Sortir de sa zone de confort pour trouver sa zone de génie
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Sortir de sa zone de confort, non, mais l’élargir.  Comment accéder à sa zone de génie ?

On vous a sans doute déjà dit qu’il fallait sortir de sa zone de confort, peut-être même qu’on vous l’a martelé. Et si, au fond, ce n’était pas ça le vrai sujet ? Si le véritable défi n’était pas de fuir ce qu’on connaît mais de trouver cet endroit rare et précieux où vous êtes à la fois à l’aise, aligné et au maximum de votre puissance ? Cet endroit, on l’appelle : la zone de génie.

Entrer dans sa zone de génie, ce n’est pas renier sa zone de confort. C’est l’étape d’après. Celle où le confort devient tremplin, et non refuge. Où l’effort devient jeu et non contrainte et où votre potentiel devient réalité. Finalement vous aurez réussi à élargir votre zone de confort.

Dans cet article, on va :

  • Comprendre ce qu’est vraiment une zone de génie (et ce qu’elle n’est pas),
  • Distinguer zone de génie, zone de confort, zones de talent et de performance,
  • Explorer les freins qui nous empêchent d’y entrer,
  • Identifier les signes de votre propre zone de génie,
  • Et vous proposer des pistes concrètes pour y accéder à votre rythme.

Qu’est-ce que la zone de génie ?

Popularisé par Gay Hendricks dans son livre The Genius Zone, le concept de zone de génie désigne l’espace dans lequel vous êtes à la fois naturellement doué, profondément motivé et totalement aligné avec ce que vous êtes.

C’est plus qu’une compétence, un talent ou un savoir-faire. C’est l’endroit où :

  • vous êtes à votre place,
  • ce que vous faites vous nourrit,
  • vous perdez la notion du temps,
  • les autres perçoivent chez vous un rayonnement spécifique,
  • et surtout… vous avez envie d’y revenir.

Ce n’est donc pas une zone de souffrance ou de tension. Ce n’est pas non plus une zone de maîtrise rigide. C’est un état d’alignement actif, à mi-chemin entre confort et challenge, entre sécurité et ambition.

Zone de confort, zone de compétence, zone de génie : ne pas tout confondre

ZoneDéfinition rapideRessenti principal
Zone de confortCe que je maîtrise, qui ne me demande aucun effort particulierSécurité, stabilité
Zone de compétenceCe que je sais faire, mais qui ne me passionne pas forcémentEfficacité, parfois ennui
Zone d’excellenceCe que je fais très bien, reconnu, valorisé… mais sans enthousiasmeReconnaissance, pression
Zone de génieCe que je fais naturellement, avec plaisir, et qui me donne de l’élanJoie, flow, énergie

Ce tableau, inspiré des travaux d’Hendricks, montre que l’enjeu n’est pas de sortir sa zone de confort, mais d’oser quitter la zone d’excellence celle où tout va bien sur le papier, mais où l’on s’épuise à briller sans vibrer.

Les 4 étapes de la zone de confort à la zone de génie

Pourquoi est-ce si difficile d’y accéder ?

1. Parce qu’on ne nous y a jamais autorisés

La société valorise l’effort visible, le mérite, le dépassement. Mais votre zone de génie peut être : facile, fluide, naturelle. Et donc, souvent dévalorisée par vous-même.

“Ce n’est pas si exceptionnel, tout le monde peut le faire.”

La première fois qu’on m’a demandé d’animer une formation sur les métiers du web, je me suis dit intérieurement, mais ils vont s’ennuyer. Je pensais raconter des choses que “tout le monde savait”. Pendant toute la première journée de formation je m’attendais à ce que les personnes dans la salle ne se lèvent et partent en disant que c’était une farce. Mais non, elles sont toutes restées et elles ont même très bien noté l’intérêt de la formation.

Je sais désormais que ceci est d’ailleurs aussi un biais cognitif : la malédiction du savoir, ou croire à tort que tout le monde en sait autant que nous sur un sujet donné. 

2. Parce qu’on a appris à performer, pas à s’écouter

Beaucoup d’entre nous vivent dans la zone d’excellence, mais sont déconnectés de ce qui les rend uniques. On fait ce qu’on sait faire, ce qui est attendu, ce qui “fonctionne”. Et on s’éloigne petit à petit de ce qui nous fait vibrer.

3. Parce que ça fait peur d’y croire

Entrer dans sa zone de génie, c’est faire un pari sur soi et renoncer à certains modèles. C’est parfois perdre en rentabilité à court terme. C’est souvent s’exposer au regard des autres et à ses propres doutes.

Comment reconnaître votre zone de génie ?

Votre zone de génie ne s’impose pas. Elle s’observe, dans les moments simples mais révélateurs.

Voici quelques signes que vous touchez à votre zone de génie. Un jour vous vous mettez au travail et : 

  • Vous perdez la notion du temps en le faisant.
  • Les gens vous disent souvent “Tu es vraiment doué(e) pour ça”.
  • Cela vous demande de l’énergie mais vous en donne autant.
  • Vous pouvez le faire longtemps sans vous lasser.
  • Vous vous sentez pleinement vous-même quand vous le faites.

Cela peut être parler, écrire, structurer, animer, écouter, connecter, créer… Ce n’est pas la tâche elle-même qui compte, mais l’état dans lequel elle vous met.

Les biais cognitifs qui freinent l’accès à la zone de génie

Comme pour la zone de confort, notre cerveau peut jouer contre nous. Voici les biais cognitifs les plus fréquents qui freinent l’accès à votre zone de génie :

  • Biais de normalité et/ou malédiction du savoir : vous pensez que ce que vous faites naturellement n’a rien de spécial.
  • Biais de conformité : vous faites ce qui est attendu, pas ce qui vous attire.
  • Syndrome de l’imposteur : vous doutez d’avoir une “zone de génie”, ou de mériter d’y rester.
  • Biais d’aversion à la perte : vous préférez rester dans l’excellence rentable plutôt que tenter une activité plus alignée mais plus incertaine.

Et, au-delà, des biais cognitifs, vous avez honte ne serait-ce que d’avoir pensé prononcer le mot “génie”. On vous a éduqué pour rester dans le rang alors envisager de dire que vous avez trouvé votre “zone de génie”, impensable ! Mais ça n’est pas une honte de savoir bien faire quelque chose, au contraire. Il m’aura fallu 45 ans pour m’autoriser à passer à l’action. Et vous ? 

Atteindre sa zone de génie c'est rencontrer son état de flow

Comment entrer dans sa zone de génie (sans tout bouleverser)

1. Identifiez vos moments de flow
Repérez ce que vous faisiez quand le temps s’est suspendu. Quand vous vous sentez utile, vivant, enthousiaste. Notez-les. Cartographiez-les.

Le concept de flow développé par le psychologue hongrois Mihály Csíkszentmihályi en 1988 caractérise l’état psychologique généré lors d’activités qui nous engagent fortement. Cela peut concerner les loisirs aussi bien que le travail.

Csíkszentmihályi décrit 4 dimensions majeures spécifiques à l’état de flow, contribuant à un état de bien-être général :

  • l’absorption cognitive (ne pas penser à autre chose que ce que l’on est en train de faire) ;
  • la perception altérée du temps (ne pas voir le temps passer) ;
  • la dilution de l’ego (absence de préoccupation à propos du soi) ;
  • le bien-être subjectif (sentiment de satisfaction, de plaisir, d’accomplissement).

De mon côté, je suis depuis que j’ai créé ce site capable d’abattre sans m’en rendre compte une quantité de travail que je ne mesure que lorsque je raconte mes semaines à des ami(e) 😀

2. Créez-vous une bulle pour l’explorer

Pas besoin de tout lâcher. Testez à petite échelle.

  • Proposez une mission alignée.
  • Réservez une heure par semaine à votre talent.
  • Créez une offre, un service, un format… à votre image.

3. Désactivez vos freins internes

Votre cerveau vous joue en permanence des tours pour pouvoir réussir sa mission principale avec succès. Pour votre survie, il cherchera systématiquement à éloigner le stress et l’activité, qu’il estime, “inutile”. Il est donc essentiel pour vous de prendre le pouvoir sur lui : 

  • Travaillez sur le syndrome de l’imposteur.
  • Apprenez à dire non aux sollicitations qui vous éloignent de votre zone de génie.
  • Reconnectez-vous à ce qui vous anime, même si c’est “atypique”.

4. Alignez votre vie pro et votre zone de génie
Petit à petit, faites le pont. Intégrez votre zone de génie à vos missions, vos projets, vos choix de carrière. Ce n’est pas un grand saut. C’est un chemin d’ajustement.

En conclusion : et si votre zone de confort était la porte d’entrée vers votre zone de génie ?

Il ne s’agit pas de choisir entre confort et inconfort mais de repérer ce qui, en vous, est à la fois naturel, nourrissant et puissant. Il ne faut pas choisir entre “quitter sa zone de confort” ou “élargir sa zone de confort”, vous appropriez votre zone de génie doit être votre unique but. 

Votre zone de confort peut devenir votre base. Votre zone de génie peut devenir votre cap. Alors, le vrai défi ne sera pas de “sortir”, ce sera de vous autoriser à entrer pleinement dans ce que vous êtes.

Pour aller plus loin

🎙 Écoutez l’épisode 48 du podcast Les Biais dans le Plat : “Et si le vrai défi, c’était d’entrer dans sa zone de génie” sur Spotify, Apple Music, Deezer et Amazon Music.

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