le biais de confirmation nous empêche de penser librement, pourquoi
“Je le savais !” Cette petite phrase que vous vous dites quand vous trouvez un article qui va dans le sens de ce que vous pensiez déjà. Pas forcément parce qu’il est vrai. Mais parce qu’il conforte votre opinion. Ce réflexe a un nom : le biais de confirmation. Et c’est l’un des plus puissants — et des plus sournois — de tous les biais cognitifs.
Dans cet article, on va voir :
- la définition du biais de confirmation
- des exemples concrets
- ses dangers dans un monde saturé d’informations
- et surtout, comment en sortir, un peu, un jour après l’autre.
Le biais de confirmation : définition
Le biais de confirmation désigne notre tendance naturelle à chercher, sélectionner et interpréter les informations de manière à valider nos croyances existantes.
On ne lit pas pour apprendre. On lit pour avoir raison.
Ce mécanisme a été étudié dès les années 60 en psychologie cognitive. Il est omniprésent dans nos vies : en politique, dans les débats scientifiques, au travail, dans notre consommation de médias… et sur les réseaux sociaux.
Un exemple de biais de confirmation ?
Vous pensez que le télétravail nuit à la productivité ? Vous tomberez plus facilement sur un article ou une étude qui le confirme… et vous en retiendrez chaque mot.
Inversement, si vous êtes convaincu·e que le télétravail est un levier de performance, vous allez ignorer ou discréditer tout argument contraire.
Ce n’est pas de la mauvaise foi. C’est le cerveau qui économise de l’énergie.
Pourquoi ce biais est-il si dangereux ?
Parce qu’il crée des effets de bulle. On reste enfermé dans des opinions qu’on croit rationnelles, alors qu’elles sont juste confortables.
Et à l’échelle collective, ça devient explosif :
- Les débats deviennent polarisés
- Les réseaux sociaux amplifient les extrêmes
- La désinformation se diffuse plus vite que la vérité
- Et chacun pense “avoir raison” pendant que la société se divise
Biais de confirmation et internet : un cocktail explosif
Sur internet, tout est fait pour vous conforter :
- Les algorithmes vous montrent ce que vous aimez
- Les moteurs de recherche adaptent leurs résultats à vos clics passés
- Les contenus les plus extrêmes sont aussi les plus viraux
Résultat : vous avez l’impression que tout le monde pense comme vous. Alors qu’en réalité, vous ne voyez qu’une portion filtrée du réel.
Comment éviter de tomber dans le piège du biais de confirmation ?
Voici quelques stratégies concrètes pour échapper à ce biais (au moins un peu) :
1. Cherchez volontairement l’opinion contraire
Avant de conclure, allez voir ce qu’en disent vos “opposants”. Même si ça dérange. Surtout si ça dérange.
2. Posez-vous cette question simple :
👉 “Et si j’avais tort ?”
Ce n’est pas une remise en cause identitaire. C’est un entraînement à la pensée critique.
3. Diversifiez vos sources
Presse locale, internationale, scientifique, associative… plus vos sources sont variées, plus vous êtes armé contre le biais cognitif de confirmation.
4. Créez une culture du débat
Dans vos équipes, vos réunions, votre cercle proche. Favorisez le désaccord constructif.
Ce n’est pas une faiblesse. C’est une force.
En résumé : on croit ce qu’on veut croire. Mais on peut choisir d’aller plus loin.
Le biais de confirmation, ce n’est pas une tare. C’est un raccourci. Mais le savoir, c’est déjà la première étape pour s’en détacher.
Alors la prochaine fois que vous direz “je le savais !”, demandez-vous :
👉 “Est-ce que je le savais… ou est-ce que j’ai juste arrêté de chercher ?”
Pour aller plus loin, écoutez l’épisode 37 du podcast Les Biais Dans Le Plat, où je décrypte ce biais sous toutes ses coutures, exemples concrets et bonnes pratiques à l’appui. Spotify, Apple, Deezer, Amazon.
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