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Échapper au biais de comparaison sociale : oser être soi

Échapper au biais de comparaison sociale : oser être soi

S’ancrer dans sa propre réalité plutôt que de se perdre dans les attentes extérieures et échapper au biais de comparaison sociale.   

échapper au biais de comparaison sociale

Introduction : Quand la comparaison façonne notre identité

Comment échapper au biais de comparaison sociale ? Dès l’enfance, nous sommes plongés dans un monde où tout semble être une question de comparaison. Qui court le plus vite ? A les meilleures notes ? Est le plus sociable ? Je l’ai vécu dans ma propre famille, partagée entre deux modèles opposés de réussite : un père incarnant le succès professionnel, une mère symbolisant l’accomplissement personnel et familial. Et puis, il y avait ma sœur. Elle semblait posséder tout ce que je n’avais pas : l’aisance sociale, la reconnaissance, les résultats académiques exemplaires. Moi, j’étais la timide, la solitaire, celle que l’on remarque à peine.

Longtemps, je me suis demandée où était ma place. Quelle identité pouvais-je me forger face à ces standards si différents ? Mes premiers succès, je les ai connus dans le monde professionnel. Comme une renaissance, je suis devenue extravertie, autonome, efficace. Mais en y regardant de plus près, cette transformation était aussi une réaction à ce besoin constant de me mesurer aux autres, de prouver que j’étais à la hauteur.

Ce n’est que récemment que j’ai mis des mots sur ce phénomène : la comparaison sociale. Un biais insidieux qui nous pousse à jauger notre valeur à travers le prisme des autres. Mais comment s’en libérer ? Comment ancrer son identité dans sa propre réalité plutôt que dans le regard extérieur ?

Partie 1 : Le piège du biais de comparaison sociale

1. Comprendre le biais de comparaison sociale

Le biais de comparaison sociale est un mécanisme cognitif qui nous pousse à nous évaluer en fonction des autres. Il repose sur une logique simple : en observant les succès et échecs de notre entourage, nous tentons de déterminer où nous nous situons sur l’échelle de la réussite.

Ce biais n’est pas nécessairement néfaste. Il peut nous motiver à progresser, à apprendre de ceux qui nous inspirent. Mais lorsqu’il devient omniprésent, il peut engendrer des sentiments d’insatisfaction chronique, d’anxiété et de dévalorisation.

D’autant plus que la comparaison sociale est souvent biaisée : nous avons tendance à ne comparer que les aspects les plus visibles et valorisants des autres à nos propres faiblesses. Nous voyons les réussites des autres sans percevoir leurs doutes, leurs peurs, leurs échecs. Les réseaux sociaux amplifient ce phénomène : nous scrollons des vies parfaitement mises en scène, oubliant que ce ne sont que des instantanés soigneusement choisis.

2. Les racines du biais de comparaison sociale

  • L’influence culturelle et sociétale Dès notre plus jeune âge, nous sommes conditionnés à nous comparer. L’école valorise les classements, la publicité vend des standards de beauté et de succès inatteignables, et les réseaux sociaux transforment nos vies en vitrines où chacun doit briller. Dans une société qui glorifie la performance, ne pas se sentir à la hauteur devient une norme.
  • Le rôle de l’éducation et de la famille La manière dont nous avons été élevés influe grandement sur notre tendance à nous comparer. Dans certaines familles, la compétition est implicite : « Regarde ton frère, il a eu 18 en maths ! » ou « Pourquoi tu ne peux pas être aussi disciplinée que ta cousine ? » Ce type de réflexions, souvent involontaires, imprime en nous l’idée que notre valeur est indexée sur la performance des autres.
  • L’impact des biais cognitifs Le biais de confirmation joue également un rôle clé : nous retenons surtout les comparaisons qui nous défavorisent. Si nous doutons de nous-mêmes, nous verrons toujours quelqu’un de plus compétent, plus beau, plus réussi, et nous en ferons une preuve de notre propre insuffisance.

3. Échapper au biais de comparaison sociale : un recentrage nécessaire

Nous avons vu comment la comparaison sociale s’immisce dans nos vies et brouille notre perception de nous-mêmes. Mais alors, comment en sortir ? La clé réside dans un recentrage sur soi : redéfinir nos critères de succès, reconnaître nos propres victoires et apprendre à mesurer notre valeur sur nos propres bases plutôt que celles dictées par l’extérieur.

biais de comparaison sociale

Partie 2 : S’ancrer dans sa propre réalité

1. Se focaliser sur ses réalisations

Pour vraiment échapper au biais de comparaison sociale, il faut prendre les choses en main ! Plutôt que de se concentrer sur nos erreurs et imperfections, il est essentiel de se rappeler nos succès et accomplissements. Cette pratique renforce la confiance en soi et permet de reconnaître notre valeur. Comme le suggère l’article 5 astuces et 1 bonus pour combattre le syndrome de l’imposteur, il est recommandé de :

  • Lister ses réalisations : Noter ses succès, en détaillant le contexte, les missions, les enjeux, les actions menées et les résultats obtenus.
  • Prendre du recul sur son évolution : Se replonger dans ses anciens projets et comparer son niveau d’avant et maintenant permet de constater sa progression.
  • Créer un dossier de réussites : Garder une trace de ses succès sous forme d’un carnet, d’une note sur son téléphone ou d’un fichier aide à y revenir lors des moments de doute.

« Mais mes succès ne sont pas si impressionnants »

Je pourrais me dire que mes réussites ne valent pas la peine d’être notées, qu’elles sont insignifiantes par rapport à celles des autres. Pourtant, chaque accomplissement, même petit, contribue à mon évolution. M’en souvenir me permet de mesurer mon chemin parcouru.

2. Reconnaître et célébrer ses victoires

Il est courant de minimiser ses succès ou de ne pas les reconnaître pleinement. Apprendre à célébrer chaque victoire, qu’elle soit grande ou petite, est essentiel pour maintenir une perception positive de soi. Dans l’article Pourquoi est-il si difficile de reconnaître ses victoires ?, il est souligné que :

  • Identifier les biais cognitifs : Reconnaître que des biais tels que l’adaptation hédonique ou la comparaison sociale peuvent nous empêcher de savourer nos réussites.
  • S’autoriser à ressentir de la fierté : Plutôt que de considérer une réussite comme normale, s’accorder un moment pour l’apprécier pleinement.
  • Partager ses victoires : Exprimer ses succès à son entourage ou les écrire noir sur blanc permet de mieux les intégrer.

« J’ai peur de paraître prétentieux(se) en célébrant mes victoires »

Se réjouir de ses succès n’a rien d’arrogant. Au contraire, reconnaître ses efforts et progrès permet d’entretenir une motivation saine. Il ne s’agit pas de se vanter, mais simplement de se donner le crédit mérité.

3. Adopter une mentalité de croissance

La psychologue Carol Dweck a introduit le concept de « mentalité de croissance », selon lequel les capacités et les talents peuvent être développés grâce à l’effort, la persévérance et l’apprentissage. Adopter cette perspective permet de voir les défis comme des opportunités de croissance plutôt que comme des menaces. Dans son ouvrage Mindset: The New Psychology of Success, Dweck explique comment cette approche favorise la résilience et l’accomplissement personnel.

En intégrant ces pratiques dans votre quotidien, vous renforcerez votre ancrage dans votre propre réalité, réduisant ainsi l’impact des attentes extérieures et des comparaisons sociales. Vous serez ainsi pleinement en capacité d’échapper au biais de comparaison sociale. 

Syndrome de l'imposteur - miroir déformant

Partie 3 : Se libérer des attentes extérieures

1. Identifier et déconstruire les attentes imposées

Les normes sociales, les injonctions familiales, les standards professionnels… Nous sommes en permanence soumis à des attentes extérieures qui façonnent nos choix et peuvent nous détourner de ce qui nous correspond vraiment.

  • Prendre conscience des influences extérieures : Identifier les sources des pressions que nous ressentons est un premier pas vers l’émancipation. Comme l’explique Mona Chollet dans Résister à la culpabilisation, nous internalisons souvent des standards irréalistes qui nous empêchent de nous épanouir pleinement.
  • Faire la distinction entre contraintes et désirs réels : Est-ce que je poursuis cette carrière pour moi, ou parce que c’est ce qu’on attend de moi ? Est-ce que je cherche cette reconnaissance sociale par choix ou par habitude ?

2. Redéfinir le succès selon ses propres termes

  • Construire une vision personnelle du succès : Dans Les Sept Habitudes des Gens Efficaces, Stephen Covey insiste sur l’importance de définir des objectifs alignés avec nos valeurs profondes, plutôt que de suivre des critères imposés par la société.
  • Sortir du schéma du « toujours plus » : Un bon salaire, une promotion, un mode de vie envié par les autres… Ces critères peuvent sembler synonymes de succès, mais le véritable accomplissement vient de l’adéquation entre nos aspirations profondes et nos actions.

3. Cultiver l’authenticité et l’estime de soi

  • Développer une identité fondée sur ses valeurs : Plutôt que de chercher à correspondre aux attentes, s’affirmer à travers ce qui nous tient à cœur et ce qui nous rend unique.
  • Carl Rogers et l’acceptation de soi : Le psychologue humaniste défend l’idée qu’une vie épanouie repose sur l’authenticité et la capacité à s’accepter pleinement.
  • S’entourer des bonnes personnes : Évoluer dans un environnement bienveillant et respectueux de notre singularité favorise un développement personnel harmonieux.

En appliquant ces principes, nous nous libérons des contraintes extérieures et nous nous autorisons à être pleinement nous-mêmes, en accord avec nos valeurs et nos aspirations profondes. Nous nous donnons pleinement les moyens d’échapper au biais de comparaison sociale. 

Conclusion : S’autoriser à exister pleinement

Sortir du piège de la comparaison sociale ne signifie pas ignorer totalement ce qui nous entoure, mais apprendre à ne plus en faire un baromètre de notre propre valeur. À force de se mesurer aux autres, on oublie que notre parcours est unique et que nos succès, aussi modestes soient-ils, méritent d’être reconnus.

S’ancrer dans sa propre réalité, c’est accepter que notre chemin ne ressemble à aucun autre, redéfinir nos critères de réussite et oser être pleinement soi-même. Ce n’est pas un processus instantané, mais une posture à cultiver jour après jour, en prenant conscience des influences extérieures, en célébrant nos victoires et en nous entourant des bonnes personnes.

Et si, à la place de nous demander « Suis-je à la hauteur ? », nous nous demandions plutôt : « Est-ce que ce que je fais me ressemble vraiment ? »

Et vous, quelles actions mettez-vous en place pour vous échapper au biais de  comparaison sociale ? Partagez votre expérience en commentaire !

Femmes et managers, stop au perfectionnisme paralysant

Femmes et managers, stop au perfectionnisme paralysant

Femmes et managers_stop au perfectionnisme

Lever le biais d’auto-critique pour passer à l’action

Le perfectionnisme passe pour une qualité. Mais, lorsqu’il devient un frein à l’action, il se transforme en véritable piège. Femmes managers vous devez dire stop au perfectionnisme. Ne restez pas paralysées par des exigences excessives envers vous-mêmes, alimentées par des biais d’auto-critique et des croyances limitantes. Résultat ? Elles hésitent, doutent et s’épuisent au lieu d’agir avec confiance.

Voici 5 objections que les femmes managers s’imposent trop souvent… et comment y répondre efficacement !

1. « Je ne suis pas encore prête, je dois être 100% compétente avant de me lancer »

➡️ Le biais déclencheur : Le perfectionnisme et le syndrome de l’imposteur.
Les femmes ont tendance à sous-estimer leurs compétences et à attendre d’avoir une maîtrise totale avant d’agir. Contrairement aux hommes qui eux postulent à un poste avec seulement 60 % des compétences requises. Les stéréotypes de genre qui valorisent prudence et rigueur féminines renforce ce biais. Il rendent l’audace impossible.

Passez en mode apprentissage : Personne ne maîtrise tout dès le départ. Lancez-vous et ajustez en cours de route.
Appliquez la règle des 70 % : Si vous avez 70 % des compétences requises, c’est suffisant pour commencer et progresser en action.
Rappelez-vous que les hommes postulent avec 60 % des compétences : Pourquoi pas vous ?

2. « Je vais échouer, et tout le monde s’en souviendra »

➡️ Le biais déclencheur : Le biais de négativité et la peur du regard des autres
Nous avons tendance à donner plus de poids aux échecs qu’aux réussites. À croire que les autres feront de même. La culture du jugement amplifie ce phénomène. Elle pèse souvent plus lourd sur les femmes. Elles sont soumises à des attentes de perfection plus strictes.

Transformez vos erreurs en apprentissages : Chaque échec est une occasion d’apprendre et de progresser.
Relativisez l’impact : Dans 6 mois, cet échec aura-t-il encore de l’importance ? Probablement pas.
Inspirez-vous des parcours résilients : Oprah Winfrey, J.K. Rowling, Sheryl Sandberg… toutes ont surmonté des échecs avant de réussir.

3. « Si je demande de l’aide, on va penser que je ne suis pas à la hauteur »

➡️ Le biais déclencheur : Le biais de conformité et l’injonction à la perfection.
Les femmes managers peuvent hésiter à demander de l’aide. Elles craignent d’être perçues comme incompétentes. Or, la croyance qu’un leader doit tout maîtriser seul est un mythe. Les hommes osent davantage s’appuyer sur leur réseau et demander des conseils. Tandis que les femmes managers peuvent avoir du mal à dire stop au perfectionnisme. Elles ont l’impression qu’elles doivent prouver leur valeur par elles-mêmes.

Voyez la demande d’aide comme une force : Les meilleurs leaders savent s’entourer et s’appuyer sur les autres.
Inversez la perspective : Si une collègue vous demandait de l’aide, la jugeriez-vous incompétente ? Non, alors appliquez ce raisonnement à vous-même.
Trouvez un mentor ou un réseau de soutien : S’entourer, c’est progresser plus vite et éviter l’isolement.

4. « Je dois tout gérer moi-même, sinon ça va mal tourner »

➡️ Le biais déclencheur : Le rôle de « protectrice » et la charge mentale.
Les femmes sont souvent socialisées dès l’enfance à prendre soin des autres et à gérer simultanément plusieurs responsabilités. Ce conditionnement se traduit en entreprise par une charge mentale accrue. Elles développent un sentiment d’obligation à tout gérer pour éviter que les choses ne s’effondrent.

Apprenez à faire confiance : Vous n’êtes pas seule, et votre équipe est capable de prendre des initiatives.
Déléguez de manière stratégique : Choisissez les tâches à fort impact. Laissez les autres gérer les responsabilités dont ils sont capable.
Ne confondez pas responsabilité et sur-engagement : Votre rôle est d’accompagner, pas de tout porter sur vos épaules.

5. « Mes réussites ne sont pas si impressionnantes, je ne mérite pas cette reconnaissance »

➡️ Le biais déclencheur : Le biais d’auto-sabotage et la comparaison sociale.
Les femmes managers ont tendance à

minimiser leurs succès en les comparant aux accomplissements des autres. Elles attribuent leurs réussites à des facteurs externes (chance, circonstances favorables) plutôt qu’à leurs compétences et leurs efforts.

Notez vos accomplissements : Gardez une trace de vos succès, même les plus petits, pour prendre conscience de votre progression.
Accordez-vous du crédit : Prenez le temps de reconnaître et d’apprécier vos réussites sans les minimiser.
Focalisez-vous sur votre progression : Mesurez vos avancées par rapport à votre propre parcours, plutôt que de vous comparer aux autres.

🚀 Conclusion : Osez agir, même imparfaitement ! Femmes et managers vous devez dire stop au perfectionnisme. Chaque fois que le doute s’installe, revenez à cette checklist et choisissez l’action plutôt que l’auto-critique. Vous n’avez pas besoin d’être parfaite pour être une excellente manager. Vous avez déjà tout ce qu’il faut pour avancer et réussir !

📚 Pour aller plus loin :

Managers débordés : Les clés du lâcher prise en management

Managers débordés : Les clés du lâcher prise en management

lâcher prise en management

Retrouvez cet article dans mon podcast : Épisode 19 sur Spotify, Amazon Prime, Deezer.

Introduction : Le mythe du manager infaillible

« Si je ne le fais pas, personne ne le fera. » « Je suis responsable du bon fonctionnement de mon équipe, alors je dois tout vérifier. » « Lâcher prise ? Facile à dire, mais si quelque chose tourne mal, ce sera sur moi. »

Ces pensées, de nombreux managers les connaissent. Porté(e) par la volonté de bien faire, par l’envie d’assurer la performance de son équipe et de répondre aux attentes de l’entreprise, on en vient à tout prendre en charge. Trop. Jusqu’à l’épuisement. Cette sur-responsabilité, souvent vue comme une preuve de professionnalisme et d’engagement, finit par se retourner contre soi et contre l’équipe.

Mais pourquoi avons-nous tant de mal à lâcher prise en management ? Quelles croyances et quels biais nous enferment dans ce rôle du « manager super-héros » ? Et surtout, comment retrouver un équilibre entre engagement et sérénité, sans culpabiliser ?

Cet article explore :

  • Les biais cognitifs qui alimentent la sur-responsabilité et minent la confiance,
  • Les limites du « tout porter » et l’impact sur soi et son équipe,
  • Des stratégies concrètes pour redéfinir son rôle, déléguer intelligemment et lâcher prise sans culpabiliser.

Car un bon manager n’est pas celui qui fait tout, mais celui qui sait mobiliser les bonnes ressources au bon moment.

1. Comprendre la sur-responsabilité : Pourquoi avons-nous du mal à lâcher prise en management ?

1.1. Les biais cognitifs qui entretiennent la sur-responsabilité

Nos décisions et nos comportements sont largement influencés par des biais cognitifs, des raccourcis mentaux qui, bien que parfois utiles, peuvent aussi nous enfermer dans des schémas inefficaces. En matière de management, certains biais entretiennent un sentiment de sur-responsabilité, empêchant de lâcher prise et de faire confiance à son équipe.

1.1.1. Le syndrome de l’imposteur : « Si je délègue, on verra que je ne suis pas à la hauteur »

Ce biais touche de nombreux managers, qui doutent de leur propre légitimité malgré leurs compétences et leurs réussites. Plus ils gravissent les échelons, plus ils ressentent le besoin de prouver leur valeur en s’investissant excessivement. Résultat : ils hésitent à déléguer, par peur d’être perçus comme incompétents ou inutiles.

1.1.2. Le biais égocentrique : « Si ça marche, c’est grâce à moi »

Nous avons naturellement tendance à attribuer les succès à nos propres actions et à minimiser l’impact des autres. Un manager surchargé peut penser que la réussite d’un projet repose uniquement sur ses épaules, ce qui l’empêche de faire confiance à son équipe et de répartir la charge de travail.

1.1.3. Le biais d’autorité : « Un vrai leader doit toujours tout maîtriser »

L’influence des modèles de leadership traditionnels peut enfermer les managers dans une vision rigide du rôle de leader. Si leurs référents ou mentors valorisaient le contrôle absolu et l’implication totale, ils auront du mal à concevoir un management plus collaboratif et à accepter l’idée de lâcher prise.

1.1.4. Le biais de confirmation : « Chaque erreur des autres prouve que je dois tout gérer moi-même »

Lorsque l’on croit que les autres ne sont pas capables de bien faire sans notre intervention, on finit par ne voir que les erreurs qui confirment cette croyance. Ce biais pousse les managers à reprendre systématiquement la main sur les projets, renforçant ainsi leur propre surcharge de travail et limitant le développement de leurs collaborateurs.

Comprendre ces biais est une première étape essentielle pour sortir du piège de la sur-responsabilité. L’étape suivante consiste à analyser les conséquences concrètes de cette surcharge, tant pour le manager que pour son équipe. Pour aller plus loin sur cette réflexion, découvrez l’article Le leadership présent : une méthode simple pour les managers qui explore comment nos biais influencent notre posture de leader et comment adopter une approche plus équilibrée.

1.2. L’impact de la sur-responsabilité sur le manager et son équipe

Prendre trop de responsabilités ne nuit pas seulement au manager, mais impacte également toute l’équipe et l’environnement de travail. Cette charge excessive entraîne plusieurs conséquences négatives :

1.2.1. L’épuisement mental et physique du manager

  • Stress chronique et fatigue accumulée : Selon une étude de l’APEC (2022), 65 % des managers estiment avoir une charge de travail insurmontable, et 62 % ressentent une forme d’épuisement professionnel.
  • Difficulté à prendre du recul : Le stress chronique altère la capacité à penser stratégiquement et à prendre des décisions éclairées.
  • Moins de temps pour des tâches stratégiques et créatives : Les tâches opérationnelles prennent le dessus sur la réflexion à long terme, réduisant l’innovation managériale.

1.2.2. Une équipe sous-exploitée et dépendante

  • Diminution de l’autonomie et de l’initiative : Un management trop centralisé entraîne une démotivation et une baisse de la collaboration.
  • Frein au développement des compétences : Les collaborateurs ayant peu d’opportunités de prise de décision stagnent professionnellement.
  • Risque d’infantilisation : Une surcharge du manager empêche les équipes de gagner en autonomie, renforçant une dépendance à l’encadrement.

1.2.3. Une dynamique de travail déséquilibrée

  • Climat de tension et surcharge des validations : Une centralisation excessive des décisions crée des frictions internes et réduit la fluidité des processus.
  • Démotivation progressive : Un manque d’autonomie et de confiance impacte la satisfaction et la rétention des employés.

Prendre conscience de ces impacts est essentiel pour enclencher un changement de posture. Un management équilibré ne signifie pas un désengagement, mais un meilleur partage des responsabilités afin d’assurer un fonctionnement plus sain et durable pour tous.

lâcher prise en management_délégation

2. Reprendre le contrôle sans tout porter

2.1. Redéfinir son rôle : manager ne signifie pas tout faire soi-même

L’une des principales croyances qui enferment les managers dans la sur-responsabilité est l’idée que leur valeur repose sur leur capacité à tout gérer eux-mêmes. Or, un bon manager ne se mesure pas à la quantité de tâches qu’il exécute, mais à l’impact qu’il génère en mobilisant les ressources adéquates.

2.1.1. Accepter que déléguer, ce n’est pas perdre son utilité

Beaucoup de managers perçoivent la délégation comme une perte de contrôle ou une preuve d’incompétence. Pourtant, les leaders les plus performants sont ceux qui savent s’appuyer sur leur équipe pour atteindre des objectifs ambitieux. Un manager efficace ne doit pas être un exécutant omniprésent, mais un chef d’orchestre qui harmonise les efforts de chacun.

2.1.2. Faire le deuil du manager omniscient

Aucun leader ne peut tout savoir ni tout maîtriser. Les organisations évoluent, les expertises se diversifient et les compétences techniques se renouvellent constamment. Accepter que son rôle est avant tout d’accompagner et d’orienter plutôt que de tout contrôler permet de mieux répartir les responsabilités et d’éviter l’épuisement.

2.1.3. Se recentrer sur ses missions essentielles

Plutôt que d’être accaparé par l’opérationnel, un manager doit définir les tâches à forte valeur ajoutée qui relèvent réellement de son rôle :

  • Fixer une vision et des objectifs clairs, plutôt que de se perdre dans les détails quotidiens.
  • Créer un environnement propice à l’autonomie et à la performance, en donnant aux collaborateurs les moyens de réussir par eux-mêmes.
  • Prendre du recul pour anticiper et innover, au lieu d’être constamment absorbé par l’urgence.

Se redéfinir en tant que facilitateur plutôt qu’exécutant permet non seulement de réduire la charge mentale, mais aussi de renforcer l’efficacité et la motivation de l’équipe.

En ancrant cette approche, le manager transmet à son équipe une vision plus réaliste et actionnable du travail collectif, tout en favorisant l’engagement et l’efficacité opérationnelle.

2.2. Identifier ce qui dépend vraiment de soi

Une fois le rôle du manager clarifié, il devient essentiel d’identifier ce qui relève réellement de son champ d’action. Se focaliser sur ce que l’on peut influencer permet d’optimiser son efficacité sans s’épuiser inutilement.

2.2.1. Appliquer la matrice d’Eisenhower au management

La matrice d’Eisenhower, utilisée pour prioriser les tâches, peut être adaptée à la gestion d’équipe :

  • Ce qui dépend de moi : Vision, décisions stratégiques, accompagnement des équipes.
  • Ce que je peux influencer : Développement des compétences, amélioration des processus, dynamique d’équipe.
  • Ce que je dois lâcher : Perfectionnisme, reconnaissance externe, validation de chaque détail opérationnel.
Matrice D'einsehower

En répartissant ainsi ses responsabilités, le manager concentre son énergie sur ce qui a un réel impact.

2.2.2. Se détacher des facteurs incontrôlables

Nombre de sources de stress proviennent d’éléments hors de notre contrôle (décisions de la direction, réactions des clients, changements de marché). Apprendre à accepter ces variables et à se concentrer sur des actions concrètes permet de réduire la surcharge mentale et d’adopter une posture plus sereine.

2.2.3. Définir les objectifs de l’équipe selon son propre cercle d’influence

Cercle d'influence, cercle de préoccupation de Steven COVEY
Cercle d’influence, cercle de préoccupation de Steven COVEY

Un manager qui comprend qu’il ne peut agir efficacement que sur son cercle d’influence doit appliquer le même principe à son équipe. En clarifiant ce qui est réellement sous leur contrôle, il évite une dispersion d’énergie sur des facteurs externes et encourage une approche plus pragmatique.

  • Cartographier les zones d’influence de l’équipe : Identifier ce que l’équipe peut directement décider, ce qu’elle peut influencer et ce qui échappe totalement à son contrôle.
  • Adapter les objectifs en conséquence : Fixer des objectifs atteignables en fonction des ressources et des marges de manœuvre réelles.
  • Responsabiliser chaque membre : Clarifier les rôles et donner à chacun une autonomie cohérente avec son périmètre d’action.
  • Favoriser une posture proactive : Encourager l’équipe à se concentrer sur ce qu’elle peut réellement améliorer plutôt que de subir les contraintes extérieures.

En savoir plus, Femmes et Managers : 3 clés pour sortir de la spirale du jugement

3. Passer à l’action : Lâcher prise en management intelligemment

Comprendre l’origine de la sur-responsabilité et identifier ce qui relève réellement du rôle du manager ne suffisent pas. La dernière étape est d’adopter des actions concrètes pour un lâcher prise en management efficace et durable, sans culpabiliser.

3.1. Apprendre à déléguer avec confiance

Déléguer ne signifie pas abandonner, mais redistribuer la charge de manière efficace pour libérer du temps et de l’énergie sur ce qui compte réellement.

  • Identifier les tâches déléguables : Toutes les responsabilités ne nécessitent pas l’intervention directe du manager. Certaines tâches opérationnelles ou répétitives peuvent être confiées aux membres de l’équipe.
  • Clarifier les attentes : Une délégation réussie repose sur des consignes précises et des objectifs clairs. Définir le niveau d’autonomie attendu et fournir les ressources nécessaires est essentiel.
  • Faire confiance et accepter l’imperfection : Déléguer implique de laisser place à des approches différentes. Accepter que les collaborateurs puissent faire différemment – et parfois moins bien au départ – permet de les responsabiliser et de favoriser leur montée en compétences.

3.2. Modifier son rapport à la performance et au contrôle

Un bon manager n’est pas celui qui contrôle chaque détail, mais celui qui permet à son équipe de fonctionner de manière autonome et performante.

  • Passer du contrôle au suivi : Remplacer la micro-gestion par des points d’étape réguliers où l’équipe partage ses avancées et ses besoins.
  • Valoriser les progrès, pas seulement les résultats : Encourager les initiatives et reconnaître les efforts aide à instaurer une dynamique de responsabilisation.
  • Accepter l’échec comme un levier d’apprentissage : Un management bienveillant permet aux collaborateurs d’expérimenter, d’apprendre et de s’améliorer sans crainte excessive des erreurs.

3.3. Instaurer des routines de lâcher-prise en management

Lâcher prise en management ne se fait pas du jour au lendemain. Mettre en place des habitudes qui favorisent cette transition permet d’éviter de retomber dans le piège de la sur-responsabilité.

  • Pratiquer la revue hebdomadaire des responsabilités : Analyser chaque semaine ce qui relève réellement du rôle du manager et ce qui pourrait être confié à l’équipe.
  • Se ménager des temps de recul : Intégrer des plages horaires sans réunion ni sollicitation immédiate pour réfléchir, planifier et prendre de la hauteur.
  • Encourager une culture de l’autonomie : Créer un environnement où chaque membre se sent légitime pour prendre des initiatives et résoudre des problèmes sans validation systématique.

Conclusion : Manager, vivez mieux en adoptant un lâcher prise en management efficace.

Enfin, au-delà des actions concrètes, lâcher prise nécessite une évolution profonde de la posture managériale :

  • Prendre conscience que l’on ne peut pas tout maîtriser : Accepter l’incertitude et se concentrer sur l’essentiel.
  • S’autoriser à ne pas être parfait : Le manager n’a pas à tout savoir ni à tout gérer, et reconnaître ses propres limites est une force.
  • S’entourer de soutiens et de mentors : Partager ses défis avec d’autres managers ou bénéficier de conseils externes aide à relativiser et à progresser.

Lâcher prise en management, ce n’est pas se désengager, mais réapprendre à manager autrement. C’est créer un cadre dans lequel l’équipe fonctionne avec plus d’autonomie, tout en conservant un équilibre entre performance et bien-être.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l’article Passer à l’action sans procrastiner : le guide ultime, qui propose des outils concrets pour agir plus efficacement tout en réduisant la charge mentale.

Autres sources :

  1. APEC (2022). Santé mentale des managers. verbateam-services.fr
  2. Crestcom (2024). Stress au travail et leadership. crestcom.com
  3. Talkspirit. Performance et management. talkspirit.com
  4. Devop.pro. Impact des styles de management. devop.pro
  5. CrossKnowledge. Culture de responsabilisation. crossknowledge.com
  6. The Times. Stress et motivation en entreprise. thetimes.co.uk

Pourquoi est-il si difficile de reconnaître ses victoires ?

Pourquoi est-il si difficile de reconnaître ses victoires ?

Spéciale dédicace – à Gabriel et à toutes celles et ceux qui ne comprennent pas pourquoi elles se sentent si différent(e)s 🥰

Biais cognitifs_reconnaître ses victoires

Reconnaître ses victoires : un défi intérieur

Pourquoi est-il si difficile de reconnaître et célébrer ses victoires au quotidien ? Vous l’avez déjà ressenti, ce moment où vous atteignez un objectif, mais au lieu d’être submergé par la joie, une petite voix intérieure vous murmure : « Et après ? » ou « Ce n’est pas assez ». Cette incapacité à savourer nos succès dans la durée porte un nom : l’adaptation hédonique. Ajoutez-y la comparaison sociale, et vous obtenez un cocktail parfait pour ne jamais se sentir à la hauteur.

Nous vivons dans une société où le « toujours plus » est une norme implicite. Or, si nous ne nous arrêtons jamais pour reconnaître nos victoires, grandes ou petites, nous nous condamnons à une insatisfaction chronique.

1. Apprendre à reconnaître ses victoires et célébrer le « maintenant » 

1.1. Pourquoi nos biais nous empêchent de savourer nos réussites ?

Nos cerveaux sont programmés pour la survie et le bien-être, pas directement pour le bonheur. Leur objectif principal est d’assurer notre sécurité, ce qui implique une vigilance constante aux menaces potentielles et une focalisation sur ce qui pourrait mal tourner. 

L’adaptation hédonique est un processus psychologique par lequel nous nous habituons rapidement aux nouvelles situations, qu’elles soient positives ou négatives. Ainsi, une promotion, une réussite personnelle ou même un accomplissement longtemps désiré perdent rapidement leur éclat, et nous ressentons le besoin de chercher une nouvelle source de satisfaction. Ce phénomène contribue à un cycle où la reconnaissance de nos victoires est éphémère et insuffisante. Reconnaître et célébrer ses victoires au quotidien nécessite d’identifier les biais cognitifs qui nous empêchent de savourer nos succès.

D’autres biais cognitifs amplifient cette tendance :

Apprendre à reconnaître ses victoires
  • Le biais de négativité : Notre cerveau donne plus de poids aux expériences négatives qu’aux positives. Ainsi, un échec prend plus de place dans notre esprit qu’une réussite.
  • Le biais de la comparaison sociale : Nous nous évaluons souvent par rapport aux autres, et avec les réseaux sociaux, nous avons accès à une vision idéalisée des réussites des autres, rendant nos propres accomplissements fades en comparaison.
  • Le biais de fin de l’histoire : Nous avons conscience que nous sommes le fruit de nombreuses évolutions mais nous avons globalement tendance à penser que nous ne changerons plus. Cela peut augmenter notre détresse et accroître un sentiment d’insatisfaction. 
  • Le biais de l’anticipation : Nous nous projetons sans cesse vers l’avenir en pensant que « le vrai bonheur » viendra plus tard, empêchant de profiter du présent.

Ce phénomène est au cœur de nombreuses difficultés à s’ancrer dans l’instant. Pour aller plus loin sur cette question, vous pouvez consulter mon article dédié aux scénarios intérieurs et à la manière dont ils influencent notre rapport au présent : Biais cognitifs et scénarios intérieurs : comment s’en libérer.

1.2. Apprendre à reconnaître toutes ses victoires (des plus petites aux plus grandes)

Pourquoi est-il si difficile de définir une victoire ? Parce que nous avons été conditionnés à croire que seules les grandes réussites méritent d’être célébrées. Nous avons souvent du mal à célébrer nos victoires car nous ne les identifions pas clairement. Voici comment reconnaître ses succès et en faire une habitude quotidienne. 

Pourtant, une victoire est avant tout une progression, un pas en avant, quel qu’il soit. Cela peut être un succès professionnel, un progrès dans nos relations, ou même un moment de bien-être personnel.

Exemples de victoires à reconnaître :

  • Dans la sphère professionnelle : Présenter une idée en réunion, gérer une situation stressante avec calme, obtenir la reconnaissance d’un collègue.
  • Dans la vie familiale : Apaiser un conflit avec un proche, passer du temps de qualité avec ses enfants, oser poser des limites.
  • Dans le développement personnel : Prendre soin de soi sans culpabilité, tenir une habitude bénéfique, surmonter une peur.

La reconnaissance de ces progrès passe par une reprogrammation de notre regard. Plutôt que d’attendre une validation externe ou une reconnaissance spectaculaire, il s’agit d’apprendre à valoriser soi-même les efforts accomplis.

Techniques pour reprogrammer son regard :

  • Redéfinir ce qu’est une réussite : Elle ne se mesure pas uniquement à l’ampleur de l’objectif atteint, mais aussi au processus qui y mène.
  • Créer des ancrages positifs : Associer consciemment une sensation de fierté à chaque petit succès pour que notre cerveau enregistre cette satisfaction.
  • Mettre en place des rituels de célébration : Que ce soit un moment de gratitude, une récompense ou un geste symbolique, ancrer l’habitude de s’arrêter pour reconnaître l’accomplissement.

En changeant notre perception des victoires, nous brisons le cycle de l’insatisfaction permanente et cultivons un rapport plus sain avec nos propres réussites. 

IDÉE BONUS :
Pratiquer la reconnaissance des autres : Valoriser le travail et les efforts des personnes qui nous entourent permet de renforcer notre propre capacité à reconnaître nos propres succès.

Cette approche a un impact direct sur notre bien-être et notre confiance en nous, comme je l’explique dans mon article : Se libérer des biais cognitifs : comment vivre l’instant présent.

En adoptant ces pratiques, nous dépassons la simple reconnaissance des victoires pour en faire un mode de vie, où chaque moment devient une opportunité de célébrer et de progresser.

L’épanouissement ne se cache pas uniquement dans l’avenir. Il se vit ici et maintenant.

Et vous, avez-vous déjà pris le temps d’écrire trois petites victoires de votre journée ?

2. Apprendre à construire dans son cercle d’influence

2.1. Se comprendre pour espérer être compris

Avant de chercher à influencer notre environnement, il est essentiel de se connaître soi-même. Comprendre ses valeurs, ses biais cognitifs et ses modes de fonctionnement nous permet d’agir avec plus de clarté et de cohérence.

1. Identifier ses valeurs fondamentales :

Nos valeurs sont les principes qui guident nos décisions et nos comportements. Prendre le temps de les identifier nous aide à mieux comprendre nos réactions face aux situations et aux interactions avec les autres. Posez-vous la question : qu’est-ce qui compte vraiment pour moi ?

2. Observer ses propres biais cognitifs :

Nous sommes tous influencés par des biais inconscients qui affectent notre perception du monde et de nous-mêmes. Le biais de confirmation, par exemple, nous pousse à rechercher des informations qui confirment nos croyances existantes, tandis que le biais de conformité nous amène à nous aligner sur l’opinion dominante, parfois au détriment de notre authenticité.

Apprendre à développer son bonheur

3. Adopter une posture réflexive :

Se poser régulièrement des questions sur nos motivations et nos réactions permet de gagner en lucidité. Pourquoi ai-je réagi ainsi dans cette situation ? Suis-je en accord avec mes valeurs ? Ce type d’introspection favorise un alignement entre nos pensées, nos paroles et nos actions.

4. Prendre conscience de son impact sur les autres :

Nos comportements influencent notre entourage, que nous en ayons conscience ou non. Une communication maladroite, un jugement hâtif ou une posture défensive peuvent créer des barrières relationnelles. À l’inverse, une écoute active et une posture ouverte favorisent des échanges plus constructifs.

5. Accepter ses vulnérabilités :

Se comprendre, c’est aussi reconnaître que nous avons des limites et que nous ne pouvons pas toujours être dans le contrôle. Accepter nos imperfections nous rend plus authentiques et renforce la qualité de nos relations interpersonnelles.

En développant cette compréhension de nous-mêmes, nous devenons plus aptes à interagir avec les autres de manière consciente et bienveillante, ce qui facilite la construction d’un environnement plus inclusif et harmonieux.

2.2. Transformer votre regard pour adopter une posture plus inclusive

Être inclusif ne signifie pas seulement accepter les autres, mais reconnaître que la diversité est une richesse inestimable. Or l’inclusion est tout sauf naturelle pour notre cerveau et ses biais cognitifs. Ses véritables barrières naturelles, il les a fabriquées pour préserver son énergie à notre survie. 

Pourtant notre côté rationnel sait bien que chaque individu, avec son histoire et ses perspectives, peut nous apporter des idées nouvelles, des inspirations inattendues et des opportunités de croissance personnelle.

1. L’inclusion comme un moteur d’enrichissement personnel :

Lorsque nous nous ouvrons aux autres, nous découvrons des façons différentes de voir le monde, ce qui élargit notre compréhension et nourrit notre propre réflexion. Une simple conversation peut être le déclencheur d’une prise de conscience essentielle pour notre propre alignement.

2. L’effet de mimétisme et l’impact collectif :

Nos comportements influencent ceux des autres. Une posture inclusive encourage naturellement notre entourage à adopter la même approche. En valorisant l’écoute, la bienveillance et le respect des différences, nous créons un environnement où chacun se sent en confiance pour s’exprimer et contribuer pleinement.

3. Développer une approche gagnante-gagnante :

Être inclusif ne signifie pas s’effacer au profit des autres, mais reconnaître que chaque échange peut être mutuellement bénéfique. En intégrant les idées des autres et en laissant émerger des perspectives nouvelles, nous nous enrichissons personnellement tout en favorisant un climat plus harmonieux et collaboratif.

4. Prendre des initiatives concrètes :

Encourager les discussions ouvertes, valoriser les opinions divergentes, donner de la place à ceux qui s’expriment moins naturellement sont autant d’actions qui permettent de rendre l’inclusion réelle et efficace au quotidien. 

  • Pratiquer l’inclusion active : Proposez un coéquipier moins entendu pour une mission valorisante, soutenez publiquement un projet porté par une minorité.
  • Prêter attention aux voix minorisées : Dans une discussion, qui parle le plus ? Qui est interrompu ? Donnez de l’espace aux plus discrets.
  • Interroger ses biais en temps réel : Quand vous ressentez un jugement spontané sur quelqu’un, demandez-vous : « D’où me vient cette idée ? Est-elle fondée ? ».

L’inclusion est un processus dynamique qui commence par soi. Plus nous cultivons cette posture, plus elle se diffuse naturellement dans notre environnement, générant un cercle vertueux de bienveillance et de croissance collective.

L’inclusion n’est pas une utopie lointaine, c’est une pratique quotidienne. Souvent, nous imaginons qu’un monde plus juste et inclusif viendra d’initiatives institutionnelles ou de grands changements de société. Mais en réalité, il commence dans notre sphère d’influence : au bureau, en famille, entre amis.

2.3. Se définir une feuille de route personnelle et accessible 

La métaphore des grosses pierres est un concept utilisé pour illustrer l’importance de la gestion des priorités. Imaginez un bocal vide. Si vous commencez par le remplir avec du sable ou des petits cailloux, vous n’aurez plus de place pour y ajouter de grosses pierres. En revanche, si vous placez d’abord les grosses pierres, puis les plus petites et enfin le sable, tout s’ajuste parfaitement.

Appliqué à la vie quotidienne, ce principe nous invite à identifier nos priorités essentielles (les « grosses pierres ») avant de nous laisser envahir par des préoccupations secondaires. Ces grosses pierres peuvent être des projets professionnels importants, du temps de qualité avec nos proches ou encore des engagements personnels qui nous tiennent à cœur.

La théorie des grosses pierres

1. Identifier ses grosses pierres :

Prenez le temps de réfléchir à ce qui est vraiment essentiel pour vous. Quelles sont les trois ou quatre priorités qui ont le plus d’impact sur votre bien-être et votre réussite ?

2. Organiser son emploi du temps en conséquence :

Une fois vos priorités définies, bloquez du temps dans votre agenda pour les honorer. Protégez ces créneaux comme s’ils étaient des rendez-vous non négociables.

3. Accepter de laisser du sable de côté :

Certaines tâches et sollicitations, bien que tentantes, ne contribuent pas réellement à nos objectifs fondamentaux. Apprendre à dire non ou à déléguer permet de se concentrer sur ce qui compte vraiment.

4. Réévaluer régulièrement ses priorités :

Nos aspirations évoluent avec le temps. Faire un bilan périodique permet d’ajuster nos grosses pierres en fonction de nos besoins et objectifs du moment.

Pour aller plus loin sur l’art de choisir ses priorités et éviter la procrastination, je vous invite à lire mon article : Passer à l’action sans procrastiner : le guide ultime.

Grâce à la méthode des grosses pierres, vous pourrez structurer vos priorités et ne plus oublier de reconnaître et célébrer vos victoires au quotidien. En structurant notre temps et notre énergie autour de nos vraies priorités, nous nous donnons les moyens d’atteindre un alignement durable entre nos aspirations et nos actions. Cela nous permet non seulement d’avancer avec plus de sérénité, mais aussi de créer un cercle vertueux où chaque victoire renforce notre confiance et notre motivation à poursuivre notre chemin.

Conclusion : célébrer ses victoires, inspirer le changement

Finalement, apprendre à célébrer ses victoires au quotidien, c’est une véritable transformation qui impacte votre bien-être et celui des autres. Reconnaître nos victoires et adopter une posture inclusive ne sont pas seulement des démarches individuelles, mais des leviers puissants pour transformer notre quotidien. 

En apprenant à savourer le présent, à identifier ce qui compte vraiment et à nous ouvrir aux autres, nous nous donnons les moyens de vivre avec plus de justesse et de satisfaction. Chaque petit pas, chaque prise de conscience et chaque interaction positive construit un environnement plus harmonieux, où la réussite ne se mesure plus seulement à nos accomplissements, mais aussi à la qualité des liens que nous tissons et à l’impact que nous avons sur le monde.

Gardez en tête également, ces 2 principes auxquels vous ne pouvez pas déroger 😁 : 

  • Ne manquez aucun de vos engagements : ne laissez pas vos priorités se faire évincer par des urgences mineures.
  • Acceptez l’imperfection : Avancer petit à petit est plus efficace que d’attendre le moment parfait.

Alors, quelle sera votre prochaine victoire à célébrer ? Qui allez-vous inspirer aujourd’hui  ?

Passer à l’action sans procrastiner : le guide ultime

Passer à l’action sans procrastiner : le guide ultime

Attendez-vous toujours le moment parfait pour agir ? Découvrez comment passer à l’action sans procrastiner et donc transformer l’action en levier de succès.

Biais cognitifs et management

Introduction : pourquoi passer de la procrastination à l’action

Vous êtes-vous déjà surpris à attendre le « moment parfait » avant de vous lancer ? À réfléchir, planifier, peaufiner… jusqu’à ne plus agir du tout ? Nous avons tous connu cette tendance à la procrastination, ce biais cognitif insidieux qui nous pousse à différer l’action au profit d’une illusion de préparation éternelle.

Dans un monde en perpétuel mouvement, remettre à plus tard revient souvent à ne jamais faire. Pourtant, passer à l’action sans procrastiner est la clé du changement et du progrès. Il ne s’agit pas d’agir impulsivement, mais d’adopter une posture proactive, où chaque petite décision devient un pas vers la réalisation de nos objectifs.

Dans cet article, nous verrons comment identifier et dépasser le biais de procrastination, puis comment cultiver une résilience active qui nous permet d’avancer avec confiance et énergie.

1. Le biais de procrastination : notre ennemi caché

1.1. Comprendre le biais de procrastination

Attention, aujourd’hui, la tendance est de penser que « procrastiner » signifie simplement regarder des séries Netflix. Pourtant, vous pouvez être un hyperactif qui procrastine. Remettre à plus tard, temporiser, se trouver une excuse pour faire passer une tâche secondaire devant celle qui vous permettra d’atteindre votre objectif, celle qui vous empêche pendant des heures, des jours voire des années de passer à l’étape suivante du projet de votre vie. C’est cela ne pas réussir à passer à l’action sans procrastiner.

Nous nous racontons souvent que nous attendons le « bon moment ». Que nous avons besoin de plus d’informations, d’un contexte plus favorable, ou de meilleures conditions pour prendre une décision. En réalité, il s’agit bien souvent d’un piège mental : le biais de procrastination.

Ce biais repose sur plusieurs mécanismes cognitifs :

  • L’illusion du contrôle : nous pensons pouvoir tout anticiper avant de nous engager, ce qui nous pousse à attendre un contexte idéal.
  • Le biais d’optimisme : nous sous-estimons le temps et l’énergie nécessaires pour accomplir une tâche.
  • L’aversion à l’échec : la peur de ne pas réussir nous paralyse et nous pousse à éviter ce qui nous semble risqué.

1.2. Les différentes formes de procrastination

La procrastination ne prend pas toujours la forme du divertissement passif. Elle peut aussi être déguisée en productivité apparente :

  • Procrastination active : nous nous occupons avec des tâches secondaires qui donnent l’illusion de progresser sans jamais attaquer l’essentiel.
  • Procrastination perfectionniste : nous retardons une action en cherchant à peaufiner chaque détail, au point de ne jamais la finaliser.
  • Procrastination anxieuse : l’angoisse d’un échec potentiel nous pousse à reporter l’action par crainte du résultat.

1.3. Comment repérer ce biais ?

  • Vous avez tendance à attendre d’être « prêt » avant de vous lancer.
  • Vous multipliez les recherches et analyses sans jamais trancher.
  • Vous repoussez sans cesse une décision en espérant un contexte idéal.
  • Vous vous sentez occupé toute la journée, mais sans avancer sur vos véritables priorités.

1.4. Comment s’en libérer ?

Cet enjeu est directement lié à notre capacité à vivre l’instant présent, à passer à l’action sans procrastiner, comme évoqué dans cet article. Nos biais cognitifs nous enferment dans des projections futures anxiogènes ou des regrets passés, nous éloignant de l’action immédiate.

1.5. Stratégie pour passer à l’action sans procrastiner

Plutôt que d’attendre un hypothétique moment parfait, adoptez la stratégie des micro-décisions :

  • Faites un premier petit pas : plutôt que de voir une tâche comme un tout insurmontable, divisez-la en actions concrètes et immédiates.
  • Définissez un temps limite pour décider : donnez-vous une échéance courte pour faire un choix et le tester.
  • Acceptez l’itération : l’action parfaite n’existe pas, mais chaque pas apporte un apprentissage.
  • Utilisez la règle des 5 minutes : engagez-vous à commencer une tâche pendant seulement cinq minutes. Souvent, cela suffit pour créer une dynamique d’action.
Passer à l'action sans procrastiner - la résilience active

2. Cultiver l’énergie d’avancer : la résilience active

2.1. Redéfinir la résilience : au-delà de l’endurance passive

La résilience est souvent perçue comme la capacité à encaisser les coups et à continuer coûte que coûte. Pourtant, cette vision peut être un piège : être résilient ne signifie pas « tendre l’autre joue » ni accepter passivement les difficultés. Être résilient c’est aussi passer à l’action sans procrastiner. La vraie résilience ne consiste pas à endurer sans broncher, mais à apprendre, à s’adapter et à transformer les épreuves en leviers de progression.

Cette conception dynamique de la résilience nous invite à voir les défis non pas comme des obstacles insurmontables, mais comme des occasions d’apprentissage et de croissance. Elle nous encourage à adopter une posture proactive, où chaque difficulté devient une opportunité de développement personnel et professionnel.

2.2. La résilience active : repenser l’échec et le changement

Dans le cadre de la résilience active, l’échec et le changement ne sont plus perçus comme des menaces, mais comme des moteurs de progression. Passer à l’action sans procrastiner devient un moteur de progression ! Cette approche nécessite une reprogrammation de nos schémas de pensée et une remise en question de nos biais cognitifs.

Repenser l’échec :

  • L’échec comme indicateur : Plutôt que de voir l’échec comme une fin en soi, considérez-le comme un indicateur des ajustements nécessaires. Chaque erreur offre une leçon précieuse sur ce qui fonctionne ou non.
  • Dépasser le biais de confirmation : Notre tendance naturelle à rechercher des informations qui confirment nos croyances peut nous empêcher de tirer pleinement parti des enseignements de nos échecs. En reconnaissant ce biais, nous pouvons adopter une attitude plus ouverte et analytique face à nos erreurs.

Repenser le changement :

  • Le changement comme constante : Au lieu de redouter le changement, acceptez-le comme une partie intégrante de la vie. Cette acceptation facilite l’adaptation et réduit le stress associé à l’incertitude.
  • Surmonter l’illusion de contrôle : Nous avons souvent l’illusion de pouvoir tout anticiper et maîtriser. Reconnaître que le changement est inévitable nous aide à lâcher prise sur cette illusion et à développer une flexibilité mentale.

→ Retrouvez mon épisode de podcast sur l’illusion de contrôle sur Spotify, Amazon Music, Deezer.

En adoptant cette perspective, nous transformons notre rapport à l’échec et au changement, les voyant non plus comme des adversaires à éviter, mais comme des alliés dans notre parcours de développement.

2.3. S’appuyer sur le leadership présent 

Le leadership présent consiste à être pleinement engagé dans l’instant, en alignant nos actions sur nos valeurs fondamentales et en surmontant les peurs qui entravent notre progression.

Aligner ses valeurs et ses actions :

  • Auto-questionnement : Interrogez-vous régulièrement sur la cohérence entre vos actions et vos valeurs. Par exemple, demandez-vous : « Cette décision reflète-t-elle ce qui est vraiment important pour moi ? »
  • Priorisation consciente : Établissez des priorités basées sur vos valeurs essentielles, plutôt que sur des pressions externes ou des attentes sociales.

Lutter contre la peur du regard des autres :

  • Reconnaître le biais de conformité : Nous avons tendance à nous conformer aux normes sociales par peur du jugement. Prendre conscience de ce biais nous permet de nous en affranchir et d’agir en accord avec nos convictions.
  • Créer un environnement de soutien : Entourez-vous de personnes qui respectent et encouragent votre authenticité, réduisant ainsi la peur du jugement et favorisant une expression sincère de vous-même.

En intégrant ces pratiques, nous renforçons notre capacité à agir tout en cultivant une résilience active qui nous propulse vers nos objectifs.

Chaque obstacle devient une opportunité d’apprentissage et de croissance.

Passer à l'action sans procrastiner - action comme levier de transformation

Conclusion : L’action comme levier de transformation

Nous l’avons vu, procrastiner n’est pas seulement remettre à plus tard : c’est s’enfermer dans un cercle vicieux où l’inaction nourrit l’incertitude et la peur de l’échec. Passer à l’action sans procrastiner signifie reconnaître les biais cognitifs qui nous freinent et en adoptant une approche basée sur les micro-décisions, nous créons du mouvement et amorçons une dynamique de progression.

Mais avancer ne signifie pas seulement agir pour agir. La résilience active nous apprend à transformer l’échec en apprentissage et le changement en opportunité. Plutôt que de subir, nous pouvons choisir d’adapter notre posture, d’accueillir les défis avec flexibilité et de nous recentrer sur nos valeurs essentielles.

Enfin, en développant un leadership ancré dans le présent, nous alignons nos actions avec ce qui a du sens pour nous. Nous nous affranchissons du regard des autres pour reprendre pleinement le contrôle sur nos décisions et nos trajectoires.

Et si, au lieu d’attendre le moment parfait, vous décidiez d’agir maintenant ?

👉 Quelle micro-action pourriez-vous mettre en place dès aujourd’hui pour avancer ? Partagez-la en commentaire et engagez-vous dans ce premier pas vers une autonomie émotionnelle et une résilience active.

En savoir plus : 

Biais cognitifs et scénarios intérieurs : comment s’en libérer ?

Biais cognitifs et scénarios intérieurs : comment s’en libérer ?

biais cognitifs comment s'en libérer

Les biais cognitifs, comment s’en libérer ? Ils influencent nos scénarios intérieurs jusqu’à parfois nous enfermer dans l’angoisse et le regret.

Introduction : ces biais cognitifs qui commandent nos scénarios intérieurs.

Vous est-il déjà arrivé de revivre en boucle un moment passé ou d’anticiper un futur catastrophe ? Cette petite voix qui murmure « et si j’avais fait autrement ? », ou « et si tout tournait mal ? ». Nous sommes nombreux à nous laisser enfermer par ces scénarios intérieurs. Souvent irrationnels, ils nous emprisonnent dans l’angoisse ou le regret. Et si je vous dis que cette petite voix est commandée par vos biais cognitifs et comment s’en libérer !

Bonne nouvelle : il est possible de s’en libérer. Comprendre ces mécanismes, c’est reprendre le contrôle et réapprendre à vivre pleinement, sans être otage de nos biais cognitifs. Deux pièges nous retiennent particulièrement : la peur de l’avenir, qui nous pousse à imaginer le pire, et le poids du passé, qui alimente nos regrets et nos justifications.

Dans cet article, nous verrons comment apprivoiser l’incertitude en nous libérant du « et si ». Comment rompre avec le passé sans le renier pour avancer avec plus de sérénité. Et finalement, comment transformer notre peur en une alliée précieuse.

1. Libérer son esprit des scénarios biaisés

Vous avez déjà eu cette pensée qui tourne en boucle : « Et si j’avais fait un autre choix ? Et si tout s’effondrait demain ? » Bienvenue dans le royaume des biais cognitifs qui nourrissent nos scénarios anxieux :

  • Le biais rétrospectif nous fait croire, après coup, que nous aurions pu prévoir ou éviter une situation passée. Il renforce notre sentiment de culpabilité.
  • Le biais de négativité nous amène à accorder plus de poids aux éléments défavorables qu’aux aspects positifs. Il alimente ainsi nos craintes.
  • Le biais d’anticipation nous pousse à imaginer le pire, nous projetant dans des scénarios catastrophes qui paralysent nos actions.

1.1. Comment prendre du recul sur ses pensées automatiques ?

Anticiper l’avenir avec angoisse, c’est comme rouler de nuit en gardant les phares braqués sur le rétroviseur. On se prive de voir la route qui s’ouvre devant nous. Alors, comment cultiver une posture plus apaisée ?

  • Revenir au présent : Chaque fois qu’un « et si » surgit, posez-vous la question : « Qu’est-ce qui est réel ici et maintenant ? » Respirez, ressentez votre environnement, ancrez-vous.
  • Prendre du recul sur le passé : Le biais rétrospectif nous trompe. Nous avons pris les décisions avec les éléments dont nous disposions à ce moment-là. « Si je pouvais revenir en arrière, referais-je vraiment tout autrement ? »
  • Équilibrer les perspectives : Plutôt que de se focaliser sur les menaces potentielles, prenez le temps de lister aussi les opportunités et les forces présentes. « Quels éléments positifs ai-je tendance à sous-estimer ? »
  • Passer à l’action : Plutôt que de ruminer un avenir incertain, faites un pas, même petit, vers ce qui est en votre pouvoir. « Quelle est la toute première action, même minime, que je peux entreprendre ? »

→ Et vous, quel « et si » récurrent pourriez-vous transformer aujourd’hui en un choix conscient ?

👉 Explorez des méthodes de gestion des émotions et de leadership ancré dans le présent. Découvrez cet article : Le leadership présent : une méthode simple pour les managers

1.2. Quels bénéfices à cette prise de distance ?

Prendre de la hauteur sur nos scénarios intérieurs, c’est se donner la possibilité de mieux gérer nos émotions et d’agir avec plus de clarté. Parmi les bénéfices :

  • Moins de stress et d’anxiété : En arrêtant de nourrir des scénarios négatifs, nous apaisons notre esprit.
  • Plus de confiance en soi : En cessant de ressasser le passé ou d’anticiper le pire, nous gagnons en assurance dans nos choix présents.
  • Un meilleur ancrage dans la réalité : En filtrant nos pensées parasites, nous développons une vision plus équilibrée des situations.
  • Un regain d’énergie : Moins de ruminations, c’est plus d’espace mental pour des pensées constructives et motivantes.

→ Quel bénéfice pourriez-vous tirer d’un regard plus détendu sur vos pensées automatiques ?

Biais cognitifs transformer la peur en levier d'action

2. Rompre avec le passé et ses biais cognitifs

2.1. Prisonniers du passé, une dépendance pesante

Il nous arrive souvent de nous sentir enfermés dans nos propres souvenirs. Nous avons du mal à aller de l’avant, car notre perception du passé est biaisée par des mécanismes cognitifs inconscients. Ces pensées récurrentes nous empêchent de progresser et nourrissent des émotions comme la culpabilité, la frustration ou la nostalgie excessive.

Trois biais cognitifs nous enferment dans une perception rigide du passé :

  • L’illusion de la fin de l’histoire : Ce biais nous pousse à croire que notre identité et notre situation actuelle sont figées. Il nous empêche d’envisager un futur différent.
  • L’effet de fausse mémoire : Nous nous remémorons certains événements avec des déformations, influencés par nos émotions et notre environnement. Cela renforce les regrets ou la nostalgie exagérée.
  • Le biais d’attribution : Nous expliquons nos échecs ou nos succès par des causes externes ou internes de manière biaisée. Cela nous empêche d’évoluer de manière constructive.

👉 Pour approfondir la compréhension des biais cognitifs et leur impact sur notre quotidien, vous pouvez consulter cet article : Se libérer des biais cognitifs : comment vivre l’instant présent ?

2.2. Sortir des pièges du passé en agissant

Prendre du recul sur son passé permet d’agir avec plus de sérénité et d’en tirer des enseignements utiles. Voici quelques actions concrètes :

  • Réévaluer ses souvenirs : Prendre le temps de revisiter les événements du passé avec un regard plus objectif. « Y a-t-il une autre manière d’interpréter cette situation ? »
  • Écrire pour clarifier sa perception : Tenir un journal permet d’observer l’évolution de ses émotions et de mettre en perspective certaines expériences.
  • Remplacer « si seulement » par « et maintenant » : Plutôt que de regretter, transformer ses réflexions en actions positives. « Que puis-je faire aujourd’hui pour avancer ? »
  • Se concentrer sur son évolution : Se rappeler que nous ne sommes pas définis par notre passé et que chaque jour est une opportunité d’apprendre et de progresser.

3. Faire de sa peur sa meilleure alliée

3.1. Comprendre la peur et son lien avec nos biais

La peur est une émotion primitive, inscrite dans notre ADN pour assurer notre survie. Face à un danger réel, elle nous pousse à réagir rapidement. Mais dans notre quotidien moderne, où les menaces sont souvent plus psychologiques que physiques, la peur se nourrit de nos biais cognitifs.

Nos « et si » renforcent notre crainte de l’inconnu. Ils nous projettent dans des scénarios négatifs qui, bien souvent, ne se réalisent jamais. De même, notre attachement au passé, à travers des biais comme l’illusion de la fin de l’histoire ou l’effet de fausse mémoire, nous enferme dans des regrets ou des jugements erronés. Ce phénomène crée un effet exponentiel. Plus nous écoutons ces pensées biaisées, plus notre peur s’amplifie, influençant nos décisions et limitant notre champ d’action.

Prendre conscience de ces mécanismes, c’est déjà un premier pas vers une meilleure gestion de nos peurs. Plutôt que de voir la peur comme une ennemie à combattre, nous pouvons apprendre à la décoder et à la canaliser.

3.2. Transformer la peur en moteur d’action

Une fois que nous comprenons comment nos biais nourrissent notre peur, nous pouvons agir pour la détourner à notre avantage. Les actions entreprises pour contrer les « et si » et sortir des pièges du passé deviennent alors des leviers puissants.

  • Accepter la peur comme une indication : Plutôt que de la fuir, l’accueillir comme un signal qui nous montre où se situent nos véritables enjeux et aspirations.
  • Passer de la paralysie à l’action : Lorsque la peur surgit, se poser la question : « Quelle est la plus petite action que je peux entreprendre maintenant pour me rassurer et avancer ? »
  • Reprogrammer notre perception du danger : Remettre en perspective nos inquiétudes et distinguer les peurs rationnelles des peurs amplifiées par nos biais cognitifs.
  • Amplifier les initiatives positives : Chaque action menée malgré la peur renforce notre confiance en nous et notre capacité à gérer l’incertitude. Noter ces réussites permet d’ancrer ce changement de perception.

Finalement, la peur n’est pas un mur infranchissable, mais un guide précieux. Elle nous pousse hors de notre zone de confort et nous indique là où nous avons une marge de progression. Plus qu’une entrave, elle peut devenir un catalyseur puissant d’évolution personnelle.

→ Comment pourriez-vous aujourd’hui utiliser votre peur comme un levier pour avancer ?

👉 Pour aller plus loin sur la peur et la transformer en alliée, écoutez mon épisode de podcast : “La peur : moteur invisible de nos biais cognitifs et frein à nos rêves”– SpotifyAmazon PrimeDeezer.

Illustration de liberté et de puissance de la femme

Conclusion : De la prison mentale à la liberté émotionnelle

Tout au long de cet article, nous avons exploré les mécanismes qui nous enferment dans des scénarios anxiogènes et comment nous pouvons les déconstruire. Nous avons d’abord pris conscience des biais cognitifs qui alimentent nos pensées parasites, ces « et si » qui nous paralysent et ces souvenirs altérés qui nous retiennent dans le passé. Puis, nous avons vu comment prendre du recul sur ces schémas mentaux pour retrouver un regard plus serein et objectif sur notre réalité.

Ensuite, nous avons appris à rompre avec le passé sans le renier, en comprenant que nos souvenirs sont souvent biaisés et en choisissant d’en tirer des leçons plutôt que des regrets. Accepter son passé, c’est aussi reprendre du pouvoir sur son présent et avancer avec plus de confiance.

Enfin, nous avons compris que la peur n’est pas notre ennemie mais une alliée puissante. Loin de nous immobiliser, elle peut devenir une force qui nous pousse à agir, à évoluer et à nous dépasser. Transformer la peur en moteur d’action, c’est non seulement possible, mais essentiel pour se libérer des scénarios intérieurs qui nous emprisonnent.

L’autonomie émotionnelle ne consiste pas à supprimer nos émotions ou nos doutes, mais à les comprendre et les apprivoiser pour qu’ils deviennent des leviers de transformation. La prochaine fois qu’un « et si » surgira, ou qu’un souvenir du passé viendra perturber votre sérénité, posez-vous cette question : « Comment puis-je utiliser cette émotion pour avancer, plutôt que de la laisser me retenir ? »

Et si, à partir d’aujourd’hui, vous faisiez de votre esprit un espace de liberté plutôt qu’une cage de peurs et de regrets ?

Partagez en commentaire une peur ou un « et si » que vous décidez de regarder autrement et faites le premier pas vers votre autonomie émotionnelle !

Femmes et Managers : 3 clés pour sortir de la spirale du jugement

Femmes et Managers : 3 clés pour sortir de la spirale du jugement

Femmes et Mangers surmontant la spirale du jugement

Vous êtes une femme ou un manager, et vous vous sentez parfois prise dans la spirale du jugement ? Cet article est pour vous.

Introduction : Et si vous osiez sortir de la spirale du jugement ?

Dans une salle de réunion, devant un écran ou même au cœur d’un dîner en famille, cette petite voix vous accompagne. Vous la connaissez bien : « Qu’est-ce qu’ils vont penser de moi ? Est-ce que j’ai bien fait ? Ai-je été assez convaincante, ou au contraire trop… ? » Cette petite voix, c’est celle de la peur du jugement. Une peur discrète mais persistante, nourrie par un mélange de biais cognitifs, d’injonctions culturelles et de responsabilités accumulées.

Pourtant, rester piégée dans cette spirale du jugement a un coût. La peur d’être mal perçue peut freiner vos actions, limiter votre créativité et, au final, vous empêcher d’exploiter tout votre potentiel. En tant que femme, manager ou les deux, cette peur est souvent décuplée par des attentes contradictoires : être performante mais humble, audacieuse mais prudente, disponible mais jamais débordée.

Dans cet article, nous allons explorer trois leviers essentiels pour sortir de cette spirale :

  1. Dépasser la peur du regard des autres, en comprenant comment les biais cognitifs comme la conformité et la désirabilité sociale façonnent nos comportements.
  2. Alléger la charge mentale et la sur-responsabilité, en reprenant le contrôle sur les attentes que nous nous imposons ou que nous croyons devoir satisfaire.
  3. Assumer et maîtriser ses émotions, non pas en les réprimant, mais en les transformant en alliées puissantes pour bâtir un leadership authentique et humain.

Cet article est une invitation à réfléchir, mais surtout à agir. Car en osant reconnaître et déconstruire ces mécanismes, vous ouvrez la porte à une plus grande liberté personnelle et professionnelle. Comme je l’évoquais dans mon article sur le leadership présent : chaque pas vers la conscience de soi est aussi un pas vers une collaboration plus riche et plus authentique.

Et si nous faisions ensemble le premier pas pour sortir de la spirale du jugement ?

1. La peur du regard des autres : pourquoi il est temps de s’en libérer

Les biais de conformité et de désirabilité sociale : deux pièges invisibles

Vous êtes en réunion, une idée germe dans votre esprit. Vous la trouvez brillante, mais une petite hésitation s’installe. « Est-ce que ça va plaire ? Et si on me trouvait incompétente ? » Alors, vous choisissez de rester silencieuse. Ce scénario, si banal, est en réalité un exemple concret de l’influence des biais cognitifs.

Le biais de conformité, par exemple, nous pousse à éviter les divergences pour ne pas être perçue comme « hors norme ». Nous nous adaptons au groupe, parfois au détriment de nos propres idées. Le biais de désirabilité sociale, quant à lui, nous incite à rechercher l’approbation d’autrui, même si cela nous éloigne de nos valeurs. Ces mécanismes sont puissants, car ils jouent sur des peurs profondément ancrées : celle de l’exclusion et du rejet.

Les femmes sont particulièrement exposées à ces biais, en raison d’injonctions sociétales qui valorisent la perfection, la douceur et l’harmonie. Pour les managers, la situation n’est guère plus simple. Ils doivent jongler entre autorité et accessibilité, vision stratégique et écoute active. Résultat : un sentiment constant de devoir en faire plus pour répondre à des attentes souvent irréalistes.

Pour aller plus loin : Dans mon article sur le mythe du multitâche féminin j’explique comment ces mécanismes influencent nos performances et notre bien-être.

Comment dépasser la peur du regard des autres ?

Se libérer de cette peur ne signifie pas devenir insensible aux opinions d’autrui, mais apprendre à en réduire l’impact pour agir en alignement avec soi-même. Voici trois clés pour y parvenir :

  1. Créer un climat de confiance autour de vous
    Dans un environnement où les idées sont jugées plutôt que les personnes, la peur du jugement perd de son emprise. En tant que manager, vous pouvez encourager des discussions ouvertes et constructives en valorisant la diversité des opinions. Par exemple, introduisez régulièrement des moments de feedback anonymes ou posez cette question simple en réunion : « Quelle idée n’avons-nous pas encore osé explorer ? »
  2. Apprivoiser vos pensées automatiques
    Face à une situation où le jugement vous paralyse, prenez un moment pour analyser vos pensées :
    • « Qu’est-ce qui me freine ? »
    • « Quelle est la pire chose qui pourrait arriver ? »
    • « Si je ne fais rien, qu’est-ce que je perds ? »
      Ces questions vous aideront à relativiser vos craintes et à concentrer votre énergie sur ce qui compte vraiment.
  3. Réaffirmer vos valeurs
    Vos valeurs sont votre boussole intérieure, elles vous rappellent pourquoi vous agissez. Prenez l’habitude de vous poser cette question : « Est-ce que cette action est alignée avec ce qui m’importe profondément ? » Si la réponse est oui, foncez, même si cela signifie prendre un risque.

Les bénéfices d’oser être soi-même

Lorsque vous dépassez la peur du regard des autres, vous gagnez bien plus que de la sérénité. Vous ouvrez la porte à des opportunités d’expression, de collaboration et de croissance. En osant affirmer vos idées, vous inspirez votre entourage et montrez qu’il est possible d’être authentique, même dans des environnements exigeants.

Et surtout, vous développez une qualité clé pour les femmes et les managers : la capacité à transformer la peur en action. Cette posture, à la fois audacieuse et ancrée, vous rend non seulement plus efficace, mais également plus humaine.

Mythe du multitâche féminin _ 1

2. La charge mentale et la sur-responsabilité : comment alléger le poids invisible

La charge mentale : tout voir, tout prévoir, tout gérer

Vous connaissez peut-être cette métaphore : être responsable de tout, c’est comme jongler avec des dizaines de balles. Sauf que certaines de ces balles sont en verre et d’autres en caoutchouc. Si une tombe, il faudra faire le tri entre ce qui peut rebondir et ce qui risque de se briser.

Pour les femmes, cette charge mentale est souvent liée à des attentes implicites : anticiper, organiser, planifier pour tout le monde. Que ce soit dans la sphère professionnelle ou personnelle, elles deviennent les « cheffes d’orchestre invisibles ». Chez les managers, cette responsabilité prend une autre forme, avec une pression constante pour veiller au bon fonctionnement de l’équipe, maintenir la productivité et répondre aux exigences de la hiérarchie.

Ce poids est amplifié par des biais cognitifs comme :

  • Le biais de surcharge d’information : vous avez tellement de données à traiter que chaque décision devient un casse-tête.
  • Le biais d’illusion de contrôle : vous pensez que tout dépend de vous, ce qui vous pousse à vouloir superviser chaque détail.
  • Le biais de disponibilité : vous donnez une importance excessive aux problèmes immédiats, au détriment des priorités à long terme.

Pour aller plus loin : retrouvez mon épisode de podcast sur l’illusion de contrôle sur Spotify, Amazon Music et Deezer. 

Sortir du piège de la sur-responsabilité

Prendre conscience de la charge mentale est un premier pas essentiel, mais il faut ensuite agir pour alléger ce fardeau. Voici trois stratégies pragmatiques pour reprendre le contrôle :

  1. Distinguer l’essentiel du superflu
    Toutes les tâches ne méritent pas votre énergie. Inspirez-vous de la matrice d’Eisenhower : classez vos actions en quatre catégories (urgent/important, non urgent/important, urgent/pas important, non urgent/pas important) et concentrez-vous sur l’essentiel. Demandez-vous : « Quelle est la tâche qui aura le plus d’impact si je la réalise aujourd’hui ? »
  2. Oser déléguer avec clarté
    La délégation n’est pas un aveu de faiblesse, c’est un acte de leadership. Pour que cela fonctionne :
    • Identifiez les tâches qui ne nécessitent pas votre expertise directe.
    • Clarifiez vos attentes : « Voici ce que j’attends comme résultat, et pourquoi cela est important. »
    • Restez disponible pour des questions, mais laissez votre équipe prendre des initiatives.
  3. Repenser les réunions et interactions
    Réduisez la charge mentale liée aux échanges professionnels en limitant le nombre et la durée des réunions. Privilégiez des formats plus dynamiques, comme les stand-ups de 15 minutes pour faire un point rapide. Et surtout, préparez les discussions avec des objectifs clairs : « Quelles décisions devons-nous prendre à la fin de cette réunion ? »

Pour aller plus loin : Dans mon article sur le mythe du multitâche féminin, j’explique comment des pratiques comme le recentrage et l’écoute active peuvent vous aider à prioriser vos énergies.

S’accorder du temps pour soi : une nécessité, pas un luxe

Une erreur fréquente, surtout chez les femmes et les managers, est de sacrifier leur propre bien-être au nom des responsabilités. Mais rappelez-vous : vous ne pouvez pas être efficace si vous êtes constamment épuisée.

  1. Prenez des micro-pauses stratégiques : Quelques minutes de recul après une réunion, une courte marche, ou simplement respirer profondément peut suffire pour clarifier vos idées.
  2. Fixez des limites : Apprenez à dire non sans culpabilité. Par exemple : « Je ne peux pas m’occuper de cela aujourd’hui, mais voici une alternative. »
  3. Planifiez du temps pour vous : Ce n’est pas égoïste, c’est essentiel. Bloquez des créneaux dans votre agenda pour vous consacrer à une activité qui vous ressource.

Transformer la charge mentale en opportunité de mieux collaborer

Alléger votre charge mentale ne signifie pas fuir vos responsabilités, mais les partager intelligemment. En délégant, en priorisant et en favorisant des interactions claires, vous créez non seulement un espace pour mieux respirer, mais vous renforcez également la confiance et l’autonomie de ceux qui vous entourent.

EXERCICE PRATIQUE : 
Et si vous faisiez un premier pas dès aujourd’hui ? Prenez cinq minutes pour lister vos tâches actuelles et identifiez celle qui mérite vraiment votre attention. Vous serez surprise de constater que beaucoup d’entre elles peuvent être simplifiées, déléguées ou repoussées.

3. Assumer et maîtriser ses émotions : une force sous-estimée

Vos émotions : ennemies ou alliées ?

Au travail comme dans la vie, les émotions sont parfois perçues comme un frein. Colère, frustration, peur ou même enthousiasme trop marqué : on nous apprend souvent à les réprimer, à les masquer pour donner une image « professionnelle ». Pourtant, nier ses émotions, c’est ignorer des signaux précieux qui influencent nos décisions et nos interactions.

Chez les femmes, le défi est encore plus complexe : exprimer ses émotions est parfois jugé comme un signe de faiblesse, alors que ne pas les montrer peut être perçu comme un manque d’empathie. Les managers, eux, doivent jongler avec des émotions multiples – les leurs et celles de leur équipe – tout en maintenant un climat propice à la collaboration et à la performance.

Et si, plutôt que de les combattre, nous apprenions à les écouter et à les utiliser comme un levier pour mieux agir et mieux interagir ?

Pour aller plus loin : Cette idée de transformer les biais en opportunités est abordée dans mon article sur Se libérer des biais cognitifs : comment vivre l’instant présent.

Le saviez-vous ? 
L’hystérie, aussi appelée “maladie de l’utérus”, a longtemps été diagnostiquée comme une névrose chez des femmes dont les comportements ne correspondaient pas à ce que la société patriarcale attendait d’elles. Il a fallu attendre 1952 pour qu’elle soit officiellement retirée de la classification internationale des maladies en 1952. 

Comprendre vos émotions pour mieux les maîtriser

La maîtrise émotionnelle ne signifie pas ignorer ou réprimer ce que l’on ressent, mais au contraire reconnaître, analyser et canaliser ces ressentis. Voici trois étapes essentielles :

  1. Identifier vos émotions
    Prenez le temps de nommer ce que vous ressentez. Est-ce de la colère ? De l’anxiété ? De l’excitation ? Mettre un mot sur vos émotions vous aide à mieux les comprendre et à éviter qu’elles ne prennent le contrôle.
  2. Analyser leur origine
    Demandez-vous : « Pourquoi est-ce que je ressens cela ? » Par exemple, une frustration lors d’une réunion peut venir d’un sentiment d’être ignoré·e ou de la peur de ne pas être légitime. Comprendre la source de l’émotion permet de mieux y répondre.
  3. Canaliser vos émotions de manière constructive
    Au lieu de réagir impulsivement, prenez quelques secondes pour réfléchir : « Quelle est la meilleure manière d’exprimer ce que je ressens tout en restant aligné·e avec mes valeurs et mes objectifs ? »

Pour aller plus loin : Cette réflexion rejoint celle sur le recentrage évoquée dans mon article sur le leadership présent.

Leadership présent - intelligence émotionnelle

3 exercices pour renforcer la maîtrise émotionnelle

Voici des exercices pratiques, inspirés de tes précédents contenus, mais enrichis pour les adapter au contexte des femmes et des managers, et centrés sur la collaboration et la confiance :

  1. Le cercle de régulation émotionnelle
    Créez un moment dédié avec votre équipe ou vos proches pour partager vos ressentis sans jugement. Par exemple, en réunion, débutez par une question simple : « Comment vous sentez-vous aujourd’hui ? ». Cette pratique développe l’empathie collective et libère les tensions.
  2. La reformulation émotionnelle
    Face à une émotion forte, reformulez ce que vous ressentez sous un angle constructif. Exemple : au lieu de dire « Je suis stressé·e parce que je dois tout gérer », exprimez : « Je ressens une pression importante, mais cela montre aussi que je tiens à ce projet. Voici comment nous pouvons nous organiser pour mieux avancer. »
  3. L’observation collaborative
    Lorsque vous sentez qu’une situation émotionnelle impacte une décision, impliquez votre équipe pour prendre du recul. Posez des questions ouvertes : « Quelles émotions cette situation suscite-t-elle chez vous ? » ou « Quels biais pourraient influencer notre perception ici ? » Cela crée un dialogue productif et renforce la confiance.

Les bénéfices d’un leadership émotionnellement intelligent

En assumant vos émotions, vous envoyez un message fort : celui que l’authenticité et l’humanité ne sont pas des faiblesses, mais des atouts. Cela ne signifie pas tout partager sans filtre, mais choisir ce que vous exprimez pour renforcer la collaboration et la compréhension mutuelle.

Ce type de leadership a des bénéfices directs :

  • Pour vous : Moins de frustration accumulée et une meilleure clarté dans vos décisions.
  • Pour votre équipe : Un climat de confiance où chacun se sent entendu et valorisé.
  • Pour vos relations professionnelles et personnelles : Une communication plus fluide et authentique, qui renforce vos liens avec les autres.

Devenir un meilleur soi-même pour être un meilleur manager

Assumer et maîtriser ses émotions n’est pas une finalité, mais un moyen. Un moyen de mieux comprendre vos propres besoins, de clarifier vos priorités et de bâtir un leadership aligné sur vos valeurs.

Il ne s’agit pas d’être parfaite, mais de s’autoriser à être humaine. En transformant vos émotions en leviers d’action, vous devenez une source d’inspiration pour ceux qui vous entourent.

Conclusion : Vers une liberté d’agir, de penser et de ressentir

Sortir de la spirale du jugement, c’est bien plus qu’un simple exercice de réflexion. C’est un processus qui exige de la prise de conscience, de la lucidité et une réelle volonté de transformation. Dépasser la peur du regard des autres, alléger la charge mentale et assumer ses émotions sont trois leviers puissants pour retrouver une plus grande présenliberté d’action et d’être.

En tant que femme et manager, vous êtes confrontée à des attentes complexes, parfois contradictoires. Mais rappelez-vous : ces injonctions ne définissent pas qui vous êtes. Ce qui compte, c’est la manière dont vous choisissez de naviguer au milieu de ces pressions. En vous reconnectant à vos valeurs, en créant des espaces de confiance et en assumant pleinement vos ressentis, vous devenez non seulement un leader, mais aussi une personne plus alignée et inspirante pour les autres.

Et si nous redéfinissions le succès ?

Nous vivons dans une société où la performance est souvent mesurée par des chiffres, des promotions ou des résultats immédiats. Et si nous redéfinissions ce que signifie vraiment réussir ? Si le succès ne se mesurait pas à ce que les autres pensent de vous, mais à votre capacité à rester fidèle à vous-même tout en atteignant vos objectifs ?

Cette perspective ouvre une voie nouvelle, celle d’un leadership authentique et humain, où chaque pas compte, même les plus petits. Comme je le soulignais dans mon article sur le leadership présent, vivre et agir pleinement dans l’instant est un cadeau que vous vous faites, mais aussi à ceux qui vous entourent.

Faites un premier pas dès aujourd’hui

Voici trois actions concrètes que vous pouvez entreprendre dès maintenant pour amorcer ce changement :

  1. Identifiez une peur qui vous freine. Demandez-vous : « Quel regard des autres m’inquiète et pourquoi ? » Puis, réfléchissez à une petite action qui pourrait vous aider à dépasser cette peur.
  2. Simplifiez votre quotidien. Listez vos tâches et déléguez-en au moins une aujourd’hui, même si cela vous semble inconfortable au départ.
  3. Accueillez vos émotions. Lors d’une prochaine situation tendue, prenez un moment pour nommer ce que vous ressentez et exprimez-le avec clarté et bienveillance.

Quelles sont les situations où le jugement vous bloque ? Quelle action aimeriez-vous tester pour alléger votre charge mentale ou mieux maîtriser vos émotions ? Échangeons dans les commentaires ou sur LinkedIn pour continuer à construire ensemble des outils pratiques et adaptés à vos défis.

Et souvenez-vous : ce n’est pas le regard des autres qui définit votre valeur, mais les choix que vous faites chaque jour pour avancer en accord avec vous-même. Alors, qu’attendez-vous pour faire ce premier pas ?

Le leadership présent : une méthode simple pour les managers

Le leadership présent : une méthode simple pour les managers

Leadership présent : méthode simple pour les nouveaux managers

Introduction : Le Leadership présent, une réponse à l’overthinking et à la surcharge émotionnelle

Dans un contexte professionnel exigeant, les managers doivent sans cesse jongler entre des prises de décisions rapides et une gestion émotionnelle complexe. Ces défis les plongent souvent dans deux pièges classiques : l’overthinking, où l’on s’épuise à analyser au-delà du nécessaire, et la surcharge émotionnelle, qui peut affecter involontairement leurs équipes.

Le leader sera d’autant plus présent qu’il sera passé par une double prise de conscience :

  1. Connaître les biais cognitifs et avoir compris leur caractère égocentré. Ces biais ne jouent ni contre nous, ni contre les autres. Ils reflètent avant tout nos propres peurs et incertitudes.
  2. Intégrer que, pour avancer, clarifier nos intentions et attentes est essentiel. Personne ne peut deviner ce que nous pensons ou que l’autre pense si nous ne l’explicitons pas.

Cet article propose une méthode simple pour les nouveaux managers, axée sur deux piliers essentiels du leadership présent :

  1. Réduire l’overthinking, en comprenant comment lutter contre son propre overthinking et contre les biais qui alourdissent nos décisions. 
  2. Gérer ses émotions, pour éviter les projections inutiles et cultiver des relations authentiques avec ses équipes.

Le leadership présent, c’est l’art d’un alignement personnel et en temps que manager. Un point d’équilibre a trouvé entre clarté, prise de recul et ancrage dans l’instant. C’est cet alignement qui permettra d’agir sereinement face aux défis et d’amener les autres avec soi. En comprenant l’impact des biais cognitifs et en réduisant l’overthinking, cette méthode simple aide les nouveaux managers à naviguer efficacement dans leurs responsabilités.

1. Réduire l’overthinking : une méthode simple pour les nouveaux managers

1.1. Accepter l’incertitude et reconnaître nos biais cognitifs

Les organisations font peser sur les nouveaux managers un poids considérable, rendant indispensable l’adoption d’une méthode simple et efficace pour alléger les prises de décisions. Elles les forcent à penser qu’ils doivent anticiper toutes les éventualités puisqu’ils doivent avoir réponse à tout pour être légitimes. Cette quête de maîtrise totale est alimentée par des biais cognitifs qui amplifient la complexité des décisions :

  • L’illusion de contrôle : Ce biais nous fait croire que plus nous analysons ou anticipons, plus nous maîtrisons les résultats. Pourtant, cette surestimation de notre capacité à influencer des événements génère une analyse excessive et paralyse l’action.
  • Le biais égocentrique : Il nous pousse à croire que nos actions, ou hésitations, ont plus de poids que celles des autres sur les événements. Par ricochet on peut rapidement penser qu’on est au centre des préoccupations des autres. En réalité, chacun agit pour soi et non contre nous, et nos craintes sont souvent des projections inutiles.

Pour adopter un leadership clair et présent, les nouveaux managers doivent apprendre à reconnaître les biais cognitifs qui influencent leurs décisions.

Clé adaptée : Clarifier les formulations implicites

L’article 7 clés pour maîtriser votre communication contre biais et marées met en lumière l’importance de rendre explicites nos intentions et attentes. L’illusion de transparence renforce l’overthinking. En cas d’échec ou de crise, en supposant que nos intentions sont évidentes, nous avons tendance à ressasser les événements pour leur trouver une explication. Nous nous épuisons à chercher une réponse évidente à une situation qui était loin d’être aussi claire qu’on ne le croit pour les autres. 

  • Action : Adoptez une communication explicite. Au lieu de dire « Comme vous le savez », préférez : « Voici les éléments à retenir pour avancer ensemble ».
  • Exemple : Lors du lancement d’un projet, exposez clairement vos priorités, attentes et objectifs. Cela réduit les incertitudes et simplifie les décisions collectives.

1.2. Biais cognitifs : leur impact sur les décisions managériales

Les biais cognitifs liés aux décisions managériales agissent souvent comme des freins invisibles :

  1. L’aversion à la perte : Ce biais nous rend réticents au changement, car nous surestimons la douleur d’une perte par rapport au bénéfice d’un gain potentiel.
    • Exemple : Vous hésitez à adopter une nouvelle méthode de travail, par crainte de perdre l’efficacité perçue de l’actuelle, même si elle est perfectible.
  2. Le biais de statu quo : Ce biais favorise le maintien des habitudes actuelles, par confort ou par peur de l’inconnu.
    • Exemple : Un manager préfère maintenir un outil obsolète plutôt que de gérer le stress d’un changement auprès de son équipe.
  3. Le biais d’attribution fondamentale : Cet autre biais, décrit dans L’article 7 clés pour maîtriser votre communication contre biais et marées, nous amène à interpréter les comportements des autres comme le reflet de leur personnalité, plutôt que d’y voir des facteurs contextuels.
    • Exemple : Vous concluez qu’un collaborateur est désengagé, alors qu’il fait face à une surcharge de travail non identifiée.

Nota : Je cite ces 3 biais mais il y en aurait bien d’autres : biais d’autorité, pensée et effet de groupe. Encore une fois la conscience de leur existence est un levier en soi pour mieux anticiper les besoins et mieux interpréter les conséquences en gardant un maximum de neutralité.

Leader aligné - comprendre les biais cognitifs

Clé adaptée : Cultiver une neutralité constructive face aux biais cognitifs

Reconnaître que les biais cognitifs influencent nos décisions est une première étape. Mais pour véritablement réduire leur impact, il est essentiel d’adopter une posture de neutralité constructive. C’est la clé de cette méthode simple pour les nouveaux managers.

  • Action : Lorsque vous vous sentez freiné dans une décision, demandez-vous :
    • Mes craintes sont-elles basées sur des faits ou des hypothèses ?
    • Est-ce que je privilégie le statu quo pour éviter un inconfort temporaire ?
    • Ai-je clarifié le contexte avant de juger une situation ou une personne ?
  • Exemple : Au lieu de conclure qu’un collaborateur est désengagé parce qu’il n’a pas respecté une échéance, examinez les circonstances :
    • Avait-il toutes les informations nécessaires pour agir ?
    • La charge de travail ou d’autres facteurs externes ont-ils pu jouer un rôle ?

1.3. Techniques pour alléger la prise de décision

1. Recentrer sur les faits présents : Qu’est-ce qui est réellement sous mon contrôle ?

    • Action : Posez-vous trois questions essentielles :
      • Quels sont les faits objectifs disponibles ?
      • Qu’est-ce que je contrôle dans cette situation ?
      • Quelle est la prochaine étape concrète que je peux entreprendre ?
    • Exemple : Lors d’un conflit d’équipe, recentrez la discussion sur les faits observés plutôt que sur les ressentis ou interprétations.

    Cette méthode simple pour les nouveaux managers aide à trancher en se concentrant sur ce qui est réellement sous contrôle.

    2. Limiter les options pour éviter la paralysie décisionnelle

    • Action : Réduisez le choix à deux ou trois alternatives réellement pertinentes. Et écrivez-les pour ne pas les ressasser. Trop d’options, trop longtemps sous-pesées, amplifient l’overthinking.
    • Exemple : Lorsque vous devez choisir un fournisseur, ne conservez que les trois mieux alignés avec vos critères, pour simplifier le processus.

    3. Visualiser les scénarios pour relativiser les peurs

    • Action : Imaginez trois scénarios possibles : le pire, le moyen, et le meilleur. Cette approche aide à atténuer la peur irrationnelle des pertes.
    • Exemple : Avant de lancer une réorganisation, visualisez :
      • Le pire : Quelques résistances initiales.
      • Le moyen : Une adaptation progressive avec des ajustements.
      • Le meilleur : Une amélioration claire des performances et du climat d’équipe.

    4. Fixer des délais pour trancher

    • Action : Établissez un délai clair pour analyser et décider. Cela empêche l’analyse interminable.
    • Exemple : « Je me laisse jusqu’à vendredi pour collecter les informations nécessaires et je trancherai avec ce que j’ai. »

      Autant que possible, intégrer votre équipe dans ces processus de décisions simplifiées ou au moins expliquez leur votre objectif. Plus vous éclairez votre vision et plus vous avez une chance d’être suivi. Oui, il faut expliquer. Oui, il faut presque “vendre” votre action et non pas simplement l’imposer. C’est à ce prix que vous créerez de la confiance à moyen et long terme. C’est la méthode simple que je propose aux nouveaux managers.

      1.4. Adopter une posture alignée : expliciter et simplifier

      Un manager aligné accepte que :

      1. Il n’a pas toutes les réponses et n’a pas besoin de les avoir. Cela permet de lâcher prise sur l’illusion de contrôle et de libérer l’esprit des suppositions inutiles.
      2. La clarté naît de l’explicitation. En exprimant vos intentions et attentes, vous réduisez les malentendus et simplifiez la collaboration.

      Exemple concret :
      Lors d’une réunion stratégique, plutôt que de supposer que chacun comprend vos priorités, dites explicitement : « Voici nos trois objectifs clés. Concentrons nos décisions sur ces priorités pour avancer efficacement. »

      Pour approfondir ces principes, l’article « 7 clés pour maîtriser votre communication fournit des outils utiles pour transformer votre manière de communiquer et clarifier vos intentions.

      Réduire l’overthinking est une première étape pour clarifier votre vision et celle de votre équipe. Mais pour réellement incarner un leadership présent, il est essentiel de gérer vos émotions et d’éviter qu’elles ne se projettent sur vos collaborateurs. Dans la prochaine partie, nous explorerons comment cultiver une intelligence émotionnelle qui favorise des relations authentiques et constructives.

      2. Mieux gérer ses émotions pour un leadership inspirant

      2.1. Reconnaître que vos émotions façonnent votre leadership

      Les émotions, qu’elles soient liées à des tensions personnelles ou à des dynamiques d’équipe, influencent profondément la manière dont vous prenez des décisions et interagissez avec vos collaborateurs. Mal gérées, elles peuvent exacerber nos biais cognitifs et affecter la qualité de vos relations. 

      Non seulement le négatif génère le négatif et le positif génère le positif mais notre cerveau s’appuie aussi sur nos émotions pour savoir quoi mémoriser. L’influence de nos émotions est donc immédiate et à moyen, long terme.

      Parmi les biais émotionnels qui entravent le leadership, deux sont particulièrement pertinents :

      1. L’effet de faux consensus : Ce biais nous pousse à croire que les autres partagent nos opinions, nos perceptions ou nos émotions, même lorsque ce n’est pas le cas.
        • Exemple : « Si ce projet me stresse, il doit aussi stresser mon équipe. Je vais éviter d’en parler davantage. »
        • En réalité, chaque individu perçoit une situation différemment, en fonction de son propre contexte et de ses priorités.
      2. Le biais de complaisance : Ce biais nous amène à attribuer nos succès à nos qualités personnelles, tandis que nos échecs sont imputés à des facteurs externes.
        • Exemple : « Si l’équipe atteint ses objectifs, c’est grâce à ma gestion, mais si elle échoue, c’est dû au manque d’implication des collaborateurs. »
        • Cette posture peut nuire à l’introspection nécessaire pour ajuster ses émotions et comportements.

      Clé adaptée : Reconnaître la diversité des ressentis

      Acceptez que vos collaborateurs n’interprètent pas les situations comme vous. L’effet de faux consensus peut créer des malentendus émotionnels et relationnels.

      • Action : Posez des questions ouvertes pour comprendre les ressentis et points de vue de votre équipe, plutôt que de supposer qu’ils sont alignés sur les vôtres.
      • Exemple : « Comment percevez-vous les changements récents ? Quels sont vos principaux défis à ce stade ? »
      Leadership présent - intelligence émotionnelle

      2.2. Pourquoi chacun a des émotions uniques : un enjeu de construction sociale

      Les émotions ne sont pas universelles. Elles sont façonnées par des expériences individuelles, des valeurs personnelles et des apprentissages sociaux. Ce qui est évident ou problématique pour vous peut ne pas l’être pour vos collaborateurs, et inversement.

      Clé adaptée : Comprendre les constructions émotionnelles

      • Vos collaborateurs réagissent en fonction de leur propre cadre de référence, influencé par leur éducation, leurs expériences et leur environnement professionnel.
      • Action : Reformulez votre perception de leurs émotions ou points de vue pour valider votre compréhension.
      • Exemple : Plutôt que d’interpréter une hésitation comme un désengagement, dites : « J’ai remarqué que vous semblez réservé à propos de cette initiative. Quelles sont vos préoccupations ? »

      2.3. Méthode pour cultiver un leadership émotionnellement intelligent pour les nouveaux managers.

      1. Identifier et nommer vos émotions
        • Action : Prenez quelques instants pour reconnaître ce que vous ressentez et pourquoi. Cela vous aide à ne pas projeter vos émotions sur votre équipe.
        • Exemple : « Je me sens frustré par le retard de ce projet. Est-ce lié à un manque de communication ou à mes propres attentes ? »
      2. Créer un espace sécurisé pour votre équipe
        • Action : Encouragez les membres de votre équipe à exprimer leurs ressentis sans crainte de jugement.
        • Exemple : « Dans notre prochaine réunion, je souhaite que chacun partage les obstacles qu’il rencontre. Cela nous permettra d’identifier ensemble des solutions. »
      3. Adopter une écoute active et reformuler
        • Action : Soyez pleinement présent lorsque quelqu’un partage une émotion ou un ressenti. Reformulez ses propos pour montrer que vous l’avez compris.
        • Exemple : « Si je comprends bien, ce qui vous inquiète, c’est le manque de ressources pour gérer cette tâche. Est-ce exact ? »
      4. Appliquer la règle des trois R : Recul, Réflexion, Réponse
        • Action : Avant de réagir à une situation tendue, appliquez cette méthode :
          • Prenez du recul pour ne pas réagir à chaud.
          • Faites une réflexion rapide sur ce qui influence votre ressenti.
          • Formulez une réponse adaptée et mesurée.
        • Exemple : Lorsqu’un collaborateur critique une décision, évitez de vous sentir attaqué immédiatement. Prenez une pause pour comprendre si cette critique reflète un besoin légitime.

      2.4. Intelligence émotionnelle et alignement dans le leadership présent

      Un leadership émotionnellement intelligent consiste à :

      1. Comprendre vos propres émotions, pour éviter qu’elles ne biaisent vos interactions.
      2. Reconnaître et valider celles des autres, sans jugement ni projection.
      3. Construire des ponts émotionnels, en adaptant votre communication pour répondre aux besoins de votre équipe.

      Exemple concret :
      Lors d’un projet complexe, certains membres de votre équipe peuvent exprimer de l’enthousiasme tandis que d’autres affichent de l’inquiétude. En identifiant et en reformulant ces émotions, vous pouvez ajuster votre accompagnement :

      • « Je comprends que ce projet peut sembler ambitieux. Explorons ensemble comment nous pouvons vous donner plus de visibilité pour avancer en confiance. »

      Gérer vos émotions ne consiste pas à les ignorer ou à les réprimer, mais à les utiliser comme un levier pour cultiver une relation plus équilibrée et constructive avec vos collaborateurs. En développant une intelligence émotionnelle alignée, vous devenez un leader qui inspire confiance, réduit les tensions, et favorise la cohésion.

      Conclusion : adopter un leadership présent : une méthode simple pour les nouveaux managers

      Dans un monde où l’incertitude et la pression sont devenues la norme, le leadership présent n’est pas une simple stratégie : c’est une nécessité. Être un leader aligné signifie cultiver une clarté intérieure et une posture ancrée dans l’instant, pour mieux guider et inspirer ceux qui nous entourent.

      Cette démarche repose sur deux piliers essentiels :

      1. Réduire l’overthinking, en reconnaissant et en désamorçant les biais cognitifs qui alourdissent nos décisions, et en nous concentrant sur ce que nous contrôlons ici et maintenant.
      2. Gérer ses émotions, en acceptant leur influence sur nos actions, en comprenant celles des autres, et en construisant une communication authentique et explicite.

      Un enjeu de don de soi

      Être aligné et présent ne signifie pas être parfait ou tout maîtriser. Cela signifie, au contraire, lâcher prise sur l’illusion de contrôle, pour se recentrer sur l’essentiel et libérer son esprit des suppositions inutiles. Ce n’est qu’en étant véritablement disponible pour soi-même que l’on peut se consacrer pleinement aux autres.

      Un leader présent n’agit pas pour lui-même, mais pour son équipe. En clarifiant ses intentions, en posant les bases d’une relation de confiance et en s’ouvrant aux perspectives de chacun, il incarne un leadership accessible, humain et efficient.

      Le leadership aligné, c’est :

      • La capacité à simplifier les situations complexes et à prendre des décisions éclairées.
      • L’art de construire des relations sincères où chacun se sent compris et soutenu.
      • La force d’avancer avec sérénité, tout en inspirant les autres à avancer avec vous.

      En adoptant ce modèle, vous devenez plus qu’un leader. Vous devenez un guide capable d’amener votre équipe à surmonter les défis avec clarté et confiance. Et n’est-ce pas là l’essence même d’un leadership véritablement efficient ?

      Autre source utile :