Avez-vous vu le film “Le Nouveau Stagiaire” ?
Cette comédie légère, sortie en 2015, traite directement du sujet des biais inconscients et des préjugés au travail. Il balaye ainsi quasiment tous les biais que j’évoquais dans mon article introductif de cette série : Comprendre les biais inconscients dans votre vie professionnelle.
Tous y passent ou presque : biais de similarité, de confirmation, de genre, hiérarchique ou d’innovation. Cette comédie est pourtant un bonbon de positivité 🙂 qu’il vous faut impérativement découvrir si ça n’est pas déjà fait !
Le Nouveau Stagiaire : kaléidoscope des biais inconscients au travail.
« The Intern » en version originale est une comédie dramatique réalisée par Nancy Meyers. On lui doit aussi “Ce que veulent les hommes” en 2000 et “The Holiday” en 2006.
Le film met en scène Robert De Niro dans le rôle de Ben Whittaker, un septuagénaire veuf qui devient stagiaire senior dans une start-up de mode en ligne dirigée par Jules Ostin, jouée par Anne Hathaway.
Ben, récemment veuf, ne peut pas imaginer une retraite inactive. Il postule donc au programme de stagiaire expérimenté mis en place par la start-up de Jules.
Tous les ingrédients sont jetés pèle-mêle :
- le septuagénaire sympathique, charismatique et capable de nombreux conseils,
- la trentenaire, cheffe d’entreprise géniale mais inexpérimentée. Également, épouse et maman dépassée…,
- les autres stagiaires, adolescents attardés, geeks et célibataires,
- le mari, homme au foyer délaissé, qui a sacrifié sa carrière pour sa femme,
- le numéro 2 de la boîte qui œuvre pour mettre en place un vrai directeur général : un homme expérimenté.
Le Nouveau Stagiaire : la chasse aux biais inconscients au travail est ouverte 🙂
Le film aborde les grandes problématiques de nos sociétés et de nos entreprises avec légèreté. Il faut tout de même avoir en tête que ça n’est pas totalement une fiction car les entreprises américaines déploient réellement des programmes pour réintégrer dans leurs effectifs des profils plus “expérimentés”.
Le biais de similarité au travers de l’âge du antihéros :
- Biais de présomption d’incompétence :
Certains personnages, comme Jules au début du film, ont tendance à présumer que Ben, en raison de son âge, n’a pas les compétences ou les connaissances nécessaires pour réussir dans l’entreprise.
- Biais de présomption de lenteur :
Ben est parfois perçu comme étant plus lent ou moins efficace que ses jeunes collègues, simplement à cause de son âge.
Le biais de genre au travers de la femme cheffe d’entreprise :
Jules, en tant que femme dirigeante, est confrontée à des stéréotypes et à des attentes différentes de celles que subiraient ses homologues masculins. Elle doit notamment prouver sa légitimité et sa capacité à gérer l’entreprise qu’elle a pourtant créé de toute pièce.
Jules est également confrontée à des préjugés liés à sa maternité. On la considère parfois comme étant moins disponible ou moins investie dans son travail en raison de ses responsabilités familiales. La présence de son mari, père au foyer délaissé et qui la trompe, pose aussi les bases d’une inversion “bizarre” des rôles… mais je n’ai même pas envie de relever ce sujet tant il me semble anachronique !
Le biais de confirmation mais par le prisme de l’origine sociale :
- Biais de classe sociale :
Ben, venant d’un milieu social plus traditionnel, peut avoir des difficultés à comprendre les codes et les valeurs de la start-up, qui est un environnement plus informel et entrepreneurial.
On peut également observer des biais liés au niveau d’éducation des personnages. Certains employés, ayant un niveau d’études plus élevé que d’autres, peuvent avoir tendance à se sentir supérieurs ou à minimiser les contributions de leurs collègues moins diplômés.
Le nouveau stagiaire : source d’inspiration pour la résolution des problèmes liés aux biais inconscients au travail
Finalement, et c’est aussi ce qu’il y a de particulièrement rassurant, c’est avec une grande simplicité que tous les biais se dissipent tout au long du film.
De biais d’âge à performance de la diversité, il n’y a qu’un pas
Le film montre comment les jeunes employés, initialement sceptiques ou condescendants envers Ben, découvrent progressivement ses compétences, son expérience et sa valeur ajoutée. Ce retournement met en lumière le biais inconscient lié à l’âge, souvent perçu comme un obstacle à la performance et à l’adaptabilité.
En démontrant ses compétences en gestion, en relations interpersonnelles et en résolution de problèmes, Ben défie les préjugés des employés plus jeunes qui associent compétence et jeunesse. Cela souligne l’importance de juger les employés sur leurs mérites et non sur des préjugés.
Résolution : À travers ses actions et ses conseils judicieux, Ben gagne progressivement le respect et la confiance des employés, démontrant la richesse de l’expérience et de la sagesse indépendamment de l’âge.
Femme – cheffe d’entreprise – mère épanouie, stop au biais de genre
Jules doit constamment prouver sa légitimité et sa compétence dans un rôle traditionnellement dominé par les hommes. Le film illustre les défis supplémentaires qu’elle rencontre, notamment le scepticisme et les critiques des investisseurs et de certains employés, dus aux stéréotypes de genre.
Résolution : Jules en apprenant à déléguer davantage et à faire confiance à son équipe, renforce son leadership. Elle trouve aussi des moyens de concilier ses rôles de PDG et de mère.
La preuve, le puissant ennemi du biais de confirmation
Ben par son approche profondément humaine et éthique démontre rapidement qu’il ne peut pas être associé uniquement à ses différences. Le film montre bien comment il peut facilement s’adapter en ne considérant pas la situation comme problématique. En agissant simplement, il s’impose comme faisant partie de la solution.
Résolution : Les employés reconsidèrent leurs préjugés lorsque Ben prouve qu’il est non seulement compétent mais aussi innovant.
Alors, vous allez me dire qu’on ne vit pas dans une comédie américaine ! Mais parfois la résolution des problèmes est aussi simple que ça 😀
Ne pas considérer les situations comme fatales. Ne pas penser problème mais penser solution est la clé la plus simple à activer.
Dans cette série d’articles sur les biais inconscients dans votre vie professionnelle, j’ai abordé plusieurs types de biais qui peuvent affecter le recrutement, l’évaluation des performances, et la dynamique d’équipe. « The Intern » illustre parfaitement ces concepts à travers ses personnages et leurs interactions. Le film montrent montrant comment la reconnaissance des compétences et des contributions individuelles, indépendamment de l’âge ou du genre, peut combattre les préjugés.
Tout comme les personnages du film, ne laissez personne vous faire taire ou vous priver du job de vos rêves !
J’espère que ce moment de détente – mais pas que 😉 – vous aura plus. Si oui, n’hésitez pas à me laisser un commentaire et pourquoi pas à m’indiquer un film qui vous aura aussi fait penser à ce thème et que je pourrais voir aussi.