2019, ma révélation sur les règles cachées du monde du travail
Cette année-là, octobre a été le mois charnière de ma vie.
Je commence un nouveau job, une nouvelle fois sans feuille de route claire, quand je reçois une convocation à une formation “Women’s Leadership”. Je ne comprenais pas pourquoi j’avais reçu cette invitation ni pourquoi je passais de poste décevant en poste décevant. J’étais donc sceptique et j’envisageais même de tout plaquer.
Mais ce que j’ai découvert a bouleversé ma vision du monde du travail et de la douzaine de femmes rassemblées pour l’occasion. La première journée, les deux formatrices nous serinent le concept de “règles du jeu” ! En fin d’après-midi, c’est l’explosion commune !
Nous nous rebellons d’une seule voix contre ce concept de “jeu” et elles nous révèlent donc le secret : L’entreprise est un univers conçu par et pour les hommes, où les femmes, invitées récentes, naviguent sans boussole.
On ne nous a jamais expliqué les règles du jeu ! C’est là que tout s’est éclairci.
J’ai compris mes frustrations et mon sentiment d’impuissance. Je pensais jouer selon les mêmes règles que les hommes, mais les résultats n’étaient pas au rendez-vous.
Femme au travail, deux clés pour comprendre :
1. Le collectif versus l’individuel : dès l’école, les différences se creusent
Dès l’école, les garçons sont encouragés à s’affirmer et à prendre de la place. Ils jouent au football, s’expriment bruyamment et se disputent le leadership. Les filles, plus timides et socialisées dans la coopération, se cantonnent souvent à des jeux individuels comme la corde à sauter ou les poupées. Elles se mettent, naturellement, à l’écart dans un coin de la cour de récréation.
Ces schémas comportementaux prennent donc racine dès l’enfance et se perpétuent inconsciemment dans le monde du travail.
Les hommes, habitués à la compétition et à la prise de parole en public, n’hésitent pas à se mettre en avant et à négocier leur salaire et leurs promotions. Les femmes, plus modestes et habituées à la collaboration, attendent souvent qu’on leur propose des opportunités, se contentant de ce qu’on leur donne.
La conséquence est immédiate, selon une étude du Boston Consulting Group, les femmes ont 25 % de chances en moins que les hommes d’être promues au poste supérieur. Et lorsqu’elles y arrivent, elles sont moins bien payées : à poste et expérience équivalents, les femmes gagnent en moyenne 15 % de moins que les hommes.
2. L’entreprise est une extension de la cour de récréation : les codes masculins dominent
L’entreprise n’est rien d’autre que le reflet de la société. Les hommes, habitués à s’imposer et à prendre des risques, monopolisent souvent les postes à responsabilité. Ils s’approprient l’espace public de l’entreprise, occupant les salles de réunion et coupant souvent la parole aux femmes. Ils nouent des réseaux masculins informels, où se discutent promotions et opportunités, auxquels les femmes n’ont pas accès.
Et même si les femmes consultent davantage d’offres d’emploi que les hommes, elles postulent beaucoup moins (-20 % en moyenne au niveau mondial) selon une étude LinkedIn1. Pour postuler, une femme estime qu’elle doit répondre à 100 % des critères, là où un homme se contentera de 60 %.
Une autre étude de l’Université de Stanford a révélé que les femmes ont 33 % de chances en moins que les hommes d’être remarquées par leur manager pour une potentielle promotion.
Briser le plafond de verre : pas un combat mais une action collective
Ces révélations, bien que frustrantes, ont été libératrices. Elles m’ont donné les clés pour comprendre mes difficultés et avancer dans ma vie et dans ma carrière. Alors que je me sentais souvent seule, j’ai pris conscience que nous étions des millions de femmes dans le monde à ressentir ces mêmes blocages.
Inclusion, vers l’évolution des mentalités
La prise de conscience de nos différences est un premier pas crucial vers le changement. Les entreprises commencent à comprendre l’importance de l’inclusion et de la diversité. Un rapport de McKinsey (Women in the Workplace 2023) indique que les entreprises avec une forte représentation des femmes à des postes de direction sont 21 % plus susceptibles de surperformer financièrement.
Ensemble, nous pouvons changer les choses. En prenant conscience des biais inconscients qui nous limitent, en osant nous affirmer et en revendiquant notre place, nous pouvons créer un monde du travail plus juste et plus équitable.
Voici quelques conseils pour les femmes qui aspirent à réussir :
- Soyons conscientes des biais et des jeux de pouvoir. Cherchons à comprendre les stéréotypes de genre et les stratégies de négociation.
- Développons notre réseau. Participons à des événements professionnels. Rejoignons des groupes de femmes et n’hésitons pas à demander de l’aide. Faisons-nous expliquer les règles de nos entreprises par des mentors ou des sponsors.
- Soyons affirmées et n’ayons pas peur de prendre des risques. Apprenons à exprimer nos idées clairement et ne laissons plus les autres nous interrompre.
- Négocions notre salaire et nos avantages. Nous méritons aussi d’être payées à la hauteur de notre valeur.
- Soutenons-nous les unes les autres. Encourageons les femmes qui nous entourent et partageons nos expériences.
Partagez vos expériences dans les commentaires ! Vous êtes-vous senties désavantagées dans le cadre du travail ? Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui aspirent à réussir ?
Ensemble, construisons un monde du travail plus juste et plus équitable !
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- Étude LinkedIn, « Différence hommes-femmes dans la recherche d’emploi : quelle influence sur le parcours des candidats ? », publiée le 14 mai 2019 ↩︎
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Tu as vu juste et tu as mis les mots sur ce que beaucoup de femmes ressentent au sein d’une entreprise où il faut se « battre » presque pour montrer qui nous sommes. Pour ma part, je n’ai pas eu de bienveillance féminine durant mon parcours professionnel, j’ose encore croire que c’est toujours possible.