En entreprise comme dans la sphère intime, la gestion de conflit est souvent abordée à travers des outils de communication. Mais sans comprendre les mécanismes cognitifs sous-jacents, ces outils restent souvent superficiels. Deux biais cognitifs méconnus sont pourtant à l’origine de nombreux malentendus : le biais d’attribution hostile et le biais d’intentionnalité.
Le biais d’attribution hostile : quand le doute devient accusation
Imaginez : un collègue ne vous dit pas bonjour un matin. Votre cerveau interprète : « Il m’en veut. »
Ce réflexe, c’est le biais d’attribution hostile : la tendance à interpréter un comportement flou comme une agression. Ce biais cognitif transforme l’ambiguïté en hostilité. Il active la défense, bloque l’échange et sabote la gestion de conflit avant même qu’elle n’ait commencé.
Le biais d’intentionnalité : prêter à l’autre des intentions qu’il n’a pas
Le biais d’intentionnalité renforce cette lecture négative. Il nous pousse à croire que l’autre agit volontairement contre nous. Un message bref devient une attaque personnelle. Un oubli devient une volonté de nuire.
En matière de gestion de conflit, ce biais complique tout : il transforme les malentendus en rancunes, et les tensions en conflits ouverts.
Pourquoi ces biais cognitifs sabotent la gestion de conflit
Parce qu’ils créent des scénarios fictifs. On réagit non pas aux faits, mais à une version interprétée, souvent dramatique. Cette lecture biaisée empêche l’écoute, bloque l’empathie et installe une relation sur la défensive.
En entreprise, cela donne : des tensions latentes, des silences lourds, des feed-back mal reçus et des relations qui se fragilisent.
Reprendre la main : une gestion de conflit qui commence dans la tête
Pour améliorer la gestion de conflit, il faut d’abord désamorcer nos réflexes internes. Voici quelques clés concrètes :
- Identifier les pensées automatiques : Suis-je en train d’interpréter ou d’observer un fait ?
- Remplacer les suppositions par des questions : Et si je demandais au lieu d’imaginer ?
- Imaginer une explication neutre ou bienveillante : Et si ce n’était pas contre moi ?
Ces micro-ajustements réduisent l’impact des biais cognitifs et redonnent de la place à la coopération.
En conclusion
La gestion de conflit, ce n’est pas juste parler mieux. C’est penser différemment. Le biais d’attribution hostile et le biais d’intentionnalité agissent comme des filtres : ils nous font voir du conflit là où il n’y en a pas forcément. Mais une fois qu’on les connaît, on peut reprendre la main sur nos réactions, et retrouver des relations plus saines.
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