève de nos besoins vitaux : respirer, boire, manger, se reproduire et se mettre en sécurité. 

                          Elle prend les commandes lorsqu’on éprouve peur, colère ou abattement. C’est d’elle que dépendent nos réactions instinctives de rejet ou d’attirance. Elle active nos alertes, notre stress et génère nos comportements de fuite, lutte ou inhibition bien au-delà de notre conscience directe. 

                          La gouvernance grégaire régule nos interactions également au détriment de l’inclusion. 

                          La survie collective s’inscrit dans la logique implacable du “chacun sa place”. Elle est fondée sur un rapport de force instinctif, arme de dissuasion naturelle des conflits mais puissant facteur d’autocensure. On ne parle pas d’une hiérarchie basée sur le mérite ou l’intellect mais bien d’une classification sur la base de la capacité de nuisance potentielle des individus. Elle s’appuie sur des signaux physiques de dominance ET de soumission communs à chaque espèce. Le dominant agit pour sécuriser son pouvoir et il n’est pas remis en question en tant que tel. C’est le biais du chef

                          Ce rapport de force de la gouvernance grégaire n’est pas le fait d’un sexe ou d’une origine. Il est le résultat de nombreux facteurs et de la construction personnelle d’un individu. L’éducation y joue un rôle important et il est simple de comprendre à quel point ce rapport de force, toujours embusqué dans nos rapports humains, n’aide pas à créer un climat inclusif.

                          Les impacts sur le cerveau humain de la sédentarisation

                          Il est intéressant de noter que la sédentarisation des hommes de Néandertal a d’ailleurs contribué fortement à transformer l’étranger en ennemi. La défense collective d’un territoire devenant tout à coup prépondérante. Les sociétés de néandertal ont dû s’organiser autour d’individus dominant : guerriers et prêtres. 

                          Les groupes de chasseurs-cueilleurs nomades du paléolithique n’avaient pas eu besoin de mettre en place ces stratégies de domination et que les croisements inter-espèces n’étaient pas un sujet. Néandertal marque l’arrivée des codes et des croyances pour réguler les sociétés. L’enjeu démographique s’imposant, les femmes sont alors contraintes à un rôle de procréation, de soin aux enfants. La ressemblance devient le ciment de la société. 

                          Dernière pièce du puzzle, la gouvernance émotionnelle émerge pour s’adapter aux effets normatifs de nos codes sociaux. 

                          Elle a une mission de régulation, d’acceptation de la situation. Elle porte en elle les fondements d’un monde juste souvent lié au niveau de religiosité des cultures. “Ne pas respecter l’ordre social c’est rompre l’équilibre.” L’exclusion sociale provoque de la souffrance et pour éviter cette exclusion il faut absolument rentrer dans le moule. 

                          La puissance de cette injonction de notre cerveau est à double tranchant

                          • la société est organisée pour freiner l’expression de la diversité
                          • les impacts de la discrimination sur les individus sont dévastateurs
                          Les préjugés pour renforcer la prédominance des groupes. 

                          C’est la femme “modeste” – l’invisibilité pour ne pas devenir tentatrice. C’est l’homme “fort”, capable de défendre son territoire. C’est le besoin impérieux de réseaux : affinitaires, communautaristes, sociaux. La gouvernance émotionnelle, c’est deux types de cadrage “ce que je dois faire de bien pour agir au sein de mon collectif de vie” ET “ce qui me procure du plaisir”. Autrement dit, un savant mélange d’individuel et de collectif qui ne favorise pas la diversité spontanément. 

                          L’évolution a fait que les expériences négatives ont beaucoup plus de poids que les expériences positives. Cela explique largement notre biais de négativité naturel. Nos codes et nos motivations constituent un socle de valeurs, un référentiel du bien et du mal. Notre construction personnelle a donc un impact direct sur notre capacité à bien vivre les mélanges. L’entreprise – et son manager – devra apprendre à “pacifier” les tensions pour fédérer les énergies si les référentiels des coéquipiers sont particulièrement opposés. Il est très difficile pour tout un chacun de remettre en question les “bases de données” de son cerveau. Le biais de confirmation peut être interprété comme une stratégie du cerveau pour protéger ses convictions. 

                          Chapitre 6 : Stéréotypes, attention danger

                          Le stéréotype est un pari statistique que fait notre cerveau pour savoir plus rapidement comment se comporter. “Les biais inconscients sont des stéréotypes sociaux sur certains groupes de personnes que les individus forment en dehors de leur propre conscience.” Ces stéréotypes ont des impacts évidents sur l’égalité des chances. Pour autant, quand on pense stéréotypes et discrimination, on pense plus sexe, âge, religion mais parfois l’impact est plus insidieux. 

                          En France, votre diplôme initial est communément considéré comme prédictif de votre succès futur. On peut donc inconsciemment vous reprocher de ne pas avoir choisi telle ou telle voie ou encore d’avoir changé de voie. Ce qui n’est pas compris fait peur au cerveau de l’autre… 

                          L’anonymisation pourrait être une voie mais elle présuppose une intention discriminatoire. 

                          On ne peut pour autant pas lui opposer l’objectivité. Nous sommes tous influencés par des stéréotypes profondément ancrés en nous. Pire, les individus portent eux-mêmes sur eux des jugements teintés d’auto-stéréotypes négatifs. Des expériences ont prouvé qu’activer un de vos auto-stéréotypes négatifs diminue vos performances cognitives lors d’une évaluation. Cela crée des pensées parasitent qui vous scotchent dans votre mode mental automatique et génèrent du stress qui vous empêche d’activer votre intelligence adaptative. 

                          L’omniprésence des stéréotypes contribue donc insidieusement à la perte d’opportunités. 

                          Chapitre 7 : Appréhender efficacement la diversité

                          Les initiatives coercitives ont montré leurs limites. Les lois sont difficiles à appliquer. Elles n’ont pas les effets de cascade attendus. Les personnes issues de leur application ne peuvent pas toujours exprimer leur plein potentiel. Elles s’auto-censurent du fait d’auto-stéréotypes négatifs et d’un complexe d’imposture. 

                          Les injonctions trop fortes conduisent à une réaction de rejet qui se traduit par deux niveaux de blocages :

                          • blocages conscients et volontaires de la population qui se sent menacée par la diversité
                          • une manifestation de la préférence naturelle pour son groupe social lorsqu’il est attaqué
                          L’application d’une règle ou d’une loi nous repousse dans notre mécanique de gouvernance grégaire où la force s’impose. 

                          Cela nous pousse à nous repositionner spontanément et inconsciemment sur une échelle d’affirmation de soi. Les dirigeants des entreprises ont vite fait de s’appuyer plus sur une capacité à imposer ses idées que sur une capacité à y faire adhérer par l’explication. Ces mécanismes expliquent empiriquement les modèles traditionnels des organisations. C’est une vision normative et naturellement anti-diversité

                          La piste : passer de la diversité quantifiable à une diversité cognitive.

                          Il faut donc, pour les entreprises, trouver les moyens de s’extraire durablement de cette gouvernance grégaire. Revenir à la qualité du “capital humain” des organisations sera la clé du management inclusif et de la performance durable. Il faut apprendre à raisonner diversité fonctionnelle et dynamique comportementale. 

                          La diversité pour la diversité est devenue clivante. Pour éviter les blocages, il faut bannir l’approche militante. Il faut comprendre les mécanismes naturels de nos cerveaux et s’en servir pour avancer. En provoquant un électrochoc, en se faisant l’avocat du diable, on peut faire sortir l’autre de ces mécanismes automatiques sans pour autant se retrouver bloquer par le biais de l’action unique. Ce biais qui dédouane de l’action et permet de s’autoriser la transgression. Si l’on se dit qu’on a une femme dans l’équipe et que c’est déjà bien comme ça… 

                          Notre cerveau a vite fait également de nous attirer vers le biais de statu quo. Le conformisme constitue un frein si puissant puisqu’il a contribué longtemps à la survie de l’espèce humaine. 

                          Maîtriser les biais pour challenger le processus décisionnel.

                          Mais la compréhension des biais de toute nature et de leurs mécanismes s’est développée depuis quelques années aussi bien pour en limiter les impacts dans nos décisions que pour les influencer. 

                          Ainsi, le biais de désirabilité peut devenir un levier de l’inclusion. Faire comme les autres mais aussi “être quelqu’un de bien” est inscrit dans notre ADN.  Mais attention, la manipulation de nos mécanismes inconscients, aussi vertueuse soit-elle, peut vite s’avérer dangereuse. L’apparition des nudges tel que la mouche dans l’urinoir de l’aéroport d’Amsterdam qui a significativement réduit les coûts de nettoyage des toilettes pour hommes (🙂) démontre combien ils peuvent être des coups de pouce à l’action. La tentative d’écriture inclusive s’est, elle, révélée totalement contre-productive. Nos biais individuels peuvent ainsi bloquer le mouvement vers l’inclusion ou l’accompagner quand les nudges qui les utilisent sont bien “pensés”. 

                          Il est essentiel de challenger les processus décisionnels qui ont un impact sur l’inclusion. Puisque notre mental automatique, aussi puissant soit-il, est un obstacle naturel à la diversité, il faut apprendre à le déconnecter pour passer en mode adaptatif. 

                          Partie 3 : Faire émerger le management inclusif 

                          Chapitre 8 : La sécurité psychologique et l’intelligence relationnelle

                          Pour que les collaborateurs puissent exprimer leur plein potentiel en mobilisant les ressources de leur construction personnelle, leurs compétences techniques (hard skills), mais aussi leurs compétences comportementales (soft-skills), il faut mettre en œuvre un management inclusif. Ce type de management doit créer les conditions de sécurité psychologique nécessaires à la pleine expression des collaborateurs. 

                          Le sentiment de se sentir protéger si on prend des risques, de pouvoir s’exprimer librement est la clé de voûte de la performance inclusive et durable. 

                          Le manager inclusif doit savoir construire des rapports de confiance. 

                          Il doit être en mesure de cartographier les personnalités de ses coéquipiers, d’identifier les positionnements grégaires spontanés pour mieux les neutraliser. Il doit faire preuve d’intelligence relationnelle pour individualiser son management en fonction du positionnement grégaire de chacun des membres de l’équipe. 

                          Ce constat impose deux règles pour l’entreprise : 

                          • la taille des équipes doit être limitée
                          • tout le monde ne peut pas devenir un manager inclusif ou tout simplement un manager. 
                          Un manager doit être assertif. 

                          Il doit savoir naturellement s’exprimer et défendre ses droits sans empiéter sur ceux des autres. Il doit aussi exprimer une envie claire de devenir manager. 

                          Un manager inclusif sait reconnaître et gérer les émotions. Il doit savoir détecter les signaux de stress chez ses coéquipiers pour les résoudre.

                          Rappelons que le stress est un signal d’alarme qui nous avertit que le mode mental que nous utilisons n’est pas adapté à la situation rencontrée. Nous sommes en face d’une situation dangereuse, inconnue ou complexe qui requiert notre mode mental adaptatif. Pourtant nous sommes restés bloqués dans notre mode mental automatique. C’est le même principe que la douleur qui nous oblige à réagir pour notre propre bien. 

                          Un coéquipier confronté à une situation inconfortable pourra réagir de trois façons : la fuite, la lutte ou l’inhibition. Le manager devra détecter les signaux et les traiter d’autant que chaque individu aura sa propre échelle de “stressabilité”. 

                          Un manager inclusif sait capitaliser sur les motivations intrinsèques des individus. 

                          Il doit donc être en capacité d’identifier ces motivations qui donnent de l’énergie et sont inconditionnelles puisque succès ou échec n’ont pas de prises sur elles. Elles sont les leviers de l’engagement des individus. 

                          Un manager qui veut stimuler l’engagement au sein de son équipe doit s’assurer que chacun accomplit des missions et des tâches qu’il aime, du moins, les faits d’une façon qui lui correspond. Mais il lui faut aussi anticiper les signes d’un surinvestissement émotionnel, principale cause des RPS (risques psychosociaux). Il lui faut pouvoir s’appuyer sur des qualités de communication particulièrement neutres et ouvertes. Il faut aider l’autre à faire la bascule naturellement entre son mode mental automatique et son mode mental adaptatif. La reformulation est au cœur du dispositif. On doit éduquer les managers de sorte qu’ils développent une intelligence relationnelle forte au service de l’amplification du potentiel des individus. 

                          Chapitre 9 : Le puissant levier de l’intelligence adaptative

                          Sur la base des 6 dimensions du mode mental automatique, la réponse du mode mental adaptatif serait : 

                          • la curiosité : “qu’est-ce qui nous fait vraiment atteindre nos objectifs ?”
                          • la souplesse : “et si nous tentions une autre approche ?”
                          • la nuance : “il y a des avantages et des inconvénients dans chaque situation ?”
                          • la relativité : “ si l’on tient compte du contexte, lequel est le plus adapté ?”
                          • l’opinion personnelle : “ quels sont les facteurs explicatifs et rationnels pour convaincre ?”
                          Intelligence relationnelle et inclusion - mobiliser son intelligence adaptative
                          L’intelligence adaptative : anti-virus au service d’une vision positive de la diversité

                          En empruntant un chemin logique qui n’a pas besoin de rester dans ce qu’il connaît, notre mode mental adaptatif peut s’extraire de toutes les programmations anti-diversité qui se nichent dans notre mode mental automatique. 

                          L’entraînement mental pour modifier les schémas d’activité du cerveau pour renforcer empathie, compassion, optimisme et sensation de bien-être. 

                          Bascule mentale et intelligence collective

                          De management inclusif à intelligence collective il n’y a donc plus qu’un pas à franchir. Le manager inclusif permettra le développement de l’intelligence adaptative de ses coéquipiers. Il rassurera face à la transformation, stimulera l’apprenance tout en augmentant l’’engagement durable et performant. 

                          L’intelligence relationnelle n’est rien si elle ne parvient pas à créer de l’intelligence collective. C’est la force des regards croisés qui crée la performance durablement. C’est ce que prône l’IME avec le “talent matching” 

                          Faire émerger la divergence constructive pour éviter les angles morts et la pensée de groupe. L’intelligence collective d’une équipe repose sur la mobilisation du mode mental adaptatif de ses membres. Il faut toutefois savoir économiser son cerveau autant que faire se peut. Le mode adaptatif est surconsommateur d’énergie et il faut admettre que, même musclé, nous avons le droit de repasser en mode automatique de temps en temps. Il faut juste le conscientiser. 

                          Conclusion : L’apport des neurosciences dans la chasse aux biais 

                          Ce livre invite les organisations à prendre conscience des ressorts qui font obstacles au développement de l’inclusion et à s’outiller pour repenser leur culture et leurs processus grâce à l’apport des neurosciences cognitives.

                          Pour aller plus loin :

                          • Retrouvez le livre sur Amazon pour consulter ses critiques.
                          • Découvrez cette interview de l’auteur également.

                          Si vous êtes arrivés au bout de cet article et de ce résumé, c’est que, comme moi, le sujet vous passionne 🙂

                          N’hésitez pas à me laisser un commentaire et pourquoi pas, si vous ne l’avez pas encore fait, à répondre à ce quiz pour vous détendre : Quiz : Reconnaître les biais inconscients au travail 😉

                           

                          Quiz : Reconnaître les biais inconscients au travail

                          Quiz : Reconnaître les biais inconscients au travail

                          Biais inconscients, biais cognitifs innovation et risque

                          Bienvenue sur Les Biais dans le Plat, votre site pour comprendre et surmonter les biais cognitifs et inconscients au quotidien et en milieu professionnel. Aujourd’hui, je vous propose un quiz dynamique et amusant pour mettre en lumière ces petites habitudes de notre cerveau qui influencent nos décisions sans même que nous nous en rendions compte.

                           

                          Pourquoi ce quiz est-il important ?

                          Les biais inconscients peuvent affecter nos jugements et nos comportements, souvent de manière insidieuse. Que vous soyez en train de préparer un entretien d’embauche, de collaborer avec des collègues ou de prendre des décisions importantes, ces biais peuvent jouer un rôle crucial. Ce quiz a été conçu pour vous aider à identifier ces biais et à mieux comprendre comment ils fonctionnent.

                          Comment participer ?

                          C’est simple ! Répondez à chaque question en choisissant parmi les trois propositions – sérieuse, humoristique, ou mélangée – et découvrez comment votre cerveau fonctionne vraiment. À la fin du quiz, vous aurez une meilleure compréhension de vos propres biais et des outils pour les surmonter.

                          Apprendre pour mieux contribuer

                          Saurez-vous reconnaître les biais inconscients au travail ?

                          Ce quiz a été conçu pour vous aider à identifier ces biais et à mieux comprendre comment ils fonctionnent. Préparez-vous à découvrir des faits intrigants et à sourire avec ses réponses décalées tout en apprenant à reconnaître et à gérer vos propres biais.

                          C'est un mélange de sérieux et de légèreté ! Alors, êtes-vous prêt à plonger dans l'univers des biais inconscients et à affiner votre perception ?

                          Allez, c'est parti ! Testez vos connaissances et amusez-vous tout en apprenant.

                          Cliquez sur le bouton ci-dessous pour commencer :

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                          1 : Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?

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                          2 : Qu’est-ce qu’un biais inconscient ?

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                          3 : Qu’est-ce qu’un biais de similarité ou de similitude ?

                          4 / 10

                          4 : Qu’est-ce qu’un biais de confirmation ?

                          5 / 10

                           5 : Qu’est-ce qu’un biais de genre ?

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                          6 : Qu’est-ce qu’un biais hiérarchique ?

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                          7 : Qu’est-ce qu’un biais d’accès ?

                          8 / 10

                          8 : Qu’est-ce qu’un biais de contenus ?

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                          9 : Qu’est-ce qu’un biais d’innovation ?

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                          10 : Qu’est-ce qu’un biais de risque ?

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                          Pour plus d’informations, visitez ce site web et lisez ces articles détaillés :

                          J’attends vos commentaires avec impatience !

                          Les biais inconscients au travail s’invitent au cinéma

                          Les biais inconscients au travail s’invitent au cinéma

                          Avez-vous vu le film “Le Nouveau Stagiaire” ? 

                          Cette comédie légère, sortie en 2015, traite directement du sujet des biais inconscients et des préjugés au travail. Il balaye ainsi quasiment tous les biais que j’évoquais dans mon article introductif de cette série : Comprendre les biais inconscients dans votre vie professionnelle.

                          Tous y passent ou presque : biais de similarité, de confirmation, de genre, hiérarchique ou d’innovation. Cette comédie est pourtant un bonbon de positivité 🙂 qu’il vous faut impérativement découvrir si ça n’est pas déjà fait ! 

                          Biais inconscients au cinéma

                           

                          Le Nouveau Stagiaire : kaléidoscope des biais inconscients au travail.

                          « The Intern » en version originale est une comédie dramatique réalisée par Nancy Meyers. On lui doit aussi “Ce que veulent les hommes” en 2000 et “The Holiday” en 2006. 

                          Le film met en scène Robert De Niro dans le rôle de Ben Whittaker, un septuagénaire veuf qui devient stagiaire senior dans une start-up de mode en ligne dirigée par Jules Ostin, jouée par Anne Hathaway.

                          Ben, récemment veuf, ne peut pas imaginer une retraite inactive. Il postule donc au programme de stagiaire expérimenté mis en place par la start-up de Jules. 

                          Tous les ingrédients sont jetés pèle-mêle :

                          • le septuagénaire sympathique, charismatique et capable de nombreux conseils,
                          • la trentenaire, cheffe d’entreprise géniale mais inexpérimentée. Également, épouse et maman dépassée…,
                          • les autres stagiaires, adolescents attardés, geeks et célibataires,
                          • le mari, homme au foyer délaissé, qui a sacrifié sa carrière pour sa femme,
                          • le numéro 2 de la boîte qui œuvre pour mettre en place un vrai directeur général : un homme expérimenté.

                          Le Nouveau Stagiaire : la chasse aux biais inconscients au travail est ouverte 🙂

                          Le film aborde les grandes problématiques de nos sociétés et de nos entreprises avec légèreté. Il faut tout de même avoir en tête que ça n’est pas totalement une fiction car les entreprises américaines déploient réellement des programmes pour réintégrer dans leurs effectifs des profils plus “expérimentés”. 

                          Le nouveau stagiaire biais inconscients au travail

                           

                          Le biais de similarité au travers de l’âge du antihéros :

                          • Biais de présomption d’incompétence :

                          Certains personnages, comme Jules au début du film, ont tendance à présumer que Ben, en raison de son âge, n’a pas les compétences ou les connaissances nécessaires pour réussir dans l’entreprise.

                          • Biais de présomption de lenteur : 

                          Ben est parfois perçu comme étant plus lent ou moins efficace que ses jeunes collègues, simplement à cause de son âge.

                          Le biais de genre au travers de la femme cheffe d’entreprise :

                          • Biais de genre : 

                          Jules, en tant que femme dirigeante, est confrontée à des stéréotypes et à des attentes différentes de celles que subiraient ses homologues masculins. Elle doit notamment prouver sa légitimité et sa capacité à gérer l’entreprise qu’elle a pourtant créé de toute pièce.

                          • Biais de maternité :

                           Jules est également confrontée à des préjugés liés à sa maternité. On la considère parfois comme étant moins disponible ou moins investie dans son travail en raison de ses responsabilités familiales. La présence de son mari, père au foyer délaissé et qui la trompe, pose aussi les bases d’une inversion “bizarre” des rôles… mais je n’ai même pas envie de relever ce sujet tant il me semble anachronique ! 

                          Le biais de confirmation mais par le prisme de l’origine sociale :

                          • Biais de classe sociale : 

                          Ben, venant d’un milieu social plus traditionnel, peut avoir des difficultés à comprendre les codes et les valeurs de la start-up, qui est un environnement plus informel et entrepreneurial.

                          • Biais d’éducation : 

                          On peut également observer des biais liés au niveau d’éducation des personnages. Certains employés, ayant un niveau d’études plus élevé que d’autres, peuvent avoir tendance à se sentir supérieurs ou à minimiser les contributions de leurs collègues moins diplômés.

                          Le nouveau stagiaire : source d’inspiration pour la résolution des problèmes liés aux biais inconscients au travail

                          Finalement, et c’est aussi ce qu’il y a de particulièrement rassurant, c’est avec une grande simplicité que tous les biais se dissipent tout au long du film.

                          De biais d’âge à performance de la diversité, il n’y a qu’un pas

                          Le film montre comment les jeunes employés, initialement sceptiques ou condescendants envers Ben, découvrent progressivement ses compétences, son expérience et sa valeur ajoutée. Ce retournement met en lumière le biais inconscient lié à l’âge, souvent perçu comme un obstacle à la performance et à l’adaptabilité.

                          En démontrant ses compétences en gestion, en relations interpersonnelles et en résolution de problèmes, Ben défie les préjugés des employés plus jeunes qui associent compétence et jeunesse. Cela souligne l’importance de juger les employés sur leurs mérites et non sur des préjugés.

                          Résolution : À travers ses actions et ses conseils judicieux, Ben gagne progressivement le respect et la confiance des employés, démontrant la richesse de l’expérience et de la sagesse indépendamment de l’âge.

                          Femme – cheffe d’entreprise – mère épanouie, stop au biais de genre 

                          Jules doit constamment prouver sa légitimité et sa compétence dans un rôle traditionnellement dominé par les hommes. Le film illustre les défis supplémentaires qu’elle rencontre, notamment le scepticisme et les critiques des investisseurs et de certains employés, dus aux stéréotypes de genre.

                          Résolution : Jules en apprenant à déléguer davantage et à faire confiance à son équipe, renforce son leadership. Elle trouve aussi des moyens de concilier ses rôles de PDG et de mère. 

                          La preuve, le puissant ennemi du biais de confirmation

                          Ben par son approche profondément humaine et éthique démontre rapidement qu’il ne peut pas être associé uniquement à ses différences. Le film montre bien comment il peut facilement s’adapter en ne considérant pas la situation comme problématique. En agissant simplement, il s’impose comme faisant partie de la solution. 

                          Résolution : Les employés reconsidèrent leurs préjugés lorsque Ben prouve qu’il est non seulement compétent mais aussi innovant.

                          Alors, vous allez me dire qu’on ne vit pas dans une comédie américaine ! Mais parfois la résolution des problèmes est aussi simple que ça 😀 

                          Ne pas considérer les situations comme fatales. Ne pas penser problème mais penser solution est la clé la plus simple à activer. 

                          Dans cette série d’articles sur les biais inconscients dans votre vie professionnelle, j’ai abordé plusieurs types de biais qui peuvent affecter le recrutement, l’évaluation des performances, et la dynamique d’équipe. « The Intern » illustre parfaitement ces concepts à travers ses personnages et leurs interactions. Le film montrent montrant comment la reconnaissance des compétences et des contributions individuelles, indépendamment de l’âge ou du genre, peut combattre les préjugés.

                          Tout comme les personnages du film, ne laissez personne vous faire taire ou vous priver du job de vos rêves !

                          J’espère que ce moment de détente – mais pas que 😉 – vous aura plus. Si oui, n’hésitez pas à me laisser un commentaire et pourquoi pas à m’indiquer un film qui vous aura aussi fait penser à ce thème et que je pourrais voir aussi.