Il y a un moment où comprendre ne suffit plus. Où l’on sait d’où vient le doute, comment il s’installe, pourquoi il s’accroche mais où il continue malgré tout à freiner. On comprend que l’on veut vaincre le syndrome de l’imposteur mais on sait pas comment ?
Ce moment-là, je l’ai traversé. Plusieurs fois.
Et c’est à ce moment-là que j’ai compris : ce n’est pas qu’il faut “prendre confiance”. C’est qu’il faut remettre du mouvement là où le doute a figé.
Je vous ai partagé dans plusieurs articles un guide pour comprendre et combattre le syndrome de l’imposteur : sa définition, ce que les sciences cognitives nous apprennent sur ce mécanisme et pourquoi le syndrome de l’imposteur peut avoir plus d’impacts sur les femmes.
Ici, je vous propose autre chose. Pas un guide magique. Mais cinq actions concrètes que j’ai activées, à mon rythme. Et un bonus, que je n’aurais jamais cru aussi puissant avant de l’avoir vécu. Si vous les appliquez, vous ferez vos premiers pas pour vaincre le syndrome de l’imposteur.
Pourquoi agir ? Comprendre avant d’avancer
Le syndrome de l’imposteur n’est pas une faiblesse personnelle. C’est une réponse à un environnement, à des normes silencieuses, à des expériences cumulées.
Mais face à lui, ce que j’ai découvert, c’est qu’il faut cesser de le combattre dans l’abstrait. Il faut l’ancrer dans du concret.
Et pour cela, j’ai appris à utiliser des outils simples. Pas pour prouver. Mais pour m’appuyer sur mes propres réalisations et victoires.
Si vous cherchez d’abord à comprendre ses racines, vous pouvez lire : “Syndrome de l’imposteur : comprendre les biais cognitifs et les stéréotypes qui l’alimentent pour le dépasser”.
J’ajoute ici les 4 grandes questions à vous poser dès maintenant :
- Comment votre éducation vous influence au quotidien ?
- Ce que votre cercle familial vous conditionne à croire ?
- Ce qui, dans vos expériences personnelles et professionnelles, fait de vous ce que vous êtes ?
- Quels sont les principaux biais et stéréotypes visibles dans l’organisation à laquelle vous appartenez ?
5 actions concrètes pour vaincre le syndrome de l’imposteur
1. Capitaliser sur ses réalisations pour affirmer sa légitimité
On a souvent appris à ne pas faire de bruit. À minimiser. À “faire ce qu’il faut”, sans jamais s’arrêter pour voir tout ce qu’on a déjà accompli.
Un jour, après un échec professionnel, je me suis retrouvée à devoir “me vendre”. Et je n’y arrivais pas. Alors j’ai commencé à lister toutes mes réalisations. Pas ce que je pensais avoir fait mais les faits.
Et là, j’ai réalisé que j’avais tenu des projets entiers à bout de bras. Que j’avais porté des enjeux, résolu des problèmes, traversé des tempêtes. C’était là. Sous mes yeux. Noir sur blanc.
Pour le faire vous aussi, suivez ce canevas :
- Date / entreprise / poste
- Titre de la réalisation
- Contexte
- Mission
- Contraintes / enjeux
- Actions menées
- Résultats / impact
Ce n’est pas de l’ego. C’est de la clarté. Et c’est la première brique pour reconstruire une estime de soi juste.
2. Mobiliser ses forces pour construire une confiance solide
En listant mes réalisations, des points communs et saillants sont apparus : une capacité à fédérer, une agilité à poser un cadre, une créativité dans la résolution de conflits.
Mais longtemps, je ne les voyais pas comme des “forces”. Juste comme des réflexes. Le syndrome de l’imposteur fait ça : il transforme nos compétences en banalités à nos yeux.
Aujourd’hui, je sais que ces points de force sont mes armes. Et je sais que je peux les mobiliser.
Pour le faire vous aussi :
- Reprenez vos réalisations et repérez ce qui revient.
- Quelles compétences ? Quelles qualités ?
- Qu’est-ce que les autres viennent chercher chez vous ?
Écrivez-le. Faites-en un point d’ancrage. Parce que la confiance ne se décrète pas, elle se construit en s’appuyant sur ce que vous avez déjà.
3. S’encourager entre femmes, sans complaisance ni jugement
Je vais être honnête : j’ai déjà pensé qu’une collègue avait été promue trop vite. Et ça m’a mise mal à l’aise. Pourquoi ce réflexe ? Parce que j’avais, sans m’en rendre compte, intégré une lecture masculine de la légitimité.
Ce jour-là, j’ai compris que soutenir les femmes, ce n’est pas juste applaudir en surface. C’est aussi se questionner soi-même.
Depuis, j’essaie d’être cette personne qui dit “tu as assurée”, sans ironie, sans distance. Parce qu’on en a besoin. Et qu’on est souvent les premières à douter de nous… mais aussi des autres.
La sororité, ce n’est pas un slogan. C’est un regard. Et une habitude à cultiver. Parce que les femmes sont plus sujettes au doute comment j’en parle dans “Syndrome de l’imposteur chez les femmes : en êtes-vous victime ?”.
4. Oser prendre la parole, même quand c’est inconfortable
Il m’a fallu des années pour dire publiquement que je n’avais pas l’instinct maternel. Pas parce que je n’aimais pas mes enfants. Mais parce que ce rôle-là, je ne l’avais pas senti comme naturel.
Et à chaque fois que je le dis, je vois des femmes soupirer. Pas de gêne. De soulagement.
Le syndrome de l’imposteur nous pousse à taire ce qui dérange. Mais c’est en parlant qu’on change les normes. Vaincre le syndrome de l’imposteur est une démarche de longue haleine où l’entraide peut jouer le rôle du levier le plus puissant.
J’ai aussi dit un jour que non, ce n’était pas une bonne idée d’offrir une plante verte à toutes les femmes de l’entreprise pour le 8 mars (Journée internationale du droit des femmes). Et j’ai assumé le silence gêné qui a suivi. Parce que parfois, c’est dans ce silence que commence le changement.
5. Assumer qu’on a besoin d’aide pour comprendre les règles du jeu
J’ai longtemps cru qu’il fallait tout savoir, tout de suite. Ne pas poser de questions. S’adapter sans faire de vagues.
Et à chaque fois, j’ai pris des murs.
Ce que j’aurais aimé entendre, c’est : “Tu as 100 jours. Tu as le droit de ne pas tout comprendre tout de suite.”
Ce droit au tâtonnement, je le réclame aujourd’hui pour toutes. Et surtout pour celles à qui on demande d’être efficaces, discrètes, alignées… avant même qu’elles aient eu le temps de décoder les codes.
Demander de l’aide, c’est dire : “Je veux comprendre”. Pas : “Je suis perdue”.
BONUS : Écrire sa biographie, un exercice puissant pour se voir autrement et vaincre le syndrome de l’imposteur
C’est venu d’un échec. Je devais faire le point. Et on m’a proposé d’écrire ma biographie professionnelle.
Je me suis dit : “À quoi bon ?”
Et puis j’ai commencé. Et j’ai continué. Et j’ai été soufflée par tout ce que j’avais oublié. Par les liens. Par la cohérence. Par cette version de moi que j’avais mise de côté.
Cet exercice, je le recommande à toutes. Même si ce n’est pas parfait. Même si vous n’allez pas le publier. Juste pour vous rappeler qui vous êtes.
Conclusion : reprendre sa juste place et vaincre le syndrome de l’imposteur
Le syndrome de l’imposteur n’est pas un défaut. C’est un système de perception. Et on peut en changer.
Pas en un jour. Pas par volonté. Mais par lucidité, mouvement, soutien.
Les cinq leviers que je vous propose ne sont pas magiques. Mais ils sont concrets. Et surtout, ils sont à vous.
Alors commencez par un. Puis un autre. Et voyez ce qui se passe.
Pour aller plus loin
- Syndrome de l’imposteur : le comprendre pour le vaincre
- Test gratuit : Avez-vous le syndrome de l’imposteur ?
Retrouvez également le podcast Les Biais dans Le Plat sur Spotify, Apple Podcast, Amazon Music et Deezer.
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C’est vrai que beaucoup de femmes souffrent de ce syndrôme et il est important de se serrer les coudes entre nous 🙂 J’utilise beaucoup les affirmations positives pour m’aider lorsque je ne suis pas sûre de moi et l’aide de ceux qui m’aiment aussi ! Merci pour tous ces trés bons conseils !
Finalement ton astuce n°1 paraît être la plus évidente mais c’est celle qui me donne le plus de difficultés alors que je le trouve très efficace ! Merci pour tes conseils. Je vais les appliquer 🙏
Faire la liste de ses réalisations est mon astuce préférée ! Il est important de prendre le temps de noter quelque part nos réalisations dès que nous achevons une action qui compte pour nous. Cela évite d’oublier et permet de faire des bilans à intervalles réguliers pour mieux voir notre progression et ce que nous avons accompli.
J’ai bien aimé ton paragraphe sur le soutien entre femmes. Finalement, c’est l’égalité qui compte et pas le genre ! J’ai déjà survolé l’exercice de la biographie mais je suis sûre que ça vaudrait le coup que je m’y plonge plus profondément… 😉 Merci !
Merci pour cet article qui redonne espoir. J’aime particulièrement l’idée du bonus. Je vais d’ailleurs travailler dessus le plus rapidement possible.
Je trouve cet article très inspirant et plein de conseils pratiques pour surmonter le syndrome de l’imposteur. Ce symptôme a disparu chez moi, dans mon ancienne vie professionnelle, quand j’ai pris conscience de mon potentiel et que j’ai arrêté de me sentir coupable (de ne pas en faire assez, de ne pas être à la hauteur, etc…). La confiance est revenue et a booster mes capacités à m’accomplir dans mon travail. C’est ainsi que j’ai complètement changé de carrière professionnelle ! 😉
Merci pour cet article qui permet d’avancer. Pour ma part, nouveau projet, développement de compétences et dernièrement je me pose la question si je ne suis pas un imposteur. Je crois qu’il y a des phases où il faut dépasser les limites que nous met notre cerveau. Il faut du temps mais grâce à ces conseils, je vais avancer!
S’appuyer sur ses forces et compétences me parle particulièrement. J’aime aussi la solidarité entre femmes. On ne la trouve pas toujours, mais elle est extrêmement importante à mes yeux. Merci pour tes conseils à appliquer sans modération.
Nous avons beaucoup de choses à dire et comme tu le dis si bien il est grand temps de briser la glace pour l’épanouissement future de filles, sœurs ou amies. Je te rejoins sur tellement de points que tu as soulevé. Une anecdote m’a fait sourire, celles des enfants et de la maternité tellement vraie pour ma part aussi. ☺️
Merci Sophie pour ton article sur le syndrome de l’imposteur. J’ai particulièrement apprécié la clarté et la pertinence de tes conseils, notamment l’importance de se rappeler de ses réussites et de cultiver la bienveillance envers soi-même.
Le bonus sur l’ancrage des pensées positives est vraiment un atout supplémentaire. Cet article m’a aidé à identifier des actions concrètes pour mieux gérer ces sentiments et à renforcer ma confiance en moi au quotidien.
A bientôt et au plaisir d’échanger de nouveau ensemble. 🌷