Les biais cognitifs au travail… vus par le cinéma dans “Le Stagiaire”

Avez-vous vu Le Stagiaire (The Intern) ? Cette comédie légère de 2015 est un condensé savoureux de biais cognitifs au travail dans le cinéma : biais de similarité, biais de confirmation, biais de genre, biais hiérarchique ou encore biais d’innovation. Et tout cela… sans lourdeur, mais avec humour et bienveillance.

J’ai adoré ce film parce qu’il illustre avec justesse ce que j’explique souvent : les biais cognitifs sont partout dans nos vies professionnelles — mais on peut les reconnaître et les dépasser.

1. Le film et ses personnages hauts en couleur

Réalisé par Nancy Meyers (Ce que veulent les hommes, The Holiday), Le Stagiaire raconte l’histoire de Ben Whittaker (Robert De Niro), un septuagénaire veuf qui devient stagiaire senior dans une start-up de mode en ligne dirigée par Jules Ostin (Anne Hathaway).

Les ingrédients du scénario :

• Un stagiaire expérimenté, charismatique et débordant de conseils.
• Une jeune cheffe d’entreprise brillante mais surmenée, épouse et mère.
• Une équipe de jeunes geeks célibataires.
• Un mari au foyer dépassé.
• Un numéro 2 qui rêve de mettre un “vrai DG” à la tête de l’entreprise.

Bref, un terrain idéal pour voir les biais cognitifs au travail dans le cinéma en action.

2. Les biais cognitifs en action dans “Le Stagiaire”

2.1 Biais cognitifs liés à l’âge : le biais de similarité et ses dérivés

• Biais de présomption d’incompétence : au début, Jules pense que Ben, à cause de son âge, n’a pas les compétences requises.
• Biais de présomption de lenteur : il est perçu comme moins efficace, simplement parce qu’il n’est pas un “digital native”.

2.2 Biais cognitifs de genre

• Biais de genre : Jules, femme PDG, doit prouver sa légitimité face aux investisseurs et à certains collaborateurs.
• Biais de maternité : elle est vue comme moins disponible en raison de ses responsabilités familiales, alors qu’un père dans la même situation ne subirait pas ce jugement.

2.3 Biais cognitifs liés à l’origine sociale

• Biais de classe sociale : Ben, avec ses codes plus “traditionnels”, semble décalé dans l’univers start-up.
• Biais d’éducation : certains diplômés regardent de haut les contributions de collègues moins qualifiés sur le papier.

3. Ce que le film nous apprend sur les biais cognitifs au travail

3.1 De la méfiance à la reconnaissance

Le film montre comment les jeunes employés, initialement sceptiques ou condescendants envers Ben, découvrent progressivement ses compétences, son expérience et sa valeur ajoutée. Ce retournement met en lumière le biais inconscient lié à l’âge, souvent perçu comme un obstacle à la performance et à l’adaptabilité.

En démontrant ses compétences en gestion, en relations interpersonnelles et en résolution de problèmes, Ben défie les préjugés des employés plus jeunes qui associent compétence et jeunesse. Cela souligne l’importance de juger les employés sur leurs mérites et non sur des préjugés.

Résolution : À travers ses actions et ses conseils judicieux, Ben gagne progressivement le respect et la confiance des employés, démontrant la richesse de l’expérience et de la sagesse indépendamment de l’âge.

3.2 Femmes leaders et biais cognitifs de genre

Jules doit constamment prouver sa légitimité et sa compétence dans un rôle traditionnellement dominé par les hommes. Le film illustre les défis supplémentaires qu’elle rencontre, notamment le scepticisme et les critiques des investisseurs et de certains employés, dus aux stéréotypes de genre.

Résolution : Jules en apprenant à déléguer davantage et à faire confiance à son équipe, renforce son leadership. Elle trouve aussi des moyens de concilier ses rôles de PDG et de mère. 

3.3 Le biais de confirmation désarmé par l’attitude

Plutôt que de lutter frontalement contre les jugements hâtifs, Ben s’adapte avec calme et humour. Rapidement, il n’est plus “le stagiaire senior”, mais un membre clé de l’équipe.

Ben par son approche profondément humaine et éthique démontre rapidement qu’il ne peut pas être associé uniquement à ses différences. Le film montre bien comment il peut facilement s’adapter en ne considérant pas la situation comme problématique. En agissant simplement, il s’impose comme faisant partie de la solution. 

Résolution : Les employés reconsidèrent leurs préjugés lorsque Ben prouve qu’il est non seulement compétent mais aussi innovant.

4. Ce que j’en retiens pour notre vie professionnelle

Alors, vous allez me dire qu’on ne vit pas dans une comédie américaine ! Mais parfois la résolution des problèmes est aussi simple que ça 😀 

Ne pas considérer les situations comme fatales. Ne pas penser problème mais penser solution est la clé la plus simple à activer. 

Dans cette série d’articles sur les biais inconscients dans votre vie professionnelle, j’ai abordé plusieurs types de biais qui peuvent affecter le recrutement, l’évaluation des performances, et la dynamique d’équipe. “The Intern” illustre parfaitement ces concepts à travers ses personnages et leurs interactions. Le film montre comment la reconnaissance des compétences et des contributions individuelles, indépendamment de l’âge ou du genre, peut combattre les préjugés.

Tout comme les personnages du film, ne laissez personne vous faire taire ou vous priver du job de vos rêves ! 

Changer la perception des autres peut commencer par :

• Observer et comprendre les biais cognitifs au travail.
• Agir sans se braquer, avec professionnalisme et régularité.
• Rester centré sur la solution plutôt que sur le problème.

💡 Et vous ?

Quels biais cognitifs au travail dans le cinéma avez-vous vus ? Un film vous a-t-il déjà fait réfléchir sur ce sujet ?

À lire également : 

• Comprendre les biais cognitifs au travail et s’en libérer
• Biais cognitifs en recrutement, comment décrocher le job de vos rêves
• Réunion : quand les biais cognitifs au travail coupent la parole (et les ailes)
• Se tester pour avancer : un quiz sur les biais cognitifs au travail

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