Prendre une décision devrait être un acte simple : on analyse, on choisit. Pourtant, combien de fois avons-nous regretté un choix qui semblait logique sur le moment ? Combien de fois avons-nous hésité, comparé, douté… jusqu’à ne plus savoir ce que l’on voulait vraiment ? Avez-vous jamais senti à quel point vos biais cognitifs pouvaient prendre le pouvoir sur vos prises de décision.
Si vous vous reconnaissez dans ces situations, ce n’est pas un manque de clarté ou de volonté. C’est un effet direct des biais cognitifs. Et parmi eux, un se glisse souvent silencieusement dans nos raisonnements : le biais de distinction.
Quand comparer devient piège
Le biais de distinction décrit notre tendance à surestimer les différences entre deux options lorsqu’on les met côte à côte. Ce biais est sournois : il nous pousse à choisir ce qui semble objectivement « mieux » sur le moment, mais qui s’avère inadapté à nos besoins réels une fois la décision prise.
Par exemple :
- Vous hésitez entre deux postes. L’un offre un meilleur salaire, l’autre un équilibre de vie. Vous choisissez le plus rémunérateur, mais découvrez ensuite un stress permanent.
- Vous comparez deux ordinateurs : l’un a plus de mémoire, l’autre une meilleure autonomie. Vous prenez celui avec le plus de giga, même si vous n’utilisez jamais la moitié de vos fichiers.
Le problème ne vient pas de votre capacité à raisonner. Il vient du fait que notre cerveau adore comparer, mais déteste l’incertitude. Alors il se rassure avec des critères quantifiables, visibles, rassurants.
Pourquoi ce biais nous touche autant ?
Parce qu’en situation de doute, nous cherchons à « optimiser ». Et pour optimiser, on compare. Sauf que cette comparaison nous fait perdre de vue l’essentiel : ce qui nous conviendrait le mieux dans le quotidien.
Prendre une décision devient alors une opération logistique, au lieu d’être un choix aligné. On choisit le plus complet, le plus impressionnant, le plus valorisant… au lieu de choisir ce qui nous soutient vraiment.
Le biais de distinction est particulièrement actif dans les contextes professionnels : choix de carrière, changement de poste, reconversion, négociation salariale. Mais il s’infiltre aussi dans nos achats, nos projets personnels, nos choix relationnels.
Comment reprendre la main sur ses décisions ?
Voici quelques stratégies simples mais puissantes pour limiter l’influence du biais de distinction et réapprendre à prendre une décision plus sereinement :
- Comparez moins, imaginez plus : Plutôt que de mettre deux options face à face, projetez-vous dans la réalité de chacune. Quelle serait votre journée type ? Quelles émotions y trouverez-vous ?
- Clarifiez vos besoins avant de choisir : Que recherchez-vous vraiment ? De la reconnaissance ? Du calme ? Du sens ? Un bon choix n’est pas celui qui coche toutes les cases, mais celui qui répond aux bonnes.
- Acceptez de ne pas optimiser : Cesser de chercher la perfection libère de la clarté. Choisir, ce n’est pas maximiser. C’est renoncer, consciemment, pour mieux s’engager.
Pour aller plus loin : écoutez l’épisode 30 du podcast
Dans l’épisode 30 de Les Biais Dans Le Plat, nous explorons en profondeur le biais de distinction, avec des exemples concrets et des clés d’action pour retrouver une prise de décision plus fluide, plus alignée, plus apaisée.
Car prendre une décision, ce n’est pas convaincre votre entourage ou votre mental. C’est prendre position pour vous, dans la durée.
Et ça, aucun tableau comparatif ne peut le faire à votre place.
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En savoir plus sur ce thème :
- Les biais cognitifs ennemis de la prise de décision : agissons
- Comprendre les biais inconscients dans votre vie professionnelle
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