Catégorie : Biais au quotidien

L’effet Barnum : le biais cognitif qui vous rend spécial !

L’effet Barnum : le biais cognitif qui vous rend spécial !

PRÉAMBULE : Qui êtes-vous ? 

Vous qui lisez cet article, je vous connais bien. J’en veux pour preuve ce que je vais vous révéler ci-dessous : 

Vous avez besoin d’être aimé et apprécié, et pourtant vous savez être critique avec vous-même. Vous avez certes des points faibles dans votre personnalité, mais vous savez généralement les compenser. Vous avez un potentiel considérable que vous n’avez pas encore utilisé à votre avantage. À l’extérieur vous êtes discipliné et vous savez vous contrôler, mais à l’intérieur vous tendez à être préoccupé et pas très sûr de vous-même. Parfois vous vous demandez sérieusement si vous avez pris la bonne décision ou fait ce qu’il fallait. Vous préférez une certaine dose de changement ou de variété, et vous devenez insatisfait si on vous entoure de restrictions et de limitations. Vous n’acceptez l’opinion d’autrui que dûment démontrée. Vous avez trouvé qu’il était maladroit de se révéler trop facilement aux autres. Par moment vous êtes très extraverti, bavard et sociable, tandis qu’à d’autres moments vous êtes introverti, circonspect et réservé. Certaines de vos aspirations tendent à être irréalistes…”

À combien estimez-vous pertinente cette évaluation de vous-même ? 

INTRODUCTION : Tous victimes de l’effet Barnum

Effet Barnum_principale

Si vous vous y retrouver complètement ou en grande partie, c’est que vous être victime de l’effet Barnum 🙂 Pas de panique, c’est normal ! 

Également connu sous le nom d’effet Forer, l’effet Barnum est un biais cognitif qui conduit les gens à croire que des descriptions vagues et générales s’appliquent spécifiquement à eux, alors qu’elles sont en réalité suffisamment floues pour s’appliquer à tout le monde. Ce phénomène est souvent exploité dans les horoscopes, les lectures de voyance, les tests de personnalité, et même certains discours de motivation. Il porte le nom de P.T. Barnum, célèbre pour son approche du spectacle qui incluait l’idée que « chaque minute, un imbécile naît », en référence à la crédulité des gens.

Partie 1 : Tout savoir sur l’effet Barnum :

1.1. Les origines de l’effet Barnum

Le psychologue Bertram Forer a mené une expérience en 1948 pour démontrer cet effet. Il a donné à ses étudiants un test de personnalité et leur a remis le même résultat à chacun, une description générale qu’il avait concoctée en utilisant des phrases provenant de livres d’astrologie. La majorité des participants ont trouvé que le test les décrivait avec une grande précision.

1.2. De nos jours, l’effet Barnum est exploité dans des domaines comme :

  • Les horoscopes : « Vous êtes une personne créative, mais parfois vous manquez de confiance en vous. »
  • Les tests de personnalité gratuits en ligne : « Vous aimez être entouré de personnes, mais vous appréciez aussi vos moments de solitude. »
  • Les coachings motivationnels : « Vous avez un potentiel immense que vous n’avez pas encore complètement découvert. »
Effet Barnum_voyance

1.3. Le mécanisme derrière l’effet : 

Les déclarations qui semblent personnalisées fonctionnent souvent car elles contiennent :

  • Des affirmations vagues,
  • Des phrases qui pourraient s’appliquer à n’importe qui, par exemple : « Vous voulez vous sentir aimé et admiré par ceux qui vous entourent »,
  • Un mélange d’affirmations positives et d’éléments que les gens ont tendance à accepter comme vrais parce qu’ils aiment entendre des compliments ou des points d’amélioration crédibles.

Les 3 facteurs qui garantissent un effet imparable :

  • une description qui met l’accent sur des traits positifs,
  • proposée comme personnalisée,
  • par une personne que l’on se représente comme qualifiée.

Ajoutez-y le mot magique “parfois” comme dans “parfois vous vous sentez très sûr de vous, tandis qu’à d’autres moments, vous n’êtes pas aussi confiant”. Aucun être humain ne peut pas ne pas sentir concerné par cette description 😉

Partie 2 : Les grandes expérimentations de l’effet Barnum

Pour briller à la machine à café vous pourrez citer les grandes expériences qui ont permis de démontrer la puissance de l’effet Barnum et son extraordinaire champ d’actions. 

2.1. L’expérience de Bertram Forer (1948)

Je l’évoquais plus haut, l’expérience la plus célèbre concernant l’effet Barnum a été menée par Bertram Forer, un psychologue américain. Il a réalisé l’une des premières démonstrations de ce biais cognitif :

Forer a soumis ses étudiants à un test de personnalité et, après l’avoir analysé, leur a fourni un retour personnalisé. 

En vérité, tous ont reçu la description que je vous ai proposée en préambule de cet article.  

“Vous avez besoin d’être aimé et apprécié, et pourtant vous savez être critique avec vous-même. Vous avez certes des points faibles dans votre personnalité, mais vous savez généralement les compenser. Vous avez un potentiel considérable que vous n’avez pas encore utilisé à votre avantage. À l’extérieur vous êtes discipliné et vous savez vous contrôler, mais à l’intérieur vous tendez à être préoccupé et pas très sûr de vous-même. Parfois vous vous demandez sérieusement si vous avez pris la bonne décision ou fait ce qu’il fallait. Vous préférez une certaine dose de changement ou de variété, et vous devenez insatisfait si on vous entoure de restrictions et de limitations. Vous n’acceptez l’opinion d’autrui que dûment démontrée. Vous avez trouvé qu’il était maladroit de se révéler trop facilement aux autres. Par moment vous êtes très extraverti, bavard et sociable, tandis qu’à d’autres moments vous êtes introverti, circonspect et réservé. Certaines de vos aspirations tendent à être irréalistes…”

Si vous relisez ce paragraphe attentivement. Vous noterez qu’il s’agit bien d’une succession de phrases très génériques

Lorsque Forer a ensuite demandé à ses étudiants d’évaluer dans quelle mesure cette description reflétait leur personnalité sur une échelle de 0 à 5. En moyenne, ils ont donné une note de 4,26 sur 5, estimant que la description correspondait précisément à leur personnalité.

Cet exercice a prouvé que des descriptions vagues peuvent donner l’illusion d’être spécifiquement adaptées à un individu.

2.2. L’expérience de Snyder et Shenkel (1975)

Effet Barnum_astrologie

Dans cette expérience, Mark Snyder et Richard Shenkel ont étudié l’effet Barnum à travers des lectures astrologiques :

  • Ils ont demandé aux participants de fournir des informations personnelles sur eux-mêmes, puis leur ont donné une analyse astrologique en retour. Cette analyse était en fait une description Barnum générique.
  • La majorité des participants ont trouvé les descriptions extrêmement précises et pertinentes, même si elles étaient totalement standardisées et non basées sur leurs informations réelles.

    2.3. L’expérience de Rogers et Soule (2009)

    Rogers et Soule ont exploré l’effet Barnum dans le domaine du marketing. Leur expérience portait sur la manière dont les consommateurs réagissent à des descriptions de produits :

    • Ils ont constaté que lorsque des publicités ou des descriptions de produits utilisaient des descriptions vagues mais flatteuses (« ce produit est parfait pour les personnes dynamiques et ambitieuses comme vous »), les consommateurs avaient tendance à percevoir ces produits comme spécialement adaptés à leurs besoins, ce qui les incitait davantage à acheter.
    • Cela a montré que l’effet Barnum fonctionne également dans les pratiques commerciales.

    Conclusion des expériences

    Ces expériences montrent que les gens ont tendance à accepter des descriptions vagues et générales comme étant spécifiquement adaptées à eux. Que ce soit dans des contextes psychologiques, astrologiques, ou commerciaux, l’effet Barnum prouve que nous avons tous un biais cognitif qui nous pousse à croire que des énoncés génériques sont « personnalisés », particulièrement lorsqu’ils sont positifs ou flatteurs.

    Ces recherches ont été fondamentales pour comprendre pourquoi des systèmes comme l’astrologie, la voyance, ou les tests de personnalité non scientifiques ont un tel attrait auprès du grand public.

    Partie 3 : les pièges de l’effet Barnum :

    Les situations que vous ne regardez plus comme avant en ayant pris conscience de l’effet Barnum 😁

    3.1. « Je suis spécial… comme tout le monde » : 

    Si après avoir lu votre horoscope ou un test de personnalité, vous vous êtes dit : « Wow, c’est exactement moi », c’est que vous êtes tombé dans le piège classique de l’effet Barnum. Ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas seul… littéralement, tout le monde tombe dedans !

    3.2. La voyante infaillible : 

    Vous connaissez cette voyante qui vous annonce que « vous allez bientôt vivre un changement important dans votre vie » ? Ah oui, ça peut être parce que la vie change tout le temps. D’un jour à l’autre, vos chaussettes préférées peuvent disparaître dans le lave-linge, et hop, voilà un changement majeur !

    3.3. L’effet « astrologie de bureau » : 

    Si vous avez déjà vu votre collègue lever les yeux au ciel après que quelqu’un lui ait dit : « C’est tellement typique des Capricornes », sachez que c’est probablement l’effet Barnum qui parle ici. En réalité, peu importe si vous êtes Balance ou Bélier, on pourrait vous dire la même chose, et ça marcherait tout aussi bien.

    3.4. Les « astuces Barnum » au quotidien :

    Avez-vous remarqué que votre ami vendeur peut toujours trouver une solution à tout ? Il vous dira des phrases comme « Je pense que cette voiture est faite pour vous, elle correspond exactement à votre personnalité unique : dynamique, mais parfois calme et réfléchie. »

    Ou encore les coachs en développement personnel : « Vous avez toujours senti que vous êtes différent, que vous n’êtes pas fait pour le train-train quotidien. Vous êtes un entrepreneur dans l’âme, même si vous ne le réalisez pas encore ! »

    Conclusion : L’effet Barnum, une illusion universelle… mais pas sans charme !

    En fin de compte, l’effet Barnum nous montre à quel point nous avons tous besoin de sentir que nous sommes uniques, même si les descriptions qui nous flattent pourraient aussi bien correspondre à notre voisin. Ce biais cognitif fonctionne parce qu’il tire sur des ficelles psychologiques bien ancrées : nous aimons les compliments, les déclarations positives et cette douce sensation d’être « compris ».

    Mais pas de panique ! Être victime de l’effet Barnum n’est ni un défaut ni une faiblesse. Après tout, si des millions de personnes lisent encore leur horoscope chaque jour ou se laissent séduire par un test de personnalité en ligne, c’est que quelque part, cela nous rassure et nous divertit. 

    Il faut simplement en être conscient, et surtout s’en amuser ! Alors, la prochaine fois que quelqu’un vous dira que « vous avez un potentiel incroyable, mais que vous doutez parfois de vous », souriez, et rappelez-vous que l’effet Barnum est à l’œuvre. 

    Et finalement, que vous soyez Balance, Scorpion, ou que vous préfériez ignorer l’astrologie, vous pourrez continuer à apprécier ces petites descriptions flatteuses… sans vous prendre trop au sérieux. Comme dirait P.T. Barnum lui-même, « Tout le monde aime un bon spectacle », et l’effet Barnum en est sans doute l’un des plus vieux tours de magie cognitive !

    En résumé, il n’y a rien de mal à se reconnaître dans une description Barnum – cela fait partie de notre humanité. Ce qui compte, c’est de garder un œil critique et d’en rire. Alors, continuez à être « spécial »… tout en sachant que tout le monde l’est aussi !

    La résilience : super pouvoir ou malédiction ? Quel lien avec les biais cognitifs ?

    La résilience : super pouvoir ou malédiction ? Quel lien avec les biais cognitifs ?

    Image principale pour illustrer le lien entre biais cognitifs et résilience

    Introduction : Quels sont les liens entre nos biais de pensée et l’émergence des concepts de développement personnel ? 

    Je souhaite ici vous faire part d’une réflexion plus personnelle. 

    Dans le cadre d’un exercice de collecte des retours de mes collègues et amis sur moi, j’ai été qualifiée de “résiliente”. Je cherche depuis à savoir ce qui peut se cacher derrière ce qualificatif et en quoi il peut me formater ? 😉

    Interpellée par ce concept de résilience qui, me semble-t-il, a particulièrement émergé avec la crise COVID, je m’interroge donc. Résilience : atout ou piège ? Quels sont les impact des biais cognitifs sur le développement personnel ? Quels sont les liens entre nos biais de pensée et l’émergence de ces concepts de développement personnel ? 

    J’ai d’ailleurs déjà ouvert la question dans ma sélection des vidéos les plus instructives : Épisode #1 : De résilience” et renoncement, il n’y a qu’un pas !

    Ah, la résilience ! Cette capacité miraculeuse qu’on vous vend comme la clé pour naviguer à travers les tempêtes de la vie. Imaginez un peu : vous êtes comme un roseau, vous pliez mais ne rompez jamais. Plutôt pratique, non ? Mais attendez, regardons ensemble les dessous de cette vertu soi-disant salvatrice.

    La résilience est la capacité d’une personne ou d’un système à s’adapter et à se remettre rapidement des difficultés, des traumatismes ou des changements. Elle permet de faire face aux défis et de revenir à un état de fonctionnement normal, voire d’atteindre un état de fonctionnement amélioré après avoir surmonté des obstacles.

    Partie 1: Effets bénéfiques et néfastes de la résilience – ChatGPT m’a diagnostiquée “résiliente” !

    Je vais vous faire une confidence : j’utilise ChatGPT pour accélérer ma productivité sur ce site 🙂 

    [Nota : Et je vous révélerai bientôt comment bien le faire car nous devons tous nous adapter à ce puissant pouvoir pour le maîtriser progressivement et le rendre plus intelligent 😇]

    Bref, en cherchant de l’inspiration il y a quelques semaines, j’ai posé la question à ChatGPT des effets bénéfiques et néfastes de la résilience. Le retour qu’il me fait spontanément m’a terrifié tant il me ressemble et je vous le livre ici en substance. 

    1. Effets bénéfiques de la résilience

    Vue schématiques des effets bénéfiques de la résilience

    Adaptation au changement :

    • Les individus résilients peuvent mieux s’adapter aux changements dans leur environnement personnel ou professionnel, ce qui les aide à naviguer dans des situations imprévues sans trop de stress.

      Vous et moi, individus résilients, sommes comme des caméléons. Nous nous adaptons si bien que, quand notre patron nous annonce que l’entreprise déménage en Antarctique, nous enfilons immédiatement une doudoune. Pas de stress pour nous, juste de la réadaptation !

      Réduction du stress :

      • La résilience aide à gérer le stress de manière plus efficace, ce qui peut mener à une meilleure santé mentale et physique.

        La résilience est notre Xanax naturel. Nous pourrions perdre notre maison, notre emploi et même notre chien, mais grâce à cette vertu magique, nous continuons à sourire comme si nous venions de gagner à la loterie.

        Amélioration de la santé mentale :

        • Les personnes résilientes ont tendance à avoir des niveaux plus élevés de bien-être émotionnel, réduisant les risques de dépression et d’anxiété.

          En tant que personne résiliente, nous nageons dans un océan de bien-être émotionnel. Dépression, anxiété ? nous ne connaissons pas ! nous avons une armure invisible qui repousse les mauvaises vibes.

          Renforcement des relations sociales :

          • La résilience peut améliorer les relations interpersonnelles en aidant les individus à communiquer de manière plus efficace et à résoudre les conflits de manière constructive.

            Avec la résilience, même une dispute se transforme en un échange constructif. Nous communiquons efficacement, résolvons les conflits et sortons de là bras dessus bras dessous, prêts à conquérir le monde.

            Capacité à rebondir après un échec :

            • Les individus résilients sont plus capables de tirer des leçons de leurs échecs et de continuer à avancer avec une perspective positive.

              Amis résilients, échouer n’est qu’une simple formalité. Nous trébuchons, mais hop ! Nous nous relevons avec un sourire éclatant, prêt à transformer chaque pierre d’achoppement en marchepied vers le succès.

              2. Effets néfastes potentiels de la résilience

              Vue schématique des effets néfastes de la résilience

              Détachement émotionnel :

              • Parfois, une forte résilience peut mener à un détachement émotionnel où une personne peut sembler insensible ou indifférente aux difficultés des autres.

                Mais attention, trop de résilience peut vous transformer en robot sans cœur. Les autres pleurent, se lamentent, et vous, vous restez de marbre, un véritable roc indifférent aux vagues d’émotion humaine.

                Sous-estimation des risques :

                • Une confiance excessive en sa capacité à surmonter les difficultés peut entraîner une sous-estimation des risques et des comportements imprudents.

                  La résilience donne des ailes, mais aussi des illusions. Vous vous croyez invincible, prêt à sauter du haut de la falaise parce que, pourquoi pas ? Rien ne peut vous atteindre !

                  Épuisement :

                  • Être constamment résilient et toujours essayer de surmonter les obstacles sans prendre le temps de se reposer peut mener à l’épuisement ou au burn-out.

                    Être constamment résilient, c’est comme être sous perfusion de caféine. Pas de pause, pas de répit. Vous finissez par vous effondrer comme une marionnette dont on a coupé les fils, à bout de forces et de nerfs.

                    Isolement social :

                    • Une résilience excessive peut parfois amener les individus à penser qu’ils doivent tout affronter seuls, ce qui peut mener à l’isolement social et à un manque de soutien.

                      Les super-héros résilients finissent souvent seuls. Pourquoi demander de l’aide quand on peut tout gérer soi-même ? Résultat : vous êtes seul sur votre île de bravoure, sans personne pour partager la vue.

                      Négation des problèmes :

                      • Certaines personnes très résilientes peuvent éviter de traiter les problèmes profondément enracinés, en se concentrant plutôt sur les solutions à court terme sans aborder les causes sous-jacentes des difficultés.

                        Et puis, il y a ceux qui sont tellement résilients qu’ils préfèrent ignorer les problèmes. Plutôt que d’affronter les vrais enjeux, ils se contentent de mettre des pansements sur des plaies béantes, en espérant que tout finira par passer.

                        Une fois ces bases posées, je pense que, comme moi, un certain nombre d’entre vous se sentent “résilients”. Alors, comment tenir la ligne entre les effets positifs et les effets néfastes de vôtre côté résilient ? Est-ce que le concept même de résilience n’a pas été imaginé pour nous aider à faire passer certaines difficultés comme des opportunités ? 

                        Mon scepticisme naturel m’a conduit à la question suivante 😁 : 

                        Partie 2 : La résilience n’est-elle pas un moyen de faire accepter le renoncement aux individus ? 

                        Ah, le grand débat de la résilience ! Faut-il accepter son sort avec un sourire stoïque ou lever les poings en signe de révolte ? Voici une petite exploration toute personnelle de cette question épineuse 😉

                        1. La résilience : L’art de s’adapter sans faire trop de vagues

                        Qu’il est intéressant de pousser les femmes à adopter la résilience dans le monde professionnel :

                        Illustration résilience sage pour ne pas faire de vague
                        • “Salaire inégal ?” : “Pas de problème”

                        Une femme résiliente sait comment gérer son budget serré, même si elle doit renoncer à quelques luxes comme les vacances ou les soins de santé de qualité.

                        •  Être perçue comme faible ?” : “Bien sûr, pourquoi pas ?” 

                        Être sous-estimée peut être une stratégie brillante pour mieux surprendre ses collègues quand elle finit par sauver le projet de l’année en silence.

                        2. Résilience, acceptation ou renoncement ? 

                        Renoncer et accepter l’injustice 

                          Si la résilience, c’est acceptation. Le risque est important 

                          • Accepter un salaire inégal, c’est accepter de jouer le rôle de la victime et renoncer à se battre pour ses droits
                          • Accepter de se conformer aux stéréotypes de faiblesse, c’est confirmer sa faiblesse intrinsèque, et valider les perceptions sociétales sans faire de vague. 

                          Si l’on n’y prend pas garde, la société peut nous récompenser pour cette acceptation, la rendant de fait positive. Il est tellement plus facile de chercher du positif et de la tranquillité d’esprit. 

                          Et d’acceptation à renoncement, il n’y a qu’un pas !

                            Si la résilience, c’est une forme d’adaptation permanente pour réduire le stress et renforcer les relations sociales, il peut être plus facile de renoncer à s’imposer pour ne pas faire de vague. 

                            Le renoncement consisterait à accepter docilement l’inacceptable. Ne pas élever la voix. Ne pas prendre d’actions concrètes et encore moins chercher à inspirer les autres à faire de même. Comme c’est pratique 🙂

                            Attention donc à ne pas laisser les autres vous convaincre des bienfaits de la résilience silencieuse. Parfois la rébellion bruyante est bien fondée et heureusement que, dans le passé ou aujourd’hui, certains osent prendre la parole. La résilience efficiente s’est peut être aussi influencer pacifiquement mais efficacement sur les situations et pas uniquement s’y adapter !

                            Illustration résilience active et déterminée

                            Et d’ailleurs, si j’en reviens au cœur de mon propos habituel, en quoi la résilience se nourrit-elle de nos biais cognitifs ? Ou les nourrirait-elle ? N’y a-t-il pas un risque ou un remède pour comprendre leurs interactions ? 

                            Partie 3 : Interaction entre résilience et biais cognitifs – attention danger ?

                            Je vous rappelle les postulats 🙂

                            • La résilience est la capacité d’un individu à surmonter les difficultés, à s’adapter positivement face à l’adversité, au stress ou aux traumatismes.
                            • Les biais cognitifs, quant à eux, sont des distorsions de la pensée qui affectent les jugements et les décisions.

                            1. Pour comprendre : exemple de 4 biais cognitifs boostés par la résilience

                            La résilience peut interagir avec les biais cognitifs de plusieurs manières, influençant à la fois la perception des défis et les stratégies adoptées pour les surmonter. Voici comment certains biais cognitifs peuvent interférer ou moduler la résilience :

                            Biais de positivité :

                            C’est la tendance à se concentrer sur les aspects positifs tout en minimisant les négatifs.

                            Ce biais peut renforcer la résilience en aidant les individus à maintenir une attitude optimiste face aux difficultés. Cependant, s’il est excessif, il peut conduire à une sous-estimation des risques ou des problèmes réels, empêchant une préparation adéquate.

                            Biais de confirmation :

                            Cette tendance à rechercher, interpréter et se souvenir des informations qui confirment ses croyances préexistantes.

                            Ce biais peut soit soutenir, soit entraver la résilience. Par exemple, si une personne croit fermement en sa capacité à surmonter les obstacles, elle peut ignorer les signes de détresse, ce qui peut retarder la recherche d’aide nécessaire.

                            Biais d’ancrage :

                            Tendance à s’appuyer trop fortement sur la première information rencontrée (l’ancre) lors de la prise de décision.

                            Si l’ancre est une expérience passée de succès, cela peut renforcer la confiance en sa résilience. À l’inverse, une première expérience négative peut affaiblir cette confiance, même si les circonstances actuelles sont différentes.

                            Effet Dunning-Kruger :

                            Tendance des individus moins compétents à surestimer leurs capacités.

                            Une personne peut croire à tort qu’elle est plus résiliente qu’elle ne l’est réellement, ce qui peut l’empêcher de chercher le soutien nécessaire lors de situations difficiles.

                            2. Pour agir et bien vivre sa résilience

                            Vous l’aurez compris, il est important de maîtriser  les interactions possibles entre la résilience et les biais cognitifs. C’est même la clé pour : 

                            • Développer une résilience équilibrée : Encourager une attitude positive tout en restant conscient des défis réels.
                            • Améliorer la prise de décision : En reconnaissant et en atténuant les biais cognitifs, les individus peuvent mieux évaluer leurs capacités et les ressources nécessaires pour faire face aux adversités.
                            • Promouvoir la santé mentale : Une résilience soutenue par une perception réaliste réduit le risque de surmenage et de burn-out.

                             

                            Conclusion : les différentes pistes pour une bonne “résilience”

                            Illustration de liberté et de puissance de la femme

                            Piste 1 : la résilience éclairée

                            La résilience n’est pas isolée des biais cognitifs ; au contraire, elle est constamment influencée par la manière dont nous percevons et interprétons les événements. En reconnaissant et en comprenant ces biais, il est possible de renforcer la résilience de manière plus efficace et adaptée aux réalités individuelles.

                            Piste 2 : la résilience efficiente 

                            La résilience efficiente, c’est aussi accepter les réalités du monde tout en travaillant dur pour les changer de l’intérieur. Donc, même si le plafond de verre est bien en place, une femme résiliente y apposera des autocollants motivants tout en grignotant lentement ce verre (en espérant que ce soit du sucre).

                            Pourquoi ne pas faire en sorte que votre résilience ne soit pas synonyme d’acceptation passive, mais une stratégie sophistiquée de long terme. On joue le jeu, on encaisse les coups, mais on prépare son ascension en coulisse.

                            Dire non aux injustices et ne pas se contenter du statu quo est une forme de résilience. C’est reconnaître ses limites, mais aussi ses potentiels. C’est se battre pour l’équité, non seulement pour soi mais pour toutes les générations futures.

                            La résilience en puissant stratagème

                            Accepter d’être moins bien payée et perçue comme faible n’est ni une preuve de résilience ni de renoncement. C’est plutôt un reflet ironique d’une société qui a encore du chemin à parcourir. La vraie résilience féminine pourrait bien être cette force tranquille qui, sous couvert d’acceptation, prépare une révolution douce mais implacable. 

                            Quant au renoncement, il pourrait être la voie royale vers une véritable égalité, refusant d’accepter quoi que ce soit de moins qu’un traitement juste et équitable. Alors continuons à défier les attentes avec panache et détermination. Nous sommes bien plus que les stéréotypes ne pourront jamais définir ! 😃

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                            Si vous voulez creuser ce sujet, je vous propose de suivre ces liens

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                            À bientôt sur Les Biais dans le Plat. 

                            J’ai hâte de lire vos commentaires à cet article et surtout n’oubliez pas de vous enregistrer pour recevoir automatiquement toutes les nouvelles publications !

                            Quiz imposteur ou super-héros discret ?

                            Bienvenue à ce quiz unique en son genre, destiné à ceux et celles qui se demandent s’ils sont des imposteurs ou des héros méconnus.

                            Parfois, dans notre vie, nous nous sentons comme des super-héros cachés derrière un masque d’incertitude et de doute.

                            Ce quiz est conçu pour vous aider à découvrir si vous cachez un potentiel héroïque en vous, tout en combattant les sentiments du syndrome de l’imposteur.

                            Combattre le syndrome de l'imposteur

                            Suis-je un imposteur... ou juste une super-héroïne méconnue ou un super-héros discret ?

                            Répondez à chaque question par "Oui", "Non" ou "Peut-être" et découvrez où vous vous situez sur l'échelle du super-héros discret.

                            Rappelez-vous, même les plus grands super-héros peuvent douter d'eux-mêmes de temps en temps. Ce qui compte, c'est de ne pas laisser ces doutes vous empêcher d'accomplir de grandes choses.

                            Alors, prenez une profonde inspiration, enfilez votre cape imaginaire, et plongez dans ce quiz pour révéler votre véritable identité ! 🙂

                            1 / 10

                            1. Avez-vous déjà sauvé le monde en secret, mais personne ne l'a remarqué ?

                            2 / 10

                            2. Vous sentez-vous parfois comme si vous portiez un masque de super-compétence, cachant votre véritable identité de génie incompris ?

                            3 / 10

                            3. Avez-vous tendance à minimiser vos réalisations, les attribuant à la chance ou à des gadgets super-secrets ?

                            4 / 10

                            4. Vous comparez-vous aux autres, en vous demandant si vous êtes aussi génial que Batman ou aussi intelligent qu'Iron-Man ? (Je vous laisse me donner les pendants féminins de ces références mais ça pourrait faire l’objet d’un article à part entière 🙂)

                            5 / 10

                            5. La peur de l'échec vous paralyse parfois, vous empêchant de révéler votre véritable potentiel héroïque ?

                            6 / 10

                            6. Vous sentez-vous coupable d'avoir sauvé le monde, comme si vous ne méritiez pas cette reconnaissance ?

                            7 / 10

                            7. Vous critiquez-vous sans cesse, doutant de vos capacités et remettant en question votre héroïsme ?

                            8 / 10

                            8. Vos nuits sont parfois troublées par des cauchemars où votre identité secrète est révélée et que vous êtes ridiculisé(e) ?

                            9 / 10

                            9. Avez-vous déjà développé une double personnalité, l'une pour le monde (le quotidien) et l'autre pour vos missions secrètes (au travail) ?

                            10 / 10

                            10. Vous sentez-vous parfois comme si vous viviez dans une simulation informatique, et que votre héroïsme n'est qu'une illusion ?

                            N'hésitez pas à partager ce quiz s'il vous a plu !

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                            N’oubliez pas de partager ce quiz et de consulter les ressources disponibles pour aider tous les super-héros en herbe à vaincre le syndrome de l’imposteur. Vous êtes unique et précieux, et le monde a besoin de vous ! 🙂

                            Bonne chance, et surtout, amusez-vous bien !

                            Syndrome de l’imposteur : des biais cognitifs et des stéréotypes

                            Syndrome de l’imposteur : des biais cognitifs et des stéréotypes

                            Apprenez à connaître vos ennemis d’autant plus quand cet ennemi c’est vous ! 

                            Nous l’avons vu dans l’article “Femmes et syndrome de l’imposteur : les clés du succès” en analysant les causes, manifestations et conséquences du syndrome de l’imposteur. Des biais cognitifs que des stéréotypes influencent nos comportements. Ces facteurs influencent profondément la façon dont nous percevons et évaluons nos compétences et nos réalisations. 

                            Je vous propose ici d’aller plus loin dans l’illustration de ces biais et stéréotypes. Je vous raconterai certaines de mes histoires pour vous permettre de regarder les autres sous un autre angle. 

                            Pour avancer, il faut comprendre et il faut parler. J’ai mis tellement de temps à le comprendre ! Ma plus grande récompense serait que vous me partagiez vos expériences en commentaires de cet article.

                            Avant toute chose, une petite définition s’impose !

                            I. Qu’est-ce qu’un biais cognitif et pourquoi y sommes-nous tellement sensibles ?

                            Un biais cognitif est un schéma de pensée trompeur et faussement logique. Il nous sert quotidiennement à résoudre quatre problèmes principaux : la surcharge d’information, le manque de sens, le besoin d’agir vite et comment savoir de quoi on doit se rappeler plus tard. 

                            Codex des biais cognitifs John Manoogian
                            Modèle Algorithmique : John Manoogian III – By Jm3 [CC BY-SA 4.0], from Wikimedia Commons

                            II. Dans le cadre du syndrome de l’imposteur, on peut retrouver les biais suivants : 

                            Première précaution d’usage, je vous propose ici une sélection qui me ressemble avant tout. La production de contenus sur ces sujets est tellement fertile que vous n’aurez pas de mal à trouver d’autres idées. Pour autant, la transmission de ces messages ne me semble pas à la mesure de l’enjeu. Encore une fois, ma mission ici est d’ouvrir la discussion.

                            1. La pensée dichotomique :

                            Ce biais amène les femmes à voir le monde en termes de « tout ou rien ». Nous pouvons nous percevoir soit comme des impostures complètes, soit, plus rarement, comme des génies absolus. Nous minimisons nos succès et exagérons nos erreurs. Impossible dans ce cas de reconnaître ses progrès et sa valeur réelle.

                            2. La lecture dans les pensées

                            Les femmes qui souffrent du syndrome de l’imposteur ont tendance à présumer que les autres pensent du mal d’elles, que tous leurs succès sont soumis à des conditions biaisées. Les politiques d’inclusion en entreprise lorsqu’elles sont mal maîtrisées font beaucoup de mal aux femmes qui réussissent. Elles interprètent les regards, les commentaires et les silences de manière négative, même si ces indices n’ont pas de fondement réel.

                            3. La généralisation excessive :

                            Un seul échec ou une critique peut amener les femmes à généraliser et à conclure qu’elles sont incompétentes dans tous les domaines. Elles oublient leurs réussites passées et se focalisent sur les moments négatifs, ce qui alimente leur sentiment d’inadéquation.

                            4. La disqualification des réalisations :

                            Les femmes qui souffrent du syndrome de l’imposteur ont tendance à attribuer leurs succès à des facteurs externes, comme la chance ou l’aide des autres, plutôt qu’à leurs propres mérites. Les femmes managers ont tendance à faire passer trop systématiquement l’équipe devant elles. Elles minimisent leurs compétences et leur effort, ce qui les empêche de se sentir totalement fières de leurs accomplissements.

                            5. La comparaison sociale :

                            Les femmes se comparent souvent aux autres, en particulier à celles qui semblent plus accomplies qu’elles. Elles se focalisent sur les réussites des autres et minimisent leurs propres réalisations, ce qui alimente leur sentiment d’infériorité.

                            Cette tendance à la comparaison est aggravée par un perfectionnisme plus ou moins fort. Les femmes se fixent des objectifs inatteignables et se critiquent sévèrement pour leurs erreurs, ce qui alimente leur anxiété et leur sentiment d’échec.

                            Il est important de noter que le syndrome de l’imposteur n’est pas causé par un seul biais cognitif, mais plutôt par une combinaison de plusieurs facteurs. En comprenant ces biais et en développant des stratégies pour les contrer, les femmes peuvent apprendre à mieux se percevoir et à surmonter les obstacles qui les empêchent de s’épanouir pleinement.

                            III. Les stéréotypes de genre : terreau fertile du syndrome de l’imposteur chez les femmes

                            En plus des biais cognitifs mentionnés ci-dessus, il est important de souligner le rôle des stéréotypes de genre dans le développement du syndrome de l’imposteur. 

                            Les stéréotypes de genre, ces croyances sociales préconçues sur les caractéristiques et les comportements attendus des hommes et des femmes, jouent un rôle crucial dans le développement du syndrome de l’imposteur chez les femmes. Dès leur plus jeune âge, les femmes sont confrontées à des messages implicites et explicites qui les conditionnent à douter de leurs capacités et à limiter leurs aspirations.

                            Ces stéréotypes peuvent renforcer les biais cognitifs et rendre les femmes encore plus susceptibles de souffrir du syndrome de l’imposteur, je les ai rassemblé en trois catégories principales mais il est impossible d’atteindre l’exhaustivité tant notre perception au monde nous est propre !

                            1. Les incompétences des femmes

                            • “Les femmes sont moins compétentes en mathématiques et en sciences”
                            • “Les femmes réussissent grâce à leur apparence ou leur charme plutôt qu’à leur compétence”
                            • “Les femmes ne sont pas de bonnes leaders”
                            • “Les femmes sont naturellement multitâches, mais moins spécialisées”

                            C’est le fléau des généralités bien sûr mais quelle puissance peuvent avoir ces idées latentes sur nos vies. Et le pire, c’est que nous sommes les principaux vecteurs de transmission de ces croyances séculaires. 

                            Gamine, une professeur de mathématiques de sixième a jugé bon de m’aider à comprendre que j’avais “trop confiance en moi”. Elle a osé regarder ma mère dans les yeux pour lui dire avec fierté “qu’elle avait fait en sorte que ça change” ! Je n’ai jamais compris ce qu’elle m’avait fait mais elle a réussi à détruire en moi la confiance nécessaire à réussir dans le domaine scientifique au niveau scolaire. Bizarrement, et contre nature, j’ai brisé cette malédiction dans ma vie professionnelle. Au point de finir à atteindre des postes de directrice informatique ! 

                            Il m’a fallu des années pour comprendre pourquoi et comment il fallait se présenter, présenter ses réalisations, assumer ses compétences et ses expertises. Mais aussi, des années pour comprendre en quoi les qualités féminines devaient servir différemment les entreprises. 

                            2. Les femmes « douces » et « émotives »

                            • “Les femmes sont plus émotionnelles et moins rationnelles”
                            • “Les femmes doivent être modestes et ne pas se vanter de leurs réalisations”
                            • “Les femmes doivent être agréables et accommodantes”
                            Syndrome de l'imposteur - autocritique

                            C’est la grande ambiguïté que rencontrent les femmes en entreprise. le contre-pied que tu te sens obligée de prendre pour réussir et qui fait encore plus de mal que de bien à la cause des femmes.  

                            En fait, la situation est bien plus compliquée sur le terrain. On oppose inconsciemment, les “faibles femmes” d’un côté et les femmes fortes. Ces dernières, victimes des stéréotypes de genres opposés.  La femme est alors associée : à la loyauté, à un sentiment d’appartenance exacerbé, à un bon sens de la communication et à une faculté à s’effacer au profit de leur mission… 

                            Et, c’est alors que pour briser le plafond de verre, la femme est projetée sur la falaise de verre. Les femmes sont mises en situation d’échec. La chercheuse suisse, …, est formelle : “les hommes sont plus souvent choisis que les femmes aux postes de direction, et lorsque les femmes sont sélectionnées, c’est pour occuper des positions difficiles”.

                            Je ne saurai pas dire combien de femmes et d’amies, j’ai vu être mises dans cette position au cours de ma vie professionnelle. J’ai moi-même pris avec plaisir des responsabilités en pleine tempête, tellement flattée qu’on fasse enfin appelle à moi, que mes compétences soient reconnues. 

                            C’est pour ça qu’il devient impératif de partager ces constats. La première étape c’est de partager ses expériences. Pour autant, qui partage volontiers ses échecs ? D’autant plus quand votre émotion se retourne consciemment et inconsciemment contre vous ! 

                            3. Les femmes hyper-responsabilisées

                            Je le présente en dernier mais je me demande si ça n’est pas le groupe de stéréotypes qui n’est pas le plus lourd à assumer pour les femmes. En tout cas, pour moi, c’est une pression au quotidien.

                            • “Les femmes doivent choisir entre carrière et famille”
                            • “Les femmes doivent consacrer plus de temps aux soins des autres qu’à leur propre développement”
                            • “Les femmes sont responsables de leur propre succès mais aussi du bien-être émotionnel de leur environnement”
                            • “Les femmes doivent être parfaites pour réussir”

                            Comme je l’ai déjà partagé dans ma présentation, je suis une femme comme une autre. J’ai une carrière, une histoire, une famille et des responsabilités. Pour autant, je suis objectivement soumise aux quatres injonctions listées ci-dessus. Et personnellement et professionnellement, j’ai joué bien plus de rôles que de raison. La seule fois où j’ai pu me fabriquer le job de mes rêves, il y avait quatre métiers dans une fiche de poste ! 

                            Pourtant, je portais toujours les stigmates de la femme “sympa”, “multitâches”, de la “bonne copine” plutôt que de la cheffe naturelle. Et, vraiment, avec du recul, je sais que c’est largement moi qui contribuais à me mettre dans ces cases. Et avec une certaine fierté par-dessus le marché !

                            Conclusion : Infra-valorisation des compétences féminines

                            On le voit bien dans ces illustrations, les biais cognitifs et les stéréotypes ont des impacts profonds sur la façon dont on perçoit ses compétences et sa valeur dans sa vie professionnelle et personnelle. 

                            Les contradictions sont elles aussi évidentes. Les stéréotypes d’hyper-responsabilité ou même les “qualités” qui mènent les femmes vers la falaise de verre sont totalement contradictoires avec celles qui les poussent à se dévaloriser. 

                            En creusant encore un peu plus loin, certaines compétences et qualités traditionnellement associées aux femmes, comme la communication, l’empathie et le travail en équipe, sont souvent sous-estimées et peu valorisées dans le monde professionnel. Cela peut amener les femmes à douter de la valeur de leurs contributions et à se sentir moins légitimes dans leur réussite.

                            Mais, il faut garder à l’esprit que ces biais et ces stéréotypes sont bien le résultat de siècles de construction de nos sociétés. La biologie et les neurosciences ont longtemps été utilisées pour justifier les différences essentielles entre les sexes. 

                            Elles remettent aujourd’hui en question des vérités qui semblaient acquises. Comme l’affirme la neurobiologiste Catherine Vidal1 : « Oui, il y a des différences entre un cerveau masculin et un cerveau féminin… mais autant qu’entre le cerveau d’un individu et celui d’un autre, qui ne cessent de se façonner selon leur environnement et leurs expériences cognitives respectives. »

                            Alors, comme je vous l’écrivais en introduction de cet article, pour avancer, il faut comprendre et il faut parler. Ma plus grande récompense serait que vous me partagiez vos expériences en commentaires de cet article.

                            À vos souvenirs ! J’ai hâte de vous lire ! 

                            #syndrome de l’imposteur #inclusion #femmes au travail

                            1. « Hommes, femmes : avons-nous le même cerveau ? », de Catherine Vidal, Le Pommier, 2007 ↩︎