Auteur/autrice : morth.sophie

Intelligence relationnelle et management inclusif

Intelligence relationnelle et management inclusif

Les biais cognitifs, obstacle à la diversité en entreprise (#2)

Dans la première partie du résumé du livre de Laurent Depond, on peut observer en quoi les biais cognitifs nuisent directement à la diversité en entreprise. Dans cette seconde partie, nous approfondirons les concepts abordés dans le livre de Laurent Depond.

Nous verrons comment nos fonctionnements cérébraux peuvent freiner l’inclusion et la diversité, mais aussi comment les organisations peuvent mettre en place des solutions adaptées grâce à l’intelligence relationnelle et au management inclusif.

Partie 2 : Prendre conscience de nos “fonctionnements humains” (suite)

Chapitre 4 : L’approche neurocognitive et comportementale 

La compréhension de nos comportements au travers de la construction de notre cerveau permet de mieux comprendre nos comportements naturels. 

Notre cerveau fonctionnent selon deux modalités : 

  • un système rapide qui utilise des routines de pensée préétablie : le mode mental automatique,
  • un système lent, analytique : le mode mental adaptatif.

Le mode par défaut, adapté à la gestion des situations simples, apparaît fiable, rapide. Il est économe en énergie. Ce sont des processus inconscients (la conduite) ou conscients ( le calcul mental). 

Le mode adaptatif c’est comme conduire à l’étranger et devoir être prêt à s’adapter en permanence à l’inconnu. C’est épuisant s’il est mobilisé trop longtemps. 

Le mode mental automatique est l’ennemi naturel de la diversité. 

Il fonctionne de manière optimale s’il ne gère que ce qu’il connaît. Il est défini par six caractéristiques : 

  • la routine : un attrait pour les habitudes qui génère la peur de la nouveauté
  • la persévérance : la capacité à poursuivre sans se laisser déstabiliser par l’imprévu quitte à basculer dans la résistance obstinée au changement,
  • la simplification : gestion raccourcie des situations courantes qui empêche la gestion nuancée des situations complexes
  • la certitude : sentiment que notre vision est “toute la vérité” qui peut confiner à l’intolérance ou à des erreurs d’interprétation
  • l’empirisme : reproduction systématique de ses expériences passées 
  • l’image sociale : importance exagérée donnée à son image dans le groupe, pourvoyeuse de manque d’initiative par peur du risque. 

Le mode mental automatique a largement fait ses preuves. Il nous économise énormément d’énergie et a contribué à la survie de l’humanité avec une faible probabilité d’erreur mais mis bout à bout ses 6 caractéristiques peuvent avoir des conséquences importantes sur l’inclusion en entreprise. L’intelligence relationnelle et le management inclusif offrent des outils pratiques pour instaurer un climat de sécurité psychologique et encourager la performance durable.

Chapitre 5 : Les barrières anti-diversité du mode mental automatique 

Intelligence relationnelle et inclusion - Les quatre pilotes à l'origine de nos comportements

Trois des quatre pilotes à l’origine de nos comportements gouvernent notre mode mental automatique : 

  • deux qui servent l’objectif de sécurité
    • la gouvernance instinctive, 
    • la gouvernance grégaire, 
  • une qui sert l’objectif de bien-être 
    • la gouvernance émotionnelle. 

Ces trois blocs correspondent à des stades d’évolutions successifs. Grâce à une approche basée sur l’intelligence relationnelle et le management inclusif, les entreprises peuvent favoriser une meilleure intégration de la diversité cognitive.

La gouvernance instinctive relève de nos besoins vitaux : respirer, boire, manger, se reproduire et se mettre en sécurité. 

Elle prend les commandes lorsqu’on éprouve peur, colère ou abattement. C’est d’elle que dépendent nos réactions instinctives de rejet ou d’attirance. Elle active nos alertes, notre stress et génère nos comportements de fuite, lutte ou inhibition bien au-delà de notre conscience directe. 

La gouvernance grégaire régule nos interactions également au détriment de l’inclusion. 

La survie collective s’inscrit dans la logique implacable du “chacun sa place”. Elle est fondée sur un rapport de force instinctif, arme de dissuasion naturelle des conflits mais puissant facteur d’autocensure. On ne parle pas d’une hiérarchie basée sur le mérite ou l’intellect mais bien d’une classification sur la base de la capacité de nuisance potentielle des individus. Elle s’appuie sur des signaux physiques de dominance ET de soumission communs à chaque espèce. Le dominant agit pour sécuriser son pouvoir et il n’est pas remis en question en tant que tel. C’est le biais du chef

Ce rapport de force de la gouvernance grégaire n’est pas le fait d’un sexe ou d’une origine. Il est le résultat de nombreux facteurs et de la construction personnelle d’un individu. L’éducation y joue un rôle important et il est simple de comprendre à quel point ce rapport de force, toujours embusqué dans nos rapports humains, n’aide pas à créer un climat inclusif.

Les impacts sur le cerveau humain de la sédentarisation

Il est intéressant de noter que la sédentarisation des hommes de Néandertal a d’ailleurs contribué fortement à transformer l’étranger en ennemi. La défense collective d’un territoire devenant tout à coup prépondérante. Les sociétés de néandertal ont dû s’organiser autour d’individus dominant : guerriers et prêtres. 

Les groupes de chasseurs-cueilleurs nomades du paléolithique n’avaient pas eu besoin de mettre en place ces stratégies de domination et que les croisements inter-espèces n’étaient pas un sujet. Néandertal marque l’arrivée des codes et des croyances pour réguler les sociétés. L’enjeu démographique s’imposant, les femmes sont alors contraintes à un rôle de procréation, de soin aux enfants. La ressemblance devient le ciment de la société. 

Dernière pièce du puzzle, la gouvernance émotionnelle émerge pour s’adapter aux effets normatifs de nos codes sociaux. 

Elle a une mission de régulation, d’acceptation de la situation. Elle porte en elle les fondements d’un monde juste souvent lié au niveau de religiosité des cultures. “Ne pas respecter l’ordre social c’est rompre l’équilibre.” L’exclusion sociale provoque de la souffrance et pour éviter cette exclusion il faut absolument rentrer dans le moule. 

La puissance de cette injonction de notre cerveau est à double tranchant

  • la société est organisée pour freiner l’expression de la diversité
  • les impacts de la discrimination sur les individus sont dévastateurs
Les préjugés pour renforcer la prédominance des groupes. 

C’est la femme “modeste” – l’invisibilité pour ne pas devenir tentatrice. L’homme “fort”, capable de défendre son territoire. C’est le besoin impérieux de réseaux : affinitaires, communautaristes, sociaux. La gouvernance émotionnelle, c’est deux types de cadrage “ce que je dois faire de bien pour agir au sein de mon collectif de vie” ET “ce qui me procure du plaisir”. Autrement dit, un savant mélange d’individuel et de collectif qui ne favorise pas la diversité spontanément. 

L’évolution a fait que les expériences négatives ont beaucoup plus de poids que les expériences positives. Cela explique largement notre biais de négativité naturel. Nos codes et nos motivations constituent un socle de valeurs, un référentiel du bien et du mal. Notre construction personnelle a donc un impact direct sur notre capacité à bien vivre les mélanges. L’entreprise – et son manager – devra apprendre à “pacifier” les tensions pour fédérer les énergies si les référentiels des coéquipiers sont particulièrement opposés. Il est très difficile pour tout un chacun de remettre en question les “bases de données” de son cerveau. Le biais de confirmation peut être interprété comme une stratégie du cerveau pour protéger ses convictions. 

Chapitre 6 : Stéréotypes, attention danger

Le stéréotype est un pari statistique que fait notre cerveau pour savoir plus rapidement comment se comporter. “Les biais inconscients sont des stéréotypes sociaux sur certains groupes de personnes que les individus forment en dehors de leur propre conscience.” Ces stéréotypes ont des impacts évidents sur l’égalité des chances. Pour autant, quand on pense stéréotypes et discrimination, on pense plus sexe, âge, religion mais parfois l’impact est plus insidieux. 

En France, votre diplôme initial est communément considéré comme prédictif de votre succès futur. On peut donc inconsciemment vous reprocher de ne pas avoir choisi telle ou telle voie ou encore d’avoir changé de voie. Ce qui n’est pas compris fait peur au cerveau de l’autre… 

L’anonymisation pourrait être une voie mais elle présuppose une intention discriminatoire. 

On ne peut pour autant pas lui opposer l’objectivité. Nous sommes tous influencés par des stéréotypes profondément ancrés en nous. Pire, les individus portent eux-mêmes sur eux des jugements teintés d’auto-stéréotypes négatifs. Des expériences ont prouvé qu’activer un de vos auto-stéréotypes négatifs diminue vos performances cognitives lors d’une évaluation. Cela crée des pensées parasitent qui vous scotchent dans votre mode mental automatique et génèrent du stress qui vous empêche d’activer votre intelligence adaptative. 

L’omniprésence des stéréotypes contribue donc insidieusement à la perte d’opportunités. 

Chapitre 7 : Appréhender efficacement la diversité

Les initiatives coercitives ont montré leurs limites. Les lois sont difficiles à appliquer. Elles n’ont pas les effets de cascade attendus. Les personnes issues de leur application ne peuvent pas toujours exprimer leur plein potentiel. Elles s’auto-censurent du fait d’auto-stéréotypes négatifs et d’un complexe d’imposture. 

Les injonctions trop fortes conduisent à une réaction de rejet qui se traduit par deux niveaux de blocages :

  • blocages conscients et volontaires de la population qui se sent menacée par la diversité
  • une manifestation de la préférence naturelle pour son groupe social lorsqu’il est attaqué
L’application d’une règle ou d’une loi nous repousse dans notre mécanique de gouvernance grégaire où la force s’impose. 

Cela nous pousse à nous repositionner spontanément et inconsciemment sur une échelle d’affirmation de soi. Les dirigeants des entreprises ont vite fait de s’appuyer plus sur une capacité à imposer ses idées que sur une capacité à y faire adhérer par l’explication. Ces mécanismes expliquent empiriquement les modèles traditionnels des organisations. C’est une vision normative et naturellement anti-diversité

La piste : passer de la diversité quantifiable à une diversité cognitive.

Il faut donc, pour les entreprises, trouver les moyens de s’extraire durablement de cette gouvernance grégaire. Revenir à la qualité du “capital humain” des organisations sera la clé du management inclusif et de la performance durable. Il faut apprendre à raisonner diversité fonctionnelle et dynamique comportementale. 

La diversité pour la diversité est devenue clivante. Pour éviter les blocages, il faut bannir l’approche militante. Il faut comprendre les mécanismes naturels de nos cerveaux et s’en servir pour avancer. En provoquant un électrochoc, en se faisant l’avocat du diable, on peut faire sortir l’autre de ces mécanismes automatiques sans pour autant se retrouver bloquer par le biais de l’action unique. Ce biais qui dédouane de l’action et permet de s’autoriser la transgression. Si l’on se dit qu’on a une femme dans l’équipe et que c’est déjà bien comme ça… 

Notre cerveau a vite fait également de nous attirer vers le biais de statu quo. Le conformisme constitue un frein si puissant puisqu’il a contribué longtemps à la survie de l’espèce humaine. 

Maîtriser les biais pour challenger le processus décisionnel.

Mais la compréhension des biais de toute nature et de leurs mécanismes s’est développée depuis quelques années aussi bien pour en limiter les impacts dans nos décisions que pour les influencer. 

Ainsi, le biais de désirabilité peut devenir un levier de l’inclusion. Faire comme les autres mais aussi “être quelqu’un de bien” est inscrit dans notre ADN.  Mais attention, la manipulation de nos mécanismes inconscients, aussi vertueuse soit-elle, peut vite s’avérer dangereuse. L’apparition des nudges tel que la mouche dans l’urinoir de l’aéroport d’Amsterdam qui a significativement réduit les coûts de nettoyage des toilettes pour hommes (🙂) démontre combien ils peuvent être des coups de pouce à l’action. La tentative d’écriture inclusive s’est, elle, révélée totalement contre-productive. Nos biais individuels peuvent ainsi bloquer le mouvement vers l’inclusion ou l’accompagner quand les nudges qui les utilisent sont bien “pensés”. 

Il est essentiel de challenger les processus décisionnels qui ont un impact sur l’inclusion. Puisque notre mental automatique, aussi puissant soit-il, est un obstacle naturel à la diversité, il faut apprendre à le déconnecter pour passer en mode adaptatif. 

Partie 3 : Faire émerger le management inclusif 

Chapitre 8 : La sécurité psychologique et l’intelligence relationnelle

Pour que les collaborateurs puissent exprimer leur plein potentiel en mobilisant les ressources de leur construction personnelle, leurs compétences techniques (hard skills), mais aussi leurs compétences comportementales (soft-skills), il faut mettre en œuvre un management inclusif. Ce type de management doit créer les conditions de sécurité psychologique nécessaires à la pleine expression des collaborateurs. 

Le sentiment de se sentir protéger si on prend des risques, de pouvoir s’exprimer librement est la clé de voûte de la performance inclusive et durable. 

Le manager inclusif doit savoir construire des rapports de confiance. 

Il doit être en mesure de cartographier les personnalités de ses coéquipiers, d’identifier les positionnements grégaires spontanés pour mieux les neutraliser. Il doit faire preuve d’intelligence relationnelle pour individualiser son management en fonction du positionnement grégaire de chacun des membres de l’équipe. 

Ce constat impose deux règles pour l’entreprise : 

  • la taille des équipes doit être limitée
  • tout le monde ne peut pas devenir un manager inclusif ou tout simplement un manager. 
Un manager doit être assertif. 

Il doit savoir naturellement s’exprimer et défendre ses droits sans empiéter sur ceux des autres. Il doit aussi exprimer une envie claire de devenir manager. 

Un manager inclusif sait reconnaître et gérer les émotions. Il doit savoir détecter les signaux de stress chez ses coéquipiers pour les résoudre. Adopter l’intelligence relationnelle et le management inclusif, c’est permettre aux collaborateurs de mobiliser pleinement leurs compétences techniques et comportementales.

Rappelons que le stress est un signal d’alarme qui nous avertit que le mode mental que nous utilisons n’est pas adapté à la situation rencontrée. Nous sommes en face d’une situation dangereuse, inconnue ou complexe qui requiert notre mode mental adaptatif. Pourtant nous sommes restés bloqués dans notre mode mental automatique. C’est le même principe que la douleur qui nous oblige à réagir pour notre propre bien. 

Un coéquipier confronté à une situation inconfortable pourra réagir de trois façons : la fuite, la lutte ou l’inhibition. Le manager devra détecter les signaux et les traiter d’autant que chaque individu aura sa propre échelle de “stressabilité”. 

Un manager inclusif sait capitaliser sur les motivations intrinsèques des individus. 

Il doit donc être en capacité d’identifier ces motivations qui donnent de l’énergie et sont inconditionnelles puisque succès ou échec n’ont pas de prises sur elles. Elles sont les leviers de l’engagement des individus. 

Un manager qui veut stimuler l’engagement au sein de son équipe doit s’assurer que chacun accomplit des missions et des tâches qu’il aime, du moins, les faits d’une façon qui lui correspond. Mais il lui faut aussi anticiper les signes d’un surinvestissement émotionnel, principale cause des RPS (risques psychosociaux). Il lui faut pouvoir s’appuyer sur des qualités de communication particulièrement neutres et ouvertes. Il faut aider l’autre à faire la bascule naturellement entre son mode mental automatique et son mode mental adaptatif. La reformulation est au cœur du dispositif. On doit éduquer les managers de sorte qu’ils développent une intelligence relationnelle forte au service de l’amplification du potentiel des individus. 

Chapitre 9 : Le puissant levier de l’intelligence adaptative

Sur la base des 6 dimensions du mode mental automatique, la réponse du mode mental adaptatif serait : 

  • la curiosité : “qu’est-ce qui nous fait vraiment atteindre nos objectifs ?”
  • la souplesse : “et si nous tentions une autre approche ?”
  • la nuance : “il y a des avantages et des inconvénients dans chaque situation ?”
  • la relativité : “ si l’on tient compte du contexte, lequel est le plus adapté ?”
  • l’opinion personnelle : “ quels sont les facteurs explicatifs et rationnels pour convaincre ?”
Intelligence relationnelle et inclusion - mobiliser son intelligence adaptative
L’intelligence adaptative : anti-virus au service d’une vision positive de la diversité

En empruntant un chemin logique qui n’a pas besoin de rester dans ce qu’il connaît, notre mode mental adaptatif peut s’extraire de toutes les programmations anti-diversité qui se nichent dans notre mode mental automatique. 

L’entraînement mental pour modifier les schémas d’activité du cerveau pour renforcer empathie, compassion, optimisme et sensation de bien-être. 

Bascule mentale et intelligence collective

De management inclusif à intelligence collective il n’y a donc plus qu’un pas à franchir. Le manager inclusif permettra le développement de l’intelligence adaptative de ses coéquipiers. Il rassurera face à la transformation, stimulera l’apprenance tout en augmentant l’’engagement durable et performant. 

L’intelligence relationnelle n’est rien si elle ne parvient pas à créer de l’intelligence collective. C’est la force des regards croisés qui crée la performance durablement. C’est ce que prône l’IME avec le “talent matching” 

Faire émerger la divergence constructive pour éviter les angles morts et la pensée de groupe. L’intelligence collective d’une équipe repose sur la mobilisation du mode mental adaptatif de ses membres. Il faut toutefois savoir économiser son cerveau autant que faire se peut. Le mode adaptatif est surconsommateur d’énergie et il faut admettre que, même musclé, nous avons le droit de repasser en mode automatique de temps en temps. Il faut juste le conscientiser. 

Conclusion : L’apport des neurosciences dans la chasse aux biais 

Ce livre invite les organisations à prendre conscience des ressorts qui font obstacles au développement de l’inclusion et à s’outiller pour repenser leur culture et leurs processus grâce à l’apport des neurosciences cognitives. Développer une intelligence relationnelle et un management inclusif au cœur des organisations modernes est essentiel pour surmonter les obstacles liés aux biais cognitifs.

Pour aller plus loin :

  • Retrouvez le livre sur Amazon pour consulter ses critiques.
  • Découvrez cette interview de l’auteur également.

Si vous êtes arrivés au bout de cet article et de ce résumé, c’est que, comme moi, le sujet vous passionne 🙂

N’hésitez pas à me laisser un commentaire et pourquoi pas, si vous ne l’avez pas encore fait, à répondre à ce quiz pour vous détendre : Quiz : Reconnaître les biais inconscients au travail 😉

Les biais cognitifs qui font croire n’importe quoi

Les biais cognitifs qui font croire n’importe quoi

Les biais cognitifs qui font croire n'importe quoi

Introduction : Ces biais qui nous poussent à croire, parfois sans preuve

Bienvenue dans ce nouvel article de Les Biais Dans Le Plat. Aujourd’hui, nous explorons des biais cognitifs qui nous font croire n’importe quoi. Aujourd’hui j’explore quatre biais qui montrent qu’il en faut parfois bien peu pour se convaincre de quelque chose. Une rime bien tournée, une innovation qui brille, un geste pour se racheter… Et hop, notre cerveau trouve sa « preuve ».

Ces biais façonnent non seulement nos choix individuels, mais influencent aussi nos comportements collectifs et culturels. Préparez-vous à découvrir comment notre cerveau se laisse convaincre par des « preuves » parfois très discutables.

1. L’effet Benjamin Franklin : Pourquoi on aime quelqu’un plus après lui avoir rendu service

Qu’est-ce que c’est ?

Cet effet, découvert et expliqué par Benjamin Franklin, nous pousse à apprécier davantage une personne après lui avoir rendu service. Ce paradoxe s’explique par un mécanisme psychologique : notre cerveau justifie nos actions en concluant que nous devons aimer cette personne, sinon pourquoi l’aurions-nous aidée ?

Illustration du quotidien :

Vous demandez à un collègue de vous aider avec un rapport complexe. Non seulement il accepte, mais il devient plus chaleureux et engage davantage la conversation par la suite.

Moralité :

L’effet Benjamin Franklin montre que demander un coup de main pourrait être une excellente façon de créer des liens durables.

Question pour vous :

Avez-vous déjà remarqué qu’un service rendu renforçait une relation ?

Ma réponse :

Je me suis souvent appuyée sur ce biais sans même m’en rendre compte, surtout dans ma vie professionnelle. En demandant des conseils ou des explications à des collègues, j’ai fini par développer des relations solides et durables. Comme quoi, comprendre le mécanisme peut aussi aider à l’utiliser consciemment !

2. Le biais pro-innovation : Pourquoi on pense que la technologie a toujours raison

Qu’est-ce que c’est ?

Ce biais nous pousse à croire que tout ce qui vient de la technologie est nécessairement plus fiable que notre propre jugement. C’est l’idée du « mon GPS a toujours raison », même quand il nous fait emprunter un chemin improbable.

Illustration du quotidien :

Vous suivez aveuglément votre GPS, même lorsqu’il vous guide dans une rue sans issue ou un champ boueux.

Biais cognitif Biais Pro-innovation

Moralité :

Le biais pro-innovation nous rappelle que la nouveauté n’est pas toujours synonyme de vérité. Parfois, faire confiance à son bon sens reste la meilleure option.

Question pour vous :

 Vous est-il déjà arrivé de regretter une décision prise sous l’influence d’une technologie ?

Ma réponse :

Mon GPS m’a déjà fait traverser des routes de campagne improbables, de plus en plus étroites, pour finalement m’arrêter devant une clôture. Depuis, j’ai appris à remettre ses instructions en question.

3. L’effet Lady Macbeth : Le besoin de « se purifier » après une mauvaise action

Biais cognitif L'effet Lady Macbeth

Qu’est-ce que c’est ?

Cet effet, inspiré du célèbre personnage de Shakespeare, traduit notre besoin de « nous purifier » après une action moralement douteuse. Cela peut se manifester par des gestes symboliques, comme adopter un comportement « vert » après avoir eu un comportement contraire.

Illustration du quotidien :

Après avoir craqué pour un énorme burger avec supplément frites, vous vous lancez dans une cure détox au jus vert.

Moralité :

L’effet Lady Macbeth nous montre que ces rituels sont plus psychologiques qu’efficaces. Ils allègent notre conscience, mais ne changent pas forcément les faits.

Question pour vous :

Quel rituel « purificateur » avez-vous adopté pour alléger votre conscience ?

Ma réponse :

J’ai acheté des couverts en bambou après un vol long courrier vers une destination lointaine. Comme si cette action anodine pouvait compenser mon empreinte carbone…

4. L’effet Eaton-Rosen : Pourquoi la rime semble être une preuve

Qu’est-ce que c’est ?

Cet effet nous pousse à considérer une phrase qui rime comme plus convaincante, simplement parce qu’elle est agréable à entendre. La musicalité des mots prend alors le pas sur leur validité.

Biais Cognitif _ Biais de la rime Eaton-Rosen

Illustration du quotidien :

Avant une randonnée sous un ciel menaçant, vous vous dites : « La pluie du matin n’arrête pas le pèlerin. » Convaincu(e) par la rime, vous partez sans veste imperméable et finissez trempé(e) par une averse.

Moralité :

L’effet Eaton-Rosen nous rappelle que l’harmonie des mots ne garantit pas leur vérité.

Question pour vous :

Quelle maxime ou slogan vous a récemment convaincu, simplement parce qu’il sonnait bien ?

Ma réponse :

Une fois, j’ai insisté pour organiser un pique-nique malgré un ciel menaçant, en me répétant « après la pluie, le beau temps ». Résultat : la pluie n’a pas cessé, et le pique-nique s’est transformé en goûter dans la voiture.

Conclusion : Ces biais, preuves de notre soif d’explications

Les biais cognitifs qui nous font croire n’importe quoi ne sont pas que des curiosités mentales ; ils révèlent à quel point nous sommes programmés pour chercher des raccourcis dans nos décisions et des explications qui font sens. Que ce soit en renforçant nos relations grâce à l’effet Benjamin Franklin, en surévaluant les gadgets technologiques ou en nous rachetant avec des rituels symboliques, ces biais dictent bien souvent nos comportements sans que nous en ayons conscience.

Mais peut-on vraiment leur en vouloir ? Ils sont le reflet de notre besoin universel de comprendre, de nous adapter et, parfois, de justifier l’injustifiable. Prendre conscience de ces mécanismes, c’est déjà un premier pas pour retrouver un peu de recul, éviter de tomber dans certains pièges, et, pourquoi pas, en rire. Car au fond, qui n’a jamais suivi une idée absurde juste parce qu’elle « sonnait bien » ?

Et maintenant que vous êtes armé de ces clés pour débusquer les biais dans votre quotidien, prenez un instant pour observer vos propres habitudes et décisions. Quels biais influencent votre perception ? Quels mécanismes vous ont le plus surpris dans cet article ? La prise de conscience est le début de la liberté mentale. Partagez vos anecdotes en commentaire !

En savoir plus :

Le biais d’hypothèse du monde juste

Retrouvez l’épisode 8 du podcast Les Biais Dans Le Plat sur Spotify, Amazon Prime, Deezer.

Bienvenue dans Les Biais Dans Le Plat, le podcast qui vous aide à décoder les biais cachés qui influencent notre perception, nos choix et nos interactions. 

Aujourd’hui, dans Les Biais Dans Le Plat, on plonge dans ce biais qui nous pousse  à voir le monde sous un prisme simpliste et… souvent erroné : le biais d’hypothèse du monde juste. Préparez-vous à découvrir comment cette illusion de justice façonne notre vision du monde.
Qu’est-ce que le biais d’hypothèse du monde juste ?
Le biais d’hypothèse du monde juste repose sur l’idée que nous vivons dans un monde où chacun reçoit ce qu’il mérite. En d’autres termes : « Les gens bien réussissent, et les mauvaises actions finissent toujours par se retourner contre leurs auteurs. »
C’est une vision réconfortante, mais malheureusement, la réalité est bien plus complexe.

Pourquoi ce biais existe-t-il ?

  1. Un besoin de contrôle :
    Nous voulons croire que le monde est prévisible et maîtrisable. Adopter l’idée d’une justice universelle nous aide à gérer notre peur de l’inconnu.
  2. Réduction de la dissonance cognitive :
    En attribuant la responsabilité aux victimes ou aux perdants, nous évitons de 

Les dangers du biais d’hypothèse du monde juste

  1. Un manque d’empathie :
    Ce biais nous pousse à minimiser la souffrance des autres, en pensant qu’ils l’ont méritée.
  2. Des jugements injustes :
    Nous attribuons les échecs aux individus eux-mêmes, plutôt qu’aux contextes ou systèmes dans lesquels ils évoluent.
  3. Un frein à la solidarité :
    Si nous croyons que chacun a ce qu’il mérite, pourquoi aiderions-nous ceux qui traversent des difficultés ?

Comment surmonter ce biais ?

  1. Reconnaître ses propres jugements :
    La prochaine fois que vous pensez : « Il/elle l’a bien cherché, » demandez-vous quels facteurs extérieurs pourraient expliquer la situation.
  2. Cultiver l’empathie :
    Essayez de vous mettre à la place des autres et imaginez ce qu’ils ont pu traverser. 
  3. Élargir votre perspective :
    Informez-vous sur les inégalités et les systèmes qui influencent nos vies. Vous réaliserez que beaucoup de situations échappent au contrôle individuel.

Conclusion : Surmonter le biais d’hypothèse du monde juste et une invitation à voir au-delà de la simplicité

Le biais d’hypothèse du monde juste nous donne une illusion de contrôle et de sécurité, mais il peut aussi nous rendre aveugles à la complexité de la réalité. En le reconnaissant, nous pouvons devenir plus justes dans nos jugements et plus solidaires dans nos actions.

Et vous ?
Avez-vous déjà été victime ou témoin de ce biais dans votre vie quotidienne ? 

En savoir plus :

Les biais cognitifs qui nous rendent idiots

Les biais cognitifs qui nous rendent idiots

4 biais cognitifs qui nous rendent idiots malgré nous

4 biais cognitifs qui rendent idiots

Introduction : Pourquoi faisons-nous des choix absurdes ?

Bienvenue dans ce nouvel article de Les Biais Dans Le Plat. Aujourd’hui, j’explore aujourd’hui quatre biais cognitifs qui nous rendent idiots et qui influencent nos choix les plus absurdes. Aujourd’hui, on plonge dans le fascinant monde des biais qui nous piègent dans nos propres raisonnements, ces petites bizarreries du cerveau qui nous poussent à agir contre notre propre logique.

Vous est-il déjà arrivé de persister dans une méthode inefficace, tout simplement parce qu’elle a déjà fonctionné une fois ? Ou encore de vous sentir étrangement légitime à être désagréable, juste après avoir fait une bonne action ? Si oui, préparez-vous à reconnaître ces biais qui, disons-le, nous rendent idiots… malgré nous.

1. L’effet Semmelweis : Pourquoi on rejette les idées nouvelles (même les bonnes)

Biais cognitifs l'effet Semmelweis

Qu’est-ce que c’est ?

Ce biais cognitif qui nous rend idiot nous pousse à rejeter une idée ou une innovation, même quand elle pourrait être clairement bénéfique. Le nom vient du docteur Ignace Semmelweis, qui a découvert au XIXe siècle que se laver les mains avant d’accoucher réduisait drastiquement les infections. Sa brillante idée ? Balayée par ses collègues, trop attachés à leurs vieilles habitudes.

Illustration du quotidien :

Vous travaillez avec une nouvelle application qui simplifie clairement vos tâches administratives. Mais votre collègue refuse de l’utiliser : « J’ai toujours fait mes rapports à la main, et ça marche très bien ! » Spoiler : non, ça ne marche pas si bien.

Moralité :

L’effet Semmelweis, ou l’art de s’accrocher à l’ancien par peur du nouveau. Le progrès ? Oui, mais pas dans ma routine.

Question pour vous :

Quelle innovation avez-vous un peu trop vite balayée avant de vous rendre compte qu’elle pouvait vraiment vous simplifier la vie ?

Ma réponse : 

Je dois l’admettre, j’ai longtemps résisté à l’idée des outils de gestion numérique. « Pourquoi utiliser Trello ou Notion alors que mon carnet papier fonctionne très bien ? » Résultat : après avoir oublié une tâche essentielle et payé plein pot un produit que j’aurais pu avoir en promotion, j’ai fini par m’y mettre… et maintenant je ne peux plus m’en passer. Ignace Semmelweis aurait probablement applaudi.

2. L’effet de compensation morale : Pourquoi une bonne action nous rend insupportables

Qu’est-ce que c’est ?

Ce biais se manifeste lorsqu’une bonne action nous donne l’impression d’avoir accumulé des « points karma », que nous dépensons ensuite en comportements moins vertueux. Une espèce de permis moral.

Biais cognitifs l'effet de compensation morale

Illustration du quotidien :

Après avoir couru 5 kilomètres, vous vous sentez tellement fier(e) que vous dévorez une pizza entière. Ou encore, après avoir aidé un ami à déménager, vous vous autorisez à ignorer tous ses appels pendant un mois.

Moralité :

L’effet de compensation morale, ou pourquoi « faire le bien » peut parfois mener… à faire n’importe quoi.

Question pour vous :

Avez-vous déjà utilisé une bonne action comme excuse pour une bêtise ? Soyez honnête : on est tous passés par là !

Ma réponse : 

La semaine dernière, j’ai enfin rangé tout mon bureau, une tâche que je repoussais depuis des mois. Après m’être senti incroyablement vertueux, j’ai décidé que j’avais bien mérité une pause Netflix. Résultat : trois épisodes d’affilée et aucun travail terminé dans la journée. Comme quoi, faire une bonne action ne garantit pas qu’on enchaîne sur une autre…

3. L’effet du mot sur le bout de la langue : Quand votre cerveau joue à cache-cache

Biais cognitifs l'effet du mot sur le bout de la langue

Qu’est-ce que c’est ?

Ce phénomène bien connu survient quand un mot ou une idée est juste là, dans un coin de votre esprit, mais refuse obstinément de sortir. Frustrant, n’est-ce pas ?

Illustration du quotidien :

Vous essayez désespérément de vous souvenir du titre d’un film : « Mais si, celui avec… avec… cet acteur là, tu sais, celui qui joue dans… euh… » Et bien sûr, le titre revient à 3 heures du matin, quand vous n’en avez plus besoin.

Moralité :

L’effet du mot sur le bout de la langue, ou pourquoi votre cerveau aime les drames inutiles.

Question pour vous :

Quel est le dernier mot ou nom que votre cerveau vous a fait « oublier » ? Partagez vos meilleures anecdotes, elles sont toujours drôles… après coup.

Ma réponse : 

Ça m’arrive tout le temps ! L’autre jour, je devais parler d’un film culte et impossible de me souvenir du titre. Je me suis lancé dans une explication confuse : « Tu sais, c’est ce film avec l’acteur là, celui qui a joué dans… euh, bref, c’est super connu ! » Mon interlocuteur n’a jamais deviné. Trois heures plus tard, dans ma douche, j’ai crié : « Inception ! » Trop tard.

4. L’effet Einstellung : Persister dans l’erreur (parce que ça a marché une fois)

Qu’est-ce que c’est ?

L’effet Einstellung est l’un de ces biais cognitifs qui nous rendent idiots lorsqu’on persiste dans une mauvaise méthode. c’est notre tendance à utiliser une méthode connue, même quand une solution meilleure est disponible. Pourquoi ? Parce que notre cerveau adore la familiarité.

Biais cognitifs l'effet Einstellung

Illustration du quotidien :

Vous essayez d’ouvrir un bocal en forçant comme un acharné, alors qu’un simple coup de cuillère sous le couvercle ferait l’affaire. Mais non, vous persistez… et vous vous énervez !

Moralité :

L’effet Einstellung, ou pourquoi nos routines parfois absurdes nous empêchent de voir l’évidence.

Question pour vous :

Avez-vous une habitude ou une méthode que vous savez dépassée mais que vous continuez à utiliser ? Allez, avouez : on est entre nous.

Ma réponse : 

Je suis une grande fan de recettes de cuisine, mais je dois avouer que j’ai souvent ce biais. Je fais toujours cuire mes pâtes avec le même temps et la même méthode, même si quelqu’un me dit qu’il existe une technique plus rapide ou plus savoureuse. « Si ça marche, pourquoi changer ? » Résultat : mes pâtes sont parfois trop cuites… mais je persiste ! Un vrai classique de l’effet Einstellung.

Conclusion : Les biais cognitifs, ces pièges du quotidien qui nous rendent idiots

Ces biais cognitifs qui nous rendent idiots ne sont pas une fatalité : en les reconnaissant, nous pouvons mieux comprendre nos comportements. Ces biais nous rappellent que même les cerveaux les plus brillants peuvent être irrationnels. L’essentiel, c’est d’en rire, d’en prendre conscience… et peut-être de s’améliorer un peu chaque jour.

Et vous ?
Lequel de ces biais vous parle le plus ? Partagez vos anecdotes : elles pourraient bien faire écho à celles de beaucoup d’entre nous.

Dans mon prochain article, j’explorerai des biais qui façonnent nos comportements collectifs et nos travers sociaux. Préparez-vous à découvrir l’effet Benjamin Franklin et d’autres surprises !

En savoir plus :

Le biais de l’angle mort

Retrouvez l’épisode 7 du podcast Les Biais Dans Le Plat sur Spotify, Amazon Prime, Deezer.

Introduction : L’évidence que l’on ne voit pas

Bienvenue dans Les Biais Dans Le Plat, le podcast qui vous aide à identifier les biais cachés qui influencent nos perceptions, nos décisions et nos interactions.

Le sujet du jour : le biais de l’angle mort, cette petite ruse de notre cerveau qui nous pousse à croire que nous sommes rationnels et objectifs… contrairement aux autres ! Nous explorerons également deux concepts proches : le réalisme naïf et l’illusion d’introspection. Ensemble, ils colorent nos jugements de manière souvent invisible.

Définition : Qu’est-ce que le biais de l’angle mort ?

Le biais de l’angle mort désigne notre incapacité à reconnaître nos propres biais cognitifs, tout en identifiant aisément ceux des autres. Nous pensons voir la réalité telle qu’elle est, alors qu’en vérité, nos perceptions sont souvent influencées par nos propres angles morts.

Illustration :

Imaginez une réunion où vous jugez votre collègue têtu et incapable de comprendre votre point de vue. Vous êtes certain(e) d’être impartial(e), alors qu’en réalité, vos propres croyances biaisent votre interprétation de la situation.

Un lien avec le réalisme naïf :

Le réalisme naïf nous pousse à croire que notre vision des choses est la seule correcte. Ainsi, si quelqu’un est en désaccord avec nous, c’est forcément qu’il est biaisé ou mal informé.

Pourquoi ce biais existe-t-il ?

Ce biais découle en grande partie de l’illusion d’introspection. Nous croyons comprendre parfaitement nos propres pensées et motivations, car nous avons un accès direct à notre esprit. Pourtant, nos décisions sont souvent influencées par des processus inconscients.

Illustration :

Quand vous êtes stressé(e) et que vous vous énervez, vous justifiez votre réaction par le contexte : « C’est normal, je suis sous pression. » Mais quand une autre personne s’énerve, vous concluez qu’elle manque de maîtrise.

Origine du biais de l’angle mort :

  • Évolution cognitive : Reconnaître nos biais demande un effort cognitif supplémentaire, alors que notre cerveau favorise les décisions rapides.
  • Cognition sociale : Nous avons tendance à juger les autres plus sévèrement que nous-mêmes pour renforcer notre propre estime.

Conséquences : Pourquoi le biais de l’angle mort est problématique

  1. Conflits inutiles :
    Si nous sommes convaincus que seuls les autres sont biaisés, il devient difficile de trouver un terrain d’entente dans nos relations.
  2. Mauvais choix :
    Ne pas reconnaître ses propres biais peut mener à des décisions mal informées ou à des jugements erronés.
  3. Blocages en entreprise :
    Ce biais limite la capacité à entendre des perspectives nouvelles et freine les discussions constructives.

Solutions : Comment surmonter le biais de l’angle mort ?

  1. Reconnaître qu’il nous concerne tous :
    La première étape est d’accepter que personne n’est totalement objectif, pas même nous.
  2. Pratiquer l’introspection :
    Posez-vous la question : « Et si je faisais exactement la même chose sans m’en rendre compte ? »
  3. Écouter les autres :
    Sollicitez les retours d’autrui pour identifier vos propres angles morts.
  4. Accepter les perspectives opposées :
    Enrichissez votre compréhension en discutant avec des personnes qui ne partagent pas votre point de vue.

Conclusion : Apprivoiser ses angles morts

Le biais de l’angle mort nous invite à davantage d’humilité et de curiosité dans nos interactions. Plutôt que de juger rapidement les autres, commençons par interroger nos propres perceptions.Et vous ?
Vous est-il déjà arrivé de réaliser après coup que vous aviez un angle mort dans une situation ? Partagez vos expériences dans les commentaires ou écrivez-moi, j’adorerais découvrir vos anecdotes !

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Tout savoir sur les biais cognitifs aux noms insolites

Tout savoir sur les biais cognitifs aux noms insolites

Introduction : Découvrez les biais cognitifs aux noms insolites qui défient la logique

Biais cognitifs aux noms insolites

Les biais cognitifs aux noms insolites sont aussi fascinants qu’amusants : ils dévoilent les subtilités de notre cerveau, parfois à nos dépens. 

Nous aimerions croire que nos choix et jugements sont toujours le fruit d’une logique impeccable. Et pourtant, nos cerveaux se révèlent parfois être de véritables illusionnistes, influencés par des biais cognitifs plus étranges les uns que les autres. Aujourd’hui, attardons-nous sur ces biais aux noms intrigants qui, en plus de nous manipuler discrètement, méritent qu’on s’y intéresse… avec un sourire en coin.

1. L’effet pom-pom girl : Quand l’union fait la séduction

Biais insolites - Effet Pom-Pom Girl

Qu’est-ce que c’est ?

Ce biais cognitif au nom insolite nous pousse à trouver des individus plus attrayants lorsqu’ils se présentent en groupe. Pourquoi ? Notre cerveau tend à « lisser » les différences en créant une moyenne visuelle des visages, ce qui leur donne une allure globalement plus plaisante.

Illustration du quotidien :

Lors d’une soirée, vous repérez un groupe qui semble particulièrement rayonnant. Quelques jours plus tard, vous croisez l’un des membres seul et constatez, à votre grande surprise, qu’il ne correspond pas tout à fait à vos souvenirs. Non, il n’a pas changé ; votre perception, elle, l’a fait.

Moralité :

L’effet pom-pom girl, ou l’art de prouver que l’habit ne fait pas le moine… mais qu’une bande d’amis bien entourée peut séduire plus facilement qu’un solitaire.

Question pour vous :

Vous est-il déjà arrivé de surestimer l’aura d’un groupe, pour être ensuite légèrement déçu ? Si oui, comment l’avez-vous vécu ?

Ma réponse : 

Je me suis re-penchée récemment sur des photos de classe. J’ai retrouvé la trace d’une petite bande de “belles gueules branchées”. Si je vous dis que les années passées n’ont pas laissé grand-chose ni du branché, ni du “belles gueules” ! Vous me croyez ? 😉

2. L’effet Woozle : Répéter, c’est convaincre (à tort)

Biais insolites Effet Woozle

Qu’est-ce que c’est ?

L’effet Woozle est un parfait exemple de ces biais cognitifs aux noms insolites qui intriguent autant qu’ils amusent. Ce biais montre que lorsqu’une information est répétée plusieurs fois, elle finit par sembler vraie, même si elle est fausse. Le nom provient de Winnie l’Ourson, où les personnages, en suivant leurs propres traces, se persuadent qu’un personnage imaginaire nommé Woozle les pourchasse. À force de tourner en rond en laissant de traces, ils sont convaincus que de nombreuses personnes sont aussi pourchassées par Woozle ! 

Illustration du quotidien :

Prenons un exemple simple : « Les carottes rendent aimable. » Tout le monde a entendu cette phrase au moins une fois dans sa vie. Pourtant, rien de scientifique ne le prouve. Mais à force d’entendre cette maxime, vous l’avez peut-être répétée vous-même… comme si elle était vraie.

Moralité :

L’effet Woozle nous rappelle que tout ce qui est souvent dit n’est pas forcément vrai. Alors, avant de devenir le relai d’une idée douteuse, posez-vous cette question : est-ce moi, ou le Woozle qui parle ?

Question pour vous :

Quelle « vérité » répétée mille fois avez-vous découverte être fausse ? Partagez votre anecdote, on a tous croisé un Woozle.

Ma réponse : 

J’ai récemment remarqué dans mon environnement professionnel la répétition par de multiples personnes d’un terme que je ne comprenais pas et surtout qui n’avait aucun sens. J’ai remonté la piste et trouvé la source 😉 Cela m’a aussi permis de résoudre le mystère de cette théorie qui m’agaçait ! Mais, oui, j’ai aussi trouvé mon Woozle !

3. L’effet Bouba-kiki : Des formes et des sons

Biais cognitifs aux noms insolites Effet Bouba-Kiki

Qu’est-ce que c’est ?

Cet autre biais cognitif au nom insolite nous montre notre tendance naturelle à associer certains sons à des formes spécifiques. Dans une expérience, des participants associent spontanément « Bouba » à une forme arrondie et « Kiki » à une forme anguleuse. Une association universelle, semble-t-il.

Illustration du quotidien :

Pourquoi certaines marques de produits de soin choisissent-elles des noms doux et arrondis, comme « Dove » ou « Oasis » ? Parce que votre cerveau relie instinctivement ces sons à des sensations agréables et fluides. En revanche, un produit nommé « Krash » ou « Zork » serait plus adapté à un concept technologique.

Moralité :

Avec l’effet Bouba-kiki, on comprend pourquoi « Calinéa » vend mieux des oreillers qu’un produit nommé « Tranchinox ». Le cerveau décide avant vous.

Question pour vous :

Essayez : si vous deviez nommer une marque de chocolat ou de perceuses, quel son choisiriez-vous ? Faites-nous rêver… ou trembler.

Ma réponse : 

Si vous pensez meuble vous pensez IKEA mais si vous pensez bibliothèque, à part la Billy (j’avoue c’est mon contre-exemple 😉) , vous pouvez citer la Skruvby, la Oxberg ou la Kallax ?! Pas sûre qu’aucun client au monde de la marque – en dehors peut-être des suèdois… – puisse citer plus de 2 à 3 marques de meubles chez eux 😉

4. L’effet Zeigarnik : Les tâches inachevées qui nous obsèdent

Biais cognitifs aux noms insolites Effet Zeigarnik

Qu’est-ce que c’est ?

Ce biais, découvert par la psychologue Bluma Zeigarnik, explique pourquoi une tâche non terminée reste ancrée dans notre esprit, nous hantant jusqu’à son achèvement. Les actions achevées, elles, disparaissent beaucoup plus facilement de notre mémoire.

Illustration du quotidien :

Vous commencez une liste de tâches, mais une seule reste incomplète. Résultat : malgré tout ce que vous avez accompli, cette omission vous trotte dans la tête jusqu’à ce que vous la résolviez. Ou bien cet email que vous n’avez pas encore envoyé et auquel vous pensez même en pleine nuit.

Moralité :

L’effet Zeigarnik, ou pourquoi nos cerveaux préfèrent ruminer plutôt que de lâcher prise. Solution ? Mieux vaut finir vite, ou apprendre à oublier.

Question pour vous :

Quel projet non terminé vous hante en ce moment ? Promis, on ne vous jugera pas (même si votre cerveau le fait déjà).

Ma réponse (ou plutôt mon astuce !) : 

Je suis sûre que des biais cognitifs c’est celui-là qui me fait le plus de mal au fond. Et, même si je n’arrive pas à me l’appliquer tous les jours, je vous suggère de supprimer de votre todo liste tout ce qui ne peut pas être VRAIMENT fait dans des temps raisonnable mais de les noter quelque part pour tranquilliser votre cerveau. Vous aurez ainsi une liste à court-terme propre et une liste à moyen terme explicite. Cela tranquillisera votre inconscient et vous permettra d’être plus efficace au quotidien !

Conclusion : Le biais cognitif au nom insolite, cet intrus familier

Ces biais cognitifs aux noms insolites prouvent que comprendre notre cerveau peut être aussi instructif qu’amusant. Les biais cognitifs, bien que parfois agaçants, nous offrent un fascinant miroir de nos mécanismes mentaux. Ils influencent notre façon de voir le monde, mais aussi nos choix, souvent sans que nous nous en rendions compte. La prochaine fois que vous vous surprenez à être victime de l’un de ces biais, prenez un instant pour en rire… ou pour en parler ici.

Question finale :

Parmi ces biais cognitifs aux noms insolites, lequel vous a le plus surpris ? Partagez votre expérience en commentaire


Dans notre prochaine exploration, nous verrons comment certains biais nous piègent dans des raisonnements absurdes, malgré notre volonté de bien faire. Préparez-vous à rencontrer l’effet Semmelweis et d’autres surprises…

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Quiz : Prêt à reconnaître et déjouer vos biais cognitifs ?

Quiz : Prêt à reconnaître et déjouer vos biais cognitifs ?

Bienvenue dans ce nouveau quiz. Je vous proposer d’évaluer votre capacité à reconnaître et déjouer les biais cognitifs : de l’effet de groupe et de la communication efficace.

Pourquoi reconnaître et déjouer ses biais cognitifs est essentiel ?

Quiz : Savez-vous reconnaître et déjouer les biais qui vous influencent ?

Les biais cognitifs sont comme des lunettes déformantes. Ils influencent notre perception de la réalité, souvent sans que nous en ayons conscience. Ces raccourcis mentaux, bien que parfois utiles, peuvent nous conduire

  • à des erreurs de jugement,
  • des malentendus dans nos communications,
  • des décisions qui ne servent pas toujours nos objectifs.

Et ce n’est pas tout : ces biais jouent aussi un rôle crucial dans nos interactions sociales. Ils renforcent parfois des dynamiques de groupe inefficaces ou des comportements peu constructifs.

    Alors, pourquoi s’y intéresser de plus près ? Parce que comprendre ces mécanismes, c’est le premier pas pour les apprivoiser. En apprenant à les identifier, vous pourrez :

    • Prendre des décisions plus éclairées.
    • Communiquer avec plus de clarté et d’impact.
    • Éviter les pièges de la pensée de groupe, qui limite souvent l’innovation et la collaboration.

    Maîtriser vos biais cognitifs ne signifie pas devenir parfait ou totalement rationnel. Cela signifie gagner en lucidité sur vos propres comportements et ceux des autres, et donc reprendre la main sur des aspects clés de votre vie personnelle et professionnelle.

    Aujourd’hui, je vous invite à tester vos connaissances sur les biais cognitifs qui influencent vos pensées et vos interactions. De l’illusion de transparence à l’effet de groupe, en passant par des astuces pour mieux communiquer, découvrez comment reconnaître et gérer ces mécanismes invisibles qui façonnent notre quotidien.

    Alors, prêt à reconnaître et déjouer vos biais cognitifs ?!

    Quiz : Savez-vous reconnaître et déjouer les biais qui vous influencent ?

    Ce quiz a été conçu pour vous aider à explorer ces notions de manière ludique et pédagogique. En répondant à ces 10 questions, vous découvrirez vos forces, vos zones d’amélioration et des pistes concrètes pour dépasser ces biais qui influencent 

    Pour la première fois, je vous propose 10 questions plus sérieuses dont je vous fournirai les réponses à la fin du questionnaire. Toutes les réponses se trouve dans mes articles 🙂

    Prêt à relever le défi ? Ce questionnaire en 10 questions vous aidera à mieux comprendre vos réactions et à acquérir des outils pratiques pour reprendre le contrôle. À vos marques, réfléchissez, et… partez ! 🎯

    1 / 10

    1.

    Lors d’une présentation, vous êtes persuadé que votre public a immédiatement compris votre message et sa portée. Pourtant, à la fin, plusieurs questions montrent qu’ils n’ont pas saisi les points essentiels. Quel biais cognitif avez-vous probablement expérimenté ?

    2 / 10

    2.

    Lors d'une discussion, vous réalisez que vous interprétez les propos de l'autre de manière négative. Que devriez-vous faire ?

    3 / 10

    3.

    Après une réunion où vous avez reçu plusieurs retours, vous repensez surtout aux critiques, en oubliant les nombreux compliments. Quel biais psychologique est le plus susceptible d’expliquer cette tendance ?

    4 / 10

    4.

    Pour éviter que l’effet de groupe n’influence négativement une décision collective, quelle approche est la plus efficace ?

    5 / 10

    5.

    Vous présentez une idée innovante, mais elle est rejetée sans discussion. Quelle pourrait être la cause ?

    6 / 10

    6.

    Lorsque vous êtes confronté à une décision complexe, quelle stratégie peut vous aider à minimiser l’influence des biais cognitifs ?

    7 / 10

    7.

    Lors d’un brainstorming, la majorité du groupe décide rapidement qu’une idée est la meilleure, sans discuter des autres propositions. Quel biais de groupe est probablement en jeu ?

    8 / 10

    8.

    Lors d’une réunion, vous présentez un projet important. Pour éviter les malentendus et garantir que votre message est compris, quelle stratégie est la plus efficace ?

    9 / 10

    9.

    Vous devez prendre une décision importante et vous vous fiez principalement à la première information reçue. Quel biais cela illustre-t-il ?

    10 / 10

    10.

    Lors d'une réunion, vous remarquez que la majorité est d'accord sur une décision, mais vous avez des réserves. Que faites-vous ?

    0%

    N'hésitez pas à donner votre avis sur ce quiz. Tout commentaire est un moyen pour moi d'améliorer votre expérience !

    Merci pour votre commentaire !

    Pour reprendre les bases : 

    N’hésitez pas à partager ce quiz et à me laisser un commentaire 

    À très vite sur Les Biais dans le Plat !

    Illusion de transparence et effet de projecteur

    Retrouvez l’épisode 6 du podcast Les Biais Dans Le Plat sur SpotifyAmazon PrimeDeezer

    Introduction : 5 minutes pour comprendre que NOUS ne sommes pas le centre de LEUR monde !

    Aujourd’hui, nous plongeons dans un univers où chacun de nous est, à tort, persuadé d’être le centre de l’attention. C’est parti pour explorer deux biais fascinants : l’illusion de transparence et l’effet de projecteur.

    L’illusion de transparence et l’effet de projecteur, kézako ?

    Commençons par les bases. L’illusion de transparence, c’est cette conviction que nos pensées et émotions sont visibles aux autres, comme si nous étions un livre ouvert. Quant à l’effet de projecteur, il nous pousse à croire que nous sommes constamment sous le regard critique de ceux qui nous entourent. Vous avez déjà eu l’impression que tout le monde remarquait votre stress avant une présentation ou que votre tenue un peu trop colorée faisait jaser ?

    Prenons un exemple concret : lors d’une réunion, vous trébuchez sur un mot en parlant. Votre cerveau s’emballe : « Tout le monde a vu que j’ai paniqué, c’est fichu, je suis ridicule ! » En réalité, vos collègues étaient probablement en train de penser à leur prochain rendez-vous ou à ce qu’ils allaient manger à midi. Ces biais exagèrent notre importance perçue dans l’esprit des autres.

    Mais pourquoi ces biais existent-ils ?

    Ces biais trouvent leur origine dans notre nature humaine. Depuis toujours, nous vivons dans notre propre bulle, hyper concentrés sur nous-mêmes. Le problème ? Notre cerveau en déduit que les autres nous observent avec la même intensité. Spoiler (encore) : ils n’en ont pas le temps, occupés qu’ils sont à… penser à eux-mêmes.

    Historiquement, ce phénomène aurait pu avoir une utilité. À l’époque préhistorique, capter l’attention de son groupe ou anticiper les réactions d’autrui pouvait être crucial pour la survie. Aujourd’hui, dans nos sociétés modernes, ces mécanismes restent en veille et peuvent nous jouer des tours. Ajoutez à cela que nos codes de communication sont façonnés par notre environnement et nos expériences, et vous obtenez un cocktail parfait pour les malentendus.

    Et les conséquences dans notre quotidien ?

    • Dans la vie personnelle, croire que nos émotions sont visibles peut nous rendre plus vulnérables.
    • Au travail, quand nous maîtrisons un sujet, nous avons du mal à imaginer que d’autres ne comprennent pas ce qui nous paraît évident.
    • Et sur les réseaux sociaux, l’effet de projecteur explose : nous sommes persuadés que chaque détail de nos publications est scruté, analysé, jugé.

    Alors, comment surmonter ces biais ?

    Heureusement, il existe des astuces pour ne plus tomber dans ces pièges cognitifs.

    • Développez votre empathie. 
    • Réduisez vos projections. 
    • Clarifiez vos messages. 
    • Relativisez vos erreurs.

    Conclusion : Nous sommes les stars de notre propre film

    Rappelez-vous : nous sommes tous les stars de notre propre film, MAIS cela ne signifie pas que les autres spectateurs regardent exclusivement notre rôle. L’illusion de transparence et l’effet de projecteur sont des biais universels. Apprendre à les reconnaître, c’est déjà un grand pas vers une vie plus sereine. Et la prochaine fois que vous trébuchez sur un mot ou que vous croyez que tout le monde analyse votre tenue, dites-vous simplement : « Spoiler alerte : ils ne l’ont probablement même pas remarqué ! »

    Et vous, quels moments de votre vie avez-vous amplifiés à cause de ces illusions ? Partagez vos anecdotes !

    En savoir plus :

    Les biais d’ego au cinéma : Plongée dans The Prestige

    Les biais d’ego au cinéma : Plongée dans The Prestige

    Biais d'ego dans The Prestige

    Introduction : Les biais d’ego en pleine lumière dans The Prestige

    Quand on pense aux biais cognitifs, on imagine souvent des distorsions subtiles, presque invisibles, qui influencent nos choix. Mais dans le cas des biais d’ego, ces mécanismes sont tout sauf discrets. Ils s’affichent avec éclat, surtout lorsqu’ils alimentent des rivalités enflammées. Et quoi de mieux qu’une scène de magie pour les voir à l’œuvre ?

    Dans The Prestige, les biais d’ego prennent une place centrale, influençant les décisions et la rivalité entre deux magiciens prêts à tout pour triompher. Christopher Nolan choisit de nous plonger dans l’univers fascinant des illusionnistes de la fin du XIXᵉ siècle. Mais derrière les tours de passe-passe et les machines spectaculaires, c’est un autre combat qui se joue : celui de deux hommes prisonniers de leur ego. Robert Angier et Alfred Borden, magiciens de talent, se livrent une guerre acharnée. Chaque tour devient une bataille et chaque illusion, une attaque contre l’autre. Leur quête d’excellence se transforme rapidement en une spirale de vengeance et d’obsession. Elle révèle ainsi une facette sombre et irrationnelle de leur personnalité.

    Dans cet article, nous allons examiner comment les biais d’ego influencent leurs décisions. Comment ils alimentent leur rivalité et, finalement, façonnent leur destin. L’excès de confiance, le biais d’attribution hostile ou encore le refus de lâcher prise ne sont pas seulement des concepts abstraits : ils sont incarnés avec intensité par ces deux protagonistes. À travers cette analyse, découvrons comment The Prestige met en scène des biais aussi puissants que destructeurs.

    Prêt à démêler les fils des illusions mentales ? Suivez le guide ! 🎩✨

    1. L’illusion de l’excès de confiance

    Le biais d’excès de confiance est l’un des biais d’ego les plus fréquents. Il se manifeste lorsqu’une personne surestime ses compétences, son jugement ou sa compréhension d’une situation. Dans The Prestige, ce biais est omniprésent . Il alimente la rivalité entre les protagonistes et joue un rôle central dans leurs décisions les plus fatales.

    Définition et manifestation du biais d’excès de confiance

    L’excès de confiance est l’un des biais d’ego les plus frappants dans The Prestige, influençant chaque choix des magiciens. Il pousse les deux illusionnistes à croire qu’ils détiennent une supériorité incontestable, non seulement dans leur art, mais aussi dans leur capacité à déjouer les tours de l’autre. Leur conviction inébranlable d’avoir raison les enferme dans des comportements risqués et irréfléchis. Ils se persuadent que leurs choix mèneront nécessairement à la victoire.

    Illustration dans le film

    Un exemple frappant de ce biais est la manière dont chacun des magiciens interprète les succès de l’autre. Angier est convaincu que le tour de Borden, L’Homme Transporté, repose sur une technologie secrète ou une machination complexe. Il néglige d’envisager des explications plus simples, persuadé que sa compréhension de la magie est plus aiguisée. Cette quête obsessionnelle de l’explication parfaite le pousse à des extrêmes, quitte à risquer sa carrière et sa vie.

    De son côté, Borden fait preuve d’un excès de confiance dans sa capacité à maintenir son secret. Il sous-estime l’intensité de la rivalité avec Angier et ne mesure pas pleinement les conséquences de ses provocations répétées. Cette assurance excessive contribue à creuser davantage le fossé entre eux. Il les rend ainsi vulnérable à des attaques qu’il n’avait pas anticipées.

    Conséquences destructrices

    L’excès de confiance devient un moteur de l’escalade des conflits. Les deux magiciens prennent des décisions irréversibles, convaincus qu’elles les mèneront à la reconnaissance ultime. Pourtant, ce biais les aveugle : ils ne perçoivent pas les pièges qu’ils se tendent mutuellement, ni les sacrifices qu’ils imposent à leur entourage.

    Un miroir pour le spectateur

    Ce biais n’est pas seulement un trait de caractère des protagonistes ; il est également une clé pour comprendre notre propre psychologie. En tant que spectateurs, nous sommes invités à réfléchir à la manière dont l’excès de confiance peut influencer nos choix. Combien de fois surestimons-nous nos capacités? Ou combien de fois persistons-nous dans une voie par orgueil au détriment de notre bien-être ou de nos relations ?

    Dans The Prestige, l’excès de confiance n’est pas seulement un biais d’ego : il devient une illusion, aussi dangereuse que captivante, qui finit par dévorer ses victimes. Ce biais cognitif est un moteur essentiel dans The Prestige. Les deux protagonistes sont manipulés par leur propre esprit autant que par leurs illusions.

    2. L’ego face à la vengeance : le biais d’attribution hostile

    Le biais d’attribution hostile désigne la tendance à interpréter les actions des autres comme intentionnellement malveillantes, même lorsque les preuves en sont absentes. Ce biais est profondément enraciné dans l’ego, car il transforme toute interaction ou rivalité en une attaque personnelle. Dans The Prestige, il est au cœur de la haine féroce qui oppose les héros. Il joue un rôle déterminant dans leur descente aux enfers.

    Définition et manifestation du biais d’attribution hostile

    Ce biais se manifeste souvent dans des situations de conflit. Quand une personne attribue à l’autre des intentions hostiles pour expliquer un échec ou un tort perçu. Au lieu d’envisager des causes accidentelles ou extérieures, l’ego préfère blâmer un adversaire supposé. Cette réaction amplifie les rancunes, renforce les rivalités et empêche toute forme de réconciliation.

    Illustration dans le film

    L’exemple le plus marquant de ce biais est la mort tragique de Julia, la femme d’Angier, lors d’un numéro de magie. Angier est convaincu que Borden a intentionnellement noué un mauvais nœud, provoquant sa noyade. Cette attribution hostile devient le point de départ de leur rivalité. Pourtant, rien dans le film ne prouve que Borden ait agi avec malveillance. Lui-même semble incertain du nœud qu’il a utilisé, et la scène suggère que l’accident résulte davantage d’une combinaison de facteurs que d’une intention délibérée.

    Mais pour Angier, accepter une autre explication reviendrait à abandonner une partie de son ego. En imputant la responsabilité à Borden, il alimente un besoin de vengeance qui devient le moteur de sa carrière et de sa vie. Chaque décision qu’il prend par la suite – espionner Borden, saboter ses tours, ou encore risquer sa propre vie – est motivée par ce biais d’attribution hostile.

    Cet exemple illustre comment The Prestige met en lumière les conséquences des biais d’ego dans des situations extrêmes.

    Les ravages du biais

    Ce biais a des conséquences dévastatrices, non seulement sur les héros, mais aussi sur les personnes qui gravitent autour d’eux. Leur rivalité ne se limite pas à un simple conflit professionnel. Elle contamine leurs relations personnelles, leurs collaborateurs et même leur public. Le besoin de revanche d’Angier détruit peu à peu tout ce qu’il chérit, tandis que Borden, incapable de comprendre l’ampleur de la haine d’Angier, se retrouve piégé dans une guerre qu’il aurait pu éviter.

    Une réflexion sur nos propres conflits

    Le biais d’attribution hostile est particulièrement parlant pour les spectateurs. Combien de fois avons-nous supposé qu’un collègue ou un ami agissait avec une intention négative, simplement parce que notre ego en souffrait ? Dans The Prestige, ce biais sert d’avertissement sur la manière dont il peut amplifier les malentendus et transformer de simples désaccords en querelles ingérables.

    En opposant Angier et Borden, Christopher Nolan illustre brillamment comment ce biais peut transformer une tragédie en une obsession destructrice. Ce n’est pas seulement une histoire de magie. C’est une parabole sur l’incapacité de l’ego à pardonner, et sur le coût psychologique de cette rigidité.

    3. La quête de reconnaissance : le biais de statu quo et le biais égocentrique

    Le biais de statu quo et le biais égocentrique sont deux facettes complémentaires de l’ego. Le premier décrit la tendance à préférer maintenir une situation existante par peur du changement, tandis que le second reflète la propension à attribuer les succès à soi-même et les échecs à des causes externes. Ces biais nourrissent le besoin de validation et d’autoprotection de l’ego. Dans The Prestige, ils jouent un rôle clé dans l’obsession des deux magiciens pour la reconnaissance.

    Définitions et mécanismes des biais

    • Biais de statu quo : Une réticence au changement, particulièrement lorsque celui-ci implique de questionner des croyances ou habitudes profondément ancrées.
    • Biais égocentrique : Une tendance à voir le monde à travers le prisme de soi-même, en exagérant sa contribution aux succès et en minimisant sa responsabilité dans les échecs.

    Ces biais, en tandem, renforcent un attachement au passé et une perception déformée de la réalité. L’ego occupe alors une place centrale et valorisée.

    Illustration dans le film

    Dans The Prestige, Angier et Borden se montrent incapables de s’éloigner de leur quête de domination. Chaque étape de leur rivalité est alimentée par ces deux biais cognitifs.

    • Angier :
      • Biais de statu quo : Angier reste enfermé dans son obsession de surpasser Borden, refusant d’imaginer d’autres chemins vers la réussite. Il s’attarde sur des méthodes coûteuses et risquées, convaincu que sa vision initiale est la seule voie possible.
      • Biais égocentrique : Il attribue ses échecs aux actions supposées malveillantes de Borden ou à des circonstances extérieures, mais jamais à ses propres erreurs ou limites. Par exemple, lorsqu’il échoue à égaler le tour de L’Homme Transporté, il blâme immédiatement le secret de Borden et non son propre manque de créativité.
    • Borden :
      • Biais de statu quo : Il est également prisonnier de son rôle de magicien mystérieux. Plutôt que d’abandonner une rivalité toxique, il choisit de s’y enfoncer davantage, incapable de concevoir une autre manière d’exister.
      • Biais égocentrique : Borden ne reconnaît pas la responsabilité de ses actions dans l’escalade du conflit. Par exemple, il ne considère pas que son entêtement et ses provocations constantes contribuent à intensifier la haine d’Angier.

    Conséquences destructrices

    Ces biais les empêchent d’évoluer ou de trouver une issue à leur rivalité. Leur attachement à leur rôle respectif et leur tendance à rejeter la responsabilité sur l’autre les enferment dans un cercle vicieux. Chaque nouvelle attaque est justifiée par un besoin de validation, chaque escalade nourrie par l’incapacité d’admettre ses propres erreurs.

    Une leçon sur l’ego et la perception

    Pour le spectateur, ces biais résonnent avec des comportements universels. Combien de fois attribuons-nous nos réussites à notre talent ou nos efforts, tout en blâmant des facteurs extérieurs pour nos échecs ? Et combien de fois restons-nous figés dans une situation par peur de reconnaître nos torts ou de changer de direction ? The Prestige illustre les dangers de ces distorsions mentales, non seulement sur la psyché individuelle, mais aussi sur les relations humaines.

    Dans The Prestige, le biais de statu quo et le biais égocentrique ne sont pas simplement des traits de caractère. Ils sont des pièges invisibles. Ils enferment Angier et Borden dans une illusion bien plus pernicieuse que celles qu’ils créent sur scène.

    4. La défaite de l’ego : le coût des biais cognitifs dans The Prestige

    Dans The Prestige, les biais cognitifs liés à l’ego ne sont pas de simples caractéristiques des personnages. Ce sont des forces motrices qui dictent leurs choix, alimentent leur rivalité et, finalement, scellent leur destin. Cette dernière partie explore comment la combinaison des biais – excès de confiance, attribution hostile, statu quo et biais égocentrique – conduit à une spirale de destruction pour les deux protagonistes.

    L’escalade irréversible

    Les biais cognitifs agissent comme des engrenages qui s’emboîtent pour piéger Angier et Borden dans une compétition acharnée. Leur incapacité à s’arrêter ou à remettre en question leurs propres actions reflète une défaite totale de la rationalité face à l’ego. Chaque choix qu’ils font pour surpasser l’autre les pousse un peu plus loin dans une logique de sacrifice absolu.

    • Angier : Sa quête pour percer le secret de L’Homme Transporté l’amène à franchir des limites qu’il n’aurait jamais envisagées au départ. Son excès de confiance et son biais égocentrique le convainquent que chaque action, aussi immorale soit-elle, est justifiée pour atteindre la reconnaissance ultime. Mais à quel prix ? La conclusion de son arc révèle une victoire creuse, marquée par l’isolement et la perte de son humanité.
    • Borden : Si Borden conserve une part de mystère et une certaine maîtrise de son secret, son incapacité à s’éloigner de la rivalité avec Angier finit par briser tout ce qu’il a cherché à protéger. Les sacrifices qu’il accepte de faire pour préserver son art et son ego surpassent l’entendement, et ses gains apparaissent eux aussi teintés d’amertume.

    Les victimes collatérales

    Le film met également en lumière les conséquences des biais cognitifs sur leur entourage. Les proches des deux magiciens subissent les effets dévastateurs de cette guerre de l’ego. Ces biais, en amplifiant la rivalité, créent un environnement toxique où personne ne sort indemne.

    La morale de l’histoire : l’ego comme illusion

    À travers la conclusion tragique de The Prestige, Christopher Nolan nous montre que l’ego est une illusion bien plus dangereuse que les tours de magie des protagonistes. Les biais cognitifs liés à l’ego façonnent leur réalité, les empêchent de voir au-delà de leur rivalité et les enferment dans une course sans fin.

    Pour les spectateurs, cette histoire offre une réflexion universelle. Combien de fois notre ego nous pousse-t-il à agir contre nos propres intérêts ? Combien de relations avons-nous mises en péril par excès de confiance, par refus de changer ou par besoin de préserver notre image ?

    Une invitation à dépasser les biais

    La véritable leçon de The Prestige réside peut-être dans cette idée : reconnaître nos biais est le premier pas pour s’en libérer. Sans cette prise de conscience, nous risquons, comme Angier et Borden, de devenir les artisans de notre propre chute.

    Le film montre comment les biais d’ego ne se contentent pas de nuire aux relations entre les personnages. Ils façonnent toute la dynamique du film, jusqu’à sa conclusion tragique. L’illusion, ici, n’est pas seulement un artifice de scène, mais une prison mentale dans laquelle chacun des protagonistes est enfermé.

    Conclusion : The Prestige, mise en abîme des biais d’ego

    The Prestige ne se limite pas à une rivalité entre deux magiciens : il est une véritable mise en abîme des mécanismes cognitifs qui façonnent nos choix et notre rapport aux autres. En explorant l’excès de confiance, le biais d’attribution hostile, le statu quo et le biais égocentrique, le film de Christopher Nolan illustre avec brio la manière dont l’ego peut non seulement guider nos actions, mais aussi nous enfermer dans des spirales destructrices.

    Au-delà des tours de magie et des révélations finales, ce sont ces biais, profondément enracinés dans l’esprit des personnages, qui créent la véritable illusion. Ils les poussent à la surenchère, les aveuglent sur les conséquences de leurs actes et transforment une quête de reconnaissance en une tragédie inévitable.

    Ainsi, The Prestige nous tend un miroir, nous révélant que les illusions les plus puissantes ne se jouent pas sur scène, mais dans nos esprits. À travers les biais d’ego dans The Prestige, Christopher Nolan nous montre combien ces distorsions mentales peuvent devenir des illusions aussi destructrices que fascinantes. C’est une réflexion subtile et nécessaire sur les dangers d’un ego incontrôlé, et sur l’importance de reconnaître nos propres biais pour ne pas devenir, à notre tour, prisonniers de nos illusions.

    Le cinéma, en abordant ces thèmes, devient un véritable miroir de nos propres mécanismes mentaux. Il nous rappelle à quel point il est facile de se laisser piéger par nos perceptions et combien il est essentiel de questionner notre manière de voir le monde. Ce film, tout comme les biais explorés ici, nous pousse finalement à mieux comprendre les rouages de notre esprit pour gagner en liberté dans nos décisions.

    Et vous, avez-vous en tête d’autres films qui vous ont offert des leçons similaires sur la nature humaine et nos biais inconscients ?

    En savoir plus : 

    • Tout comme les biais d’ego explorés dans cet article, d’autres mécanismes psychologiques, comme la résilience, jouent un rôle fascinant dans le cinéma. Découvrez mon article ici.
    • Une autre analyse du film

    Comprendre la cécité d’inattention et le biais d’attention

    Retrouvez l’épisode 5 du podcast Les Biais Dans Le Plat sur Spotify, Amazon Prime, Deezer

    Introduction : La cécité d’attention et le biais d’attention – Nous voyons… ce que nous cherchons

    Dans cet épisode, nous explorons comment notre cerveau, en étant hyper focalisé sur une tâche ou une idée, peut nous amener à occulter totalement une partie de la réalité. C’est ce qu’on appelle la cécité d’inattention et le biais d’attention.

    Rappel : Notre cerveau est une machine de tri ultra-performante. Sur 11 millions d’informations perçues par seconde, il en traite consciemment seulement 40, en filtrant selon nos priorités immédiates. Mais ce filtre, s’il nous protège de la surcharge, peut aussi nous aveugler de certaines évidences.

    Les éléments clés que je vous explique : 

    Qu’est-ce que la cécité d’inattention ?

    Idée clé : Nous manquons des éléments évidents si nous portons notre attention ailleurs.

    Exemple : Dans l’expérience du gorille invisible, 50 % des participants n’ont pas remarqué un gorille traversant la scène, trop concentrés sur le comptage des passes d’un ballon. Ce biais montre à quel point notre cerveau filtre l’information.

    Pourquoi ce biais existe-t-il ?

    Idée clé: Ce mécanisme est une adaptation ancestrale pour notre survie.

    Nos ancêtres, confrontés à des dangers, devaient se concentrer sur ce l’essentiel : un bruit suspect dans les buissons, pas les fleurs qui l’entouraient. Aujourd’hui, ce même filtre agit dans nos vies modernes, mais il peut masquer des éléments importants.

    La cécité d’inattention et le biais d’attention – Quelles sont les conséquences de ces bais au quotidien ?

    Idée clé : Ce biais peut entraîner des erreurs ou des manques dans tous les domaines.
    Exemples :

    • En voiture : ignorer un piéton car on est concentré sur le GPS.
    • Au travail : ne pas remarquer un problème critique dans un projet parce qu’on est absorbé par un détail.
    • Dans la vie personnelle : manquer les émotions d’un proche pendant une discussion.

    Comment élargir notre attention ?

    Idée clé : Quelques techniques simples peuvent limiter les effets de ce biais :

    • Pleine conscience : Prenez le temps d’observer ce qui vous entoure sans jugement.
    • Ralentir : Une attention précipitée amplifie le biais.
    • Collaboration : Impliquez d’autres perspectives pour détecter ce que vous pourriez manquer.

    Conclusion : Ce que vous ne voyez pas peut changer votre perception

    Idée clé : Être conscient de la cécité d’inattention, c’est déjà faire un pas pour mieux voir le monde. Alors, demandez-vous : qu’est-ce que je ne remarque pas en ce moment, parce que je suis concentré ailleurs ?

    En savoir plus :