L’effet Pygmalion ou quand croire en soi change vraiment tout
Retrouvez l’épisode 21 du podcast sur l’effet Pygmalion Les Biais Dans Le Plat sur Spotify, Apple, Amazon Prime, Deezer.
Et si le succès dépendait simplement… de ce que l’on croit possible ?
“Oui enfin… croire en soi, ça ne suffit pas, sinon tout le monde réussirait.”
Ou encore : “Moi, j’ai toujours entendu qu’on réussit à force de travail, pas grâce à ce que pensent les autres.”
Je comprends ces objections. Moi aussi, pendant longtemps, j’ai pensé que la confiance en soi était un truc de gourous du développement personnel. Jusqu’à ce que je découvre l’effet Pygmalion.
Ce biais cognitif peut expliquer pourquoi certains réussissent là où d’autres, pourtant tout aussi compétents, stagnent. Pourquoi un manager inspire confiance à son équipe alors qu’un autre crée des tensions. Pourquoi vous avez parfois l’impression d’être à votre place… ou pas du tout, ce qui renforce votre syndrome de l’imposteur.
On va parler d’un mécanisme qui peut être un super pouvoir… ou un poison : l’effet Pygmalion.
Ou autrement dit : que se passe-t-il quand quelqu’un d’autre croit en vous, alors que vous manquez de confiance en vous ?
Et inversement… que se passe-t-il quand personne ne croit en vous ?
Je vais vous montrer comment les attentes positives (et donc aussi possiblement les vôtres) façonnent littéralement vos résultats professionnels.
Vous allez :
- Découvrir l’expérience scientifique qui a tout révélé ;
- comprendre pourquoi ce biais cognitif influence votre parcours de manager ou d’entrepreneur ;
- comprendre comment activer l’effet pygmalion intentionnellement pour vous.
Parce que comprendre l’effet Pygmalion au travail, c’est se doter et doter les autres d’une arme redoutable. Autant l’utiliser pour soi, plutôt que contre soi, non ?
Qu’est-ce que l’effet Pygmalion ?
Avant de plonger dans les implications concrètes, posons les bases :
L’effet Pygmalion est un biais cognitif où les attentes qu’on a envers quelqu’un (ou qu’on a envers soi-même) influencent directement ses performances. En clair : si vous croyez qu’une personne va réussir, elle a plus de chances de réussir. Et inversement.
Comme vous vous en doutez peut être, le terme vient d’un mythe grec :
Pygmalion, un sculpteur chypriote, tombe amoureux de sa propre création, une statue d’ivoire représentant la femme idéale. À force d’y croire, la déesse Aphrodite donne vie à la statue. Le mythe illustre cette idée que nos croyances peuvent transformer la réalité.
Ok, mais qu’est ce que l’effet Pygmalion en psychologie ?
il désigne plus précisément ce mécanisme où les attentes positives d’une personne envers une autre modifient inconsciemment le comportement de cette dernière, qui finit par se conformer à ces attentes.
C’est ce qu’on appelle aussi une prophétie autoréalisatrice : une prédiction qui se réalise simplement parce qu’on y croit. Vous pensez qu’un collaborateur a du potentiel ? Vous allez naturellement lui donner plus d’opportunités, plus d’encouragements, plus d’attention. Résultat : il progresse réellement. Pas par magie. Mais parce que votre regard sur lui a changé votre comportement envers lui. L’effet Pygmalion, c’est ça.
Et ça marche dans les deux sens. Si vous pensez qu’une personne va échouer, vous allez inconsciemment adopter des attitudes qui vont saboter ses chances de réussir. C’est l’effet Pygmalion négatif, aussi appelé effet Golem. On y reviendra.
Mais d’abord, faisons un détour du côté de la science pour voir comment tout ça a été prouvé scientifiquement.
Et si le succès dépendait simplement… de ce que l’on croit possible ?
“Oui enfin… croire en soi, ça ne suffit pas, sinon tout le monde réussirait.”
Ou encore : “Moi, j’ai toujours entendu qu’on réussit à force de travail, pas grâce à ce que pensent les autres.”
Je comprends ces objections. Moi aussi, pendant longtemps, j’ai pensé que la confiance en soi était un truc de gourous du développement personnel. Jusqu’à ce que je découvre l’effet Pygmalion.
Ce biais cognitif peut expliquer pourquoi certains réussissent là où d’autres, pourtant tout aussi compétents, stagnent. Pourquoi un manager inspire confiance à son équipe alors qu’un autre crée des tensions. Pourquoi tu as parfois l’impression d’être à ta place… ou pas du tout, ce qui renforce ton syndrome de l’imposteur.
On va parler d’un mécanisme qui peut être un super pouvoir… ou un poison : l’effet Pygmalion.
Ou autrement dit : que se passe-t-il quand quelqu’un d’autreon croit en toi, alors que tu manques de confiance en toi ?
Et inversement… que se passe-t-il quand personne ne croit en toi ?
Je vais te montrer comment les attentes positives (et donc aussi possiblementsurtout les tiennes) façonnent littéralement tes résultats professionnels.
Tu vas :
- Découvrir l’expérience scientifique qui a tout révélé ;
- comprendre pourquoi ce biais cognitif influence ton parcours de manager ou d’entrepreneur ;
- comprendre comment activer l’effet pygmalion intentionnellement pour toi.
Parce que comprendre l’effet Pygmalion au travail, c’est se doterdonner et doter les autres d’une arme redoutable. Autant l’utiliser pour soi, plutôt que contre soi, non ?
Qu’est-ce que l’effet Pygmalion ?
Avant de plonger dans les implications concrètes, posons les bases :
L’effet Pygmalion est un biais cognitif où les attentes qu’on a envers quelqu’un (ou qu’on a envers soi-même) influencent directement ses performances. En clair : si tu crois qu’une personne va réussir, elle a plus de chances de réussir. Et inversement.
Comme tu t’en doutes peut être, le terme vient d’un mythe grec :
Pygmalion, un sculpteur chypriote, tombe amoureux de sa propre création, une statue d’ivoire représentant la femme idéale. À force d’y croire, la déesse Aphrodite donne vie à la statue. Le mythe illustre cette idée que nos croyances peuvent transformer la réalité.
Ok, mais qu’est ce que l’effet Pygmalion en psychologie ?
il désigne plus précisément ce mécanisme où les attentes positives d’une personne envers une autre modifient inconsciemment le comportement de cette dernière, qui finit par se conformer à ces attentes.
C’est ce qu’on appelle aussi une prophétie autoréalisatrice : une prédiction qui se réalise simplement parce qu’on y croit. Tu penses qu’un collaborateur a du potentiel ? Tu vas naturellement lui donner plus d’opportunités, plus d’encouragements, plus d’attention. Résultat : il progresse réellement. Pas par magie. Mais parce que ton regard sur lui a changé ton comportement envers lui. L’effet Pygmalion, c’est ça.
Et ça marche dans les deux sens. Si tu penses qu’une personne va échouer, tu vas inconsciemment adopter des attitudes qui vont saboter ses chances de réussir. C’est l’effet Pygmalion négatif, aussi appelé effet Golem. On y reviendra.
Mais d’abord, faisons un détour du côté de la science pour voir comment tout ça a été prouvé scientifiquement.
L’expérience qui a tout changé : Rosenthal et Jacobson (1968)
En 1968, les psychologues Rosenthal et Jacobson ont mené une expérience dont l’éthique est plus que discutable. L’expérience Pygmalion, était une étude qui allait prouver que l’effet Pygmalion fonctionne vraiment et qu’il allait révolutionner notre compréhension des attentes et de leur impact.
Le contexte ? Une école primaire ordinaire en Californie.
L’objectif ? Prouver que les croyances des enseignants influencent directement les résultats de leurs élèves.
Le protocole était brillamment simple : Les deux chercheurs ont fait passer un test de QI à tous les élèves en début d’année. Puis, ils ont annoncé aux enseignants qu’ils avaient identifié des élèves “à fort potentiel intellectuel”, prêts à exploser académiquement dans les mois à venir.
Le hic ? Ces élèves avaient été choisis au hasard. Aucun potentiel particulier. Juste des noms tirés au sort.
Résultat ? À la fin de l’année, ces élèves avaient réellement progressé bien plus que les autres. Pourquoi ? Parce que les enseignants, convaincus de leur potentiel, leur avaient inconsciemment donné plus d’encouragements, de patience, d’attention.
Les professeurs ne trichaient pas. Ils ne donnaient pas de meilleures notes par favoritisme. Non. Ils avaient simplement changé leur manière d’interagir avec ces élèves : plus de temps accordé pour répondre aux questions, plus de feedbacks constructifs, plus de regards bienveillants. Et ce changement subtil de comportement avait suffi à transformer les performances réelles des enfants.
C’est ça, l’effet Pygmalion en psychologie : les croyances deviennent réalité, pas par magie, mais par les micro-comportements qu’elles génèrent.
Et le plus fou ? Ça ne se limite pas à l’école. Ça fonctionne partout. Au travail. En management. En famille, avec vos propres enfants (j’ai appliqué ça sur les miens, je vous parle plus loin). Même, et surtout, dans votre rapport à vous-même.
Comment fonctionne l’effet Pygmalion ?

Crédit photo : Katrina Wright sur unsplash.com
Maintenant qu’on sait que l’effet pygmalion fonctionne, reste une question : comment ?
Parce que non, il n’y a pas de pouvoir magique. Juste des mécanismes psychologiques bien concrets qui s’enclenchent dès qu’on change notre regard sur quelqu’un (ou sur nous-même).
Tout commence avec le rôle des attentes. Quand vous croyez qu’une personne va réussir, votre cerveau ajuste automatiquement votre comportement envers elle. Vous lui donnez plus d’opportunités. Vous êtes plus patient face à ses erreurs. Vous remarquez et vous valorisez ses progrès. Vous lui faites confiance.
Et cette personne, de son côté, perçoit ces signaux positifs. Elle se sent légitime. Elle ose davantage. Elle persévère face aux obstacles. Résultat : elle progresse réellement.
C’est ce qu’on appelle un cercle vertueux. Vos attentes positives créent des comportements encourageants, qui renforcent la confiance de l’autre, qui améliore ses performances, ce qui valide vos attentes initiales. Et la boucle continue.
Maintenant que vous savez comment fonctionne l’effet pygmalion, il y a un piège auquel il faut faire très attention. Ce cercle fonctionne aussi dans l’autre sens.
Parce que nos attentes ne sont pas neutres. Elles sont influencées par un autre biais cognitif redoutable : le biais de confirmation. Une fois qu’on s’est fait une idée sur quelqu’un, notre cerveau cherche (inconsciemment) à confirmer cette idée. On remarque ce qui va dans notre sens. On oublie ou on minimise ce qui contredit notre croyance.
Si vous pensez qu’un collaborateur manque de potentiel, vous allez automatiquement remarquer ses erreurs, ignorer ses réussites, interpréter son silence comme un manque d’initiative. Et lui, de son côté, va percevoir votre manque de confiance. Il va hésiter. Douter. Se replier. Ses performances vont baisser. Vous vous direz : “Tu vois, j’avais raison.” Mais en réalité, il se peut que, involontairement, vous ayez favorisé ce résultat.
C’est le cercle vicieux de l’effet Pygmalion.
L’effet Pygmalion négatif (effet Golem)
Et c’est là qu’intervient l’effet Golem.
Si l’effet Pygmalion repose sur des attentes positives qui boostent les performances, l’effet Golem fonctionne exactement à l’inverse : des attentes négatives qui sabotent les résultats.
Le terme vient aussi d’un mythe (oui, encore), celui du Golem, cette créature d’argile qui finit par se retourner contre son créateur. Métaphore parfaite : nos croyances limitantes finissent par détruire le potentiel de ceux qu’on manage… ou notre propre potentiel.
Concrètement, l’effet Golem se manifeste par des phrases du type : “De toute façon, elle n’y arrivera jamais”, “Il n’est pas fait pour ce poste”, “Je ne suis pas assez compétente pour ça”. Ces croyances génèrent des comportements d’évitement, de micro-agressions, de mise à l’écart. La personne le ressent. Elle perd confiance. Elle échoue. La prophétie se réalise.
J’en ai moi-même fait les frais en sixième. J’avais commencé l’année avec 18 de moyenne en mathématiques. Une excellente élève, confiante, enthousiaste. Six mois plus tard, j’ai terminé l’année avec 4 de moyenne. Ma mère, inquiète, a pris rendez-vous avec ma professeure de mathématiques. Sa réponse, mot pour mot : “Votre fille avait trop confiance en elle, j’ai fait en sorte que ça change.”
À partir de ce jour, je n’ai plus jamais eu de bonnes notes en maths. Pourtant, tous mes tests d’orientation confirmaient que j’avais un profil scientifique. Je me préparais consciencieusement à l’avance pour mes contrôles… et je me retrouvais systématiquement avec 6 le jour du rendu. Cette enseignante n’a eu de cesse de me sabrer, simplement parce que j’avais “trop confiance en moi”. Le comble ? Malgré des études littéraires imposées par ce sabotage, je suis devenue directrice informatique. Cherchez l’erreur.
Le problème ? On ne se rend même pas compte qu’on a créé cet échec. On pense simplement avoir eu raison dès le départ.
Et c’est ça, le vrai danger de l’effet Pygmalion négatif : il est invisible. Surtout quand on s’auto-sabote.
Notre cerveau fonctionne comme un miroir. Si quelqu’un croit en nous, on adopte (inconsciemment) des comportements qui confirment cette attente. Et si quelqu’un doute de nous, on finit souvent par douter aussi.
Alors, la vraie question, c’est : comment cultive-t-on l’estime de soi ? C’est tout l’enjeu de l’effet Pygmalion.
L’effet Pygmalion au travail
Bon, la théorie c’est bien. Mais concrètement, l’effet Pygmalion au travail, ça donne quoi ?
Parce que c’est une chose de comprendre le concept. C’en est une autre de le voir à l’œuvre dans votre quotidien de manager, d’entrepreneur ou de collaborateur. Voici trois situations où l’effet Pygmalion joue un rôle décisif.
En management d’équipe

Crédit photo : redmind studio sur unsplash.com
Prenons un cas concret de l‘effet pygmalion en management :
Vous avez deux membres dans votre équipe avec des compétences similaires. Sauf que vous avez l’intuition que l’un des deux a “quelque chose en plus”. Du potentiel. De l’ambition. Une capacité à évoluer.
Résultat ? Sans même vous en rendre compte, vous allez lui confier des missions plus stimulantes. Vous allez prendre le temps de lui expliquer le contexte stratégique. Vous allez l’inviter aux réunions importantes. Vous allez valoriser ses idées en public.
Et l’autre ? Il aura les tâches basiques. Les consignes minimales. Pas de feedback constructif. Juste un “c’est bien, continue”.
Six mois plus tard, le premier a progressé. Il prend des initiatives. Il inspire confiance. Et l’autre stagne. Vous vous dites : “J’avais raison, il n’avait pas le niveau.” Mais en réalité, c’est vous qui avez créé cette différence.
C’est l’effet Pygmalion en management dans toute sa puissance. Et ça fonctionne aussi à l’envers. Un manager qui doute de son équipe génère inconsciemment un climat de méfiance, de microgestion, de démotivation. L’équipe performe moins bien. Le manager se dit : “Vous voyez, ils ne sont pas autonomes.” Il a, inconsciemment, appliqué l’effet golem à sa propre équipe.
Dans le leadership féminin
Et là, on touche un sujet sensible. Parce que l’effet Pygmalion ne joue pas de la même manière pour tout le monde.
Les femmes managers, entrepreneures, cheffes de projets sont très souvent confrontées au mansplaining mais également à des attentes négatives implicites. Celles-ci ne sont pas toujours conscientes ou exprimées, mais elles sont bien présentes :
- “Elle va craquer sous la pression.” ;
- “elle n’a pas assez d’autorité naturelle.” ;
- “elle est trop émotive pour ce poste.”.
Ces croyances, même non-dites, se traduisent par des comportements que les femmes connaissent que trop bien :
- On leur coupe la parole en réunion ;
- on remet en question leurs décisions ;
- on leur demande plus de preuves qu’à un homme dans la même position.
Résultat ? L’effet Golem s’installe. Elles doutent. Elles sur-compensent. Elles se sentent illégitimes. Elles hésitent à prendre des risques. Et leur management finit par leur reprocher leur manque d’assurance… qu’il a lui-même créé.
L’inverse est vrai aussi. Une femme qui évolue dans un environnement où on croit en elle, où on valorise son expertise, où on lui donne les mêmes opportunités qu’à ses pairs masculins, va développer une confiance en soi et un leadership naturel. Pas parce qu’elle est “différente”. Mais parce qu’on lui a donné les mêmes signaux de confiance.
C’est pour ça que l’effet Pygmalion est un enjeu d’égalité professionnelle et d’équité. Parce que les attentes qu’on projette sur quelqu’un en raison de son genre, de son origine, de son âge, créent des plafonds invisibles. Ou des tremplins. Selon le regard qu’on pose.
Face au syndrome de l’imposteur
Et puis, il y a vous. Face à vous-même.
Parce que l’effet Pygmalion, ce n’est pas que les autres. C’est aussi le regard que vous portez sur vous même.
Si vous passez votre temps à vous dire :
- “Je ne suis pas assez compétent” ;
- “je vais me faire démasquer” ;
- “je n’ai pas le niveau”.
Vous créez votre propre effet Golem. Vous évitez les opportunités. Vous minimisez vos réussites. Vous sur-analisez vos échecs. Vous vous sabotez.
C’est exactement ce qui se passe dans le syndrome de l’imposteur. Ce sentiment persistant de ne pas mériter votre place, malgré vos réussites objectives. Vous attribuez votre succès à la chance, au timing, à l’aide des autres. Jamais à vos compétences réelles.
Et ce biais cognitif fonctionne comme une prophétie autoréalisatrice. Plus vous doutez, moins vous osez. Moins vous, moins vous progressez. Moins vous progressez, plus vous doutez. Le cercle vicieux s’installe.
Mais la bonne nouvelle ? L’effet Pygmalion fonctionne aussi à l’inverse sur vous-mêmes. Si vous changez votre regard sur vos capacités, si vous vous donnez la permission de croire en votre potentiel, si vous vous parlez comme vous parleriez à quelqu’un en qui vous avez confiance… votre comportement change. Vous osez davantage. Vous persévérez face aux obstacles. Vous vous donnez les moyens de réussir.
C’est ce qu’on va voir maintenant : comment activer l’effet Pygmalion pour soi de manière intentionnelle.
Comment activer l’effet Pygmalion pour soi ?
Bonne nouvelle : l’effet Pygmalion ne dépend pas QUE des autres.
Vous pouvez l’activer pour vous, intentionnellement. Parce qu’au fond, la personne dont les attentes comptent le plus, c’est vous.
Si vous passez votre temps à vous répéter que vous n’êtes pas à la hauteur, que vous allez échouer, que vous n’avez pas les compétences… vous créez votre propre effet Golem. Et inversement : si vous changez votre regard sur vos capacités, si vous vous donnez la permission de croire en votre potentiel, vous activez une prophétie autoréalisatrice positive.
Ce que vous pouvez mettre en place :
Identifier ses croyances limitantes
Première étape : prendre conscience des phrases que vous vous répètez en boucle.
Parce que souvent, on ne les entend même plus. Elles tournent en arrière-plan, comme un programme mental automatique. Et elles sabotent tout.
“Je ne suis pas assez compétent(e) pour ce poste.”
“Je vais me faire démasquer.”
“Les autres sont meilleurs que moi.”
“Je n’y arriverai jamais.”
Ces phrases, ce sont des croyances limitantes. Et elles fonctionnent exactement comme l’effet Pygmalion négatif : elles orientent votre attention, vos choix, vos comportements dans une direction qui confirme ce que vous croyez déjà.
Vous pensez que vous n’êtes pas légitime ? Vous allez éviter de prendre la parole en réunion. Vous allez minimisez vos réussites. Vous allez sur-analyser chaque erreur. Et au final, vous allez effectivement paraître moins sûr de vous. Pas parce que c’est vrai. Mais parce que vous avez créez cette réalité.
Alors, prenez un moment. Notez les phrases que vous vous répétez quand vous doutez. Celles qui reviennent systématiquement avant une prise de décision, une présentation, une négociation. Juste les voir écrites, noir sur blanc, c’est déjà un premier pas. Parce qu’une fois qu’on les voit, on peut les questionner.
Et souvent, on se rend compte qu’elles ne sont pas basées sur des faits. Juste sur des peurs.
Changer son regard sur soi

Crédit photo : Bich Tran sur pexel.com
Maintenant qu’on a identifié ces croyances liées à l’effet pygmalion, il faut les challenger.
Pas en se mentant. Pas en se répétant “je suis la/lee meilleur(e)” devant un miroir comme dans un mauvais film de développement personnel. Mais en changeant la manière dont on interprète nos expériences.
Ce travail de reconstruction, c’est exactement ce qui permet de développer une estime de soi solide. Pas une confiance aveugle. Une estime de soi ancrée dans la reconnaissance de nos capacités réelles. C’est la base pour activer l’effet Pygmalion sur soi-même.
Parce que notre cerveau fonctionne comme un miroir. Il ne voit que ce qu’il cherche. Si vous êtes convaincu(e) que vous n’êtes pas compétent(e), vous allez remarquer uniquement vos erreurs. Si vous changez de filtre, vous allez commencer à voir aussi vos réussites.
Exercice concret : chaque semaine, notez trois choses que vous avez bien faites. Pas des trucs extraordinaires. Juste des moments où vous avez été efficace, où vous avez résolu un problème, où vous avez aidé quelqu’un. Et surtout, attribuez les à vos compétences. Pas à la chance. Pas au hasard. À vous.
C’est tout l’inverse du syndrome de l’imposteur, qui vous fait attribuer vos réussites à des facteurs externes et vos échecs à vos incompétences. Là, vous inversez consciemment le processus. Vous réentraînez votre cerveau à voir vos capacités réelles.
Et petit à petit, votre regard change. Vous commencez à vous voir différemment. Et ce nouveau regard influence vos comportements. Vous osez davantage. Vous proposez vos idées. Vous acceptez des opportunités que vous auriez refusées avant. L’effet Pygmalion s’active grâce à vous et pour vous.
S’entourer des bonnes personnes
Parce que seul, c’est dur.
L’effet Pygmalion, c’est aussi une affaire d’entourage. Les gens autour de vous influencent directement vos croyances sur vous-même.
Si vous êtes entouré de personnes qui doutent de vous, qui minimisent vos projets, qui vous rappellent systématiquement vos échecs passés… vous allez absorber ces attentes négatives. Et vous allez finir par y croire. L’effet Golem va s’installer, même si vous essayez de lutter.
À l’inverse, si vous êtes entouré de personnes qui croient en votre potentiel, qui soutiennent votre leadership (même quand vous doutez de vous-même), qui valorisent vos efforts, qui vous challengent tout en vous soutenant… vous allez intégrer ces attentes positives. Vous allez oser plus. Vous allez persévérer face aux obstacles. Vous allez devenir cette version de vous en laquelle ils croient.
C’est exactement ce qui se passait dans l’expérience Rosenthal et Jacobson : les enseignants qui croyaient au potentiel de leurs élèves créaient, par leur seule croyance, les conditions de la réussite.
J’ai appliqué ce principe avec mes propres enfants. Marquée par mon expérience avec ma professeure de mathématiques, j’ai toujours essayé de contrecarrer le pouvoir que pouvaient avoir certains enseignants sur eux.
Pour mon fils aîné, nous avons eu de la chance : nous sommes partis en province. Il a eu des professeurs bienveillants et à l’écoute, et il est redevenu un “bon élève”, alors qu’en région parisienne, les enseignants instauraient une compétition malsaine qui le diminuait.
Pour mon cadet, c’est l’inverse : d’abord la province, puis la région parisienne. Donc j’essaie, autant que je peux, de casser ça. J’agis au quotidien sur sa confiance en lui et je mets en perspective ce que disent certains adultes pour éviter qu’il soit trop impacté par ces pressions indirectes et insidieuses qui peuvent déclencher l’effet Golem.
Alors posez-vous la question : qui sont les Pygmalion dans votre vie ? Ceux qui vous voient plus grand que vous ne vous voyez ? Et au contraire, qui sont ceux qui, même inconsciemment, projettent sur vous des doutes, des limites, des peurs ?
Ça ne veut pas dire couper les ponts avec tout le monde. Mais ça veut dire choisir consciemment à qui vous donnez du pouvoir sur vos croyances. Parce que leurs mots, leurs regards, leurs attentes vont influencer votre comportement. Autant s’entourer de ceux qui vous élèvent plutôt que de ceux qui vous rabaissent.
Devenir son propre Pygmalion

Crédit photo : Brett Jordan sur unsplash.com
Et puis, il y a le dernier niveau : devenir ton propre Pygmalion.
Parce qu’au fond, notre cerveau est un peu comme un acteur : il joue le rôle qu’on lui donne.
Si vous vous parlez comme vous parleriez à quelqu’un en qui vous avez confiance, si vous vous donniez les mêmes encouragements que vous donneriez à un membre de votre équipe, si vous vous traitez avec la même bienveillance que vous auriez pour un proche… vous auriez votre propre effet Pygmalion.
Ça ne veut pas dire nier vos faiblesses. Ça veut dire les aborder différemment. Pas “je suis nul”, mais “sur ce point, j’ai encore des progrès à faire”. Pas “je n’y arriverai jamais”, mais “ce sera difficile, mais je peux apprendre”.
C’est ce qu’on appelle une prophétie autoréalisatrice positive. Vous vous mettez dans les conditions mentales pour réussir. Pas par magie. Mais parce que vous changez votre comportement. Vous osez. Vous persévérez. Vous demandez de l’aide. Vous acceptez les échecs comme des étapes, pas comme des preuves de votre incompétence.
Et c’est ça, le vrai pouvoir de l’effet Pygmalion : il ne change pas qui vous êtes. Il révèle qui vous pouvez devenir.
FAQ – Questions fréquentes sur l’effet Pygmalion
Vous avez encore des questions sur l’effet Pygmalion ? Voici les réponses aux interrogations les plus fréquentes.
Quelle est la différence entre effet Pygmalion et effet Placebo ?
L’effet Placebo repose sur l’auto-suggestion : une personne va mieux parce qu’elle croit au traitement, même s’il est inactif. Sa propre croyance déclenche une réaction réelle.
L’effet Pygmalion, c’est différent. Ce sont les attentes d’une autre personne (manager, enseignant, parent) qui modifient son comportement envers vous. Ce changement de comportement influence ensuite vos performances.
Avec l’effet Placebo : “Je crois que je vais guérir, donc je guéris.”
Avec l’effet Pygmalion : “Vous croyez que vous allez réussir, donc vous vous traitez différemment, donc vous réussissez.”
La nuance ? L’effet Pygmalion repose sur une interaction sociale, le Placebo sur une auto-conviction. Mais dans les deux cas, les croyances créent la réalité.
L’effet Pygmalion fonctionne-t-il vraiment ?
Oui, et c’est prouvé scientifiquement depuis l’expérience de Rosenthal et Jacobson en 1968. Des dizaines d’études ont confirmé que l’effet Pygmalion fonctionne au travail, dans le sport, à l’école.
Les attentes positives qu’on projette sur quelqu’un modifient nos comportements (encouragements, opportunités, patience). Ces comportements influencent ensuite ses performances. Ce n’est pas de la magie, c’est de la psychologie.
Attention, l’effet Pygmalion ne fait pas tout. Si quelqu’un n’a aucune compétence de base, croire en lui ne suffira pas. Mais si la personne a du potentiel, même modeste, les attentes peuvent faire toute la différence entre stagnation et progression.
Comment éviter l’effet Pygmalion négatif ?
Première étape : prendre conscience que l’effet Golem (Pygmalion négatif) existe et fonctionne en pilote automatique. Vos attentes négatives sabotent inconsciemment les autres… et vous-même.
Deuxième étape : identifier tes biais. Quand tu juges quelqu’un “pas fait pour ça”, demandez-vous si c’est basé sur des faits objectifs ou sur des impressions.
Troisième étape : séparer la personne de ses comportements. Remplacez “il n’est pas compétent” par “sur ce projet, il a eu des difficultés sur la partie X”. Ça maintient l’attente positive et laisse la porte ouverte à l’évolution.
Sur vous-même : questionnez vos croyances limitantes. Remplacez “je suis nul” par “j’ai eu du mal ici, mais je peux progresser”. Ce changement de regard active l’effet Pygmalion au lieu de l’effet Golem.
Peut-on utiliser l’effet Pygmalion sur soi-même ?
Absolument. La personne dont les attentes comptent le plus, c’est vous.
Si vous vous sabotez avec des pensées négatives, vous créez votre propre effet Golem. Mais si vous changez votre regard sur vous, si vous vous traitez comme quelqu’un en qui vous avez confiance, vous activez une prophétie autoréalisatrice positive.
Concrètement : parlez-vous différemment (“ce sera difficile mais je peux apprendre” au lieu de “je n’y arriverai jamais”), valorisez vos progrès, entourez vous de personnes qui croient en vous.
C’est ce qu’on a vu plus haut : devenir son propre Pygmalion. Notre cerveau joue le rôle qu’on lui donne. Autant lui donner un rôle à la hauteur de votre potentiel.
Et maintenant, qu’est ce qu’on fait ?
Vous l’avez compris : l’effet Pygmalion n’est pas de la magie. C’est un mécanisme psychologique puissant qui fonctionne dans les deux sens. Vos attentes sur vous-même et celles des autres façonnent littéralement vos résultats.
La bonne nouvelle ? Vous pouvez activer l’effet Pygmalion intentionnellement. En identifiant vos croyances limitantes. En changeant votre regard sur vous. En vous entourant de personnes qui croient en votre potentiel. En devenant votre propre Pygmalion.
Alors quelle croyance allez-vous choisir de déconstruire aujourd’hui ?
Parce qu’au fond, croire en soi, ce n’est pas un luxe de gourou. C’est un levier de réussite professionnelle. Autant l’utiliser pour vous, plutôt que contre vous.
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Croire en soi et en les autres peut véritablement transformer nos vies. L’effet Pygmalion, une belle invitation à semer la confiance autour de nous. L’effet Pygmalion ne se limite pas à un simple concept psychologique, c’est un appel à chacun d’entre nous pour réfléchir à la manière dont nous influençons et inspirons ceux qui nous entourent. Et si, aujourd’hui, nous décidions de devenir les artisans d’une culture où croire en l’autre, et en soi-même, devient une norme ?
Salut, ton article sur l’effet Pygmalion est vraiment puissant. Le passage : « Si tu penses qu’une personne va réussir, tu vas naturellement lui donner plus d’opportunités » m’a frappé. Tu montres clairement que nos attentes ne sont pas juste dans la tête : elles influencent nos actions, et donc les résultats.
J’aime ton approche concrète et responsable : prendre conscience de nos croyances pour élever les autres, pas les limiter. Beau travail 🙂
Un super article riche tu touches beaucoup de sujets : L’éducation, l’école, le management et le dvp perso.
Un outil aussi puissant pour faire progresser que pour détruire. Et en tant que manager, je peux aussi dire, que la personne qui est manager peux faire de bons dégâts sur son responsable avec cet effet.