Auteur/autrice : morth.sophie

Mon premier défi de l’année : repousser mes biais cognitifs

Retrouvez l’épisode 12 du podcast Les Biais Dans Le Plat sur Spotify, Amazon Music, Deezer

Bienvenue dans Les Biais Dans Le Plat, aujourd’hui, un épisode un peu différent, parce que je vous parle en plein cœur d’une expérience que je vis en ce moment.

Introduction : un défi pour repousser mes propres biais cognitifs

Dans quelques jours, je vais relever un défi qui me fait sortir de ma zone de confort. Mon premier véritable exercice de transmission face à une audience interactive, en vidéo. Et je ne vais pas vous mentir : c’est vertigineux. Je me rends compte à quel point cela m’oblige à repousser mes propres biais cognitifs.

Je vous propose donc d’interpréter aujourd’hui mes propres biais et ma méthode pour les contrer. 

Partie 1 : Comment nos biais cognitifs sont partout ? 

Depuis que ce défi se profile, je me rends compte à quel point mes biais cognitifs sont actifs. Je vais donc utiliser ce défi pour repousser mes biais cognitifs. Peut-être que vous les reconnaîtrez aussi dans vos propres expériences. Voici mes trois invités indésirables de la semaine :

  • Le biais d’anticipation 
  • Le biais de perfection 
  • Le biais de projection

Ces biais me donnent l’impression que tout repose sur cette session, comme si une performance imparfaite allait invalider tout ce que je fais. Même si je sais qu’en réalité c’est une illusion.

Partie 2 : Se préparer en déjouant ses biais cognitifs

Alors, comment est-ce que je me prépare malgré ces pensées envahissantes ? Voici mes stratégies pour repousser ces biais et avancer :

  • Étape #1 : Redéfinir le succès
    Quel est mon objectif atteignable pour cette session de travail ?
  • Étape #2 : Pratiquer l’autocompassion
    J’ai le droit de… Je fais avec moi ce que je ferai beaucoup plus naturellement pour les autres ! 
  • Étape #3 : Recadrer les pensées biaisées

J’analyse mes peurs et je les remets dans leur contexte. 

  • Étape #4 : Me recentrer sur le moment présent
    Je définis ce qui appartient à mon cercle d’influence réel. 

Partie 3 : Pourquoi ce défi est important pour moi

Ce défi, c’est ma manière de mettre en pratique ce que je prône ici, dans ce podcast : affronter ses biais, reconnaître ses peurs, et avancer malgré elles. C’est aussi un exercice de vulnérabilité. Accepter que je ne contrôle pas tout, que tout ne sera pas parfait, mais que ça aura du sens.

Conclusion : Et vous, quel défi vous attend ?

En partageant ce moment avec vous, j’espère non seulement vous inspirer, mais aussi vous rappeler que vous n’êtes pas seuls à ressentir ces doutes et ces peurs. Les biais cognitifs sont là, oui, mais ils ne sont pas insurmontables.

Alors, quel est votre défi ? Qu’est-ce qui vous retient encore ? Et si, cette semaine, vous décidiez de faire ce premier pas ? Pas pour être parfait, mais simplement pour avancer.

Nota : si vous voulez faire plus que d’attendre ma synthèse, contactez-moi sur linkedin. Soit vous êtes rapides et je peux vous proposer une session qui démarre, soit il y en aura une autre très rapidement !

En savoir plus :

Se libérer des biais cognitifs : comment vivre l’instant présent

Se libérer des biais cognitifs : comment vivre l’instant présent

Se libérer des biais cognitifs pour vivre pleinement l'instant présent

Introduction : Se libérer des biais cognitifs pour vivre pleinement

Dans un monde où l’urgence et la performance dictent nos vies, il est facile de perdre de vue l’essentiel : le moment présent. Nous courons, planifions, ressassons, à tel point que « être » devient un luxe que peu d’entre nous s’accordent. Mais pourquoi est-il si difficile de ralentir et de savourer l’instant ? La réponse réside en grande partie dans nos biais cognitifs. Savoir se libérer des biais cognitifs pour vivre pleinement l’instant présent devient essentiel. 

Les biais, ces mécanismes inconscients, façonnent notre perception du temps, nous poussant à revisiter sans cesse un passé idéalisé ou à anticiper un futur incertain. Résultat : nous nous éloignons de ce qui se passe ici et maintenant.

Dans cet article, je vous invite à comprendre comment ces biais influencent nos pensées, nos émotions, et même notre rapport à nous-mêmes. Comment se libérer des biais cognitifs pour vivre pleinement l’instant présent. Ensemble, nous explorerons :

  • Pourquoi nos biais cognitifs nous emprisonnent dans le passé ou l’avenir.
  • Comment transformer ces mécanismes pour vous reconnecter à l’instant présent et à votre véritable identité.

Apprenez à reconnaître ces pièges mentaux, et découvrez des stratégies concrètes pour rééquilibrer votre esprit. Parce qu’au-delà de la quête de performance, il y a l’art de simplement vivre. 🌟

1. Comprendre l’impact des biais cognitifs sur notre perception du temps

1.1. Pourquoi les biais cognitifs nous empêchent de vivre pleinement  l’instant présent ?

Nos pensées, souvent coincées entre le passé et l’avenir, rendent difficile notre ancrage dans le moment présent. Ces aller-retours mentaux ne sont pas anodins : ils sont amplifiés par des biais cognitifs qui influencent subtilement notre perception du temps et nous emprisonnent dans des schémas répétitifs. Pour se libérer des biais cognitifs et vivre pleinement l’instant présent, voici les principaux biais en jeu :

  • Le biais régressif
    Ce biais nous pousse à voir le passé comme meilleur ou pire qu’il ne l’était réellement. Par exemple, nous idéalisons « le bon vieux temps » en oubliant les défis de l’époque, ou nous exagérons des événements douloureux en ignorant les aspects positifs. Ce phénomène crée une déconnexion avec le présent, que nous percevons souvent comme moins satisfaisant.
  • Le faux souvenir
    Contrairement à ce que l’on pourrait croire, notre mémoire n’est pas un enregistrement exact de nos expériences. Elle est influencée par nos émotions, nos croyances et nos attentes. Le faux souvenir consiste à reconstruire le passé de manière déformée, ajoutant des détails fictifs ou modifiant les faits réels. Ce biais peut renforcer des regrets ou des doutes, alimentant une vision erronée de nous-mêmes et des événements passés.
  • Le biais rétrospectif
    Une fois qu’un événement s’est produit, il est facile de penser qu’il était « prévisible ». Ce biais nous pousse à croire que nous aurions dû savoir, mieux anticiper ou agir différemment. Ce sentiment d’évidence a posteriori alimente la culpabilité et la rumination, rendant difficile l’acceptation de nos choix passés.

Vous l’avez compris, ces biais cognitifs sont variés. Savoir s’en libérer pour vivre pleinement l’instant présent est donc essentiel. 

1.2. Comment rester dans le moment présent grâce à une meilleure compréhension de ces mécanismes ?

La première étape pour se libérer de ces biais est de reconnaître leur influence sur notre perception du temps. En prenant du recul, nous pouvons apprendre à les neutraliser et à rétablir un lien authentique avec le moment présent. Voici quelques stratégies pratiques :

1. Prendre conscience des biais

  • Posez-vous cette question lorsque vous repensez à un souvenir : « Suis-je en train d’interpréter ou de me souvenir ? »
  • Adoptez une attitude d’enquêteur : cherchez des indices ou des témoignages qui peuvent valider ou infirmer vos souvenirs.

2. Adapter une perspective équilibrée

  • Face à un souvenir agréable idéalisé (biais régressif), essayez de rappeler également les défis ou les moments moins agréables de cette époque. Cela vous aidera à relativiser et à ne pas dénigrer votre présent.
  • Si vous êtes hanté par un faux souvenir ou un biais rétrospectif, remettez en contexte les choix faits à l’époque. Rappelez-vous que vous avez agi avec les informations et les ressources disponibles à ce moment-là.

3. Pratique des rituels d’ancrage

  • Utilisez des techniques de pleine conscience pour revenir dans le présent. Par exemple, concentrez-vous sur votre respiration, observez les sons autour de vous ou décrivez mentalement les sensations que vous ressentez.
  • Exprimez de la gratitude pour les éléments positifs de votre vie actuelle. Tenez un journal où vous listez chaque jour trois choses qui vous ont apporté de la joie ou de la satisfaction.

4. Réapprendre à savourer le moment présent

  • Engagez-vous pleinement dans les petites actions du quotidien. Prenez le temps de savourer un repas, de marcher dans la nature ou de parler à un proche sans distraction.
  • Faites un effort conscient pour limiter les pensées liées au passé ou à l’avenir lorsque vous vous sentez submergé. Revenez au moment présent en utilisant des rappels simples comme : « Qu’est-ce qui me procure de la satisfaction ici et maintenant ? »

1.3. Résultat attendu

En comprenant l’impact des biais sur notre perception du temps, vous serez mieux équipé pour repérer ces mécanismes lorsqu’ils surviennent. À terme, vous apprendrez à les désamorcer pour vous ancrer dans une réalité plus équilibrée et plus satisfaisante. 🌟

Dans la prochaine section, nous explorerons comment ces biais cognitifs affectent notre rapport à nous-mêmes et comment s’en libérer pour se reconnecter profondément à notre identité et vivre pleinement l’instant présent.

2. Déjouer les biais cognitifs pour mieux se reconnecter à soi

2.1. Comment certains biais nous déconnectent de nous-mêmes ?

Nos pensées, émotions et comportements sont façonnés par des biais cognitifs qui filtrent la réalité. Ces mécanismes, bien qu’automatiques, peuvent créer un décalage entre notre ressenti profond et ce que nous percevons de nous-mêmes. Voici trois biais majeurs qui contribuent à cette déconnexion :

  • Le biais de négativité
    Ce biais nous amène à accorder plus de poids aux expériences négatives qu’aux positives. Une critique lors d’une réunion peut éclipser les nombreux compliments reçus le même jour. Résultat : vous focalisez sur vos échecs, amplifiant un sentiment d’insuffisance ou d’échec personnel, même si la réalité est bien plus équilibrée.
  • Le biais d’attribution
    Nous avons tendance à attribuer nos réussites à des facteurs externes (la chance, l’aide des autres) et nos échecs à des insuffisances personnelles. Par exemple : « Ce projet a fonctionné grâce aux circonstances, pas grâce à mes compétences. » Ce biais renforce une faible estime de soi, empêchant de reconnaître pleinement vos forces et vos talents.
  • Le biais de projection
    Ce biais nous pousse à croire que les autres partagent nos jugements ou ressentis. Si vous estimez avoir mal performé lors d’une présentation, vous supposez que tout le monde pense la même chose. Cette tendance alimente une autocritique sévère et vous coupe des retours bienveillants et objectifs que vous pourriez recevoir.

2.2. Stratégies pour déjouer ces biais et se reconnecter à soi

1. Reconnaître et neutraliser le biais de négativité

  • Pratiquez la gratitude consciente : Chaque soir, notez trois moments positifs de la journée, même minimes. Cela vous aide à rééquilibrer votre perception et à valoriser les aspects positifs de votre quotidien.
  • Reformulez les critiques : Lorsqu’une remarque négative vous affecte, demandez-vous ce qu’elle vous enseigne plutôt que de la laisser renforcer un sentiment d’échec. Transformez-la en opportunité d’apprentissage.

2. Dépasser le biais d’attribution pour renforcer l’estime de soi

  • Célébrez vos réussites : Prenez le temps de lister les actions spécifiques qui ont conduit à un succès. Par exemple : « J’ai bien préparé cette présentation, j’ai répondu avec clarté et j’ai captivé mon audience. »
  • Analysez les échecs objectivement : Faites la part des choses entre les facteurs internes et externes. Au lieu de vous culpabiliser, identifiez ce que vous pouvez améliorer et ce qui était hors de votre contrôle.

3. Désamorcer le biais de projection pour apaiser l’autocritique

  • Demandez des retours directs : Plutôt que de supposer ce que les autres pensent de vous, posez-leur la question. Vous serez souvent surpris de la bienveillance de leurs réponses.
  • Pratiquez l’acceptation des imperfections : Rappelez-vous que tout le monde fait des erreurs. Vos jugements internes ne reflètent pas nécessairement la réalité. Apprenez à accueillir vos failles comme des opportunités de croissance.

4. Créer un dialogue bienveillant avec soi-même

  • Parlez à vous-même comme à un ami : Lorsqu’une pensée critique surgit, demandez-vous : « Dirais-je cela à un proche dans la même situation ? » Probablement pas. Remplacez ces pensées par des mots encourageants et compatissants.
  • Visualisez vos forces : Prenez quelques instants chaque jour pour vous rappeler vos qualités et vos accomplissements. Cela nourrit une image positive et réaliste de vous-même.

5. Ancrer ces stratégies dans la pratique quotidienne

  • Engagez-vous dans des activités qui vous reconnectent à vous-même : écriture, méditation, ou promenades en pleine nature. Ces moments de pause aident à recentrer votre attention sur votre ressenti et vos besoins.
  • Faites preuve de patience : Déjouer ces biais prend du temps. Considérez chaque progrès, même minime, comme une victoire sur le chemin de la reconnexion à soi.

2.3. Résultat attendu

En appliquant ces stratégies, vous pourrez réduire l’impact de ces biais cognitifs et commencer à voir une version plus authentique et bienveillante de vous-même. La reconnexion à soi ne passe pas par une élimination des biais, mais par une compréhension et une transformation de leur influence en outils de croissance personnelle. 🌟

Conclusion : Vers une vie plus alignée avec soi-même

Les biais cognitifs, ces filtres inconscients qui colorent nos pensées, nos décisions et nos perceptions, sont une part inévitable de notre humanité. Ils ne sont ni bons ni mauvais en soi, mais leur influence peut nous éloigner de l’instant présent et de notre véritable essence. En les comprenant et en apprenant à les déjouer, nous pouvons transformer ces mécanismes souvent limitants en leviers de croissance personnelle. Apprivoiser les biais cognitifs est une clé essentielle pour vivre pleinement l’instant présent.

Une invitation à vivre dans le moment présent

Se libérer de l’emprise des biais cognitifs ne signifie pas les effacer ou les combattre, mais plutôt les apprivoiser. C’est en les identifiant et en rééquilibrant leur influence que nous pouvons vivre pleinement l’instant présent. Apprendre à être, tout simplement, sans céder à la pression incessante de devoir faire ou prouver quelque chose.

Ce processus demande du temps, de la patience et beaucoup de bienveillance envers soi-même. Mais les bénéfices sont immenses : une meilleure relation avec soi, une capacité accrue à apprécier ce qui est, ici et maintenant, et une ouverture à des choix plus alignés avec nos aspirations profondes.

Une dernière réflexion

Et si vous faisiez aujourd’hui un premier pas ? Prenez quelques minutes pour identifier un biais qui influence votre perception. Interrogez-le, questionnez son origine et son impact sur vous. Ensuite, recentrez-vous sur une chose positive ou apaisante dans l’instant présent. Ce petit geste peut être le début d’une grande transformation.

En apprivoisant vos biais cognitifs, vous ne devenez pas une version parfaite de vous-même – mais une version plus consciente, plus alignée, et plus humaine. 🌟

👉 Avez-vous repéré ces biais dans votre quotidien ? Partagez votre expérience en commentaire !

En savoir plus : 

L’illusion de contrôle, ami ou ennemi ?

Retrouvez l’épisode 10 du podcast Les Biais Dans Le Plat sur Spotify, Amazon Music, Deezer.

Bienvenue dans Les Biais Dans Le Plat, le podcast qui vous aide à décoder les biais cachés qui influencent notre perception, nos choix et nos interactions.

Introduction : L’illusion de contrôle, cette bataille invisible

Aujourd’hui, on plonge dans un biais qui nous épuise souvent à notre insu : l’illusion de contrôle. Vous savez, ce besoin de tout anticiper, tout organiser, tout sécuriser pour éviter l’inattendu. Moi aussi, je suis tombée dans ce piège. Mais si je vous disais que ce contrôle absolu est une illusion ? Que parfois, lâcher prise est la meilleure décision que vous puissiez prendre ? 🎭

Qu’est-ce que l’illusion de contrôle ?

Commençons par une définition simple : l’illusion de contrôle est la tendance à surestimer notre capacité à influencer des événements qui, en réalité, échappent totalement à notre pouvoir.

Ce biais est là pour rassurer notre cerveau qui déteste par-dessus tout l’incertitude. 

Pourquoi l’illusion de contrôle nous épuise ?

Quand on cherche à tout contrôler, on gaspille une énergie précieuse dans des combats inutiles. Voici trois façons dont cela nous affecte :

  1. Cela crée de la  surcharge mentale 
  2. Nous donne un sentiment d’échec 
  3. et provoque de l’inaction déguisée en perfectionnisme

Comment accepter l’inconnu ?

Voici quelques stratégies :

  1. Redéfinir ce que vous pouvez contrôler :
    • Posez-vous cette question : « Est-ce que cela dépend de moi ou pas ? »
  2. Adopter le principe d’action minimale :
    • Face à un problème, identifiez la plus petite action concrète qui peut faire avancer les choses. Pas besoin de tout résoudre d’un coup !
  3. Célébrer l’adaptabilité :
    • Chaque imprévu est une opportunité d’apprendre et de grandir. Quand quelque chose ne se passe pas comme prévu, demandez-vous : « Quel cadeau caché peut m’apporter cette situation ? »
  4. Pratiquer la pleine conscience :
    • Prenez un moment chaque jour pour vous recentrer sur le présent. Cela vous aide à calmer l’anxiété liée à l’avenir.

Conclusion : Lâcher prise, une force insoupçonnée

L’illusion de contrôle nous fait croire que tout dépend de nous, mais elle nous prive d’une vérité fondamentale : la vie est imprévisible, et c’est très bien comme ça. En acceptant cette réalité, vous libérez une énergie précieuse pour vous concentrer sur ce qui compte vraiment.

👉 Et vous, quelle est la dernière fois où l’inattendu vous a surpris… en bien ? 

En savoir plus : 

Le mythe du multitâche féminin

Le mythe du multitâche féminin

Mythe du multitâche féminin _ 1

Introduction : “Tu sais faire tellement de choses, je ne sais plus quoi te faire faire”

Les stéréotypes ont une manière insidieuse de s’habiller en compliments. Parmi eux, le mythe du multitâche féminin dissimule des attentes injustes et des pressions insidieuses. Nous sommes : cette virtuose capable de jongler entre réunions, devoirs des enfants et dîners improvisés, sans faillir. 🎭

Mais ce prétendu hommage est à double tranchant. Sous couvert de flatterie, il devient une excuse pour surcharger les femmes, au travail comme à la maison, tout en perpétuant des rôles genrés rigides. C’est un peu comme recevoir un trophée en plomb : flatteur en apparence, mais bien lourd à porter.

J’ai moi-même été enfermée dans ce stéréotype. Un jour, mon supérieur m’a lancé, en guise de « reconnaissance » : « Tu sais faire tellement de choses, je ne sais plus quoi te faire faire. » Ce même jour, une promotion que j’espérais tant me passait sous le nez. J’étais championne toute catégorie du multitâche, fière de l’être… et pourtant, si fatiguée.

Et le pire ? Cette croyance repose sur des bases scientifiques fragiles, souvent déformées pour conforter des normes sociales plutôt que pour refléter la réalité. En y croyant, on oublie l’essentiel : ce que cela coûte aux femmes et comment cela façonne nos attentes, parfois sans même que nous en soyons conscients.

Et si nous arrêtions de mesurer la valeur des femmes à leur capacité à tout faire, tout le temps ? Dans cet article, déconstruisons ce mythe et explorons des alternatives pour valoriser les talents sans les enfermer dans des cases.

Partie 1. Le mythe du multitâche féminin : une illusion qui enferme

1. Pourquoi cette croyance est un problème

1.1. Un stéréotype qui enferme

  • Ce que l’on dit : « Les femmes sont multitâches, elles gèrent tout mieux. »
  • Ce que cela cache : Une justification sournoise pour perpétuer les rôles genrés et alourdir leur charge.

Dans les foyers comme dans les bureaux, ce mythe du multitâche féminin dicte aux femmes qu’elles doivent jongler avec une infinité de responsabilités sans jamais faillir. Mais à quel prix ? Leur bien-être et leur équilibre personnel sont les premières victimes de cette logique implacable. Ce « compliment », fruit d’un biais de genre, devient une injonction silencieuse, les enfermant dans une spirale de perfectionnisme et d’épuisement.

1.2. Un argument pour en demander toujours plus 

Ce mythe sert d’alibi parfait : « Elle s’en sort si bien, pourquoi ne pas lui confier cette tâche supplémentaire ? » Si vous êtes une femme, vous avez sûrement vécu ce moment où l’on vous attribue une mission supplémentaire — un projet, un anniversaire à organiser, un dîner à préparer — sous prétexte que vous gérez tout avec brio. En réalité, ce surplus de travail repose sur une croyance qui légitime une inégalité criante dans la répartition des tâches.

2. Une base scientifique fragile

La science, souvent invoquée pour justifier cette supériorité multitâche des femmes, est loin d’être aussi tranchée qu’on le croit.Ce que nous appelons le mythe multitâche féminin ne reflète pas une compétence biologique, mais une construction sociale aux effets néfastes

2.1. Aucune preuve biologique solide 

Les études neuropsychologiques les plus rigoureuses ne trouvent aucune différence biologique claire entre hommes et femmes dans leur capacité à gérer plusieurs tâches simultanément. Ce qui est interprété comme une « compétence féminine » découle en réalité d’un entraînement social : les femmes sont plus souvent placées dans des situations où elles doivent gérer plusieurs responsabilités.

2.2. Une illusion entretenue par les normes sociales 

Le biais d’attribution joue un rôle clé ici : les femmes réussissent souvent à jongler entre plusieurs tâches non pas parce qu’elles sont biologiquement programmées pour cela, mais parce qu’elles n’ont pas le choix. Ce « succès apparent » est le fruit d’une pression sociale constante, qui transforme leur résilience en une « compétence naturelle ».

🔍 Étude clé : Une recherche publiée dans PLOS ONE en 2019 démontre que les hommes et les femmes subissent la même baisse d’efficacité cognitive lorsqu’ils tentent de gérer plusieurs tâches simultanément. Le multitâche n’est donc pas une compétence innée, mais une surcharge qui affecte tout le monde de manière comparable.

3. Ce que disent les données réelles

Il est important de déconstruire le mythe du multitâche féminin grâce aux données scientifiques. Il est aussi intéressant d’ajouter que c’est même les performances du multitâche en général qui sont de plus en plus remises en cause. 

3.1. Les différences sont situationnelles, pas biologiques 

Les variations perçues dans la capacité à être multitâche ne sont pas des différences innées, mais des réponses à des contextes spécifiques. Le mythe du multitâche féminin tient donc plus du fait que les femmes, davantage exposées aux rôles multiples (professionnel, domestique, émotionnel). Elles ont donc développé des stratégies d’adaptation. Cela ne signifie pas qu’elles sont biologiquement mieux équipées pour ce type de gestion.

3.2. Des conséquences néfastes pour tous

  • Le multitâche, en général, est une mauvaise idée pour n’importe quel cerveau. Il augmente les erreurs, diminue l’efficacité et génère un stress inutile.
  • Pour les femmes, l’impact est aggravé par la charge mentale supplémentaire que ce stéréotype impose : le travail invisible (suivi des rendez-vous, gestion des conflits, anticipations) alourdit leur quotidien.

🔍 Étude clé : Le multitâche peut avoir un effet négatif sur notre cerveau et notre productivité. Une étude du Bryan College qui a découvert que le multitâche coûte 450 millions de dollars aux entreprises dans le monde. Le QI diminue de 15 points à cause du multitâche pendant les activités cognitives.

En conclusion de cette première partie

Le mythe de la femme multitâche est une illusion savamment entretenue qui, sous couvert de compliments, cache des attentes inégalitaires et des pressions insidieuses. Il n’est pas seulement faux ; il est nocif. Les données scientifiques, bien loin de conforter cette idée, montrent que le multitâche est une pratique contre-productive pour tout cerveau humain.

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Partie 2. Ce que les études et la réalité révèlent point par point

1. Une illusion créée par les rôles genrés

  • Pourquoi cette idée persiste
    Les attentes sociales ont historiquement assigné aux femmes une double (ou triple) journée : travail, gestion domestique, et charge émotionnelle. Dans ce contexte, jongler entre plusieurs responsabilités n’est pas une compétence, mais une nécessité.
  • Ce que cela engendre
    Les femmes sont félicitées pour leur « efficacité multitâche », mais cette reconnaissance ne s’accompagne pas d’un allègement des responsabilités. Au contraire, elle justifie souvent de leur en demander davantage.

🔍 Exemple réel : Une enquête de l’INSEE révèle que les femmes en couple effectuent en moyenne 65 % des tâches domestiques, même lorsqu’elles travaillent à temps plein. Ce déséquilibre repose sur l’idée qu’elles sont « mieux équipées » pour gérer ces charges.

2. Les limites cognitives du multitâche

  • Ce que dit la science
    Le cerveau humain, indépendamment du genre, n’est pas conçu pour gérer plusieurs tâches simultanément de manière efficace. Lorsqu’il passe rapidement d’une tâche à l’autre, il perd du temps et de l’énergie dans ce que les neuroscientifiques appellent le « coût du changement de tâche ».
  • Les conséquences du multitâche
    • Diminution de la qualité du travail : Les erreurs sont plus fréquentes.
    • Augmentation du stress : Le multitâche sur-sollicite le système cognitif et génère de la fatigue mentale.
    • Impact sur la santé mentale : Les femmes, exposées à des attentes élevées de multitâche, sont particulièrement sujettes à la surcharge mentale et à l’épuisement.

🔍 Étude clé : Le fait de mener plusieurs tâches décisives en parallèle fait chuter votre performance globale de 20 à 50% tout en allongeant le temps de réalisation de 30% à 200% et en multipliant le nombre d’erreurs réalisées.

3. Les conséquences néfastes de ce stéréotype

  • Une charge mentale accrue
    La charge mentale ne se limite pas à exécuter des tâches : c’est l’effort constant pour planifier, organiser et anticiper. Les femmes se sentent souvent responsables de « penser à tout« , un fardeau invisible mais écrasant.
  • Une justification de l’injustice
    L’idée que les femmes sont « naturellement multitâches » devient une excuse pour perpétuer des inégalités à la maison et au travail. Pourquoi répartir équitablement les tâches si elles « s’en sortent mieux » ?

🔍 Exemple concret : Une étude menée par Harvard Business Review (2020) a montré que les femmes managers étaient systématiquement perçues comme plus « capables » de gérer des situations chaotiques. C’est aussi présenté comme le phénomène de la Falaise de Verre. Cela les expose à plus de responsabilités émotionnelles sans progression équitable dans leur carrière.

4. La confusion entre compétence et nécessité

  • Un cercle vicieux
    Les femmes ne sont pas multitâches par choix, mais parce qu’elles y sont contraintes. La répétition de ces situations leur permet de développer des stratégies d’adaptation, mais cela ne signifie pas que cette pression soit souhaitable ou soutenable.
  • Un coût émotionnel caché
    Cette « compétence » forcée entraîne souvent une fatigue émotionnelle et physique. Ce n’est pas un signe de supériorité, mais un appel à une répartition plus équitable des charges.

🔍 Exemple concret : Dans une expérience menée par l’Université de Zurich (2020), hommes et femmes soumis aux mêmes charges multitâches ont montré des niveaux similaires de stress et de baisse de performance, soulignant que le genre n’est pas un facteur déterminant.

En conclusion de cette partie

Le multitâche n’est pas une compétence naturelle mais une réponse à des pressions sociétales déséquilibrées. Les femmes réussissent souvent dans cet exercice parce qu’elles n’ont pas le choix, mais cela ne justifie en rien de perpétuer cette injustice. Les données montrent clairement que tout cerveau humain, homme ou femme, est plus efficace et plus heureux lorsqu’il est libéré de la surcharge du multitâche.

Partie 3. Abandonner le mythe du multitâche féminin : un appel à l’équilibre

Après avoir déconstruit le mythe du multitâche, il est essentiel de proposer une alternative constructive. Abandonner l’idée que le multitâche est une force ou un critère de performance ne signifie pas faire moins, mais faire différemment. Voici quelques pistes concrètes pour un changement positif et équitable.

1. Redistribuer équitablement les responsabilités

  • Sortir du « c’est plus facile si elle le fait »
    Ce raisonnement perpétue la charge mentale sur les femmes. À la maison comme au travail, une répartition équitable des tâches repose sur une communication claire et sur le refus des automatismes genrés.
  • Mettre en place des outils d’organisation collective
    Plutôt que de tout confier à une seule personne, intégrer des outils comme des plannings partagés, des réunions d’organisation, ou des applications collaboratives pour répartir équitablement les responsabilités.

2. Réduire la charge mentale pour tous

  • Former à reconnaître et répartir la charge mentale
    Beaucoup de personnes ne réalisent même pas qu’elles imposent cette charge aux autres. Sensibiliser sur ce sujet, à travers des ateliers ou des formations, peut changer les comportements.
  • Simplifier les processus
    Au travail, réduire les attentes de multitâche en adoptant des environnements simplifiés et des priorités claires. À la maison, clarifier qui fait quoi et s’y tenir.

🛠 Outil pratique : L’utilisation de la matrice d’Eisenhower peut aider à distinguer ce qui est urgent et important de ce qui peut être délégué ou ignoré. 

Matrice D'einsehower

3. Valoriser le monotâche comme compétence clé

  • Changer la culture du « toujours plus »
    Encourager des environnements où la concentration et la qualité priment sur la quantité ou la vitesse. Montrer que se concentrer sur une tâche à la fois conduit à de meilleurs résultats.
  • Former à la pleine conscience dans l’action
    Le monotâche, combiné à des pratiques comme la pleine conscience, peut réduire le stress et améliorer la satisfaction dans le travail et la vie quotidienne.

🛠 Exemple pratique : Google a intégré des séances de mindfulness dans certaines équipes. Ils ont constaté une réduction de 32 % du stress chez les participants, ainsi qu’une augmentation significative de leur capacité à se concentrer.

En conclusion : Mettre fin au mythe du multitâche féminin, c’est accepter que cette pression constante n’a rien de naturel.

L’abandon du multitâche comme objectif de performance est une libération, non seulement pour les femmes, mais pour tous. Redistribuer les responsabilités, réduire la charge mentale, et valoriser le monotâche créent des environnements plus justes et plus efficaces. Ce n’est pas une question de faire moins, mais de faire mieux, ensemble.

Déconstruire le mythe du multitâche féminin ne signifie pas diminuer les femmes, mais au contraire reconnaître que la pression qu’elles subissent est injuste et évitable. La valorisation d’un leadership inclusif, basé sur des responsabilités partagées et une gestion réfléchie des priorités, profite à tout le monde.

Alors, que diriez-vous de laisser le multitâche au passé et de construire un présent plus équilibré, où chacun peut briller sans être surchargé ? 🌟

La peur : moteur invisible de nos biais cognitifs et frein à nos rêves

Retrouvez l’épisode 9 du podcast Les Biais Dans Le Plat sur Spotify, Amazon Prime, Deezer.

Introduction : La peur, cet architecte silencieux des biais cognitifs

Aujourd’hui, je vous propose un épisode spécial pour clôturer cette année riche en réflexions et en partages. Un épisode qui parle de ce qui est souvent tapi dans l’ombre de nos décisions : la peur. Ce sentiment universel, ce moteur primal qui, sans que nous nous en rendions compte, nourrit une grande partie de nos biais cognitifs.

Échec, jugement, inconnu… autant de peurs qui influencent subtilement — et parfois dangereusement — notre quotidien, à la maison, au travail et même dans nos rêves les plus fous.

La peur, ce carburant de nos biais cognitifs

La peur n’est pas un défaut. C’est une fonction essentielle de notre cerveau, un mécanisme de survie qui nous pousse à éviter les dangers. Mais aujourd’hui, dans nos vies modernes, cette peur ancestrale est souvent mal calibrée. Et c’est là que nos biais cognitifs entrent en jeu :

  • Par peur de se tromper ou d’être jugé, nous cherchons des preuves qui confortent nos croyances, même si elles sont erronées. C’est le biais de confirmation.
  • L’angoisse du changement nous incite à rester dans notre zone de confort, même si cette zone est inconfortable. C’est le biais de statu quo.
  • La crainte de perdre quelque chose — un poste, une relation, une opportunité — nous pousse parfois à des choix irrationnels. C’est le biais d’aversion à la perte.

Quand la peur freine nos succès : mon expérience personnelle

Au fil de mes vingt ans d’expérience dans des postes stratégiques et managériaux, j’ai souvent été confrontée à cette réalité : la peur n’est pas qu’une émotion passagère. Elle peut devenir un cadre invisible, influençant nos choix, nos priorités et même nos ambitions.

J’ai connu : 

  • La peur de l’échec
  • Mais aussi la peur du changement
  • Et enfin, la peur de ne pas être à la hauteur, ce fameux syndrome de l’imposteur. 

Ces expériences m’ont appris une chose fondamentale : la peur, lorsqu’elle n’est pas identifiée et maîtrisée, peut nous enfermer dans des schémas qui limitent notre potentiel. Mais à chaque fois que j’ai osé confronter ces peurs, j’ai trouvé des opportunités de grandir. 

Transformer la peur en alliée

Mais alors, comment transformer cette peur, si omniprésente, en moteur pour avancer ? Voici quelques pistes que j’ai explorées au fil des années, et qui, je l’espère, vous inspireront :

  1. Nommer ses peurs 
  2. Réévaluer les risques
  3. Pratiquer la résilience 
  4. Passer à l’action

Conclusion : Un défi pour vous

Et vous, quelle peur sous-jacente guide vos décisions en ce moment ?

Je vous propose un défi pour clôturer cette année : choisissez une peur qui vous bloque depuis longtemps, et confrontez-la. Un tout petit pas suffit. Et si vous avez envie, partagez votre expérience avec moi, ici ou sur LinkedIn. Je serais ravie d’en parler dans un prochain épisode.

En apprendre plus :

Le biais de distinction

Retrouvez l’épisode 9 du podcast Les Biais Dans Le Plat sur Spotify, Amazon Prime, Deezer.

Bienvenue dans Les Biais Dans Le Plat, le podcast qui vous aide à décoder les biais cachés qui influencent notre perception, nos choix et nos interactions. et parfois même notre bonheur. 

Introduction : Le dilemme du choix « raisonné »

Aujourd’hui, dans Les Biais Dans Le Plat, on plonge dans un phénomène subtil mais omniprésent : pourquoi choisissons-nous parfois ce qui semble objectivement « mieux », mais qui ne nous rend pas forcément plus heureux ? Je vous présente le Biais de distinction ou le dilemne du choix raisonné. 

Qu’est-ce que le biais de distinction ?

Le biais de distinction, c’est cette tendance qu’a notre cerveau à survaloriser les différences entre deux options, souvent au détriment des éléments qui importent vraiment à long terme.

Quand on évalue deux choix côte à côte, notre esprit privilégie des différences faciles à quantifier – comme un chiffre sur une fiche de salaire – et délaisse des aspects plus subjectifs mais tout aussi cruciaux : épanouissement personnel, équilibre vie pro/vie perso, opportunités de développement.

Pourquoi ce biais existe-t-il ?

Le biais de distinction repose sur trois mécanismes clés de notre cerveau :

  1. L’obsession des comparaisons tangibles
    Notre cerveau adore ce qui est facile à mesurer 
  2. Le court-termisme naturel
    Nous avons tendance à privilégier des bénéfices immédiats au détriment de gains intangibles mais durables
  3. La peur du regret
    Lorsqu’on compare deux options, le critère qui semble le plus objectif devient un « filet de sécurité ». 

Conséquences du biais de distinction

  1. Un mal-être au quotidien
    En choisissant un travail pour son salaire, on néglige souvent des signaux faibles comme l’ennui ou la surcharge mentale, qui peuvent peser lourd sur notre bonheur.
  2. Un sentiment de stagnation
    Le biais de distinction peut nous pousser à ignorer les opportunités d’apprentissage ou de progression personnelle, au profit de la sécurité matérielle.
  3. Des regrets tardifs
    Avec le recul, beaucoup se rendent compte que la qualité de vie aurait dû être prioritaire. Mais les décisions prises sous l’effet de ce biais sont difficiles à corriger.

Comment surmonter le biais de distinction ?

Bonne nouvelle : il est possible de prendre du recul sur ce biais en adoptant quelques stratégies simples mais puissantes.

  1. Projetez-vous dans le futur
  2. Identifiez vos valeurs fondamentales
  3. Prenez du recul sur les chiffres
  4. Cherchez des témoignages
  5. Faites une expérience mentale 

Conclusion : Mieux choisir en connaissance de cause

Le biais de distinction est une puissante illustration de la manière dont nos esprits peuvent nous jouer des tours. En nous focalisant sur des différences immédiates et mesurables, nous risquons de perdre de vue ce qui compte vraiment : notre bien-être global.

Alors, la prochaine fois que vous êtes face à un choix, posez-vous ces questions :

  • Est-ce que je priorise des critères tangibles ou mes valeurs profondes ?
  • Quelle option me permettra de me réveiller avec le sourire chaque matin ?

👉 Et vous, avez-vous déjà fait face à ce type de dilemme ? Partagez votre expérience en commentaire ou contactez-moi pour en discuter !

En savoir plus :

Biais cognitifs: vers un monde vraiment inclusif

Biais cognitifs: vers un monde vraiment inclusif

Biais cognitifs et monde inclusif

Je vous propose un premier bilan de mes mois de travail. Cet article est une pause personnelle qui, je l’espère, vous inspirera en cette fin d’année ! Bonne lecture !

Biais cognitifs et inclusion : pourquoi ces questions résonnent profondément dans mon parcours

Lorsque j’ai commencé mon exploration sur les biais cognitifs, c’était comme soulever un voile sur des mécanismes inconscients qui façonnent nos comportements au quotidien. Ces réflexions m’ont conduite à une prise de conscience : les biais cognitifs, loin d’être de simples obstacles, sont aussi le miroir de nos émotions, de nos expériences, et de nos imperfections.

Dans mon parcours professionnel, à la croisée des chemins entre leadership stratégique, intelligence relationnelle, et innovation, j’ai souvent observé comment ces biais influencent nos interactions personnelles et professionnelles. Mais j’ai aussi constaté leur impact profond sur la quête d’un monde inclusif, où chaque individu pourrait s’épanouir sans être enfermé dans des stéréotypes ou des jugements limitants.

Pendant plus de vingt ans, j’ai occupé des postes stratégiques et managériaux dans de grandes entreprises, pilotant des équipes, des projets et des transformations. Ces expériences m’ont appris à repérer les biais organisationnels et humains qui influencent les décisions collectives et stratégiques. Mais c’est dans mon propre cheminement, en tant que femme, mère et professionnelle, que ces biais ont pris une autre dimension. Ils ne sont plus seulement des mécanismes à éviter ou à contourner, mais des fenêtres ouvertes sur nos émotions les plus profondes.

Biais cognitifs et inclusion : embrasser nos différences pour bâtir un monde meilleur

Le sujet des biais cognitifs est souvent abordé sous l’angle de leurs limites : comment ils freinent nos décisions rationnelles, alimentent les stéréotypes, et compliquent nos relations interpersonnelles. Pourtant, leur rôle est bien plus complexe et nuancé. Ces mécanismes sont aussi le reflet de nos expériences humaines les plus profondes. Ils nous rappellent que nous sommes des êtres imparfaits, mais profondément connectés les uns aux autres.

Dans ce cadre, bâtir un monde inclusif ne signifie pas effacer ces biais. Cela implique plutôt de les reconnaître, de les comprendre, et de les transformer en leviers. Cela permet d’encourager une meilleure collaboration et une véritable inclusion. Ce voyage m’a été inspiré par mes expériences, mais aussi par mes fils, qui incarnent la prochaine génération et m’amènent à imaginer un avenir plus juste.

C’est ainsi qu’est née cette lettre à un monde imaginaire sans biais cognitifs. Un exercice personnel et professionnel qui fait écho à mes engagements, mes valeurs et mes aspirations.

Lettre à un monde sans biais cognitifs : un éloge de l’humanité

« Chère humanité de demain,

Dans ce monde sans biais cognitifs où vous vivez, je vous imagine pleinement libres et égaux, exempts des jugements rapides et des stéréotypes inconscients qui freinaient tant d’initiatives autrefois. Vous ne vous définissez plus par des cases ou des rôles imposés, mais par vos aspirations profondes.

Pourtant, permettez-moi de vous offrir une perspective depuis notre époque imparfaite. Nos biais cognitifs étaient bien plus qu’un frein : ils étaient aussi une expression de nos émotions et de notre humanité. Ils révélaient nos peurs, nos espoirs, et nos imperfections, et ils rendaient nos interactions riches et authentiques, même si elles étaient parfois maladroites.

À toi, monde sans biais, tu es l’idéal que beaucoup rêvent d’atteindre. Un monde où les jugements sont toujours justes, où les décisions sont rationnelles, où l’égalité est une réalité indiscutable. Mais en te contemplant, je me demande : que resterait-il de notre humanité si tous les biais disparaissaient ?

Nos biais sont des filtres déformants, mais ils sont aussi les reflets de nos émotions. Ils révèlent nos peurs, nos espoirs, nos intuitions. C’est par eux que nous tissons nos histoires, parfois erronées, mais profondément humaines. Sans eux, nos vies seraient peut-être plus justes, mais seraient-elles encore aussi vibrantes ?

Que deviendraient nos discussions animées, celles où nos désaccords font naître des idées nouvelles ? Nos amours pourraient-elles toujours être faite d’imperfections acceptées ou transcendées ? Que deviendraient ces moments où l’on se trompe, mais où l’on apprend, où l’on s’élève ?

Tes habitants, dépourvus de biais, ne ressentent peut-être plus la frustration, mais connaissent-ils encore l’émerveillement d’un changement de perspective ? Ils ne jugent plus, mais peuvent-ils encore s’émouvoir ?

Je te fais cet éloge des imperfections humaines. Je célèbre nos biais parce qu’ils sont les marqueurs de nos émotions les plus profondes, celles qui donnent un sens à nos réussites, à nos relations, à nos vies.

Alors, toi, monde sans biais, reste une utopie. Car si je suis convaincue qu’il faut les comprendre et les maîtriser, je suis aussi convaincue qu’il faut les embrasser, comme on embrasse la complexité de notre condition.

Avec toutes mes imperfections,

Sophie« 

Mon bilan : biais cognitifs et inclusion au cœur de nos transformations personnelles et collectives

Aujourd’hui je m’arrête un instant pour réfléchir à mes premiers mois de travail sur ces thématiques. Je réalise à quel point le lien entre biais cognitifs et inclusion est fondamental. Chaque prise de conscience, chaque conversation, chaque apprentissage me pousse à réévaluer mes choix et mes actions.

Cette lettre est une invitation à réfléchir autrement à nos biais cognitifs. Et si, plutôt que de chercher à les éradiquer, nous apprenions à les reconnaître et à en tirer des enseignements ? Elle incarne aussi le bilan de ces premiers mois de réflexion : un mélange de découvertes, d’introspection et d’échanges enrichissants.

Les biais cognitifs nous enseignent que nous sommes imparfaits, mais perfectibles. Ils nous rappellent que pour bâtir un monde inclusif, il ne s’agit pas d’effacer ces biais. Mais il faut les comprendre, les désamorcer, et les transcender.

Je vous invite à partager vos propres expériences. Quels biais avez-vous identifiés dans votre quotidien ? Comment influencent-ils vos choix personnels et professionnels ? Ensemble, en embrassant nos imperfections et nos différences, nous pouvons réellement bâtir un monde plus inclusif et plus humain.

Plus j’avance et plus je crois fermement que nos biais, loin d’être des défauts à corriger, sont des éclats de notre humanité à comprendre et à sublimer. Ensemble, continuons ce chemin de questionnements, pour apprendre, grandir et bâtir des mondes où nos imperfections deviennent des forces.

Conclusion : Pour aller plus loin

Si cet article a résonné en vous, voici quelques pistes pour approfondir :

  • Découvrez les concepts clés de l’intelligence relationnelle et du management inclusif.
  • Participez à des ateliers sur les biais cognitifs et leur impact sur nos décisions.
  • Rejoignez la conversation sur LinkedIn : partagez vos idées, vos expériences et vos perspectives.

À vous maintenant : Quels sont les biais qui illuminent ou obscurcissent votre quotidien ?

Intelligence relationnelle et management inclusif

Intelligence relationnelle et management inclusif

Les biais cognitifs, obstacle à la diversité en entreprise (#2)

Dans la première partie du résumé du livre de Laurent Depond, on peut observer en quoi les biais cognitifs nuisent directement à la diversité en entreprise. Dans cette seconde partie, nous approfondirons les concepts abordés dans le livre de Laurent Depond.

Nous verrons comment nos fonctionnements cérébraux peuvent freiner l’inclusion et la diversité, mais aussi comment les organisations peuvent mettre en place des solutions adaptées grâce à l’intelligence relationnelle et au management inclusif.

Partie 2 : Prendre conscience de nos “fonctionnements humains” (suite)

Chapitre 4 : L’approche neurocognitive et comportementale 

La compréhension de nos comportements au travers de la construction de notre cerveau permet de mieux comprendre nos comportements naturels. 

Notre cerveau fonctionnent selon deux modalités : 

  • un système rapide qui utilise des routines de pensée préétablie : le mode mental automatique,
  • un système lent, analytique : le mode mental adaptatif.

Le mode par défaut, adapté à la gestion des situations simples, apparaît fiable, rapide. Il est économe en énergie. Ce sont des processus inconscients (la conduite) ou conscients ( le calcul mental). 

Le mode adaptatif c’est comme conduire à l’étranger et devoir être prêt à s’adapter en permanence à l’inconnu. C’est épuisant s’il est mobilisé trop longtemps. 

Le mode mental automatique est l’ennemi naturel de la diversité. 

Il fonctionne de manière optimale s’il ne gère que ce qu’il connaît. Il est défini par six caractéristiques : 

  • la routine : un attrait pour les habitudes qui génère la peur de la nouveauté
  • la persévérance : la capacité à poursuivre sans se laisser déstabiliser par l’imprévu quitte à basculer dans la résistance obstinée au changement,
  • la simplification : gestion raccourcie des situations courantes qui empêche la gestion nuancée des situations complexes
  • la certitude : sentiment que notre vision est “toute la vérité” qui peut confiner à l’intolérance ou à des erreurs d’interprétation
  • l’empirisme : reproduction systématique de ses expériences passées 
  • l’image sociale : importance exagérée donnée à son image dans le groupe, pourvoyeuse de manque d’initiative par peur du risque. 

Le mode mental automatique a largement fait ses preuves. Il nous économise énormément d’énergie et a contribué à la survie de l’humanité avec une faible probabilité d’erreur mais mis bout à bout ses 6 caractéristiques peuvent avoir des conséquences importantes sur l’inclusion en entreprise. L’intelligence relationnelle et le management inclusif offrent des outils pratiques pour instaurer un climat de sécurité psychologique et encourager la performance durable.

Chapitre 5 : Les barrières anti-diversité du mode mental automatique 

Intelligence relationnelle et inclusion - Les quatre pilotes à l'origine de nos comportements

Trois des quatre pilotes à l’origine de nos comportements gouvernent notre mode mental automatique : 

  • deux qui servent l’objectif de sécurité
    • la gouvernance instinctive, 
    • la gouvernance grégaire, 
  • une qui sert l’objectif de bien-être 
    • la gouvernance émotionnelle. 

Ces trois blocs correspondent à des stades d’évolutions successifs. Grâce à une approche basée sur l’intelligence relationnelle et le management inclusif, les entreprises peuvent favoriser une meilleure intégration de la diversité cognitive.

La gouvernance instinctive relève de nos besoins vitaux : respirer, boire, manger, se reproduire et se mettre en sécurité. 

Elle prend les commandes lorsqu’on éprouve peur, colère ou abattement. C’est d’elle que dépendent nos réactions instinctives de rejet ou d’attirance. Elle active nos alertes, notre stress et génère nos comportements de fuite, lutte ou inhibition bien au-delà de notre conscience directe. 

La gouvernance grégaire régule nos interactions également au détriment de l’inclusion. 

La survie collective s’inscrit dans la logique implacable du “chacun sa place”. Elle est fondée sur un rapport de force instinctif, arme de dissuasion naturelle des conflits mais puissant facteur d’autocensure. On ne parle pas d’une hiérarchie basée sur le mérite ou l’intellect mais bien d’une classification sur la base de la capacité de nuisance potentielle des individus. Elle s’appuie sur des signaux physiques de dominance ET de soumission communs à chaque espèce. Le dominant agit pour sécuriser son pouvoir et il n’est pas remis en question en tant que tel. C’est le biais du chef

Ce rapport de force de la gouvernance grégaire n’est pas le fait d’un sexe ou d’une origine. Il est le résultat de nombreux facteurs et de la construction personnelle d’un individu. L’éducation y joue un rôle important et il est simple de comprendre à quel point ce rapport de force, toujours embusqué dans nos rapports humains, n’aide pas à créer un climat inclusif.

Les impacts sur le cerveau humain de la sédentarisation

Il est intéressant de noter que la sédentarisation des hommes de Néandertal a d’ailleurs contribué fortement à transformer l’étranger en ennemi. La défense collective d’un territoire devenant tout à coup prépondérante. Les sociétés de néandertal ont dû s’organiser autour d’individus dominant : guerriers et prêtres. 

Les groupes de chasseurs-cueilleurs nomades du paléolithique n’avaient pas eu besoin de mettre en place ces stratégies de domination et que les croisements inter-espèces n’étaient pas un sujet. Néandertal marque l’arrivée des codes et des croyances pour réguler les sociétés. L’enjeu démographique s’imposant, les femmes sont alors contraintes à un rôle de procréation, de soin aux enfants. La ressemblance devient le ciment de la société. 

Dernière pièce du puzzle, la gouvernance émotionnelle émerge pour s’adapter aux effets normatifs de nos codes sociaux. 

Elle a une mission de régulation, d’acceptation de la situation. Elle porte en elle les fondements d’un monde juste souvent lié au niveau de religiosité des cultures. “Ne pas respecter l’ordre social c’est rompre l’équilibre.” L’exclusion sociale provoque de la souffrance et pour éviter cette exclusion il faut absolument rentrer dans le moule. 

La puissance de cette injonction de notre cerveau est à double tranchant

  • la société est organisée pour freiner l’expression de la diversité
  • les impacts de la discrimination sur les individus sont dévastateurs
Les préjugés pour renforcer la prédominance des groupes. 

C’est la femme “modeste” – l’invisibilité pour ne pas devenir tentatrice. L’homme “fort”, capable de défendre son territoire. C’est le besoin impérieux de réseaux : affinitaires, communautaristes, sociaux. La gouvernance émotionnelle, c’est deux types de cadrage “ce que je dois faire de bien pour agir au sein de mon collectif de vie” ET “ce qui me procure du plaisir”. Autrement dit, un savant mélange d’individuel et de collectif qui ne favorise pas la diversité spontanément. 

L’évolution a fait que les expériences négatives ont beaucoup plus de poids que les expériences positives. Cela explique largement notre biais de négativité naturel. Nos codes et nos motivations constituent un socle de valeurs, un référentiel du bien et du mal. Notre construction personnelle a donc un impact direct sur notre capacité à bien vivre les mélanges. L’entreprise – et son manager – devra apprendre à “pacifier” les tensions pour fédérer les énergies si les référentiels des coéquipiers sont particulièrement opposés. Il est très difficile pour tout un chacun de remettre en question les “bases de données” de son cerveau. Le biais de confirmation peut être interprété comme une stratégie du cerveau pour protéger ses convictions. 

Chapitre 6 : Stéréotypes, attention danger

Le stéréotype est un pari statistique que fait notre cerveau pour savoir plus rapidement comment se comporter. “Les biais inconscients sont des stéréotypes sociaux sur certains groupes de personnes que les individus forment en dehors de leur propre conscience.” Ces stéréotypes ont des impacts évidents sur l’égalité des chances. Pour autant, quand on pense stéréotypes et discrimination, on pense plus sexe, âge, religion mais parfois l’impact est plus insidieux. 

En France, votre diplôme initial est communément considéré comme prédictif de votre succès futur. On peut donc inconsciemment vous reprocher de ne pas avoir choisi telle ou telle voie ou encore d’avoir changé de voie. Ce qui n’est pas compris fait peur au cerveau de l’autre… 

L’anonymisation pourrait être une voie mais elle présuppose une intention discriminatoire. 

On ne peut pour autant pas lui opposer l’objectivité. Nous sommes tous influencés par des stéréotypes profondément ancrés en nous. Pire, les individus portent eux-mêmes sur eux des jugements teintés d’auto-stéréotypes négatifs. Des expériences ont prouvé qu’activer un de vos auto-stéréotypes négatifs diminue vos performances cognitives lors d’une évaluation. Cela crée des pensées parasitent qui vous scotchent dans votre mode mental automatique et génèrent du stress qui vous empêche d’activer votre intelligence adaptative. 

L’omniprésence des stéréotypes contribue donc insidieusement à la perte d’opportunités. 

Chapitre 7 : Appréhender efficacement la diversité

Les initiatives coercitives ont montré leurs limites. Les lois sont difficiles à appliquer. Elles n’ont pas les effets de cascade attendus. Les personnes issues de leur application ne peuvent pas toujours exprimer leur plein potentiel. Elles s’auto-censurent du fait d’auto-stéréotypes négatifs et d’un complexe d’imposture. 

Les injonctions trop fortes conduisent à une réaction de rejet qui se traduit par deux niveaux de blocages :

  • blocages conscients et volontaires de la population qui se sent menacée par la diversité
  • une manifestation de la préférence naturelle pour son groupe social lorsqu’il est attaqué
L’application d’une règle ou d’une loi nous repousse dans notre mécanique de gouvernance grégaire où la force s’impose. 

Cela nous pousse à nous repositionner spontanément et inconsciemment sur une échelle d’affirmation de soi. Les dirigeants des entreprises ont vite fait de s’appuyer plus sur une capacité à imposer ses idées que sur une capacité à y faire adhérer par l’explication. Ces mécanismes expliquent empiriquement les modèles traditionnels des organisations. C’est une vision normative et naturellement anti-diversité

La piste : passer de la diversité quantifiable à une diversité cognitive.

Il faut donc, pour les entreprises, trouver les moyens de s’extraire durablement de cette gouvernance grégaire. Revenir à la qualité du “capital humain” des organisations sera la clé du management inclusif et de la performance durable. Il faut apprendre à raisonner diversité fonctionnelle et dynamique comportementale. 

La diversité pour la diversité est devenue clivante. Pour éviter les blocages, il faut bannir l’approche militante. Il faut comprendre les mécanismes naturels de nos cerveaux et s’en servir pour avancer. En provoquant un électrochoc, en se faisant l’avocat du diable, on peut faire sortir l’autre de ces mécanismes automatiques sans pour autant se retrouver bloquer par le biais de l’action unique. Ce biais qui dédouane de l’action et permet de s’autoriser la transgression. Si l’on se dit qu’on a une femme dans l’équipe et que c’est déjà bien comme ça… 

Notre cerveau a vite fait également de nous attirer vers le biais de statu quo. Le conformisme constitue un frein si puissant puisqu’il a contribué longtemps à la survie de l’espèce humaine. 

Maîtriser les biais pour challenger le processus décisionnel.

Mais la compréhension des biais de toute nature et de leurs mécanismes s’est développée depuis quelques années aussi bien pour en limiter les impacts dans nos décisions que pour les influencer. 

Ainsi, le biais de désirabilité peut devenir un levier de l’inclusion. Faire comme les autres mais aussi “être quelqu’un de bien” est inscrit dans notre ADN.  Mais attention, la manipulation de nos mécanismes inconscients, aussi vertueuse soit-elle, peut vite s’avérer dangereuse. L’apparition des nudges tel que la mouche dans l’urinoir de l’aéroport d’Amsterdam qui a significativement réduit les coûts de nettoyage des toilettes pour hommes (🙂) démontre combien ils peuvent être des coups de pouce à l’action. La tentative d’écriture inclusive s’est, elle, révélée totalement contre-productive. Nos biais individuels peuvent ainsi bloquer le mouvement vers l’inclusion ou l’accompagner quand les nudges qui les utilisent sont bien “pensés”. 

Il est essentiel de challenger les processus décisionnels qui ont un impact sur l’inclusion. Puisque notre mental automatique, aussi puissant soit-il, est un obstacle naturel à la diversité, il faut apprendre à le déconnecter pour passer en mode adaptatif. 

Partie 3 : Faire émerger le management inclusif 

Chapitre 8 : La sécurité psychologique et l’intelligence relationnelle

Pour que les collaborateurs puissent exprimer leur plein potentiel en mobilisant les ressources de leur construction personnelle, leurs compétences techniques (hard skills), mais aussi leurs compétences comportementales (soft-skills), il faut mettre en œuvre un management inclusif. Ce type de management doit créer les conditions de sécurité psychologique nécessaires à la pleine expression des collaborateurs. 

Le sentiment de se sentir protéger si on prend des risques, de pouvoir s’exprimer librement est la clé de voûte de la performance inclusive et durable. 

Le manager inclusif doit savoir construire des rapports de confiance. 

Il doit être en mesure de cartographier les personnalités de ses coéquipiers, d’identifier les positionnements grégaires spontanés pour mieux les neutraliser. Il doit faire preuve d’intelligence relationnelle pour individualiser son management en fonction du positionnement grégaire de chacun des membres de l’équipe. 

Ce constat impose deux règles pour l’entreprise : 

  • la taille des équipes doit être limitée
  • tout le monde ne peut pas devenir un manager inclusif ou tout simplement un manager. 
Un manager doit être assertif. 

Il doit savoir naturellement s’exprimer et défendre ses droits sans empiéter sur ceux des autres. Il doit aussi exprimer une envie claire de devenir manager. 

Un manager inclusif sait reconnaître et gérer les émotions. Il doit savoir détecter les signaux de stress chez ses coéquipiers pour les résoudre. Adopter l’intelligence relationnelle et le management inclusif, c’est permettre aux collaborateurs de mobiliser pleinement leurs compétences techniques et comportementales.

Rappelons que le stress est un signal d’alarme qui nous avertit que le mode mental que nous utilisons n’est pas adapté à la situation rencontrée. Nous sommes en face d’une situation dangereuse, inconnue ou complexe qui requiert notre mode mental adaptatif. Pourtant nous sommes restés bloqués dans notre mode mental automatique. C’est le même principe que la douleur qui nous oblige à réagir pour notre propre bien. 

Un coéquipier confronté à une situation inconfortable pourra réagir de trois façons : la fuite, la lutte ou l’inhibition. Le manager devra détecter les signaux et les traiter d’autant que chaque individu aura sa propre échelle de “stressabilité”. 

Un manager inclusif sait capitaliser sur les motivations intrinsèques des individus. 

Il doit donc être en capacité d’identifier ces motivations qui donnent de l’énergie et sont inconditionnelles puisque succès ou échec n’ont pas de prises sur elles. Elles sont les leviers de l’engagement des individus. 

Un manager qui veut stimuler l’engagement au sein de son équipe doit s’assurer que chacun accomplit des missions et des tâches qu’il aime, du moins, les faits d’une façon qui lui correspond. Mais il lui faut aussi anticiper les signes d’un surinvestissement émotionnel, principale cause des RPS (risques psychosociaux). Il lui faut pouvoir s’appuyer sur des qualités de communication particulièrement neutres et ouvertes. Il faut aider l’autre à faire la bascule naturellement entre son mode mental automatique et son mode mental adaptatif. La reformulation est au cœur du dispositif. On doit éduquer les managers de sorte qu’ils développent une intelligence relationnelle forte au service de l’amplification du potentiel des individus. 

Chapitre 9 : Le puissant levier de l’intelligence adaptative

Sur la base des 6 dimensions du mode mental automatique, la réponse du mode mental adaptatif serait : 

  • la curiosité : “qu’est-ce qui nous fait vraiment atteindre nos objectifs ?”
  • la souplesse : “et si nous tentions une autre approche ?”
  • la nuance : “il y a des avantages et des inconvénients dans chaque situation ?”
  • la relativité : “ si l’on tient compte du contexte, lequel est le plus adapté ?”
  • l’opinion personnelle : “ quels sont les facteurs explicatifs et rationnels pour convaincre ?”
Intelligence relationnelle et inclusion - mobiliser son intelligence adaptative
L’intelligence adaptative : anti-virus au service d’une vision positive de la diversité

En empruntant un chemin logique qui n’a pas besoin de rester dans ce qu’il connaît, notre mode mental adaptatif peut s’extraire de toutes les programmations anti-diversité qui se nichent dans notre mode mental automatique. 

L’entraînement mental pour modifier les schémas d’activité du cerveau pour renforcer empathie, compassion, optimisme et sensation de bien-être. 

Bascule mentale et intelligence collective

De management inclusif à intelligence collective il n’y a donc plus qu’un pas à franchir. Le manager inclusif permettra le développement de l’intelligence adaptative de ses coéquipiers. Il rassurera face à la transformation, stimulera l’apprenance tout en augmentant l’’engagement durable et performant. 

L’intelligence relationnelle n’est rien si elle ne parvient pas à créer de l’intelligence collective. C’est la force des regards croisés qui crée la performance durablement. C’est ce que prône l’IME avec le “talent matching” 

Faire émerger la divergence constructive pour éviter les angles morts et la pensée de groupe. L’intelligence collective d’une équipe repose sur la mobilisation du mode mental adaptatif de ses membres. Il faut toutefois savoir économiser son cerveau autant que faire se peut. Le mode adaptatif est surconsommateur d’énergie et il faut admettre que, même musclé, nous avons le droit de repasser en mode automatique de temps en temps. Il faut juste le conscientiser. 

Conclusion : L’apport des neurosciences dans la chasse aux biais 

Ce livre invite les organisations à prendre conscience des ressorts qui font obstacles au développement de l’inclusion et à s’outiller pour repenser leur culture et leurs processus grâce à l’apport des neurosciences cognitives. Développer une intelligence relationnelle et un management inclusif au cœur des organisations modernes est essentiel pour surmonter les obstacles liés aux biais cognitifs.

Pour aller plus loin :

  • Retrouvez le livre sur Amazon pour consulter ses critiques.
  • Découvrez cette interview de l’auteur également.

Si vous êtes arrivés au bout de cet article et de ce résumé, c’est que, comme moi, le sujet vous passionne 🙂

N’hésitez pas à me laisser un commentaire et pourquoi pas, si vous ne l’avez pas encore fait, à répondre à ce quiz pour vous détendre : Quiz : Reconnaître les biais inconscients au travail 😉

Les biais cognitifs qui font croire n’importe quoi

Les biais cognitifs qui font croire n’importe quoi

Les biais cognitifs qui font croire n'importe quoi

Introduction : Ces biais qui nous poussent à croire, parfois sans preuve

Bienvenue dans ce nouvel article de Les Biais Dans Le Plat. Aujourd’hui, nous explorons des biais cognitifs qui nous font croire n’importe quoi. Aujourd’hui j’explore quatre biais qui montrent qu’il en faut parfois bien peu pour se convaincre de quelque chose. Une rime bien tournée, une innovation qui brille, un geste pour se racheter… Et hop, notre cerveau trouve sa « preuve ».

Ces biais façonnent non seulement nos choix individuels, mais influencent aussi nos comportements collectifs et culturels. Préparez-vous à découvrir comment notre cerveau se laisse convaincre par des « preuves » parfois très discutables.

1. L’effet Benjamin Franklin : Pourquoi on aime quelqu’un plus après lui avoir rendu service

Qu’est-ce que c’est ?

Cet effet, découvert et expliqué par Benjamin Franklin, nous pousse à apprécier davantage une personne après lui avoir rendu service. Ce paradoxe s’explique par un mécanisme psychologique : notre cerveau justifie nos actions en concluant que nous devons aimer cette personne, sinon pourquoi l’aurions-nous aidée ?

Illustration du quotidien :

Vous demandez à un collègue de vous aider avec un rapport complexe. Non seulement il accepte, mais il devient plus chaleureux et engage davantage la conversation par la suite.

Moralité :

L’effet Benjamin Franklin montre que demander un coup de main pourrait être une excellente façon de créer des liens durables.

Question pour vous :

Avez-vous déjà remarqué qu’un service rendu renforçait une relation ?

Ma réponse :

Je me suis souvent appuyée sur ce biais sans même m’en rendre compte, surtout dans ma vie professionnelle. En demandant des conseils ou des explications à des collègues, j’ai fini par développer des relations solides et durables. Comme quoi, comprendre le mécanisme peut aussi aider à l’utiliser consciemment !

2. Le biais pro-innovation : Pourquoi on pense que la technologie a toujours raison

Qu’est-ce que c’est ?

Ce biais nous pousse à croire que tout ce qui vient de la technologie est nécessairement plus fiable que notre propre jugement. C’est l’idée du « mon GPS a toujours raison », même quand il nous fait emprunter un chemin improbable.

Illustration du quotidien :

Vous suivez aveuglément votre GPS, même lorsqu’il vous guide dans une rue sans issue ou un champ boueux.

Biais cognitif Biais Pro-innovation

Moralité :

Le biais pro-innovation nous rappelle que la nouveauté n’est pas toujours synonyme de vérité. Parfois, faire confiance à son bon sens reste la meilleure option.

Question pour vous :

 Vous est-il déjà arrivé de regretter une décision prise sous l’influence d’une technologie ?

Ma réponse :

Mon GPS m’a déjà fait traverser des routes de campagne improbables, de plus en plus étroites, pour finalement m’arrêter devant une clôture. Depuis, j’ai appris à remettre ses instructions en question.

3. L’effet Lady Macbeth : Le besoin de « se purifier » après une mauvaise action

Biais cognitif L'effet Lady Macbeth

Qu’est-ce que c’est ?

Cet effet, inspiré du célèbre personnage de Shakespeare, traduit notre besoin de « nous purifier » après une action moralement douteuse. Cela peut se manifester par des gestes symboliques, comme adopter un comportement « vert » après avoir eu un comportement contraire.

Illustration du quotidien :

Après avoir craqué pour un énorme burger avec supplément frites, vous vous lancez dans une cure détox au jus vert.

Moralité :

L’effet Lady Macbeth nous montre que ces rituels sont plus psychologiques qu’efficaces. Ils allègent notre conscience, mais ne changent pas forcément les faits.

Question pour vous :

Quel rituel « purificateur » avez-vous adopté pour alléger votre conscience ?

Ma réponse :

J’ai acheté des couverts en bambou après un vol long courrier vers une destination lointaine. Comme si cette action anodine pouvait compenser mon empreinte carbone…

4. L’effet Eaton-Rosen : Pourquoi la rime semble être une preuve

Qu’est-ce que c’est ?

Cet effet nous pousse à considérer une phrase qui rime comme plus convaincante, simplement parce qu’elle est agréable à entendre. La musicalité des mots prend alors le pas sur leur validité.

Biais Cognitif _ Biais de la rime Eaton-Rosen

Illustration du quotidien :

Avant une randonnée sous un ciel menaçant, vous vous dites : « La pluie du matin n’arrête pas le pèlerin. » Convaincu(e) par la rime, vous partez sans veste imperméable et finissez trempé(e) par une averse.

Moralité :

L’effet Eaton-Rosen nous rappelle que l’harmonie des mots ne garantit pas leur vérité.

Question pour vous :

Quelle maxime ou slogan vous a récemment convaincu, simplement parce qu’il sonnait bien ?

Ma réponse :

Une fois, j’ai insisté pour organiser un pique-nique malgré un ciel menaçant, en me répétant « après la pluie, le beau temps ». Résultat : la pluie n’a pas cessé, et le pique-nique s’est transformé en goûter dans la voiture.

Conclusion : Ces biais, preuves de notre soif d’explications

Les biais cognitifs qui nous font croire n’importe quoi ne sont pas que des curiosités mentales ; ils révèlent à quel point nous sommes programmés pour chercher des raccourcis dans nos décisions et des explications qui font sens. Que ce soit en renforçant nos relations grâce à l’effet Benjamin Franklin, en surévaluant les gadgets technologiques ou en nous rachetant avec des rituels symboliques, ces biais dictent bien souvent nos comportements sans que nous en ayons conscience.

Mais peut-on vraiment leur en vouloir ? Ils sont le reflet de notre besoin universel de comprendre, de nous adapter et, parfois, de justifier l’injustifiable. Prendre conscience de ces mécanismes, c’est déjà un premier pas pour retrouver un peu de recul, éviter de tomber dans certains pièges, et, pourquoi pas, en rire. Car au fond, qui n’a jamais suivi une idée absurde juste parce qu’elle « sonnait bien » ?

Et maintenant que vous êtes armé de ces clés pour débusquer les biais dans votre quotidien, prenez un instant pour observer vos propres habitudes et décisions. Quels biais influencent votre perception ? Quels mécanismes vous ont le plus surpris dans cet article ? La prise de conscience est le début de la liberté mentale. Partagez vos anecdotes en commentaire !

En savoir plus :

Le biais d’hypothèse du monde juste

Retrouvez l’épisode 8 du podcast Les Biais Dans Le Plat sur Spotify, Amazon Prime, Deezer.

Bienvenue dans Les Biais Dans Le Plat, le podcast qui vous aide à décoder les biais cachés qui influencent notre perception, nos choix et nos interactions. 

Aujourd’hui, dans Les Biais Dans Le Plat, on plonge dans ce biais qui nous pousse  à voir le monde sous un prisme simpliste et… souvent erroné : le biais d’hypothèse du monde juste. Préparez-vous à découvrir comment cette illusion de justice façonne notre vision du monde.
Qu’est-ce que le biais d’hypothèse du monde juste ?
Le biais d’hypothèse du monde juste repose sur l’idée que nous vivons dans un monde où chacun reçoit ce qu’il mérite. En d’autres termes : « Les gens bien réussissent, et les mauvaises actions finissent toujours par se retourner contre leurs auteurs. »
C’est une vision réconfortante, mais malheureusement, la réalité est bien plus complexe.

Pourquoi ce biais existe-t-il ?

  1. Un besoin de contrôle :
    Nous voulons croire que le monde est prévisible et maîtrisable. Adopter l’idée d’une justice universelle nous aide à gérer notre peur de l’inconnu.
  2. Réduction de la dissonance cognitive :
    En attribuant la responsabilité aux victimes ou aux perdants, nous évitons de 

Les dangers du biais d’hypothèse du monde juste

  1. Un manque d’empathie :
    Ce biais nous pousse à minimiser la souffrance des autres, en pensant qu’ils l’ont méritée.
  2. Des jugements injustes :
    Nous attribuons les échecs aux individus eux-mêmes, plutôt qu’aux contextes ou systèmes dans lesquels ils évoluent.
  3. Un frein à la solidarité :
    Si nous croyons que chacun a ce qu’il mérite, pourquoi aiderions-nous ceux qui traversent des difficultés ?

Comment surmonter ce biais ?

  1. Reconnaître ses propres jugements :
    La prochaine fois que vous pensez : « Il/elle l’a bien cherché, » demandez-vous quels facteurs extérieurs pourraient expliquer la situation.
  2. Cultiver l’empathie :
    Essayez de vous mettre à la place des autres et imaginez ce qu’ils ont pu traverser. 
  3. Élargir votre perspective :
    Informez-vous sur les inégalités et les systèmes qui influencent nos vies. Vous réaliserez que beaucoup de situations échappent au contrôle individuel.

Conclusion : Surmonter le biais d’hypothèse du monde juste et une invitation à voir au-delà de la simplicité

Le biais d’hypothèse du monde juste nous donne une illusion de contrôle et de sécurité, mais il peut aussi nous rendre aveugles à la complexité de la réalité. En le reconnaissant, nous pouvons devenir plus justes dans nos jugements et plus solidaires dans nos actions.

Et vous ?
Avez-vous déjà été victime ou témoin de ce biais dans votre vie quotidienne ? 

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