Les raccourcis mentaux de notre cerveau - les biais cognitifs
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Comprendre les biais cognitifs pour mieux… vivre, travailler, décider.

🧠 “Pourquoi je me sens si différente ? Pourquoi j’ai l’impression de ne pas comprendre les règles du jeu social ? Est-ce que je suis la seule à douter autant de moi-même ?” Les biais cognitifs sont le propre du fonctionnement de notre cerveau. donc, non, vous n’êtes pas seule. Et non, ce n’est pas uniquement dans votre tête. C’est dans notre tête à toutes et tous.

Parce qu’en réalité, vous prenez environ 35 000 décisions par jour. Oui, trente-cinq mille. Soit une toutes les deux secondes en moyenne. Qu’est-ce que je mange ? Est-ce que je réponds à ce mail maintenant ? Ce regard, il voulait dire quoi ? Je souris ou je m’écrase ? On coupe, on fuit, on cède, on s’adapte… souvent sans même s’en rendre compte.

Et pour ne pas imploser face à cette avalanche, votre cerveau a trouvé la parade : il prend des raccourcis. Rapides, pratiques, inconscients. On les appelle les biais cognitifs.

1. Les biais cognitifs, c’est quoi ?

Ce sont des distorsions inconscientes de notre manière de percevoir, mémoriser, raisonner ou décider. Des raccourcis mentaux, conçus pour gagner du temps… mais qui nous entraînent parfois dans des impasses. Avec près de 200 identifiés, ces biais ne sont pas des failles individuelles : ils sont le reflet même du fonctionnement humain.

Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie, a dévoilé les piliers de ce fonctionnement dans “Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée” :

  • Le Système 1, rapide, intuitif, émotionnel. Drôle, efficace, mais souvent piégé par ses automatismes.
  • Le Système 2, lent, logique, méthodique. Il doute, vérifie… mais ne s’active qu’au prix d’un effort mental.

“Le problème, c’est que le Système 1 pense beaucoup trop souvent à notre place… et que le Système 2, paresseux, le laisse faire.”

2. Biais cognitifs et neurosciences : les quatre gouvernances de notre cerveau

Laurent Depont, dans Intelligence relationnelle et inclusion, jette un pont entre biais cognitifs et neurosciences. Il montre que notre cerveau se construit autour de quatre gouvernances, qui déterminent nos réactions :

  1. Instinctive – survie : réactions de fuite, lutte, inhibition ; pilotées par le stress primal.
  2. Grégaire – appartenance : besoin de sa place dans le groupe, hiérarchie, dominance – ce pilotage social qui encourage l’autocensure.
  3. Émotionnelle – reconnexion : recherche de plaisir et d’approbation ; frein pour la diversité, car elle cible notre besoin de conformisme.
  4. Adaptative – posture mature : rare et précieuse, elle permet la nuance, la curiosité, la créativité et l’inclusion.
Les quatres pilotes à l'origine de nos comportements ou comment notre cerveau s'est fabriqué au cours de l'évolution humaine

Ces quatre gouvernances s’organisent en stade. Les trois premières pilotent automatiquement nos réactions ; la quatrième émerge quand nous sécurisons notre cerveau – par un environnement inclusif, de la confiance, de la reconnaissance. Le résultat ? Une posture sereine, capable de réfléchir plutôt que d’uniquement sonner l’alerte.

3. Le codex des biais cognitifs : une carte, pas un tribunal

Codex des biais cognitifs John Manoogian
Modèle Algorithmique : John Manoogian III – By Jm3 [CC BY-SA 4.0], from Wikimedia Commons

Inspiré du travail collectif (Benson, Associations Libres), ce Codex des biais cognitifs est une boussole. C’est une carte de navigation pour mieux comprendre pourquoi notre cerveau nous fait parfois voir la vie en mode “miroir déformant”. Il recense des dizaines de biais cognitifs classés selon quatre grandes familles de distorsion mentale :

  1. On filtre ce qui nous arrange : il y a trop d’infos, alors notre cerveau fait du tri. Parfois un bon tri. Parfois, non.
  2. On oublie ou on retient de travers : notre mémoire est sélective et aime enjoliver ou saboter selon l’humeur.
  3. On agit dans l’urgence : le cerveau aime aller vite, quitte à zapper la nuance ou les conséquences.
  4. On comble les vides avec nos propres fictions : quand on ne comprend pas, on invente une histoire. Souvent fausse, mais rassurante.

Ce codex n’est pas là pour cocher des cases (“ah tiens, j’ai celui-là aussi”), mais pour mettre des mots sur ce qui nous influence à notre insu. Et pour nous permettre, doucement mais sûrement, de retrouver notre liberté intérieure.

4. Un prisme pour mieux se comprendre

Cet article-pivot ouvre sur une constellation riche et structurée :

  • BIAIS COGNITIFS (CONCEPTS GÉNÉRAUX) : pour les bases.
  • BIAIS À BIAIS : pour découvrir un biais à la fois.
  • BIAIS COGNITIFS AU TRAVAIL : pour mieux collaborer, décider, manager.
  • FEMMES & LEADERSHIP : pour dépasser les jugements, internes comme externes.
  • SYNDROME DE L’IMPOSTEUR : pour déconstruire le doute.
  • DÉVELOPPEMENT PERSONNEL : pour avancer en conscience.
  • OUTILS & EXERCICES : pour passer à l’action.

Chaque série explore en profondeur : contexte, exemples, leviers, rituels, réflexions – pour que ce sujet vous serve, personnellement et professionnellement.

5. Et maintenant ?

Je vous invite à explorer, questionner, partager. À détecter ce qui vous freine… et y répondre avec bienveillance.

👉 Quel biais, quelle gouvernance vous pilote le plus ?
Racontez-le en commentaire ou plongez dans le Codex et les articles associés.

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Un commentaire

  1. Merci pour ce contenu éclairant ! Comprendre nos biais, c’est déjà s’en libérer — et c’est essentiel dans les domaines où l’émotion prend le pouvoir : investissement, recrutement, accompagnement… Une prise de recul comme celle-ci ouvre la porte à des décisions plus conscientes et alignées